Archives de catégorie : Environnement

Coût d’émissions du CO2 : le Canada s’engage

L’annonce par le gouvernement fédéral canadien de l’imposition d’un prix aux émissions de carbone à partir de 2018 vient de frapper un grand coup dans le décor des manœuvres post-Accord de Paris sur les changements climatiques. Presque jour pour jour synchro avec le oui de l’Inde, puis le oui du Parlement européen, qui confirmaient le nombre suffisant de ratifications pour permettre à l’Accord de Paris d’entrée en vigueur, le premier ministre du Canada Justin Trudeau est venu surprendre tout le monde, et encore plus au Canada même, en faisant un déclaration surprise en Chambre le 3 octobre 2016, à savoir:

« (…) qu’Ottawa imposerait un prix de 10 $ la tonne dès 2018, qui augmentera de 10 $ chaque année pour atteindre 50 $ en 2022 ».

En effet, Justin Trudeau n’a pas attendu que les provinces et territoires se mettent d’accord sur une tarification sur le carbone et a annoncé un prix minimum pour la tonne de CO2, auquel ils devront tous se soumettre.

L’annonce a donc soulevé le mécontentement et plusieurs ministres de l’Environnement des provinces ont quitté une réunion qui se tenait le même jour, avec leurs homologues, en signe de protestation.

Mais des encouragements sonnent aussi dans le ciel. « Enfin le commencement d’une stratégie climatique nationale qui se fait attendre depuis longtemps », clame la Fondation David Suzuki.

Malgré que la plus grande partie de l’économie canadienne se fait déjà imposer un prix pour ses émissions de CO2, la mesure annoncée par le gouvernement fédéral garantira que l’ensemble des provinces et territoires avanceront vers une économie sobre en carbone tout en assurant l’équité et la flexibilité entre les provinces, plaide-t-on.

Et malgré le retrait de trois provinces et un territoire de ladite rencontre des ministres de l’Environnement, qui se tenait, elle, à Montréal, le Canada doit aller de l’avant, selon la Fondation.

« Le Canada ne peut plus se permettre d’attendre l’unanimité pour agir. Ceci équivaudrait à accorder un droit de véto à tous ceux qui veulent stopper notre transition énergétique.

Le gouvernement fédéral devra également mettre en œuvre des mesures additionnelles pour atteindre ses objectifs de réduction des GES pour 2030, vu le prix relativement bas imposé au carbone. Les efforts additionnels pour réduire les émissions devraient aussi contempler la fermeture totale des centrales au charbon d’ici dix ans, l’obligation pour les fabricants automobiles de commercialiser des véhicules zéro émission partout au pays, des investissements dans les énergies renouvelables et le transport en commun, ainsi que l’élimination des subventions au secteur des énergies fossiles, qui œuvrent délibérément contre l’imposition d’un prix au carbone », explique Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki.

« Le prix plancher pour le carbone envoie un signal clair aux marchés : les technologies propres seront plus abordables et les technologies polluantes, plus coûteuses », explique encore Karel Mayrand.

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Le marché de l’eau : un oligopole ?

L’industrie de l’eau dans le monde est souvent perçue comme un milieu oligopolistique, avec ses deux géants que sont Vivendi et Suez. Autant dans le marché de la distribution, que dans les marchés de l’assainissement ou du traitement. Et ce n’est pas tout faux !

Nous nous sommes prêté à l’exercice de comparer le Top 10 du secteur que l’on pouvait établir au tournant du millénaire, en 2000, avec la situation actuelle du marché. Une quinzaine d’années, c’était exactement ce que l’ONU avait donné comme cible pour ses ODM (Objectifs du millénaire) dans lesquels l’eau et l’assainissement pour tous était parmi les priorités. D’un Top 10 à l’autre, on retrouve des parallèles proches du statu quo.

Allons-y voir plus en détails.

Top 10 : entreprises du marché de l’eau dans le monde en 2000 et 2016

Top 10 en 2000

Top 10 en 2016

Vivendi, en 2000 (métier historique du Groupe depuis plus de 150 ans), occupe le 1er rang mondial, possédant notamment la Générale des Eaux et, depuis 1999, le premier fournisseur américain de services d’eau U.S. Filter, payé 6,2 milliards $US (U.S. Filter, c’est alors 28 000 personnes dans 14 pays et un chiffre d’affaires annuel de 6 milliards, desservant 7 millions de personnes et opérant 4 000 réseaux et installations de traitement en Amérique du Nord seulement.

