Archives de catégorie : Économie

Vent de protectionnisme: ce qu’il faut savoir de l’ALENA pour offrir du service après-vente lié à la vente d’équipements ou de logiciels aux États-Unis

Alors que le président élu Donald Trump semble promettre de remettre en question l’Aléna (NAFTA) et que les Canadiens s’inquiètent des conséquences possibles pour l’économie au Canada, il devient essentiel de bien se rappeler les règles principales qui permettent en ce moment aux gens d’affaires canadiens de pouvoir se rendre aux États-Unis par affaires, car malheureusement, celles-ci sont grandement méconnues et déjà limitatives.

Malheureusement, une grande quantité de gens d’affaires ont une mauvaise compréhension de la nature de cet accord de libre-échange qui unit le Canada, les États-Unis et le Mexique. La conception de ce qu’est le « libre-échange » pour le citoyen non-informé correspond plus au système en place au sein de l’Union européenne, où la liberté de circulation des personnes, des biens et des capitaux s’applique à l’intérieur des pays membres, sans frontière.

Mais ce qui fut négocié entre nos trois pays repose sur le maintien de chacune de nos frontières et sur la nécessité pour les personnes, tout comme les marchandises, de respecter les critères et conditions négociés pour pouvoir bénéficier de l’Aléna.

Pour les gens d’affaires de citoyenneté canadienne désirant se rendre à titre de visiteur d’affaires temporaire aux États-Unis, alors que l’entreprise n’y a pas de place d’affaires ou de société affiliée américaine, les règles sont strictes. Toutes les activités à ce titre ne sont pas permises. L’une des restrictions les plus importantes et qui a un impact extrêmement important est celle associée au service après-vente d’équipent ou de logiciel.

Qu’il s’agisse d’installation, de tests et commissionnement d’un équipement ou logiciel, ou encore d’offrir de la formation en lien avec ceux-ci ou encore de réparations et garantie après-vente, l’Aléna comporte des conditions.

La première: l’équipement ou le logiciel doit avoir été vendu.

La location ne donne pas droit à l’entrée pour les services ci-dessus mentionnés.

De plus, le service après-vente en question doit être prévu dès le départ, directement dans le contrat de vente initial. Et ne vous surprenez pas: les officiers d’immigrations à la frontière peuvent exiger de voir le contrat pour s’en assurer. Il ne sera donc pas possible d’ajouter ces services par la suite, et ce, même si le client les désire désespérément et que les gens d’affaires s’entendent. Le rôle des officiers de l’immigration étant de faire respecter la loi et les conditions négociées à l’Aléna, leur rôle n’est pas de plaire aux gens d’affaires.

Évidemment, pour une installation complexe prenant plusieurs semaines, alors que vos employés feront sans doute quelques allers-retours à la frontière, histoire de revenir voir leur famille, il est évident que des lumières rouges finiront sans doute par s’allumer et des questions seront alors à juste titre posées par les officiers d’immigration, pour s’assurer du respect des conditions prévues.

Autre contrainte dans le cadre d’une installation: il ne sera pas permis aux employés non-américains d’exécuter des tâches qui constitueraient de la construction, comme par exemple relier l’équipement à la plomberie ou au système électrique de l’immeuble ou de faire quelques travaux de structure ou d’excavation. Tout ce qui est « construction » devra être fait par des américains. Comme entreprise, il faudra donc vous assurer soit de mettre clairement dans vos contrats que ce type de travaux sera de la responsabilité de votre client américain, avec ses propres entrepreneurs américains, ou encore pour vous de prendre les arrangements voulus avec un sous-traitant américain, ce qui peut avoir de lourdes conséquences pour vous.

Il ne sera non plus pas permis de procéder à des travaux de démantèlement des équipements déjà en place, devant être remplacés par les équipements vendus par la société canadienne.

Il ne sera pas permis non plus d’installer des équipements américains. L’équipement étant américain, les employés du fabricant américain sont ceux présumés les mieux habilités à effectuer ce type de travaux.

Il en va de même avec la formation, qui elle aussi doit être prévue dès le départ dans le contrat de vente de l’équipement ou du logiciel. Si vous offrez non seulement de la formation initiale mais également de la formation continue ou subséquente, il faut donc tout de suite prévoir cette possibilité au contrat.

