Archives de catégorie : Économie

Perspectives d’emploi sobres, mais positives, au Canada pour bien terminer 2015

Une autre donnée significative vient éloigner les paroles sombres des théoriciens de la « récession économique », alors que la Canada est en pleine élections pour le renouvellement de son parlement à Ottawa le 17 octobre. La récente enquête internationale de Manpower menée auprès de plus de 1900 employeurs partout au pays révèle que 11 % des employeurs canadiens comptent accroître leurs effectifs au cours du quatrième trimestre 2015, alors que neuf % s’attendent à les réduire. Parmi les employeurs interrogés, 77 % n’envisagent aucun changement et trois % n’ont toujours pas fixé leurs intentions en matière de dotation pour le trimestre à venir. On parle donc d’un contexte de croissance de la création d’emploi sobre, mais positif.

Canada Atlantique : projets d’embauche les plus enlevés

Ce sont les employeurs dans la région de l’Atlantique qui indiquent le rythme le plus actif avec une prévision nette d’emploi de 12 %. Les personnes en recherche d’emploi en Ontario y retrouvent un rythme un peu plus modéré, les employeurs y ayant transmis un taux de huit %. On prévoit un climat de recrutement encore plus calme au Québec (7 %) et dans l’Ouest canadien (4%).

Les grandes entreprises prévoient le climat d’embauche le plus positif

Les grandes entreprises (250 employés et plus) transmettent les projets d’embauche les plus favorables pour le prochain trimestre, avec un résultat net de 13 %, une fois les données corrigées des variations saisonnières. Les entreprises de taille moyenne (50-249 employés) promettent également un climat de recrutement respectable avec une prévision nette d’emploi de 12 %, tandis que les petites entreprises (10-49 employés) sont à 5 %. Les microentreprises (1 à 9 employés) annoncent un rythme d’embauche nette d’emploi que de trois %.

Tout ceci dans un contexte nord-américain qui confirme, par la même enquête, que les employeurs aux États-Unis transmettent les projets d’embauche les plus positifs de la région, pour un deuxième trimestre consécutif.

« Plus d’un employeur sur cinq ayant indiqué l’intention d’accroître les effectifs au cours de la période qui s’étend d’octobre à la fin du mois de décembre« , révèle pour les USA l’enquête de Manpower.

St-Georges / Val-d’Or : un jumelage qui semble une 1ère au Québec

Le jumelage de villes veut habituellement rapprocher deux communautés qu’une grande distance géographique sépare. Ils sont généralement internationaux. C’est aussi une forme de partenariat importante, une sorte de mariage qui veut durer dans le temps. Le jumelage que les deux villes québécoises de St-Georges de Beauce et de Val-d’Or viennent de conclure mérite donc d’être raconté. Sommes-nous devant une nouvelle tendance?

Pour Claude Morin, le maire de la ville beauceronne, ça semble une première au Québec : « J’ai cherché et je n’ai pas encore trouvé rien de comparable! » Chose certaine, difficile de penser que ce n’est pas la première fois qu’un mariage entre deux villes au Québec s’officialise par SKYPE…, mais débutons donc par le début!

ST-GEORGES HOTESSE DU CONGRÈS DE L’UMQ

C’est parce que la Ville de Saint-Georges était hôtesse du dernier congrès de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) que la maire de Val-d’Or, Pierre Corbeil, se retrouva à effectuer une visite formelle de la capitale régionale de la Beauce, à l’automne de 2014. Lorsqu’on lui partageait les préoccupations et défis de St-Georges, il avait l’impression qu’on lui parlait de sa propre ville.

« Il est tombé en amour avec notre ville », résume maintenant Claude Morin, qui connaissait déjà Pierre Corbeil parce qu’ils ont été en même temps députés à l’Assemblée nationale du Québec. « En janvier, il m’a envoyé une lettre plus officielle. Nous avons aussi concrétisé le jumelage via une séance SKYPE. »

Le jumelage en est maintenant à l’étape du voyage de noce. Une délégation de 14 personnes de Val-d’Or s’est rendue en autobus pour rencontrer pendant deux jours les gens de St-Georges (c’était début septembre). Et pas question de faire traîner les choses, c’est dès la semaine prochaine que le maire Morin s’envolera à la tête de sa délégation de neuf personnes pour rendre la pareil et mieux découvrir Val-d’Or. « En nolisant un avion, ça nous coûte le même prix qu’en autobus », nous raconte-il, fier de son efficacité, d’autant plus que St-Georges comme Val-d’Or possèdent un aéroport régional.

