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La Californie criera bientôt « J’ai soif »

Après 36 mois au sec, on passe déjà aux grands moyens ; frappée par la pire sécheresse en 120 ans, la Californie doit rationner l’eau, une première… et ce sera bien pire s’il ne pleut pas davantage dans la prochaine année.

L’actuelle sécheresse, la plus grave depuis 1895, sévit sur 80 % du territoire californien depuis 2012. Comme elle n’en finit pas, l’état d’urgence déjà déclaré par le gouverneur Jerry Brown n’a pas suffi à calmer cette crise de l’eau qui risque de plus en plus de devenir critique : un satellite de la NASA vient de révéler qu’il ne resterait plus qu’un an de réserves en eau pour la Californie entière.

Dans un premier temps, avec les mesures du gouverneur, les autorités de l’État entendaient réduire de 20 % la consommation d’eau potable des quelque 40 millions de résidents de l’État le plus peuplé des États-Unis. Mais l’objectif n’a pas été atteint. Ce, alors que la dernière saison des pluies, en janvier, n’a pas tenu ses promesses. Une image comme une autre : le département des ressources en eau de l’État a déclaré en avril qu’il n’avait pas trouvé de neige au 1er  avril 2015 à 2 000 mètres dans les montagnes de la Sierra Nevada, une première en 75 ans ! Avec comme résultat évident que le niveau des réservoirs, lacs et réserves de neige qui alimentent les cours d’eau californiens se situent bien en bas de la moyenne.

La mise en place des mesures volontaires ne suffit donc pas (interdiction du lavage de voitures et d’arrosage des jardins, remplacement du gazon par des plantes adaptées et moins gourmandes en eau). Los Angeles et San Diego financent des programmes pour inciter les gens à s’équiper de barils de récupération d’eau de pluie. Mais il faudra bien plus encore !

Les solutions? Un pipeline? Dessaler l’eau du Pacifique?

Recycler l’eau d’égout? Oui, à Orange County, au sud de Los Angeles, une centrale de traitement de l’eau unique au monde purifie des millions de litres d’eau d’égout chaque jour.

Plus connues, ce sont les projets d’usines de dessalement d’eau de mer qui se multiplient, alors que plus d’une quinzaine sont actuellement en progression de réalisation à travers la Californie.

San Diego va dessaler le Pacifique à grande échelle

San Diego importe 80 % de son eau de zones situées à l’extérieur du comté. Située tout au sud de la Californie, la ville est en bout de ligne du pipeline. Le comté a donc imaginé une autre méthode : relier San Diego à la côte Pacifique par 16 kilomètres de tuyaux, avec 17 000 membranes qui transformeront 200 millions de litres d’eau salée par jour.

TOUT LES YEUX SUR CARLSBAD

C’est donc à Carlsbad, la 81e plus grande ville de Californie par sa population, à une cinquantaine de kilomètres au nord de San Diego, que la plus importante usine de désalinisation de l’hémisphère nord entrera en fonction en 2016. Visant alimenter en eau potable 300 000 personnes – ou 112 000 foyers – de la région de San Diego, soit 7 % des besoins en eau du comté, en produisant quotidiennement quelque 204 412 m3 d’eau potable.

Les travaux ont été confiés à Poseidon Water, entreprise située à Boston, spécialiste du dessalement de l’eau, avec l’expertise de IDE Technologies, une société israélienne pionnière et leader mondial dans le secteur des technologies de l’eau. Construite pour la coentreprise de dessalement Kiewit Shea, la longue canalisation forte en plus d’un diamètre de 54 po (137 cm) en acier soudé a été conçue pour acheminer 54 millions de gallons d’eau de mer dessalée par jour. Tetra Tech a relevé le défi d’achever le premier module de conception et d’avoir obtenu les permis et les approbations de construction trois mois après avoir reçu l’ordre de commencement des travaux. La canalisation passera par Carlsbad, Vista et San Marcos pour relier l’installation de dessalement d’eau de mer à la canalisation régionale d’alimentation en eau desservant le comté. C’est la construction de la première section de la canalisation à San Marcos qui se raccordera à l’installation de dessalement à Karlovy Vary. L’usine devrait produire de 48 à 54 millions de gallons d’eau potable par jour depuis l’océan Pacifique, selon les dires de Tetra Tech.