Vivendi est la première « global water company » couvrant la totalité du marché et des types de clientèles: collectivités locales, entreprises et particuliers (et la seule avec l’américaine Culligan).

 

Vivendi (Veolia) Environnement a pris son indépendance, depuis 2002, avec le désengagement progressif de Vivendi Universal de son capital et en 2003 devient Veolia Environnement.
Actuellement partenaire de plus de 8 000 collectivités locales ; 26 millions de personnes desservies en eau potable et 19 M en assainissement ; 200 000 km de canalisations d’eau potable et 55 000 km d’eaux usées entretenues ; 2 700 unités de production d’eau potable et 1 820 usines de dépollution des eaux usées.
Suez Lyonnaise des Eaux

En 1997, la Lyonnaise des Eaux fusionne avec la Compagnie financière de Suez et donne naissance à Suez Lyonnaise des Eaux, mais en 2003 les activités Environnement de SUEZ sont regroupées au sein d’une branche unique : Groupe SUEZ ENVIRONNEMENT est créé.

1939 : création à Paris de la société de traitement des eaux Degrémont.

1880 : naissance de la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Éclairage.

1869 : création de Hackensack Water Company (qui deviendra United Water) devenue Suez North America.

1858 : création de la Compagnie universelle du canal de Suez par Ferdinand de Lesseps.

SUEZ ENVIRONNEMENT est le deuxième groupe mondial dans les domaines de la gestion de l’eau (chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros en 2015 et 82 536 employés) ; 80 millions d’habitants alimentés en eau potable, 50 M desservis et connectés en assainissement. Plus de 10 000 usines de traitement d’eau construites dans 70 pays.

En 2013, le non renouvellement du pacte d’actionnaires se traduit par la perte de contrôle de GDF SUEZ sur SUEZ ENVIRONNEMENT qui adapte en conséquence sa gouvernance ; mais avec 33,7% du capital, GDF SUEZ demeure l’actionnaire de référence.

En 2010, le Groupe avait pris le contrôle d’Agbar (1867) présent en Espagne et à l’international. En 2008, l’introduction en Bourse de SUEZ ENVIRONNEMENT, dans le cadre de la fusion de SUEZ et Gaz de France, en avait fait un leader mondial dédié aux métiers de l’eau et des déchets.

Thames Water Authority (fondée sous le Water Act de 1973) prend ensuite le contrôle d’une douzaine de service public des eaux. En 1989, privatisée en Bourse, Thames Water Utilities Limited compose même le FTSE 100 Index. À partir de 1995, suite à son expansion internationale, Thames Water devient la 3e plus grosse compagnie mondiale d’eau. En 2000, Elizabethtown Water Company est acquise en Amérique, juste avant qu’en 2001, l’Allemand RWE achète Thames Water.

 

RWE (conservant les opérations internationales) annonça en 2006 la vente des opérations britanniques de Thames Water à Kemble Water Holdings Ltd, un consortium impliquant l’Australien Macquarie Group; en 2012 des actions sont acquises par BT Pension Scheme (13%), Abu Dhabi Investment Authority (9.9%) et China Investment Corporation (8.7%).
SAUR fut fondée en 1933 et regroupe 203 sociétés qui emploient 23 000 collaborateurs; chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros en 2000. La fusion SAUR et Compagnie internationale de services et d’environnement (CISE) au sein du groupe Bouygues créa un autre géant français dans le domaine.

 

SAUR (Société d’aménagement urbain et rural), filiale du groupe Bouygues, est spécialiste de la gestion déléguée de services publics dans les métiers de l’eau et de l’assainissement (73%), de l’énergie (12%), de la propreté (10%) et des multiservices (5%).
Bechtel – United Utilities

Bechtel Group (fondé en 1898), prospère société d’ingénierie, crée en 1996 International Water, en partenariat avec United Utilities.

En 1995, United Utilities fut créée, en acquérant Norweb (North West Water et  Norweb avaient été privatisées en 1989 et en 1990 au R-U).

 

Bechtel – United Utilities

 

En 2016,

Bechtel Group est première de son secteur aux USA.

Severn Trent, fondée en 1974, est une entreprise britannique de gestion de l’eau faisant partie de l’indice FTSE 100. Elle tient son nom de 2 fleuves : la Severn et le Trent. Severn Trent a annoncé un chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard de livres en 2015-16 pour ses services eaux. Une action en Bourse vaut actuellement plus de 2 000 £.