OUI À VAL-D’OR; NON À LA CHINE

Le maire Claude Morin nous parlait donc de son tout jeune jumelage sans avoir terminé son voyage de noce, mais il était très enthousiaste pour la suite : « Je suis très positif avec ça. Nous sommes deux villes très comparables. Val-d’Or c’est la 33e ville par sa population au Québec et, nous, nous sommes 34e. On vit les mêmes problèmes! » (Soit environ 32 000 citoyens chacune.)

Cette initiative des deux villes québécoises est notamment à mettre en contexte avec le fait que St-Georges a récemment décliné une demande d’une ville de Chine pour le même genre de partenariat. Mais le maire Morin ne se voyait pas vraiment en jumelage avec une ville chinoise dépassant sept millions d’habitants, ce sans parler de la barrière de la langue. La demande de jumelage a donc été déclinée.

St-Georges n’étant d’ailleurs pas néophyte en matière de jumelage international, car elle en vit un depuis plus de dix ans déjà avec une ville de France : Lisieux (Sainte-Thérèse de Lisieux).

« L’Accord Canada-Union européenne, ce n’est pas réglé », soutient Jean Charest

Il faut encore s’attendre à des surprises en rapport avec le processus de ratification de l’entente commerciale globale que le Canada a signé récemment avec l’Union européenne, selon l’analyse qu’en fait Jean Charest. L’ancien premier ministre du Québec présentait une conférence le 10 septembre, à Québec, devant plus de 200 gens d’affaires, pour souligner le lancement du Club économique de Québec.

 « L’Accord Canada-Union européenne, ce n’est pas réglé ! Il y a des gens qui s’opposent à la ratification en Europe. Notamment Marianne Le Pen et l’extrême droite en France. Là-bas, les gens qui ne veulent pas d’une négociation USA-UE ont compris que la meilleure manière de s’y opposer, c’est de faire en sorte que l’entente Canada-UE ne se finalise pas. »

« Ici, au Canada, la ratification ne posera pas de difficulté, sauf pour Terre-Neuve concernant le poisson, mais c’est surtout en Europe que ce n’est pas réglé », a précisé à Commerce Monde M. Charest juste à la suite de sa conférence.

Les gens d’affaires du Québec auraient donc tord de prendre pour acquis que l’Accord globale sur le commerce et les services entre le Canada et l’UE est dans la poche !

AVOIR UN ŒIL SUR LE PACIFIQUE AUSSI

Toujours sur le sujet des négociations commerciales internationales, M. Charest a aussi prévenu que le Canada doit continuer de faire sa place au sein du TPP : « On a plus à perdre de ne pas y être qu’à y gagner à en faire partie, mais le Canada doit absolument demeurer dans le processus du TransPacific Partnership, surtout avec la position prise par le président Obama dernièrement. »

« La gestion de l’offre est sur la table dans cette négociation. Je ne pense pas qu’Ottawa va céder, mais il va encore devoir faire d’autres concessions. »

Après avoir présenté une suite de tendances mondiales, telles la rapidité des changements technologiques, les économies émergentes, la démographie africaine, l’augmentation – qu’il n’aime pas! – de la militarisation et des nationalismes, il a imagé ainsi l’arrivée d’une nouvelle économie :

« Uber n’a pas de voiture, Facebook n’a pas de contenu, Airb&b n’a pas de logement et Alibaba n’a pas d’inventaire… »

Il a aussi cité en exemple une banque du Québec qui a déjà compris que le marché de l’Afrique sera un marché important de demain : « Notre Banque Nationale du Canada vient d’acheter de l’équité dans une banque en Afrique, c’est un signe à retenir pour l’avenir ça ! »

Dans ce monde en changement rapide, que doit-on faire selon Jean Charest, au Québec et au Canada ?

Pour lui, l’avantage du Québec réside surtout dans ses forces en R&D. On doit aussi continuer à y développer la mobilité de la main-d’œuvre. Rappelant à ce titre l’importance d’une statistique de 2013 qui explique qu’environ 230 millions de personnes sont des travailleurs à l’étranger à travers le monde, soit davantage que toute la population du 4e pays le plus populeux du monde.

