Tous les articles par Daniel Allard

Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

Trump ou pas, le FMI garde les USA en tête des économies du G7 pour 2017 et 2018

Que ceux qui exagèrent l’incertitude qu’engendrerait structurellement l’arrivée au pouvoir de l’équipe du président élu Donald Trump aux États-Unis se le tiennent pour dit…; le Fonds monétaire international persiste et signe: 2017 y sera une excellente année, voire ce pays sera l’économie phare du G7 pour les deux prochaines années. Oui, les USA en tête, suivis du Canada! Mais lumières rouges pour l’Inde, le Brésil et le Mexique.

Le FMI prédit donc que l’économie canadienne s’améliorera de 1,9% en 2017 et de 2% en 2018 (comparativement à la croissance de 1,9% qui avait précédemment été prédite pour les deux années.) Le Canada afficherait ainsi la deuxième croissance la plus robuste au sein du G7, car le FMI croit du même coup que les États-Unis et leur croissance de 2,3% cette année – avec 2,7% l’an prochain – représenteront encore l’économie phare du cycle. Et c’est le Japon qui arrive en 3e place de cette analyse, devant les quatre économies européennes du G7.

L’institution internationale basée à Washington vient donc de revoir à la hausse les prédictions formulées en octobre – le FMI y prédisait auparavant une croissance de respectivement 2,2% et 2,1% -, en raison d’une activité plus robuste que prévu pendant le deuxième semestre de 2016 et également pour cause des mesures de relance attendues par les autorités dans la capitale des USA.

CROISSANCE MONDIALE ÉGALEMENT

Tablant toujours sur une croissance de l’économie mondiale de 3,4% pour 2017 et de 3,6% en 2018, comparativement à celle de 3,1% qui vient d’être mesurée pour 2016, le FMI a toutefois abaissé ses prévisions pour de grandes économies en développement, notamment celles de l’Inde, du Brésil et du Mexique.

 

Le FMI en quelques chiffres
  • Nombre de pays membres : 189 pays
  • Siège : Washington, États-Unis
  • Conseil d’administration : 24 administrateurs représentant des pays et groupes de pays
  • Effectifs : environ 2 663 originaires de 148 pays
  • Total des quotes-parts : 650 milliards $US (Complément promis ou engagé : 642 milliards $US)
  • Montants engagés dans le cadre des accords de prêt en vigueur (au 10 mars 2016): 120 milliards $US, dont 108 non tirés (voir tableau)
  • Principaux emprunteurs (encours au 29 février 2016) : Portugal, Grèce, Ukraine et Irlande
  • Crédits de précaution les plus importants (montants convenus au 10 mars 2016) : Mexique, Pologne, Colombie, Maroc
  • Objectifs :
    • promouvoir la coopération monétaire internationale;
    • faciliter l’expansion et la croissance équilibrées du commerce mondial;
    • promouvoir la stabilité des changes;
    • aider à établir un système multilatéral de paiements;
    • mettre ses ressources (moyennant des garanties adéquates) à la disposition des pays confrontés à des difficultés de balance des paiements.

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www.imf.org

Pour lire le texte complet de la mise à jour du FMI: Un paysage économique mondial en mutation

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Bientôt 100 millions de contrats/an pour la Bourse de Montréal

L’activité sur la bourse canadienne des dérivés, la Bourse de Montréal, a atteint de nouveaux sommets pour clore l’année 2016 en enregistrant une impressionnante hausse de volume de 20% en douze mois. Le seuil des 100 millions de contrats/an est dorénavant à sa portée.

C’est le Groupe TMX qui vient de faire ce bilan en annonçant que sa constituante du Québec, la Bourse de Montréal (MX), a enregistré un nouveau record de volume global d’opérations de 91,9 millions de contrats négociés en 2016. Ce qui dépasse le record précédent de 76,7 millions de contrats établi en 2015.

Parmi les nouveaux records de volume établis par la MX en 2016, on note :

  • 26 316 537 contrats à terme sur acceptations bancaires canadiennes de trois mois négociés (BAX), surpassant le record de 24 640 229 contrats négociés établi en 2014 de 7%;
  • 20 968 281 contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada de dix ans (CGB) négociés, surpassant le record de 17 913 516 contrats négociés établi en 2015 de 17%;
  • 6 090 257 contrats à terme standard sur l’indice S&P/TSX 60 (SXF) négociés, surpassant le record de 5 474 698 contrats négociés établi en 2015 de 11%;
  • 25 302 965 contrats d’options sur actions, surpassant le record de 24 151 035 contrats négociés établi en 2012 de 5%;11 724 768 contrats d’options sur fonds négociés en bourse (FNB), surpassant le record de 8 719 474 contrats négociés établi en 2015 de 34%;
  • 671 462 contrats à terme standard sur l’indice S&P/TSX 60 (SXO) négociés, surpassant le record de 541 759 contrats négociés établi en 2015 de 24%.