 

Anglian Water

Fut fondée en 1973.

 

Anglian Water

dessert 6 millions de clients dans l’est de l’Angleterre en approvisionnement et en recyclage d’eau.

 

Kelda Group dessert des clients à travers le R-U en approvisionnement et en assainissement de l’eau. Il est disparu du London Stock Exchange le 12 février 2008 suite à son acquisition par Saltaire Water, un fond global d’infrastructures. Saltaire Water Limited fut fondée en 2007 (notamment par Citigroup Alternative Investment, Infracapital Partners et HSBC).

 

Kelda Group (Saltaire Water)

La principale filiale de Kelda est Yorkshire Water avec 4,7 M de personnes et 130 000 entreprises comme clientes dans le Yorkshire. Kelda Water Services (KWS) gère de son côté les opérations non réglementées. C’est maintenant le second plus gros acteur du secteur au R-U.

American Water est fondée en 1886 (American Water Works & Guarantee Company), devenant, en 1914, American Water Works and Electric Company. En 1947, elle est réorganisée sous le nom d’American Water Works Company, Inc.

 

American Water sert 15 millions de personnes dans 47 États américains, ainsi qu’en OntarioCanada. Elle donne du travail à quelque 6 700 personnes. Acquise par RWE de 2001 à 2008, elle est cotée au NYSE depuis le 23 avril 2008, suite à une IPO.

 

Enron achète Wessex Water en 1998 et forme les bases d’Azurix. Wessex était une des plus profitables sociétés de services publics du R-U (232 M$ de profits sur 436 millions $ de revenus) l’année avant l’acquisition.

Fin 2000, Azurix chiffrait 100 millions $ de profit d’opération, mais supportant 2 milliards de dette. En 2001, Enron annonçait la fin d’Azurix avec la vente de ses actifs.

Les restes d’AZURIX

Azurix North America et Azurix Industrial Operations furent d’abord vendues par EnronAmerican Water Works 141,5 million $; alors que les actifs de Wessex Water étaient repris en mai 2002 pas YTL Power, de la Malaysia.

Comme en l’an 2000, Veolia (Vivendi) et Suez dominent toujours largement le secteur. Des analystes parlent de 50 à 70% du marché mondial.

Hormis les transactions de propriétés au Royaume-Uni impliquant Kelda Group et Thames Water, les cartes n’auront guère changé. Oui il y aura eu l’aventure Enron aux USA, mais le géniteur d’Azurix, l’anglaise Wessex Water, existe toujours, dorénavant sous contrôle d’une firme de la Malaysia. Donc simplement encore une histoire de changement de propriété et de contrôle des profits.

Même en élargissant le regard pour inclure le manufacturier équipementier américain de renom Culligan, c’est toujours la légendaire stabilité du secteur.

Emmett J. Culligan fonda Culligan Zeolite Company en 1936. Suivront le Hey Culligan Man!® en 1958 et l’organisation de la Culligan International Company en 1970, jusqu’à devenir aujourd’hui une entreprise « world-class » en traitement de l’eau – tout secteur – dans plus de 90 pays.

INVESTIR DANS L’EAU ?

Le fonds Pictet-Water, créé en 2000, qui investit dans les sociétés actives dans le domaine de l’eau est le plus ancien et sans doute le plus connu, mais de nombreuses autres banques ont depuis lors développé ce type d’offres : Crédit Agricole Asset Management et son fonds Eau, BNP Paribas Investment Partners, etc.

Notons que ledit fonds Pictet-Water a été 3 fois plus performant que le MSCI World, affichant une performance depuis sa création de 185% (contre 56% pour les actions mondiales).

La société RobecoSam, qui se spécialise en investissement, a publié en 2015 un rapport sur le marché mondial de l’eau. Selon ce rapport, le marché de l’eau devrait atteindre les 1 000 milliard $ d’ici 2025.

Feu Enron avait bien senti l’effervescence du marché aux États-Unis par le fait que 186 contrats de services d’une valeur totale de 19,3 milliards de dollars y furent attribués entre 1985 et 1998. On connaît la suite…

Historiquement, les compagnies américaines ont plus de difficultés à percer le marché international en raison de l’éclatement du marché en terre d’Amérique. Un contexte qui rend difficile la formation de groupes dominants. De plus, l’absence de groupes américains dominants provoque des acquisitions de firmes américaines par les groupes français et britanniques déjà des géants de l’industrie. Ceci tend évidemment à renforcer la concentration du marché au détriment de la compétition, voire à maintenir son contexte oligopolistique.

