Après une longue entrée en matière partant de l’émergence de l’éveille économique des Canadiens français à partir de 1760, en passant par l’appel d’Étienne Parent de 1846, du « Modèle québécois » de l’après 2e G-M et du contexte présent, l’ex président du Mouvement Desjardins, Claude Béland, a souhaité l’émergence d’un nouveau monde économique.
Devant une quarantaine de membres du Club économique de Québec rassemblés pour un lunch-conférence le 31 mars 2016, à Québec, l’homme qui refuse de prendre sa retraite à 86 ans a constaté plus que jamais, exemples à l’appui, que :
« Le monde bancaire est fait pour ceux qui ont de l’argent (…) Ce n’était pas l’approche de Desjardins à sa fondation ».
Rappelant les cinq « révolutions » qu’il aura vécu, lui né en 1932 :
- La révolution de TI ;
- La révolution des moyens de production (mécanisation-robotisation) ;
- La révolution de la spéculation (depuis la fin de l’étalon or en 1973) conduisant à l’explosion du crédit et de l’économie de l’endettement ;
- La révolution environnementale de par la surconsommation ;
- La révolution qu’il nomme « génétique », avec l’allongement de la durée moyenne de la vie des humains ;
il reste à se questionner à savoir pourquoi le génie humain – si grand par ailleurs – n’arrive pas à créer un système pour bien vivre ensemble, sans guerre.
Son espoir et sa certitude : « Le changement va se faire par la base. » En rappelant comment le Québec a su, à sa manière, trouver une solution à la crise dans les années 1980-90, en créant les Chantiers de l’économie sociale.
« Ça devait durer 2 ans (…) ; on vient d’obtenir une Loi cadre pour mieux poursuivre et appuyer cette démarche. »
Et Claude Béland est-il satisfait de cette Loi cadre du Québec sur l’économie sociale ?
« J’aimerais que les gens s’en servent davantage », nous répondra-t-il avec une moue disons sceptique.
« C’est dommage que madame Leroux (la présidente sortante) pense que le Mouvement Desjardins ce n’est pas de l’économie sociale », prendra-t-il le temps d’ajouter.