Restriction encore plus limitative pour les fabricants canadiens: il ne vous sera pas permis d’envoyer des canadiens réparer votre produit une fois la période de garantie expirée ! Les officiers d’immigration demanderont à voir le contrat de vente originale et les clauses spécifiant la durée de la garantie, pour s’assurer que les réparations tombent toujours dans la période de validité de la garantie.

Les entreprises canadiennes se doivent donc d’avoir en place une stratégie efficace, car un client mécontent n’ayant pas accès aux spécialistes du fabricant, au-delà de la durée de la garantie, sera mécontent. Pensons à titre d’exemple à un équipement vital de la chaîne de production du client qui, soudainement en panne après la fin de la garantie de 12 mois, bloque l’ensemble de la production !

Cette situation met notamment les entreprises canadiennes dans une situation d’inégalité face à leurs concurrents américains, qui n’ont pas ces restrictions à la libre circulation de leurs employés. Il faudra donc, en tant que compagnie canadienne, penser à d’autres stratégies possibles, puisqu’encore une fois, il ne sera pas possible pour le client d’ajouter après la vente, en dehors du contrat original de vente, une extension de la durée de la garantie.

AUTRES STRATÉGIES

Parmi ces stratégies, pensons à celle d’accorder, dès le départ, une garantie plus longue. Mais encore faut-il bien soupeser les risques et les coûts potentiels pour l’entreprise, au cas de défauts.

Autre possibilité: retenir et former un sous-traitant américain et sa main-d’œuvre américaine. Mais évidemment, vous risquez d’être responsable si vous prenez charge de votre sous-traitant au cas de travaux mal exécutés. Il est donc préférable de mettre le client directement en contact avec cet entrepreneur, pour diminuer vos risques.

Autre possibilité: pensez à constituer une entreprise américaine ou à ouvrir une succursale aux États-Unis, en engageant des employés américains. Mais évidemment, les impacts seront plus importants en termes de coût, de complexité accrue dans la gestion des opérations, de la fiscalité et de la nécessité d’avoir dorénavant besoin d’autres types de visas migratoires, tels celui pour transfert inter-compagnie (L) ou encore d’immigrant investisseur (E-2), lesquels comportent eux aussi leurs conditions très spécifiques.

Alors qu’il faut s’attendre à un vent de protectionnisme possible chez nos amis du sud, il devient évident que les règles en place seront tout au moins aussi sévèrement appliquées qu’elles le sont aujourd’hui et, déjà, nombre d’entreprises découvrent à leurs dépens ces restrictions, alors qu’elles se présentent à la frontière mal informées, mal préparées, non documentées ou encore pour y entrer alors que les règles migratoires ne permettent tout simplement pas de le faire dans leur cas précis.

L’entreprise se retrouve alors dans une situation délicate et inconfortable, voire même en contravention du contrat avec son client parce que ne pouvant tout simplement pas exécuter les services après-vente souhaités en lien avec l’équipement ou le logiciel vendu, ou encore pas dans leur ensemble.

La situation est aussi très problématique lorsque l’employé est bloqué temporairement à la frontière ou encore carrément refusé, car il verra toutes ses futures entrées aux États-Unis examinées avec précisions, en raison de commentaires inscrits à son dossier, ou se verra carrément refuser l’entrée, selon les circonstances dont notamment advenant le cas de fausses représentations, ayant menti pour accommoder son patron et le client. Encore, pire, l’employé sera arrêté et retourné au Canada s’il a été découvert en train de travailler illégalement aux États-Unis.

N’oubliez jamais que vos employés ne passent pas inaperçus lorsqu’ils se rendent chez le client, particulièrement s’ils effectuent du travail sur le plancher que nombre d’employés locaux pourraient trouver suspect. La dénonciation aux autorités migratoires est fréquente.

Les règles migratoires entre le Canada et les États-Unis sont en place, notamment dans le contexte de visites d’affaires occasionnelles et temporaires, et ce, puisqu’avant tout tant le Canada, les États-Unis que le Mexique ont fait le choix de maintenir entre elles leurs frontières lors de la signature de l’Aléna. D’autres règles s’appliquent dans des contextes de créations de sociétés affiliées américaines ou d’ouverture de succursales aux États-Unis. Il est de la responsabilité des entreprises et des individus qui souhaitent se rendre aux États-Unis par affaires d’être bien informés, bien documentés et surtout de dire la vérité, car mentir ne fera qu’aggraver les choses, sans parler qu’il s’agit d’une infraction à la loi.