« La Bourse de Montréal prendra appui sur ces réalisations et s’engage à offrir des solutions avant-gardistes pour les clients en vue d’atteindre de nouveaux sommets », a souligné pour l’occasion Luc Fortin, président et chef de la direction de la Bourse de Montréal.

Bien que la hausse globale de volume de 20% en douze mois soit imputable à une large gamme de produits de la Bourse, les contrats d’options sur fonds négociés en bourse (FNB) ont été le produit vedette, en hausse de 34 %;

Le Groupe TMX, qui a son siège social à Toronto et des bureaux à travers le Canada à Montréal, Calgary et Vancouver, est aussi présent aux États-Unis, à New York et Houston, ainsi qu’à Londres, à Pékin, à Singapour et à Sydney.

www.tmx.com

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Quand Amazon remplace Macy’s

Le commerce de détail débute 2017 en confirmant à plusieurs égards un changement structurel, alors que seulement les magasins haut de gamme et de luxe voient un avenir dans la décision de tenir boutique dans un centre commercial; autrement, ces derniers sont en recul, voire en crise fondamentale. La nouvelle donne veut que dorénavant les consommateurs magasinent largement sur Internet, et ne se déplaceront en boutique que pour tâter un produit cher, avant de se décider ou pas à l’achat – qui sera dans le positif probablement finalisé ensuite sur Internet.

Le modèle Amazon remplace plus que jamais les Macy’s et cie

Ce constat, qui faisait déjà les ondes, est renforcé depuis que The Associated Press vient de confirmer qu’Amazon veut créer 100 000 emplois aux États-Unis dans les 18 prochains mois. Et ce, alors que la chaîne du géant Macy’s annonçait, en ce même mois de janvier 2017, qu’elle « éliminerait 68 magasins de son réseau et qu’elle supprimerait plus de 10 000 emplois ».

100 000 emplois aux États-Unis en une année et demi ? Si vous en doutez, sachez qu’Amazon y a augmenté son effectif de plus de 150 000 personnes ces cinq dernières années.

Amazon, qui n’est plus seulement une plateforme Internet du livre et de la musique depuis longtemps, se fait d’ailleurs appeler « détaillant électronique ».

Et le détaillant de l’avenir a le vent dans les voiles. Plusieurs des nouveaux emplois annoncés se trouveront donc dans les centres de traitement des commandes qui sont actuellement en construction dans plusieurs États du pays, notamment en Californie, en Floride et au Texas.

Pendant ce temps, les détaillants traditionnels coupent les postes et ferment des magasins. Alors que sera le centre commercial de demain ?

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(Source de l’image: wikipedia.org)

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Décoder la Chine : de l’ONU au CIO en passant par Davos

Ne regardez pas trop ce qui est dit, mais surtout ce qui est fait. Cette sagesse du bon observateur doit particulièrement être appliquée à merveille pour qui cherche à comprendre l’actuelle deuxième puissance du monde. Le ministre des Affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, a tenu à terminer l’année 2016 en signalant que son pays « entend jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier mondial ». Tout le contraire d’une surprise! Le voyage en Suisse du président chinois, Xi Jinping, nous montre dès le premier mois de 2017 le comment de la chose.

On vient donc d’apprendre que celui-ci participera notamment au prochain Forum économique mondial de Davos, le 17 janvier, devenant du coup le premier grand leader politique chinois à s’y rendre.

Il y sera d’ailleurs avec une délégation du China Entrepreneur Club et son chairman Jack Ma – l’homme d’Alibaba – en tête. (Voir notre article : CHINA… COMME CHINA ENTREPRENEUR CLUB)

Rien de surprenant à ce choix économique. D’autant plus que son premier rival Donald Trump sera retenu à Washington par sa cérémonie d’investiture.

Mais sa visite officielle en Suisse ne s’arrêtera pas là. Entre le 15 et le 18 janvier, Xi Jinping visitera aussi le siège des Nations unies et de l’Organisation mondiale de la Santé à Genève, ainsi que le siège du Comité international olympique à Lausanne.