Le dessalement de l’eau (également appelé dessalage ou désalinisation) est un processus qui permet d’obtenir de l’eau douce (potable ou, plus rarement en raison du coût, utilisable pour l’irrigation) à partir d’une eau saumâtre ou salée (eau de mer notamment). En dépit du nom, il s’agit rarement de retirer les sels de l’eau, mais plutôt, à l’inverse, d’extraire de l’eau douce! Car généralement il est plus simple et économique de rechercher des sources d’eau douce à traiter (eaux de surface, telles lac et rivière, ou souterraines), que de dessaler l’eau de mer. Il est souvent rentable aussi de combiner la production d’eau douce avec une autre activité (production d’énergie : la vapeur disponible à la sortie des turbines est réutilisable dans une station de dessalement dite thermique ou fonctionnant sur le principe de l’évaporation).

L’eau de mer est salée à peu près à 35 g.l-1 en général. Dans des régions comme le Golfe Persique, la salinité atteint 42 g.l-1. Pour séparer le sel, il faut, d’un point de vue purement théorique et sans perte d’énergie (dessalement isentropique), environ 563 Wh.m-31.

La ville de Cambria, de son côté, a mis en service une usine de dessalement plus modeste, en utilisant les eaux saumâtres, moins chargées en sel que l’eau de mer et plus simples à traiter. Une alternative que regardent nombre d’autres municipalités de l’État éloignées de la côte, car elle ne nécessite pas d’eau de mer et revient moins cher à exploiter.

LA QUÉBÉCOISE H2O INNOVATION EST AUSSI À CARLSBAD

Une entreprise basée à Québec participe d’ailleurs depuis des années à la lutte contre la pénurie d’eau en Californie, et précisément à Carlsbad.

« Situé près de notre usine de Vista, en plein cœur d’une région durement touchée par une sécheresse historique, l’obtention de ce contrat (…) démontre, encore une fois, nos connaissances et notre capacité à apporter une valeur ajoutée essentielle à une équipe de type « design-build » auprès de la ville de Carlsbad », mentionnait par communiqué du 31 août 2015 le pdg d’H2O InnovationFrédéric Dugré, fier de son rôle pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service d’un système de recyclage d’eau.

Ce nouveau système d’ultrafiltration (UF) d’une capacité de 11 356 m3/j (3 MGD) traitera les effluents du système de traitement d’eaux usées de l’usine Encina Water Pollution Control Facility. L’eau produite sera ensuite utilisée pour des applications où de l’eau non-potable est utilisée, telles que l’irrigation et certaines applications industrielles. Ce projet de type « design-build » sera la troisième expansion du système de traitement d’eau de la Carlsbad Water Recycling Facility et bénéficie d’une aide financière de l’État de la Californie.

Pour la conception, la fabrication, la livraison et la mise en service de systèmes de traitement d’eau potable, The Sweetwater Authority située également dans le sud de la Californie, près de San Diego, a aussi choisi H2O Innovation pour l’expansion de son usine de dessalement qui avait d’ailleurs été conçue par la H2O en 2000. Le système en place produit actuellement 15 141m3/j (4 MGD) d’eau potable et son débit de production sera augmenté à 18 927 m3/j (5 MGD) par l’ajout de trois trains d’osmose inverse (RO) qui traiteront de l’eau saumâtre. Cette expansion du système bénéficiera aux villes de Bonita, Chula Vista et National City.

Encore des pas dans la bonne direction. Mais si rien de change significativement, tous les experts le craignent avec angoisse, d’ici un an, le plus peuplé des États des États-Unis criera : « J’ai soif ! »
www.h2oinnovation.com

Sauriez-vous nommer les cinq « Lions d’Afrique »?

En les comparant aux « Quatre dragons » d’Asie, l’universitaire congolais Emmanuel Okamba présente les actuels cinq « Lions d’Afrique »: Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Kenya et Égypte.