Puisque chacun de nos pays conserve sa souveraineté territoriale, il est essentiel que toute entreprise et les gens d’affaires qui y travaillent comprennent que bien que le Canada et les États-Unis soient possiblement les meilleurs amis et partenaires commerciaux du monde, nous n’y sommes pas chez nous et qu’il est donc essentiel de respecter ces règles.

©2016 Joli-Cœur Lacasse s.e.n.c.r.l.

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Contrat de travail de… 13 ans : l’exception Olymel ?

Assistons-nous à une nouvelle tendance? Un plus grand respect pour le long terme? Amateur de RH, analysez bien ce que les employés de l’usine d’Olymel à Yamachiche, en Mauricie, au centre du Québec, ont accepté, soit un nouveau contrat de travail d’une durée exceptionnelle de treize ans. Oui 13 années.

Cette entente vient de survenir dans une usine d’abattage et de découpe de porcs qui sera complètement réaménagée dans le cadre d’un projet d’investissement de 80 millions $. C’est une explication.

« Ça nous permet de voir à long terme, d’assurer à nos clients qu’il y a une stabilité dans nos relations de travail », a indiqué un représentant de l’entreprise à La Presse canadienne, en ajoutant que c’est aussi une entente avantageuse pour les syndiqués. « Ça leur permet de voir treize ans d’avance. »

De son côté, le négociateur syndical Yves Dupont estime que les employés ont opté pour la sécurité. « C’est sûr que les gens trouvent que c’est long. Treize ans, ce n’est pas orthodoxe, c’est rare qu’on fait ça », a-t-il affirmé.

Les employés ont voté en faveur de l’entente à 88 %.

Selon la direction d’Olymel, le contexte d’un investissement important justifie la longue durée de l’entente et l’ajout d’éléments singuliers.

« Il y a des dispositions dans cette nouvelle convention de treize ans qui font en sorte que le syndicat va être associé aux diverses étapes qui doivent conduire au réaménagement de cette usine (…) C’est quand même particulier, mais c’est vraiment pour bâtir l’avenir que ces dispositions se retrouvent dans la convention qui vient d’être conclue », a aussi précisé Richard Vigneault.

De retour du côté syndical, on se réjouit de ces mesures peu habituelles qui font en sorte que le syndicat sera impliqué sur le comité de transition.

Le réaménagement de la division d’Olymel à Yamachiche prévoit la fusion des activités avec l’usine Lucyporc du Groupe Robitaille, avec l’intégration de ses 430 employés, ainsi que la création de 350 nouveaux emplois.

C’est en 1991 que La Coop fédérée crée la société en commandite Olymel en fusionnant ses activités avec celles du Groupe Olympia dans le but de consolider le secteur de la transformation de viande de porc au Québec. Un quart de siècle plus tard, le groupe donne du travail à plus de 10 000 personnes et exporte dans quelque 65 pays ses produits et ses propres marques comme Olymel, Flamingo et Lafleur.

(Source de l’image: www.olymel.ca )

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4% increase for international tourism in 2016

Destinations around the world welcomed 956 million international tourists between January and September 2016, according to the latest UNWTO World Tourism Barometer. This is 34 million more than in the same period of 2015, a 4% increase.

Demand for international tourism remained robust in the first nine months of 2016, though growing at a somewhat more moderate pace. After a strong start of the year, growth was slower in the second quarter of 2016 to pick up again in the third quarter of the year. While most destinations report encouraging results, others continue to struggle with the impact of negative events, either in their country or in their region.

Tourism is one of the most resilient and fastest-growing economic sectors but it is also very sensitive to risks, both actual and perceived. As such, the sector must continue to work together with governments and stakeholders to minimize risks, respond effectively and build confidence among travelers,” said UNWTO Secretary-General, Taleb Rifai.

Mr. Rifai also recalled: “Real crises are often magnified or distorted by misperception and affected destinations are facing important challenges, although at the global level demand remains strong. We need to support these countries in restoring confidence, as doing so will benefit the entire tourism sector and society as a whole.”

Regional results

Asia and the Pacific led growth across world regions, with international tourist arrivals (overnight visitors) up 9% through September. All four subregions shared in this growth. Many destinations reported double-digit growth, with the Republic of Korea (+34%), Vietnam (+36%), Japan (+24%) and Sri Lanka (+15%) in the lead.

