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Entrepreneurship : Québec concrétise le concept des IME en Amérique

« Il manquait un chaînon dans l’offre d’accompagnement à Québec, soit le volet humain. La venue de l’IME comble cet aspect important de la réalité d’un entrepreneur (…) Personne ne peut mieux comprendre un entrepreneur qu’un autre entrepreneur », témoigne Alain Aubut, le pdg de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, fier de créer IME-Québec.

L’Institut du mentorat entrepreneurial (IME) se veut un réseau qui a mission de mettre en relation des entreprises en croissance avec des entrepreneurs ayant déjà connu la croissance. Ensemble, les gens d’affaires partagent leurs connaissances et s’entraident à surmonter les pièges associés à la croissance et éviter que les mesures prises aujourd’hui ne créent des problèmes supplémentaires à l’avenir.

IME-Québec offrira de plus des occasions de partages spécifiques à partir du mentorat inversé ou outre-Atlantique, en plus de l’accès à un réseau d’entrepreneurs européens.

« L’IME offre l’opportunité aux entrepreneurs sélectionnés de s’immerger dans un environnement 100% en croissance, avec d’autres entrepreneurs qui vivent ou ont déjà vécu les aléas reliés notamment aux processus d’innovation et d’internationalisation au sein de leur propre entreprise », explique encore M. Aubut.

Ces entrepreneurs auront aussi l’opportunité de participer au Rendez-vous entrepreneurial de l’Association française des Institut du mentorat entrepreneurial (AFIME), prévu à Paris, en novembre 2016. Une occasion d’échanger personnellement avec les plus grands entrepreneurs européens.

UNE PREMIÈRE COHORTE EN OCTOBRE

Les entrepreneurs sélectionnés pour la première cohorte de l’IME-Québec devront offrir un produit ou un service exportable et opérer une entreprise dont le siège social est situé dans les régions de la Capitale nationale du Québec ou de Chaudière-Appalaches. Une première cohorte qui sera d’ailleurs dévoilée, à Québec, dans les premiers jours d’octobre 2015 (Voir la liste des 8 noms).

C’est en partenariat avec IME France que la Chambre de commerce et d’industrie de Québec a créé le premier IME à l’extérieur de l’Europe. Dorénavant dépositaire québécois du programme et de la marque IME, c’est la CCIQ qui sera responsable de sa mise en place et de son déploiement général : sélection et animation des entrepreneurs et mentors, activités de réseautage au Québec et hors-Québec, mise en place des Clubs IME Québec, etc.

L’initiative se veut donc une première en Amérique du Nord.

Preuve de la force du concept, une dizaine d’acteurs économiques canadiens d’envergure se sont aussi joints comme partenaires de la CCIQ dans cette initiative : la Caisse de dépôt et placement du Québec – comme partenaire majeur – ainsi que l’École d’entrepreneurship de Beauce, Québec International, la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, la société d’avocats BCF, Desjardins Entreprises, BDO, Finalta, Investissement Québec, le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec et Développement économique Canada.

La CCIQ vient par ailleurs d’engager madame Andréanne Rochette à titre de chargée de projet en entrepreneuriat, avec mandat de gérer et développer IME-Québec.

Perspectives d’emploi sobres, mais positives, au Canada pour bien terminer 2015

Une autre donnée significative vient éloigner les paroles sombres des théoriciens de la « récession économique », alors que la Canada est en pleine élections pour le renouvellement de son parlement à Ottawa le 17 octobre. La récente enquête internationale de Manpower menée auprès de plus de 1900 employeurs partout au pays révèle que 11 % des employeurs canadiens comptent accroître leurs effectifs au cours du quatrième trimestre 2015, alors que neuf % s’attendent à les réduire. Parmi les employeurs interrogés, 77 % n’envisagent aucun changement et trois % n’ont toujours pas fixé leurs intentions en matière de dotation pour le trimestre à venir. On parle donc d’un contexte de croissance de la création d’emploi sobre, mais positif.

