Tous les articles par Daniel Allard

Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

2025 : et quoi encore?

Nous, les humains, avons une bizarre de propension à vouloir nous attarder aux années de début de décennie et de leur moitié – comme 2025! – à titre de lignes charnières du temps. Probablement parce qu’il nous importe de bien le marquer, ce temps qui passe; de s’en donner des balises ou des moments imposant réflexion. Faire bilan! Réfléchir, il en serait bien heureux, oui! Réfléchir… Nous en avons bien besoin, pour mieux agir.

Alors quoi encore avec 2025?

Alors que les conditions historiques ayant vu émerger les compagnies transnationales plus puissantes que les États, en quantité plus que préoccupante, ont trop imposé une nouvelle donne… (Maintenant, quand un Elon Musk parle…)

Alors que les progrès technologiques soufflent ou chaud, ou froid, de leurs imprévisibles potentialités (IA, robotique, miniaturisation, instantanéité, etc.) en étourdissant le rôle et les moyens des États à réguler et organiser nos sociétés pour le bien de tous, nous rapprochant du déni de démocratie…

Alors qu’un grand patron peut encaisser un salaire annuel faisant 10 000 fois celui de la moyenne de ses employés… (Oui, il y en a au moins un qui existe…)

Alors que la crise des changements climatiques tend à remettre TOUT en question, si longtemps que l’on veuille encore sauvegarder l’essentiel de l’espèce humaine sur la Terre, la maison commune… (Sans parler des enjeux de la biodiversité, de l’océan mondial ou de l’eau douce…)

Mais l’ONU compte encore quelque 195 États-nations, se disant tous totalement « souverains » et maître de la situation, pourtant incapables d’organiser le souhaitable impôt minimum mondial, ou l’autant souhaitable paix dans le monde!

Mais les forces magiques du libre marché, la course aveugle à la compétitivité, l’avidité vers toujours plus de profit n’arrivent qu’à sans cesse écraser l’intérêt public!

Mais l’écart dans le nécessaire partage de la richesse en société devient tel que la morale citoyenne est remise en doute, qu’il y a urgence à l’équité!

Mais de COP en COP, sans rapides résultats, la coupe sera bien pleine et les points de bascules et autres lignes de non retour seront irrémédiablement franchis.

Alors quoi se souhaiter pour 2025?

Oui, l’Occident doit encore proposer de considérer la démocratie comme une valeur universelle, voire une concrète démocratie participative (face à la démocratie représentative, elle en dangereuse crise de légitimité). Pour moins de frontières politiques et une coopération internationale plus efficace. Que 2025 éveille, et réveille, le citoyen électeur pour que l’idéal démocratique génère ses promesses de paix et de bonheur pour le plus grand nombre.

Oui et toujours oui au progrès, mais jamais à n’importe quel prix. Et que les débats se fassent; que la transparence permette les décisions libres et éclairées. Encore ici l’idéal démocratique est de mise. Que 2025 permette d’avancer avec et pour tous, sachant qu’en participant à la prise de décisions le citoyen cautionne et rend légitime son application (grand gage de paix et de concorde sociales).

Oui, l’idéalisme aura toujours sa place au panthéon des grandes valeurs, mais face au podium « Liberté, Fraternité, Égalité » doit être ajouté Équité. Que 2025 soit mondialement la marque d’un monde plus équitable.

Oui, l’humanité joue avec sa sécurité. Et les plus riches n’ont aucun mérite à penser se sauver sur Mars, ou la Lune, pour éviter un avenir invivable dans la maison commune. Que 2025 soit l’année du Contrat de l’humanité pour sa survie sur Terre.

Même si la manière Trump viendra provoquer… Même si l’autocrate et militariste Poutine impose toujours la guerre comme résolution d’un conflit. Même si la Chine menace de même pour sa frontière avec Taïwan. Ah maudites frontières… Trop de frontières!