La comparaison n’est pas banale parce que la Corée du Sud, Taïwan, Singapour et Hong Kong sont considérés depuis les années 1990 comme des pays développés à part entière. Et c’est à leur image qu’il parle des cinq lions africains, parce qu’ils sont des pays bien intégrés dans la mondialisation avec des performances économiques semblables aux premières années des dits dragons asiatiques. Reste à constater que l’avenir leur réserve les mêmes accomplissements.

ORIGINE DU CONCEPT DE PAYS «ÉMERGENT»

La première liste des pays émergents fut élaborée en 2005 par Goldman Sachs qui forgea ainsi l’expression « BRIC ». À la suite de ce quatuor Brésil-Russie-Inde-Chine, elle ajouta aussi onze « grandes économies en développement » : Bangladesh, Égypte, Hongrie, Iran, Mexique, Nigeria, Pakistan, Philippines, Thaïlande, Turquie et Afrique du Sud.

On remarque qu’en 2005 figuraient déjà 3 de nos « lions africains ».

L’avenir plus immédiat du continent africain n’est cependant pas encore de figurer au sommet avec les leaders. Créé en 2010 par Banco Bilbao Vizcaya Argentaria (BBVA), le label EAGLES : « Emerging and Growth Leading Economies » désigne les pays dont la contribution à la croissance économique mondiale dans dix ans sera en moyenne supérieure à celle des plus grandes nations industrialisées. Et l’Afrique y est absente : Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie, Taïwan et Turquie.

« Les défis du Canada face aux grandes tendances mondiales » : Le Club Économique de Québec se lance avec Jean Charest comme conférencier

C’est du deux nouvelles en une! Bien inspiré du Club économique de New York, le fondateur du Journal Chefs d’entreprises, Pierre Drapeau, lance le Club Économique de Québec. Un regroupement de membres provenant des plus hautes sphères du domaine des affaires et de la finance ainsi que des milieux industriels, gouvernementaux, institutionnels et commerciaux visant à constituer « un important forum de discussions portant sur un large éventail de sujets d’intérêt pour gens d’affaires avertis ».

« The Economic Club was founded in 1907 by J.W. Beatson, Secretary of the National Economic League in Boston, and four business leaders from New York City. Its founders sought to follow the successful example of the Economic Clubs of Boston, Providence, Worcester, Portland, Springfield, and New Haven with the aim of bringing business people and professionals together for serious discussions of economic, social and other public issues in a non-partisan forum. »
Source: www.econclubny.org

Apolitique et non partisan, le nouveau club de Québec n’y va pas de main morte pour sa première activité. Son lunch-rencontre inaugurale de 10 septembre 2015 présente comme vedette l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest. M. Charest a accepté de développer un sujet qu’il connait bien, ayant été lui-même aux origines du déclenchement des négociations commerciales avec l’Union européenne. Si le thème de sa conférence concerne « Les défis du Canada face aux grandes tendances mondiales », il est certain que Jean Charest donnera largement son avis sur la récente entente de libéralisation des échanges entre le Canada et l’UE. Un sujet qui provoque encore des tensions. L’ampleur des concessions canadiennes n’étant pas encore mesurable.

Un bon contact, qui avait été proche des négociations Mexique-UE il y a plus de dix ans maintenant, nous a déjà révélé qu’il n’aurait pas souhaité être à la place des négociateurs canadiens une décennie plus tard. Parce que selon-lui, l’UE est devenue une force négociatrice implacable, qui de plus en plus arrache tout à l’adversaire. Le conférencier Jean Charest sera certes questionné à ce propos.

« Monsieur Charest exposera quelques grandes tendances mondiales comme l’avènement des nouvelles technologies, les économies émergentes, le vieillissement de la population, la crise économique et financière de 2008, les changements climatiques, la réduction de la pauvreté, le pivot de l’économie mondiale vers l’Asie, l’émergence d’une nouvelle classe moyenne et la montée du nationalisme liée à une intensification de la militarisation. Ensuite, il présentera le portrait canadien vis-à-vis ces tendances mondiales », nous explique l’organisateur Pierre Drapeau.

Inspiration new-yorkaise!

N’ayant aucun agenda politique, la principale motivation du Club Économique de Québec est d’être un forum crédible et structuré où des dirigeants choisis, tant au Québec qu’à l’étranger, peuvent s’adresser aux membres et à leurs invités.