In Europe, international arrivals grew by 2% between January and September 2016, with solid growth in most destinations. Nonetheless, double-digit increases in major destinations such as Spain, Hungary, Portugal and Ireland were offset by feeble results in France, Belgium and Turkey. As a consequence, Northern Europe grew by 6% and Central and Eastern Europe by 5% while results were weaker in Western Europe (-1%) and Southern Mediterranean Europe (+0%).

International tourist arrivals in the Americas increased by 4% through September. South America (+7%) and Central America (+6%) led results, followed closely by the Caribbean and North America (both +4%).

In Africa (+8%), sub-Saharan destinations rebounded strongly throughout the year, while North Africa picked up in the third quarter. Available data for the Middle East points to a 6% decrease in arrivals, though results vary from destination to destination. Results started to gradually improve in the second half of the year in both North Africa and the Middle East.

Strong demand for outbound travel

The great majority of leading source markets in the world reported increases in international tourism expenditure during the first three to nine months of 2016.

Among the top five source markets, China, the world’s top source market, continues to drive demand, reporting double-digit growth in spending (+19%). Likewise, robust results come from the United States (+9%), which benefited many destinations in the Americas and beyond. Germany reported a 5% increase in expenditure, the United Kingdom, a 10% increase, and France, 3% growth.

In the remainder of the top ten, tourism spending grew notably in Australia and the Republic of Korea (both +9%), and moderately in Italy (+3%). By contrast, expenditure from the Russian Federation declined 37% and from Canada a slight 2%.

Beyond the top 10, eight other markets reported double-digit growth: Egypt (+38%), Argentina (+27%), Spain (+19%), India (+16%), Thailand (+15%), Ukraine (+15%), Ireland (+12%) and Norway (+11%).

Additional information:

UNWTO World Tourism Barometer Excerpt

UNWTO at the World Travel Market (WTM)

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Europium, samarium et autre lutécium… jasons rare !

On les appelle terres rares, mais… ce ne sont pas des terres et elles ne sont pas rares du tout ! En fait, bien que le commun des mortels, voire bien des gens d’affaires aussi ignorent à peu près tout du sujet, il ne se passe probablement pas une journée sans que vous soyez en contact avec l’un ou l’autre de ces métaux appelés terres rares. Oui… Les terres rares: des minéraux méconnus, et pourtant si courants !

Toute une section spéciale est en fait dédiée à cette famille de métaux du tableau périodique de vos illustres cours de chimie de la petite école: les lanthanides (15 éléments).

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Aussi abondantes que le cuivre, le nickel, le zinc ou le plomb, plus abondantes certes que l’or, l’argent, le platine ou le palladium, les terres rares constituent une famille homogène d’éléments chimiques. Au final, les terres rares regroupent 17 éléments chimiques relativement abondants dans la croûte terrestre: les lanthanides (15 éléments), auxquels s’ajoutent le scandium et l’yttrium.

Il est aussi bon de savoir qu’on les divise habituellement en deux groupes, soit les terres rares « légères » et les terres rares « lourdes ». Une division ici basée sur la configuration des électrons.

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Si leurs caractéristiques chimiques sont plutôt banales, leurs propriétés physiques se révèlent toutefois variées et même fascinantes: haute conductivité thermique et électrique, magnétisme, luminosité, leurs propriétés catalytiques et optiques.

Du fait de leurs propriétés électroniques et optiques uniques, ces métaux remplissent des fonctions aujourd’hui indispensables dans nos vies branchées!

LE MYTHE CHINOIS

Pas si rares que ça, les dernières années ont pourtant fait bonne réputation au fait que le monde est à la merci de la Chine quand il s’agit de fournir des terres rares. Et retenez ici le nom de l’entreprise Baotou Steel Rare-Earth de Mongolie-Intérieure.

Si la Chine dispose de seulement 30% des gisements de terres rares dans le monde, elle contrôle grâce à une planification intelligente jusqu’à 97% de la production mondiale de ces ressources rares. Largement avec les infrastructures en Mongolie-Intérieure.

Des gisements de cette famille de 17 éléments – vitaux pour l’électronique de puissance dans les téléviseurs, les téléphones intelligents, les véhicules électriques, et beaucoup d’autres appareils – se trouvent en Californie, au Canada, en Australie et en Russie. Mais il faudra des années pour qu’ils soient vraiment disponibles sur le marché international.

De là le mythe du monopole de la Chine, mais on le constate exagéré de par un contexte exceptionnel et temporaire.