Rappelons que Pékin sera à nouveau un rendez-vous olympique avec les Jeux de 2022. Les XXIVes Jeux olympiques d’hiver ont été accordé à Pékin, le 31 juillet 2015, lors de la 128e session du Comité international olympique, alors que seulement deux villes étaient candidates pour accueillir l’événement: Almaty, capitale du Kazakhstan, et Pékin. La capitale de la Chine, déjà hôte des Jeux olympiques d’été de 2008, deviendra ainsi la première ville de l’histoire à accueillir les Jeux olympiques d’été et d’hiver.

Déjà pas mal pour un pays qui « entend jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier mondial ».

Alors demandons-nous, en troisième lieu, pourquoi l’ONU et l’OMS figurent également à cette visite officielle du leader chinois ?

C’est dernières années, la Chine cherche activement à augmenter son influence sur la scène mondiale. Elle prétend même pouvoir jouer le rôle d’une source de stabilité. Elle se fait aussi partisane de la globalisation et adversaire du protectionnisme. Le président Xi Jinping a même promis de rendre l’actuelle deuxième économie de la planète encore plus compétitive et productive, en accordant plus de place aux forces du marché.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC), bien installée à Genève, ne figure pourtant pas sur la liste de visite de janvier…

Pourquoi l’ONU ?

S’agira-t-il simplement d’une visite de courtoisie dans le contexte de l’arrivée en poste, le même mois, du nouveau secrétaire générale des Nations Unies ? Ou d’une démarche plus offensive?

La « vieille » ONU, en manque de réforme, n’est pas obligatoirement sans intérêt pour un pays qui « entend jouer un rôle de premier plan sur l’échiquier mondial ».

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(Source de l’image: designweek.co.uk)

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Souhaitons-nous une finance « positive » !

La traçabilité est vraiment rendue partout. En France, la demande croissante pour une meilleure traçabilité des placements financiers aura poussé un groupe de travail, présidé par Philippe Zaouati, au sein du think tank la Fabrique Écologique pour le développement d’une finance au service de la transition énergétique, à réfléchir à une manière d’obtenir le label « économie circulaire » pour les produits d’épargne.

Le fruit de cet effort de réflexion ? On propose six critères qui pourraient appuyer ladite labellisation. Un produit d’épargne « économie circulaire » devait alors :

  • Afficher une « intention » de recherche d’impact sur l’environnement ;
  • Respecter des critères d’écoconditionnalité ;
  • Utiliser une méthodologie reconnue de mesure de matérialité ;
  • Déployer un processus d’investissement compatible avec l’objectif d’impact environnemental ;
  • Produire des bilans transparents à destination des investisseurs ;
  • Afficher leur impact sur l’économie circulaire en étudiant les retombées ex post du produit.

Agir sur les signaux de marché

Développer une économie circulaire c’est aussi agir sur les signaux de marché pour l’ensemble de la consommation. Ici c’est l’État qui peut modifier des incitations par les prix et l’allocation des taxes.

Pour ne pas pénaliser l’économie circulaire, l’introduction d’une fiscalité durable compte sur deux fondements :

  • Ne pas imposer les ressources renouvelables, Y COMPRIS la main-d’œuvre, mais taxer exclusivement la consommation de ressources non-renouvelables ;
  • Ne pas demander de taxe sur la valeur ajoutée sur les activités préservant la valeur (stock), mais seulement sur l’activité de valeur ajoutée (flux).

Oui, une économie circulaire commande de ne pas taxer la main-d’œuvre. Or, les économies développées sont encore loin du compte : les taxes environnementales représentent à peine 4% des prélèvements totaux en France (la moyenne dans l’Union européenne étant de 6%) contre 52% pour le travail.

Une telle fiscalité favorisera de plus l’innovation et l’adoption de technologies moins consommatrices d’énergies fossiles ou en procédés polluants, et plus intensives dans les facteurs dont le coût aura ainsi été allégé, notamment la main-d’oeuvre.

Une étude réalisée au Pays-Bas (The Ex’tax Project) montre qu’une fiscalité plus « économie circulaire », et SANS augmentation des prélèvements totaux, permettrait de générer 650 000 emplois dans ce pays, tout en répondant aux défis environnementaux actuels.

En fin de course, si l’État veut inciter à la récupération, il faut savoir qu’une étude comparative menée par la Commission européenne a établi que le coût d’enfouissement minimum permettant d’atteindre un taux de recyclage de l’ordre de 50% est de 100 euros par tonne de déchets.

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