L’énigme de toute l’affaire est cependant dans le fait que 90% du marché mondial de l’eau est encore en régie publique, comme surtout au Canada. La qualité de ce qui sort des robinets c’est une affaire de municipalité, d’élus du peuple et de la taxe « eau et assainissement » à payer une fois l’an.

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Soil health experts gain ground on standardized measurements

Agriculture should innovate in productivity to support World population. In Louisville, Kentuky, this August 11th 2016, soil health experts from across North America plan to integrate more research projects to provide agricultural producers and policy makers with economically relevant, science-based recommendations for improving drought resilience as well as reducing nutrient losses.

The Soil Health Institute (SHI), an new organization consisting of a broad collaboration of agricultural leaders, held its first annual meeting July 27 – July 29 in Louisville too.  Approximately 130 soil health experts, including farmers, land grant university specialists, USDA scientists, conservation leaders, soil laboratory scientists and foundation/non-governmental organization leaders identified key soil processes influencing productivity, resilience and environmental quality during the meeting.

Members’ goals include conducting a national assessment of soil health and producing a digital decision support tool that enables growers to anticipate which soil amendments and crop rotations will have the greatest impact on a field’s annual return. The Institute also will curate soil health research reports and information.

« We made bold progress during this meeting in that members were able to identify and agree on standardized initial tiers of soil health measurement, which is a huge step forward to creating a nationwide assessment baseline, » Wayne Honeycutt, president and CEO of SHI, explained.

Members addressed metadata collection, stratified sampling design and an overall strategy to select locations for the initial U.S. soil health assessment.

In future research, members agreed to:

  • Prioritize economic return on investment for growers, focusing on single-year benefits when possible;
  • Include growers in Institute committees, research planning and development;
  • Build a planned network of experimental research that allows researchers in biology, physics, chemistry, economics, agronomy, and sociology to collaborate and integrate research, which will provide growers and policy makers with accurate information;
  • Prioritize soil vitality, identifying the research gaps that will answer questions such as which crop rotations improve microbial soil function – improving drought resilience, increasing water infiltration rates and storage, decreasing run-off, and reducing soil-borne diseases, as well as improving yield and quality;
  • Focus on cropland and grazing land first and forest land in the future.

Members envision a dynamic Soil Health Cloud, supported by SHI‘s new Research Landscape tool, which ultimately will bring Big Data to researchers, farmers and policy makers.

« We hear that space is the final frontier and sometimes oceanographers call the ocean depths the final frontier on earth, » says Bill Buckner, the chair of the SHI’s Board of Directors. « But what Leonardo da Vinci said hundreds of years ago during the Renaissance, ‘we know more about the movement of celestial bodies than about the soil underfoot,’ is still true today.  »

Steve Shafer, the SHI’s Chief Scientific Officer, adds: « The biodioversity within a teaspoon of fertile soil rivals what we can see in an acre of tropical rainforest. The micro-environment at interface between the soil and a plant root does so much to condition plant health through nutrient and water uptake processes and through the interactions of roots with beneficial and pathogenic microbes. We know what happens to the top of a plant affects the roots and their relationships with soil organisms. How do all of these relationships fit together? How can we learn to manage this for the benefit of humanity and the planet’s ecosystems? How far can the scientific community go to understand this? « 

« We invite farmers, scientists and others interested in enhancing soil health and our environment from all regions to join us as we move forward.  We still have a lot of work to do. Members want to provide highly useful research and policy support in the future that shows short- and long-term benefits.  We’re going to need leaders who are innovators and excellent stewards to be involved in working together to achieve the Institute’s mission – to safeguard and enhance the vitality and productivity of soils through science-based research and advancement, » Honeycutt concludes.

The Soil Health Institute’s mission is to safeguard and enhance the vitality and productivity of the soil. An evolution of the Soil Renaissance, an initiative established in 2013 by the Noble Foundation and Farm Foundation to advance soil health and make it the cornerstone of land use management decisions, the Soil Health Institute serves as the primary resource for soil health information.

It focuses on five pillars: (1) working to set soil health standards and measurement, (2) building knowledge about the economics of soil health, (3) offering educational programs, (4) assisting in policy development, and (5) coordinating research in all aspects of soil and soil health.