Car si les terres rares sont partout, il est vrai qu’elles sont difficiles à isoler des autres substances avec lesquelles elles sont chimiquement similaires, et autant à purifier. Et actuellement, il y a encore très peu d’endroits dans le monde où cette séparation se pratique. On peut citer la France et la Chine; et la certitude que les États-Unis y travaillent.

Le processus de séparation permet d’obtenir un concentré de terres rares. Une fois celui-ci obtenu, il faut séparer individuellement chacune des terres rares pour obtenir un métal pur, lequel aura les propriétés recherchées pour telle ou telle application industrielle, car chaque élément des terres rares possède des applications qui lui sont propres. Les procédés de traitement nécessitent des technologies très pointues. La métallurgie des terres rares fait appel à des chimistes de grande qualification.

La Chine est le principal fournisseur de terres rares, avec 95 à 97% de la production mondiale, le reste des autres pays producteurs étant l’Australie, les États-Unis, la Russie, l’Inde et la Malaisie.

DE NOMBREUX USAGES STRATÉGIQUES

Si on aime amplifier le qualificatif rare accolé à ces métaux, c’est sans doute parce que les usages dans l’industrie se révèlent très souvent à hauteur stratégique. Les éléments des terres rares se trouvent dans les aimants, les téléphones portables, les pots catalytiques, les radars, les céramiques, le verre, les piles rechargeables, les fluorescents, les lampes DEL, les écrans vidéo, les disques compacts et les mémoires d’ordinateur… Mais on les utilise également en électronique, en métallurgie, en radiographie, en imagerie par résonance magnétique, en aérospatiale, dans l’éolien et le nucléaire.

Les nouvelles voitures, électriques et hybrides, en sont particulièrement gourmandes: pas moins d’une quinzaine de kilogrammes dans chaque véhicule.

Bref, pas de haute technologie sans terres rares!

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Au Canada, aucune mine de terres rares n’est présentement en production. Deux gisements ont toutefois atteint une étape avancée d’exploration. Le gisement de Thor Lake dans les Territoires du Nord-Ouest et celui de Hoidas Lake dans le nord de la Saskatchewan.

Au Québec plus précisément, certains gisements sont enrichis en terres rares parmi les plus recherchées. L’entreprise Orbite Technologies, en Gaspésie, outre ses importantes réserves d’argiles alumineuses, en revendique.

LE DÉBUT DE L’HISTOIRE

La découverte des terres rares s’échelonne de 1787 à 1947. Bien que ce soit seule la mise au point, au milieu du 20e siècle, de techniques d’extraction et de séparation commerciales qui aura permis leurs utilisations dans une foule de produits

Le terme « Terres rares » vient donc de la rareté historique des minéraux à partir desquels on les a isolés au 19e siècle. On vous l’a dit: les terres rares doivent être séparées une à une en usine par des procédés laborieux.

Selon USGS (2014) et Currie (2013), les réserves prouvées se répartissent mondialement ainsi : Chine 38%, Mongolie 21%, Brésil 15%, USA 9%, Japon 5%, Inde 2%, Australie 1%, autres 9%.

TABLEAU 1: Usages des terres rares par industries (au début des années 2010)

Aimant permanents

25%

Catalyseur (pétrole)

15%

Piles rechargeables

14%

Poudre à polir

14%

Métallurgie

9%

Catalyseur (automobile)

7%

Verres

6%

Luminophores

6%

Autres : agent de contraste pour imagerie par résonance magnétique (Gd), radiographie (Gd, Tb), médicament (Dy), céramique et verre, disque compact, mémoire d’ordinateur, système de guidage et laser (Nd, Sm), aérospatiale, nucléaire (Gd, Dy, Y, autres), lunettes protectrices UV, soudure (Sm, Gd), papier monnaie (Eu).

4%

Un des principaux enjeux des terres rares concerne le volet du recyclage. Il est encore technologiquement difficile. Le recyclage des poudres métalliques se fait déjà. Heureusement, le volume de matériau à recycler est encore peu élevé.

On peut aussi soulever le fait que l’arrivée de nouveaux producteurs miniers et de nouveaux transformateurs hors Chine est moins rapide que prévue. Les fabricants et les pays utilisateurs recherchent pourtant des sources d’approvisionnement fiables et à long terme pour alimenter leurs industries.

Il n’y aurait cependant pas de pénurie à prévoir à moyen terme. Les terres rares les plus recherchées sont : le dysprosium, le néodyme, l’europium, le terbium, l’yttrium et le gadolinium.