Il a terminé avec un regard sévère envers le Canada :

« Je trouve que le Canada manque d’ambition ! On devrait en faire bien plus pour la mobilité de la main-d’œuvre. Et encourager nos travailleurs les plus âgés à demeurer actif en emploi. On devrait augmenter aussi nos investissements en R&D, surtout en TIC… »

Manifestement en grande forme et se disant très heureux de revenir à Québec, dans cette ville qu’il connaissait finalement peu et qu’il a appris à aimer, surtout en 2008 : « Une des plus belles années de ma vie », a-t-il avoué, Jean Charest pense globalement que nous devons demeurer, le Québec comme le Canada, « des passerelles pour les marchés ».

Le Canada en récession d’oiseaux?

Bien plus que porter malaise au premier ministre Harper en pleine campagne électorale à travers le Canada jusqu’en octobre 2015, c’est Alfred Hitchcock qui va s’en retourner dans sa tombe! On mesurera bientôt la croissance aussi grâce… à l’abondance des oiseaux sur un territoire. Du moins en France dès l’an prochain.

Proposition de 10 indicateurs complémentaires au PIB

Plus tôt cette année, le Conseil économique social et environnemental (CESE) et France Stratégie se sont associés pour élaborer une proposition d’indicateurs à titre complémentaire au fameux produit intérieur brut (PIB) que de plus en plus de gens critiquent comme outil de mesure fiable d’une économie.

Pas simple de prendre la relève du vieux PIB! Pertinent pour mesurer la richesse d’un pays, il n’est pas exempt de faiblesses et des compléments sont espérés et souhaitables face à notre monde complexe. Mais tout nouvel indicateur de croissance doit prendre en compte l’ensemble des dimensions du développement, tant économiques, sociales qu’environnementales.

Conscients que pour s’imposer dans le débat public et influer sur les politiques publiques, les indicateurs doivent être partagés par le plus grand nombre, les instigateurs français ont lancé une phase de consultation auprès des citoyens sur la base de leur première sélection de 10 indicateurs complémentaires. Questionnaire en ligne, enquête auprès d’un panel représentatif de la population française, ateliers avec des panels citoyens… ce n’est donc qu’en juin que la phase de consultation a permis d’associer étroitement les citoyens au choix des indicateurs et de leur garantir une meilleure appropriation.

Écart de revenu entre les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres, taux d’emploi de la population active, taux de diplômés de l’enseignement supérieur ou espérance de vie en bonne santé à la naissance… Il n’y a là aucune surprise à lire la liste des 10 propositions. Hormis pour la biodiversité!

DES OISEAUX POUR LA BIODIVERSITÉ!

Deuxième indicateur environnemental sur trois, les débats ont eu lieu ici entre deux propositions concurrentes et il a fallu choisir entre un indicateur d’artificialisation des sols, qui mesure la diminution des habitats naturels, et un indicateur du nombre de spécimens d’espèces vivantes sensibles à l’évolution de l’habitat naturel. Ce sont les membres du CESE qui auront finalement fait privilégier l’indice d’abondance des oiseaux communs, parce que jugé pertinent du fait que les oiseaux sont en fin de chaîne alimentaire et reconnu par Eurostat.

L’Assemblée plénière du Conseil économique, social et environnemental a donc validé le 24 juin 2015 les 10 indicateurs phares complémentaires au PIB (voir le Tableau) pour les annexer à la prochaine loi de finances, afin dorénavant de mieux mesurer la soutenabilité du progrès annuel : 

TABLEAU: 10 indicateurs complémentaires au PIB

THÈMES INDICATEURS PHARES DÉFINITION
Travail Taux d’emploi Taux d’emploi de la population active
Investissement Patrimoine productif Actifs produits physiques et incorporels en % du Produit intérieur Net
Stabilité financière Dette Dette des agents économiques non financiers (adm. publiques, entreprises, ménages) rapportée au PIB
Santé Espérance de vie en bonne santé Espérance de vie en bonne santé à la naissance
Qualité de vie Satisfaction à l’égard de la vie Indice subjectif de satisfaction de la vie
Inégalités Écarts de revenus Rapport de la masse des revenus détenue par les 10 % les plus riches et les 10 % les plus pauvres
Éducation Part des diplômés Taux de diplômés de l’enseignement supérieur parmi les 25-34 ans
Climat Consommation carbone Empreinte carbone
Biodiversité Abondance des oiseaux Indice d’abondance des oiseaux
Ressources naturelles Recyclage des déchets Taux de recyclage des déchets

 (Légende des thèmes: ÉconomiqueSocialEnvironnement)

Que le gouvernement français donne rapidement ou non son aval à la suite des choses, les économistes et autres observateurs de la chose humaine du monde entier attendent volontiers d’améliorer significativement le débat public et la qualité de la mesure du PIB.