Puisque ses conférenciers ont l’entière liberté d’expression, « le Club vise à devenir l’un des plus importants forums entièrement indépendant au pays », explique son site web.

Les conférenciers seront choisis en fonction de leur important statut et de leur rôle de premier plan dans l’actualité. Le Club recevra donc des chefs de gouvernement, des ministres, des législateurs, des économistes, des banquiers, des chefs d’entreprises, des chefs syndicaux, des recteurs d’universités, des gouverneurs, des juges, des généraux et amiraux, des ambassadeurs et des scientifiques.

Les rencontres auront habituellement lieu lors de grands dîners, mais parfois à l’occasion de déjeuners, dans la salle de bal d’un important hôtel de Québec. La teneur de la seconde activité du Club Économique de Québec n’est pas encore connue.

Si l’inspiration new-yorkaise persiste, un gros nom sera du rendez-vous. Stephen S. Poloz, le gouverneur de la Banque du Canada y était l’invité le 12 novembre 2014. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a aussi prononcé un discours devant l’Économic club de New York, le 20 septembre 2006. Toujours dans la métropole états-unienne, les membres souscrivent annuellement 600$ pour ce statut qui ouvre les portes de la suite 4910 du 350 Fifth Avenue.

Club Économique de Québec
www.econclubny.org

Pour inscription au lunch du 10 septembre: clubeconomiquedequebec.com/#evenements
(Photo: plq.org)

L’Université Laval rafle 98 des 350 M$ pour le Nord

L’Université Laval vient d’obtenir une subvention historique de 98 M$ du gouvernement fédéral canadien pour sa vaste stratégie de recherche baptisée Sentinelle Nord. Il s’agit de la plus importante subvention de recherche de son histoire. La somme récoltée représente environ 30% des 350 millions $ octroyés par le programme Apogée Canada à des établissements d’enseignement post-secondaires du Canada, sur une période de sept ans.

Le programme vise l’enrichissement des connaissances scientifiques, mais également l’atteinte de l’excellence à l’échelle mondiale dans des domaines qui procurent des avantages économiques à long terme au pays.

« Améliorer notre compréhension de l’humain, de son environnement et des répercussions des changements environnementaux sur la santé »: voilà l’objectif de cet ambitieux projet.

Scientifiques et chercheurs souhaitent tracer en temps réel la cartographie de l’écosystème et des géosystèmes arctiques, subarctiques et nordiques de l’axe humain-environnement, grâce à l’apport d’une instrumentation scientifique novatrice et transdisciplinaire. Sentinelle Nord mise autant sur l’approche humaine que sur les technologies de pointe comme l’optique-photonique et la neurophotonique.

Le programme de recherche prévoit notamment la création d’un panel scientifique international, de nouvelles chaires de recherche et d’unités mixtes de recherche, d’un programme de bourses, de même que l’organisation d’écoles internationales.

« Il s’agit d’une reconnaissance inestimable couronnant des années de travail dans le développement de nos chaires de recherche au sein de nos facultés, de notre approche intersectorielle et de nos collaborations à l’international », souligne le recteur Denis Brière qui estime que la sélection du projet Sentinelle Nord par Apogée Canada  consacre le statut de chef de file de l’Université Laval en matière de recherche.
Source: Fil

Noé sauvera-il l’humanité une autre fois?

Les Nouvelles options énergétiques (Noé) étaient proposées dès les années 1990 pour amener l’humanité à un monde viable. À Québec, en septembre 2014, le premier Festival du film sur le nucléaire à se tenir en Amérique du Nord avait présenté un documentaire choc dans lequel témoignaient plusieurs environnementalistes convertis à cette source d’énergie, après avoir constaté qu’il serait impossible de sauver l’environnement de la catastrophe autrement. En bonne cause parce que la place que les énergies renouvelables arrive à prendre face aux énergies fossiles reste trop marginale. Le monde commandant trop d’énergie pour ce que la biomasse, le solaire, l’éolien, etc. arrivent à produire. Noé manquera-t-il le bateau?