Plus de disponibilité sur le marché stimulerait la recherche de nouvelles utilisations des terres rares. En attendant, la consolidation de l’industrie des terres rares se poursuit en Chine.

On sait aussi que certains gisements du Québec sont enrichis en terres rares parmi les plus recherchées.

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mern.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/fascinantes_terres_rares.pdf
www.bgs.ac.uk/mineralsuk/statistics/mineralProfiles.html

pubs.usgs.gov/fs/
www.rncan.gc.ca/mineraux-metaux/accueil

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Photonique : triple alliance Québec-Japon

L’Institut national d’optique (INO) du Canada, qui a son siège à Québec, ainsi que le Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval, également établi dans la ville de Québec, s’allient au RIKEN Center for Advanced Photonics du Japon. Une étape qui ouvre la voie à une « collaboration sans précédent », selon les instigateurs.

Un protocole d’entente, confirmé fin octobre 2016, fera dorénavant en sorte que les trois organismes se partageront chercheurs, personnel et étudiants, matériel de recherche scientifique et technologique, ainsi qu’informations scientifiques et technologiques, notamment à l’occasion de conférences, de séminaires et de colloques conjoints. Des projets de recherche en partenariat pourraient également naître de cette alliance, qui pourrait se poursuivre au‑delà de son échéance actuellement prévue pour mars 2018, si les parties y consentent.

« Cette entente avec le Centre d’optique, photonique et laser (COPL) et le RIKEN Center for Advanced Photonics nous donnera les moyens de concevoir ensemble de nouvelles technologies (…) Unir ces trois centres de recherche de renommée mondiale, c’est faire un pas de géant vers une nouvelle ère dans la photonique : nous pourrons accroître de façon importante notre offre de services à l’industrie », explique par voie de communiqué le pdg de l’INO, Jean‑Yves Roy.

« Le Québec et le Japon sont des bastions de l’optique et de la photonique à l’échelle mondiale. Grâce à cette collaboration, le COPL, l’INO et le RIKEN Center faciliteront le partage de leurs savoirs dans l’intérêt supérieur de chacun. Nous sommes d’ailleurs impatients de tenir, en avril, notre prochaine réunion sur l’ingénierie et la science dans les fréquences de l’infrarouge moyen et THz, dont les sources lumineuses, les appareils, les détecteurs, les applications et la science élémentaire », d’ajouter pour sa part Satoshi Wada, le directeur du Advanced Photonics Technology Development Group.

Trois pionniers de la photonique

Conceptrice et développeuse de technologies de premier plan, l’INO est le plus important centre d’expertise en optique/photonique à vocation industrielle au Canada. Chef de file internationale dans son domaine, elle a créé, à ce jour, plus de 6 000 solutions sur mesure pour le compte d’entreprises québécoises et canadiennes de tous horizons. En outre, elle a réalisé 64 transferts technologiques et contribué à la création de 30 entreprises qui emploient aujourd’hui plus de 1 000 personnes. L’INO compte 194 employés, dont plus de 80 % sont des scientifiques affectés aux travaux de recherche.

Le COPL est le regroupement stratégique des experts québécois de l’optique et de la photonique. Grâce à l’excellence de ses chercheurs, à ses installations de pointe et à l’envergure de son programme, le COPL se positionne avantageusement parmi les grands centres de recherche et de formation en optique-photonique au monde.

Reconnu pour ses travaux de qualité supérieure dans de nombreuses disciplines scientifiques, RIKEN est le plus important établissement multidisciplinaire de recherche au Japon. Fondé à Tokyo en 1917 à titre de fondation de recherche privée, RIKEN a connu une croissance rapide et compte aujourd’hui un réseau de centres et d’instituts de recherche de calibre mondial situés aux quatre coins du Japon.

In October 2003, Nobel laureate Ryoji Noyori assumed the presidency of RIKEN as the institution was reorganized as an independent administrative institution under the Japanese Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology. riken.jp/en/about/history

In April 2015, RIKEN acquired a new status, this time as a National Research and Development Institute. At the same time, President Noyori resigned, to be succeeded by Hiroshi Matsumoto, former president of Kyoto University. riken.jp/en/about/history

In May 2015, President Matsumoto announced a new plan, the Initiative for Scientific Excellence, and is currently putting this plan into place to guide the new RIKEN toward its centennial, which will be celebrated in 2017. 
riken.jp/en/about/history

www.ino.ca

www.copl.ulaval.ca

www.riken.jp

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