Gardons espoir, car malgré les Cassandre de malheur, les élections de novembre 2024 aux USA auront été, au final, un exemplaire exercice de la démocratie. Gardons espoir, car il est aussi dans la nature humaine de le faire, et de se dépasser pour le meilleur. Pour se réjouir au bilan, honorer des héros à chaque décennie ou sa moitié.

Et si 2025 voyait naître démocratiquement la Grande fédération LibanSyrie?

Et si 2025 voyait disparaître l’injuste droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU?

Et si 2025 voyait se lever le « Patron aux 10 000 salaires » en donnant un exemple de plus d’équité?

Et si en 2025 nous nous donnions tous, solidairement, la main pour sauver tous, ensemble, la maison commune, notre planète la Terre?

Bonne année!


Né en 2001, l’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) est un réseau international ouvert à toutes les villes, organisations et centres de recherche souhaitant connaître, échanger et mettre en œuvre des expériences en matière de démocratie participative au niveau local.

https://oidp.net/

Les États auraient 10 fois raison d’investir dans les organisations religieuses

Une récente étude canadienne propose que l’apport économique des congrégations religieuses multiplie par plus de dix, oui 10!, la valeur des crédits d’impôt et autres exonérations fiscales que l’État, au Canada, leur consent. Autrement dit, selon l’expérience canadienne, pour chaque dollar provenant de l’État par l’entremise d’un congé de taxe foncière, de l’impôt sur le revenu ou de taxes de vente, les organismes en cause procurent l’équivalent de 10,47 $ en retombées socio-économiques à la société.

L’exemple du Canada démontre ainsi que les États auraient pas moins de 10 fois raison d’investir dans les organisations religieuses oeuvrant sur leur territoire de juridiction.

Selon l’étude L’exonération fiscale des organismes religieux, un plus pour tous les Canadiens, diffusée en novembre 2024 par le Centre de recherche Cardus, lesdites retombées auraient totalisé quelque 16,5 milliards $ en 2019, au Canada.

Méthodologiquement parlant, l’étude a calculé l’effet de halo ainsi que la valeur des exonérations et crédits d’impôt pour 64 congrégations chrétiennes au Canada, de 2018 à 2020. Les auteurs le reconnaissent eux-mêmes : « À étudier les tenants d’une autre foi, on obtiendrait peut-être un autre résultat. »

Une étude précédente de Cardus
avait estimé que l’effet de halo des congrégations religieuses au Canada
atteint environ 18,2 milliards de dollars par année.

On appelle « effet de halo » la valeur en dollars de l’apport socio-économique d’une congrégation religieuse. Par retombées socio-économiques à la société, on entend ici notamment : la valeur des programmes et services offerts tels la lutte contre les dépendances ou le parrainage de réfugiés, la valeur des espaces offerts pour des activités culturelles ou communautaires, les dépenses directes et les activités générées en attirants diverses cérémonies.

C’est Ram Cnaan, à l’Université de Pennsylvanie, qui a cherché par ses travaux à établir la valeur en dollars de l’action de proximité des congrégations religieuses : un apport que l’on l’appelle ici l’effet de halo.

UNE HISTOIRE REMONTANT À 1601

L’exemple du Canada doit-il inspirer les autres pays du monde? Faut-il faire de l’exonération fiscale des organismes de bienfaisance une recette de bonne gouvernance universelle? Il faut savoir que l’exonération fiscale des organismes de bienfaisance dûment enregistrés découle de la promulgation, en Angleterre, en 1601, du Statute of Charitable Uses. Une action de l’État qui fut ensuite adoptée par les colonies d’Amérique.

Les organismes ainsi reconnus d’utilité publique, comme les organismes religieux, étant donc réputés aider le citoyen en donnant un sens à sa vie, en le rendant plus heureux, en lui offrant divers biens et services. En 2024, cette approche se confronte à la réalité de la nécessaire laïcité de l’État dans une société moderne qui souhaite respecter les diversités de ses populations.