It works directly with conventional and organic farmers and ranchers, public- and private-sector researchers, academia, policymakers, government agencies, industry, environmental groups and consumers – everyone who benefits from healthy soils.

More information on SHI : www.soilhealthinstitute.org

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Climat Change or Ocean Change? Élisons des chimistes

L’exemple du Québec démontrera peut-être que des médecins à la tête du gouvernement auront réussi à relever le défi de sauver un système de santé de la crise; que leur compétence pertinente aura compté. Non seulement son actuel ministre à la santé est un célèbre médecin, mais celui-ci compte sur la pleine confiance et l’expertise du premier ministre Philippe Couillard lui-même médecin-chirurgien de formation. Le sauvetage de l’humanité face au changement climatique / Climat Change / Ocean Change ne se fera cependant pas avec des médecins.

Tout d’abord la gouvernance mondiale doit prendre rapidement acte que la complexité du phénomène devrait probablement nous inciter à changer l’appellation de la chose pour qu’elle se préoccupe tout autant du changement dans l’océan: Ocean Change is also Big Problem !

  • L’océan est responsable de la moitié de la création de l’oxygène, que nous respirons.
  • L’océan absorbe le tiers du CO2 émis.
  • L’océan tente encore de fournir assez de poissons pour une humanité en croissance; bien que des mers entières aient été vidées des plus gros poissons et de plus en plus ceux des profondeurs de l’océan pourchassés jusqu’à 400-500 mètres dorénavant, c’est l’aquaculture qui produit maintenant le tiers des prises mondiales.
  • L’océan, par sa profondeur, représente 99% de l’espace permettant la vie en cette planète.

L’océan mondial = 71% de la surface de la Terre
Terre (510 millions km2) = terres émergées (148) + surface des mers (362)

L’humain et l’humanité entière dépendent davantage de l’océan qu’ils ne le perçoivent. Et l’océan représente un tel méga-métabolisme chimique qu’il faut se demander si le titre de chimiste ne devrait pas faire partie des qualifications de ceux qui nous gouvernent…

CETTE CHIMIE… QUI NOUS TRANSFORME

On sait scientifiquement avec plus d’assurance maintenant que les vents ont plus à voir que les courants marins dans les changements de l’atmosphère et le contrôle des températures sur Terre. Mais tout changement fondamental dans le comportement du Gulf Stream – pour parler d’un courant marin parmi les plus connus – aura des conséquences majeures sur le climat du nord de l’Europe. Le phénomène de la hausse des ouragans en nombre et en intensité, quand les vents et l’océan se déchaînent en complices dévastateurs, est par ailleurs déjà bien observable.

Et tout cela a énormément à voir avec le domaine des sciences de la nature qui se nomme la chimie.

L’apparition des quelque 400 « zones mortes » des mers et océans – jusqu’à 17 000 km2 pour celle du Golf du Mexique – s’expliquent par les nitrates et autres fertilisants amenés par les fleuves, qui viennent surcharger localement la capacité d’absorption et finalement étouffer l’eau de toute une zone, créant une zone morte, oui morte parce que sans oxygène (encore de la chimie). D’immenses zones d’un mélange inerte que seulement les ouragans arrivent à brasser suffisamment pour y changer la donne.

La gouvernance mondiale doit donc aussi prendre acte que l’atmosphère de notre planète, les terres immergées de la Terre et l’océan forment en fait un seul et même immense système en constante interaction. Quand le climat change, c’est aussi que l’océan change, et vice-et-versa! Et l’action chimique tout autant que les réactions chimiques des éléments en cause ne sont jamais loin de la bonne compréhension du phénomène, du défi à relever aussi. Et probablement très souvent de la solution également.

La prochaine fois que vous serez participant à une élection, soyez donc attentif à savoir que le curriculum vitae de chacun des candidats comporte ou non des notions de chimie. Oui, élisons davantage de chimistes.

 

oceanTerreIn

Surface totale de la Terre: 510 millions km2
=  terres émergées (148 M km2)
+ surface des mers (362 M km2)

 

oceanSOSoceanSOUS

 

 

 

 

 

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Sources des 4 images:

homme-et-espace.over-blog.com

swagactu.com

livingoceans.org

noble-house.tk

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Chine, eau et grands enjeux

« La Chine met parfois longtemps à repérer son ennemi. Mais quand elle lui déclare la guerre, elle gagne. Toujours. »

Ainsi répondait M. Gao Er Kun, directeur général de l’Eau au ministère des Ressources hydrauliques à Beijing, alors questionné sur l’état des eaux de la Chine par l’auteur académicien de France, Érik Orsenna, qui l’interviewait pour son livre L’avenir de l’eau.