Bien des médias du Canada s’alertent, ces jours-ci, parce que si le mois de juin vient de contredire la baisse des 5 mois précédents de mesure dudit PIB, son score positif n’aura pas permis de faire inscrire une baisse pour le total des deux derniers trimestres, donc des six mois entier. On clame ainsi officiellement la récession technique, même si les statistiques du mois de juin viennent bien de confirmer une reprise de la croissance.

Stephen Harper se fera probablement conseiller de regarder différemment les oiseaux qui passent dans le ciel électoral canadien des prochaines semaines, mais c’est assurément la bonne mémoire de feu le célèbre cinéaste Alfred Hitchcock qui gagne la palme des gens surpris avec le bon rôle que l’avenir réserve à l’abondance des oiseaux dans le ciel.

 

(Source de l’image: oiseau.info)

La Californie criera bientôt « J’ai soif »

Après 36 mois au sec, on passe déjà aux grands moyens ; frappée par la pire sécheresse en 120 ans, la Californie doit rationner l’eau, une première… et ce sera bien pire s’il ne pleut pas davantage dans la prochaine année.

L’actuelle sécheresse, la plus grave depuis 1895, sévit sur 80 % du territoire californien depuis 2012. Comme elle n’en finit pas, l’état d’urgence déjà déclaré par le gouverneur Jerry Brown n’a pas suffi à calmer cette crise de l’eau qui risque de plus en plus de devenir critique : un satellite de la NASA vient de révéler qu’il ne resterait plus qu’un an de réserves en eau pour la Californie entière.

Dans un premier temps, avec les mesures du gouverneur, les autorités de l’État entendaient réduire de 20 % la consommation d’eau potable des quelque 40 millions de résidents de l’État le plus peuplé des États-Unis. Mais l’objectif n’a pas été atteint. Ce, alors que la dernière saison des pluies, en janvier, n’a pas tenu ses promesses. Une image comme une autre : le département des ressources en eau de l’État a déclaré en avril qu’il n’avait pas trouvé de neige au 1er  avril 2015 à 2 000 mètres dans les montagnes de la Sierra Nevada, une première en 75 ans ! Avec comme résultat évident que le niveau des réservoirs, lacs et réserves de neige qui alimentent les cours d’eau californiens se situent bien en bas de la moyenne.

La mise en place des mesures volontaires ne suffit donc pas (interdiction du lavage de voitures et d’arrosage des jardins, remplacement du gazon par des plantes adaptées et moins gourmandes en eau). Los Angeles et San Diego financent des programmes pour inciter les gens à s’équiper de barils de récupération d’eau de pluie. Mais il faudra bien plus encore !

Les solutions? Un pipeline? Dessaler l’eau du Pacifique?

Recycler l’eau d’égout? Oui, à Orange County, au sud de Los Angeles, une centrale de traitement de l’eau unique au monde purifie des millions de litres d’eau d’égout chaque jour.

Plus connues, ce sont les projets d’usines de dessalement d’eau de mer qui se multiplient, alors que plus d’une quinzaine sont actuellement en progression de réalisation à travers la Californie.

San Diego va dessaler le Pacifique à grande échelle

San Diego importe 80 % de son eau de zones situées à l’extérieur du comté. Située tout au sud de la Californie, la ville est en bout de ligne du pipeline. Le comté a donc imaginé une autre méthode : relier San Diego à la côte Pacifique par 16 kilomètres de tuyaux, avec 17 000 membranes qui transformeront 200 millions de litres d’eau salée par jour.

TOUT LES YEUX SUR CARLSBAD

C’est donc à Carlsbad, la 81e plus grande ville de Californie par sa population, à une cinquantaine de kilomètres au nord de San Diego, que la plus importante usine de désalinisation de l’hémisphère nord entrera en fonction en 2016. Visant alimenter en eau potable 300 000 personnes – ou 112 000 foyers – de la région de San Diego, soit 7 % des besoins en eau du comté, en produisant quotidiennement quelque 204 412 m3 d’eau potable.