Canada Atlantique : projets d’embauche les plus enlevés

Ce sont les employeurs dans la région de l’Atlantique qui indiquent le rythme le plus actif avec une prévision nette d’emploi de 12 %. Les personnes en recherche d’emploi en Ontario y retrouvent un rythme un peu plus modéré, les employeurs y ayant transmis un taux de huit %. On prévoit un climat de recrutement encore plus calme au Québec (7 %) et dans l’Ouest canadien (4%).

Les grandes entreprises prévoient le climat d’embauche le plus positif

Les grandes entreprises (250 employés et plus) transmettent les projets d’embauche les plus favorables pour le prochain trimestre, avec un résultat net de 13 %, une fois les données corrigées des variations saisonnières. Les entreprises de taille moyenne (50-249 employés) promettent également un climat de recrutement respectable avec une prévision nette d’emploi de 12 %, tandis que les petites entreprises (10-49 employés) sont à 5 %. Les microentreprises (1 à 9 employés) annoncent un rythme d’embauche nette d’emploi que de trois %.

Tout ceci dans un contexte nord-américain qui confirme, par la même enquête, que les employeurs aux États-Unis transmettent les projets d’embauche les plus positifs de la région, pour un deuxième trimestre consécutif.

« Plus d’un employeur sur cinq ayant indiqué l’intention d’accroître les effectifs au cours de la période qui s’étend d’octobre à la fin du mois de décembre« , révèle pour les USA l’enquête de Manpower.

Noé sauvera-il l’humanité une autre fois?

Les Nouvelles options énergétiques (Noé) étaient proposées dès les années 1990 pour amener l’humanité à un monde viable. À Québec, en septembre 2014, le premier Festival du film sur le nucléaire à se tenir en Amérique du Nord avait présenté un documentaire choc dans lequel témoignaient plusieurs environnementalistes convertis à cette source d’énergie, après avoir constaté qu’il serait impossible de sauver l’environnement de la catastrophe autrement. En bonne cause parce que la place que les énergies renouvelables arrive à prendre face aux énergies fossiles reste trop marginale. Le monde commandant trop d’énergie pour ce que la biomasse, le solaire, l’éolien, etc. arrivent à produire. Noé manquera-t-il le bateau?

NOÉ en rappel

J’ai retrouvé Noé en furetant dans ma bibliothèque. Je suis tombé sur Atlas des énergies – pour un monde vivable (ed. Sirios, 1994), et comme ce travail de Benjamin Dessus vient tout juste de traverser ses deux décennies pour la publication – mais 25 ans pour les statistiques prises en compte – j’ai décidé d’y chercher quelques leçons, fort de son quart de siècle de recul.

Première leçon:

Le monde de 1990 diagnostiquait les mêmes grands problèmes énergétiques qu’aujourd’hui :

  • accès aux ressources pétrolières
  • accumulation des déchets nucléaires
  • augmentation des gaz à effet de serre

Seconde leçon:

Bien que global, le problème de l’énergie trouvera plus efficacement ses solutions sur une base locale et dans le respect des diverses réalités géographiques, culturelles et de moyens disponibles.

Incidemment, la proposition de scénario Noé impliquait un redéploiement partiel des capacités d’innovation et d’organisation, principalement mobilisées au service de la productivité de la main-d’oeuvre, vers la réduction des besoins énergétiques. Pour montrer qu’il y a là matière à gains significatifs, Benjamin Dessus nous explique que la poursuite de la croissance de la productivité du travail conduirait, à structure de population active identique, à réduire l’horaire hebdomadaire de travail à 20 heures dès 2020 et à 7 heures en 2060, ou bien a accepter des niveaux de chômage sans commune mesure avec nos réalités.