« (…) Seule la pollution peut freiner notre développement. Or nous avons besoin de ce développement. Donc, nous vaincrons la pollution! », poursuivra le convaincu dirigeant de cette Chine militante.

Comme son interlocuteur Breton, le Chinois avait une formation d’économiste et leur entretien dura trois heures. Monsieur Gao avait aussi le bon souvenir d’avoir déjà visité la Bretagne, terre forte de son climat tempéré.

En ouvrant le XIe Plan quinquennal 2006-2010 pour y justifier sa détermination que tous les moyens seront mis en œuvre pour remédier à la pollution, il citera le texte à trois reprises : « À la lumière de la théorie Deng Xiaoping et de l’importante pensée des Trois Représentants, nous devons poursuivre notre réussite économique et sociale en restant fidèles aux concepts scientifiques du développement. »

« Je ne peux pas mieux vous répondre. C’est le préambule… Regardez notre 3e priorité : Économiser nos ressources et protéger l’environnement. »

« Et voyez, là, notre priorité suivante : Construire une société de conservation des ressources et d’amitié avec l’environnement. »

On peut se réjouir de constater que le concept d’éco-civilisation est au cœur du programme économique et social adopté en novembre 2013, lors de la troisième session plénière du 18e Congrès du Comité central du Parti communiste chinois. Avec l’année 2016, la Chine amorce la concrétisation de son XIIIe Plan quinquennal, adopté par son parlement en mars.

Le travail se poursuit… mais la Chine n’a rien d’un long fleuve tranquille en matière d’eau. Elle n’a absolument rien d’un pays au climat tempéré, comme par exemple la France, ou encore le Canada.

SHÉMA 1 : LES « 2 » CHINE DE L’EAU

Moitié NORD
50% de la population
17% de l’eau disponible

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Shanghai

Moitié SUD
50% de la population
83% de l’eau disponible

Le Chinois fit faire mentalement, juste au-dessus de la ville de Shanghai, un trait sur une carte pour séparer en deux la population de son pays, d’est en ouest, dans le but que son invité comprenne facilement l’enjeu fondamental de l’eau en Chine. Sept cents millions de Chinois au Sud avec 83% de la ressource; encore 700 M au Nord avec 17%.

Non seulement le Shéma 1 témoigne déjà de l’enjeu géo-démographique de l’eau en Chine avec une population et une urbanisation en déséquilibre notoire avec l’accès à la ressource, mais la nature du cycle de l’eau y rajoute à l’effort parce que 70% de la pluie tombe en été sur la Chine, principalement en juillet-août. Et s’ils n’y avaient que ces enjeux internes…

GUERRE COMME… GUERRES DE L’EAU?

Impossible de parler des grands enjeux de l’eau en Chine sans parler de la géopolitique de la chose. Très simplement parce que la Chine contrôle le robinet de tout le sud-est asiatique. Et son gouvernement sera bien tenté de se servir sans permission à demander et en toute contradiction avec les besoins croissants des voisins.

Du Pakistan jusqu’au Vietnam – avec l’Inde, le Bangladesh, la Birmanie (Myanmar), le Cambodge, le Laos et aussi la Thaïlande – les huit plus grands pays de cette région déjà surpeuplée du monde dépendent de la Chine pour l’origine de presque tous les grands fleuves qui les abreuvent.

IMAGE 1 : GÉOPOLITIQUE DE L’EAU EN CHINE

ChineWater-Wars

(Source: China Water Risk, 2016)

Oui, oui, oui, oui et encore oui!, la source de l’Indus, d’une partie du Gange, du Brahmapoutre, du Salouen, du Mékong, c’est le plateau du Tibet en Chine!

Et on repense aussitôt au fier militantisme de M. Gao Er Kun : « La Chine met parfois longtemps à repérer son ennemi. Mais quand elle lui déclare la guerre, elle gagne. Toujours »…  Alors on se le demande en mille comme en un : comment ne pas penser au risque de guerres de l’eau?

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Sources des deux images dans le texte: China Water Risk
(a non-profit initiative dedicated to highlighting these risks).

chinawaterrisk.org/about/about-us

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