Les travaux ont été confiés à Poseidon Water, entreprise située à Boston, spécialiste du dessalement de l’eau, avec l’expertise de IDE Technologies, une société israélienne pionnière et leader mondial dans le secteur des technologies de l’eau. Construite pour la coentreprise de dessalement Kiewit Shea, la longue canalisation forte en plus d’un diamètre de 54 po (137 cm) en acier soudé a été conçue pour acheminer 54 millions de gallons d’eau de mer dessalée par jour. Tetra Tech a relevé le défi d’achever le premier module de conception et d’avoir obtenu les permis et les approbations de construction trois mois après avoir reçu l’ordre de commencement des travaux. La canalisation passera par Carlsbad, Vista et San Marcos pour relier l’installation de dessalement d’eau de mer à la canalisation régionale d’alimentation en eau desservant le comté. C’est la construction de la première section de la canalisation à San Marcos qui se raccordera à l’installation de dessalement à Karlovy Vary. L’usine devrait produire de 48 à 54 millions de gallons d’eau potable par jour depuis l’océan Pacifique, selon les dires de Tetra Tech.

Le dessalement de l’eau (également appelé dessalage ou désalinisation) est un processus qui permet d’obtenir de l’eau douce (potable ou, plus rarement en raison du coût, utilisable pour l’irrigation) à partir d’une eau saumâtre ou salée (eau de mer notamment). En dépit du nom, il s’agit rarement de retirer les sels de l’eau, mais plutôt, à l’inverse, d’extraire de l’eau douce! Car généralement il est plus simple et économique de rechercher des sources d’eau douce à traiter (eaux de surface, telles lac et rivière, ou souterraines), que de dessaler l’eau de mer. Il est souvent rentable aussi de combiner la production d’eau douce avec une autre activité (production d’énergie : la vapeur disponible à la sortie des turbines est réutilisable dans une station de dessalement dite thermique ou fonctionnant sur le principe de l’évaporation).

L’eau de mer est salée à peu près à 35 g.l-1 en général. Dans des régions comme le Golfe Persique, la salinité atteint 42 g.l-1. Pour séparer le sel, il faut, d’un point de vue purement théorique et sans perte d’énergie (dessalement isentropique), environ 563 Wh.m-31.

La ville de Cambria, de son côté, a mis en service une usine de dessalement plus modeste, en utilisant les eaux saumâtres, moins chargées en sel que l’eau de mer et plus simples à traiter. Une alternative que regardent nombre d’autres municipalités de l’État éloignées de la côte, car elle ne nécessite pas d’eau de mer et revient moins cher à exploiter.

LA QUÉBÉCOISE H2O INNOVATION EST AUSSI À CARLSBAD

Une entreprise basée à Québec participe d’ailleurs depuis des années à la lutte contre la pénurie d’eau en Californie, et précisément à Carlsbad.

« Situé près de notre usine de Vista, en plein cœur d’une région durement touchée par une sécheresse historique, l’obtention de ce contrat (…) démontre, encore une fois, nos connaissances et notre capacité à apporter une valeur ajoutée essentielle à une équipe de type « design-build » auprès de la ville de Carlsbad », mentionnait par communiqué du 31 août 2015 le pdg d’H2O InnovationFrédéric Dugré, fier de son rôle pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service d’un système de recyclage d’eau.

Ce nouveau système d’ultrafiltration (UF) d’une capacité de 11 356 m3/j (3 MGD) traitera les effluents du système de traitement d’eaux usées de l’usine Encina Water Pollution Control Facility. L’eau produite sera ensuite utilisée pour des applications où de l’eau non-potable est utilisée, telles que l’irrigation et certaines applications industrielles. Ce projet de type « design-build » sera la troisième expansion du système de traitement d’eau de la Carlsbad Water Recycling Facility et bénéficie d’une aide financière de l’État de la Californie.

Pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service de systèmes de traitement d’eau potable, The Sweetwater Authority située également dans le sud de la Californie, près de San Diego, a aussi choisi H2O Innovation pour l’expansion de son usine de dessalement qui avait d’ailleurs été conçue par la H2O en 2000. Le système en place produit actuellement 15 141m3/j (4 MGD) d’eau potable et son débit de production sera augmenté à 18 927 m3/j (5 MGD) par l’ajout de trois trains d’osmose inverse (RO) qui traiteront de l’eau saumâtre. Cette expansion du système bénéficiera aux villes de Bonita, Chula Vista et National City.

Encore des pas dans la bonne direction. Mais si rien de change significativement, tous les experts le craignent avec angoisse, d’ici un an, le plus peuplé des États des États-Unis criera : « J’ai soif ! »
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