L’innovation et le progrès technique sont certes sollicités car il faut effectivement faire face à une augmentation constante des besoins mondiaux d’énergie (et ces travaux n’avaient pas vu venir la croissance chinoise à son meilleur, ne la calculant qu’autour de 4% de PIB annuel).

Besoins mondiaux d’énergie En milliards de TEP (tonne équivalent pétrole)
1950 2
1990 8,7
2020 13 à 17 (10,1 scénario Noé)

Les progrès techniques sont souvent spectaculaires :

  • La télé noir et blanc des années 1950 consommait 500 watts, les versions couleurs de 1990 en étaient à 50 ou 100 watts selon leur taille. Les récepteurs à écran plat à cristaux liquides de haute définition sortant des usines japonaises en consomment moins de 20. Une consommation divisée par 25 en quarante ans.
  • En 1990, il fallait 40% d’énergie de moins qu’en 1950 pour produire une voiture.
  • Entre 1972 et 1988, la consommation moyenne d’énergie d’un réfrigérateur chuta de 32%.

Troisième leçon:

« Au cours de la période 1973-1986 (…) les pays de l’OCDE ont montré leur capacité à déconnecter leur croissance économique de leur consommation d’énergie. Alors que leur produit intérieur brut augmentait de 37% au cours de la période, leur consommation globale d’énergie n’enregistrait qu’une croissance de 7%. » (Source : ENERDATA)

Le message ici c’est que les mesures d’efficacité énergétique et d’économies d’énergie demeurent la principale source à puiser.

Quatrième leçon:

La volonté politique restera toujours fondamentale. N’est-il pas désolant de lire, avec Dessus, que les modèles d’automobiles les plus économiques en énergie fabriqués localement au Brésil par les firmes étrangères consommaient 30% de plus d’essence que ceux fabriqués sous la même marque en France ou aux USA? Ça, essentiellement parce que les constructeurs n’avaient pas d’intérêts immédiats à exporter leurs technologies les plus performantes!

Cinquième leçon:

Il y a encore un long chemin avant d’atteindre une certaine équité en matière de développement et d’énergie. En 1990, en Inde chaque habitant consommait en moyenne 300 litres de pétroles par an, contre 7 900 litres de pétroles par an pour un Américains, c’est-à-dire 26 fois moins. La moyenne mondiale s’établissait alors à 1 600 litres de pétroles par an.

Mais Benjamin Dessus concluait sur une note optimiste, bien loin du déluge et surtout bien conscient du potentiel à puiser dans le champ des économies d’énergie:

« Globalement ce que montre Noé, c’est qu’il est possible, sans révolution technologique, d’aboutir vers 2100 à un système énergétique en équilibre avec la nature, qui permette le développement de l’ensemble de l’humanité sans remettre en cause l’avenir de la planète ».

Benjamin Dessus est l’un des 6 fondateurs, en 1992, de www.global-chance.org

La circularisation de l’économie : une stratégie de création d’emploi

Ce qui définit le plus simplement l’économie circulaire c’est l’optimisation de l’utilisation des ressources. Faire plus et mieux avec le moins possible. Et ce n’est pas un concept abstrait, car bien qu’il n’existe pas de données officielles comptabilisant la chose une étude estime que l’économie circulaire « emploie déjà près de 600 000 personnes en France ».* Le potentiel pour la création d’emplois supplémentaires est, de plus, évalué entre 200 000 à 400 000 pour la France seulement. Il y a mieux: les études les plus poussées, qui proviennent du Royaume-Uni, estiment que plus de 500 000 emplois pourraient être créés à l’échelle de ce pays.

Dans un pays qui développe le recyclage depuis longtemps, il est intéressant de constater que les 29 500 ETC (équivalant temps complet) dans le recyclage en France représentent moins du quart des personnes travaillant dans l’industrie du déchet (131 310 ETC).

Les chiffres pour le réemploi et la réutilisation sont encore plus faméliques: 18 400 ETC en 2012.