NOÉ en rappel

J’ai retrouvé Noé en furetant dans ma bibliothèque. Je suis tombé sur Atlas des énergies – pour un monde vivable (ed. Sirios, 1994), et comme ce travail de Benjamin Dessus vient tout juste de traverser ses deux décennies pour la publication – mais 25 ans pour les statistiques prises en compte – j’ai décidé d’y chercher quelques leçons, fort de son quart de siècle de recul.

Première leçon:

Le monde de 1990 diagnostiquait les mêmes grands problèmes énergétiques qu’aujourd’hui :

  • accès aux ressources pétrolières
  • accumulation des déchets nucléaires
  • augmentation des gaz à effet de serre

Seconde leçon:

Bien que global, le problème de l’énergie trouvera plus efficacement ses solutions sur une base locale et dans le respect des diverses réalités géographiques, culturelles et de moyens disponibles.

Incidemment, la proposition de scénario Noé impliquait un redéploiement partiel des capacités d’innovation et d’organisation, principalement mobilisées au service de la productivité de la main-d’oeuvre, vers la réduction des besoins énergétiques. Pour montrer qu’il y a là matière à gains significatifs, Benjamin Dessus nous explique que la poursuite de la croissance de la productivité du travail conduirait, à structure de population active identique, à réduire l’horaire hebdomadaire de travail à 20 heures dès 2020 et à 7 heures en 2060, ou bien a accepter des niveaux de chômage sans commune mesure avec nos réalités.

L’innovation et le progrès technique sont certes sollicités car il faut effectivement faire face à une augmentation constante des besoins mondiaux d’énergie (et ces travaux n’avaient pas vu venir la croissance chinoise à son meilleur, ne la calculant qu’autour de 4% de PIB annuel).

Besoins mondiaux d’énergie En milliards de TEP (tonne équivalent pétrole)
1950 2
1990 8,7
2020 13 à 17 (10,1 scénario Noé)

Les progrès techniques sont souvent spectaculaires :

  • La télé noir et blanc des années 1950 consommait 500 watts, les versions couleurs de 1990 en étaient à 50 ou 100 watts selon leur taille. Les récepteurs à écran plat à cristaux liquides de haute définition sortant des usines japonaises en consomment moins de 20. Une consommation divisée par 25 en quarante ans.
  • En 1990, il fallait 40% d’énergie de moins qu’en 1950 pour produire une voiture.
  • Entre 1972 et 1988, la consommation moyenne d’énergie d’un réfrigérateur chuta de 32%.

Troisième leçon:

« Au cours de la période 1973-1986 (…) les pays de l’OCDE ont montré leur capacité à déconnecter leur croissance économique de leur consommation d’énergie. Alors que leur produit intérieur brut augmentait de 37% au cours de la période, leur consommation globale d’énergie n’enregistrait qu’une croissance de 7%. » (Source : ENERDATA)

Le message ici c’est que les mesures d’efficacité énergétique et d’économies d’énergie demeurent la principale source à puiser.

Quatrième leçon:

La volonté politique restera toujours fondamentale. N’est-il pas désolant de lire, avec Dessus, que les modèles d’automobiles les plus économiques en énergie fabriqués localement au Brésil par les firmes étrangères consommaient 30% de plus d’essence que ceux fabriqués sous la même marque en France ou aux USA? Ça, essentiellement parce que les constructeurs n’avaient pas d’intérêts immédiats à exporter leurs technologies les plus performantes!

Cinquième leçon:

Il y a encore un long chemin avant d’atteindre une certaine équité en matière de développement et d’énergie. En 1990, en Inde chaque habitant consommait en moyenne 300 litres de pétroles par an, contre 7 900 litres de pétroles par an pour un Américains, c’est-à-dire 26 fois moins. La moyenne mondiale s’établissait alors à 1 600 litres de pétroles par an.

Mais Benjamin Dessus concluait sur une note optimiste, bien loin du déluge et surtout bien conscient du potentiel à puiser dans le champ des économies d’énergie:

« Globalement ce que montre Noé, c’est qu’il est possible, sans révolution technologique, d’aboutir vers 2100 à un système énergétique en équilibre avec la nature, qui permette le développement de l’ensemble de l’humanité sans remettre en cause l’avenir de la planète ».

Benjamin Dessus est l’un des 6 fondateurs, en 1992, de www.global-chance.org