Des exemples en économie de fonctionnalité, qui mise sur la vente de l’usage plutôt que du produit, montrent cependant le leadership de multinationales telles que Michelin, pour la vente du kilométrage plutôt que de pneumatiques dans des flottes de poids-lourds, et Ricoh, pour la vente des impressions plutôt que des imprimantes.

Et qui sait que la multinationale Coca Cola (shéma circularité) possède déjà sa stratégie en économie circulaire?

Au Japon, les taux de recyclage atteignent presque 100% pour les emballages; 95% pour le béton et le bois de construction. Pas moins de 120 000 emplois nets y ont été créés dans le secteur, entre 2000 et 2007, selon l’étude bilan de 2010 menée par le gouvernement japonais sur la politique des 3R.

Ailleurs dans le monde, c’est aux USA que l’on retrouve l’industrie du remanifacturing la plus développée. Le rapport en 2012 dédié à ce sujet de la United States International Trade Commission estime le secteur à 180 000 ETC. Entre 2009 et 2011, le chiffre d’affaire total de cette industrie est passé de 37 à 43 milliards $ avec une création nette de 14 000 emplois. Mais une étude de 2014 rapportée par la Fondation Ellen MacArthur évalue à un total de 500 000 emplois l’industrie du remanufacturing aux États-Unis.

Déchet vs emploi

Le coût de la mise en décharge atteint une moyenne de 80 euros/tonne en France, contre par exemple 160 en Suède, ce qui montre l’écart et le potentiel d’amélioration du secteur. Une étude comparative conduite en 2012 par la Commission Européenne (CE) établit que le coût d’enfouissement minimum permettant d’atteindre un taux de recyclage de l’ordre de 50% est de 100 euros/tonne.

Tableau 1

Nombre d’emplois créés selon le mode de traitement des déchets

MODE DE TRAITEMENT EMPLOIS CRÉÉS pour 10 000 t traitées (ETC)
Mise en décharge 1
Incinération 3 à 4
Compostage ou méthanisation 11
Démantèlement 50

(Source : ADEME, France, 2013)

La décision d’enfouissement contre celle du compostage représente un rapport dépassant 10 contre 1, lorsque l’on se préoccupe des emplois créés. Le même rapport passe à 50 contre 1 si on pousse jusqu’à la stratégie du démantèlement du déchet, ce qui est énorme à une échelle nationale. De quoi certainement nourrir une politique macro-économique de lutte au chômage.

 

* Deboutière et Georgeault, Quel potentiel d’emplois pour une économie circulaire?, Institut de l’économie circulaire, Paris, 2015.

Savez-vous qui a mis 97 milliards de $ dans son économie verte en 4 ans ?

Non, ce n’est pas le Canada, malheureusement! L’étude « Green growth in motion : Sharing Korea’s experience », du Global green growth institute, qui date de 2011, montre comment la Corée du Sud, par des investissements publics de 97 milliards $ dans l’économie verte entre 2009 et 2013, compte susciter un potentiel de création de 11,8 à 14,7 millions emplois d’ici 2020.

Il ne s’agit heureusement pas d’un cas d’exception. D’autres politiques vertes peuvent mener à des créations d’emplois significatives, selon des études provenant de plusieurs autres pays.

Australie : Mise en place du « facteur 4 », qui s’entend par doubler la valeur des produits tout en divisant par deux la quantité de ressources utilisées : potentiel de création de 3,3 millions emplois.

Afrique du Sud : Énergie peu carbonée, efficacité énergétique et meilleure efficacité d’utilisation des ressources : potentiel de création de 462 000 emplois.

États-Unis : Généralisation de la déconstruction en lieu et place de la démolition : potentiel de création de 200 000 emplois.

Suède : Efficacité de la matière, efficacité énergétique, énergies renouvelables : potentiel de création de 100 000 emplois.

Pays-Bas : Report de la fiscalité du travail vers les ressources (The Ex’tax Project 2014) : potentiel de création de 650 000 emplois.