On peut aussi considérer que de nombreuses recherches en sciences sociales ont démontré que les organisations religieuses multiplient les bienfaits qui profitent autant aux individus, qu’aux groupes.

QUI EST CARDIUS ?

Cardus est un centre de recherche non partisan qui s’engage, par la recherche et le dialogue, à clarifier et renforcer les moyens par lesquels les institutions de la société peuvent collaborer pour le bien commun. Fondé en 1974, il est basé en Ontario, au Canada.

À lire:

L’exonération fiscale des églises profite à tous, selon une étude | Cardus

CanaDon. « Calculatrice du crédit d’impôt pour dons de bienfaisance ». 2023. https://www.canadahelps.org/fr/calculatrice/.

Gagnez-vous plus ou moins que 6,85 $ US par jour?

Un salaire de 6,85 $US par jour, c’est la médiane des revenus par habitant sur Terre. Une statistique pertinente à relever dans le contexte du dernier Rapport mondial sur les crises alimentaires, publié le 24 avril 2024. Ce revenu médian signifie qu’une moitié gagne plus et l’autre moitié gagne moins. Ledit Rapport est une œuvre commune de diverses agences de l’ONU, de l’Union européenne et de l’agence USAID des États-Unis d’Amérique. Il nous apprend que près de 282 millions de personnes, dans maintenant 59 pays et territoires à travers le monde, ont connu des niveaux élevés de faim aiguë en 2023 (en augmentation de 24 millions par rapport à l’année précédente).

Avec 6,85 $US, il m’est très difficile de me composer un simple trio MacDo, à Québec, au Canada.

Et vous, qui êtes vous, sur la Terre, relativement à un tel revenu?

À 6,85 $US par jour, la Banque mondiale parle de « simple pauvreté »; mais le seuil de 3,65 $ correspondant à une « grande pauvreté », alors que pour elle un revenu quotidien moindre que 2,30 $ constate le triste seuil de la « pauvreté absolue ».

Alors que le salaire minimum vient de passer à 15,75 $ canadien de l’heure au Québec, ce 1er mai 2024, on voit que le qualificatif « riche » est bien relatif à travers le monde.

Évidemment, il faut toujours considérer le contexte et le lieu de vie d’une personne, afin de constater et vraiment qualifier la qualité de vie humaine.

Heureusement, la pauvreté extrême, l’état de disette alimentaire, le nombre de personne en situation d’urgence pour boire et manger au jour le jour affiche un recul marqué au fil des dernières décennies.

Selon l’ONU, la « grande pauvreté » représentait le quotidien de :

36% de l’humanité en 1988;

23% de l’humanité en 2000;

mais moins de 10% en 2022.

Et ceci, même s’il aura fallu assumer un quasi-doublement de la population mondiale pendant les mêmes décennies.

TABLEAU 1: Les 10 pays/territoires comptant le plus grand nombre de personnes confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (en 2023)

PaysMillions d’habitants
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
NIGÉRIA
SOUDAN
AFGHANISTAN
ÉTHIOPIE
YÉMEN
RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE
BANGLADESH
PAKISTAN
MYANMAR
26
25
20
20
20
18
13
12
12
11
Source : TWG de l’IPC (Bangladesh, République démocratique du Congo, Pakistan, Soudan) ; CH (Nigéria) ; FEWS NET (Éthiopie, Yémen) ; HNO (Afghanistan, République arabe syrienne) ; préanalyse réalisée dans le cadre du HNRP 2024 (Myanmar).

La PALESTINE-BANDE DE GAZA (100%), le SOUDAN DU SUD (63%), le YÉMEN, la RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE, HAÏTI (49%), l’AFGHANISTAN et la RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, ainsi que le SOUDAN (42%) sont tous des pays/territoires présentant une part dépassant 40% de la population analysée, confrontée à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë (toujours en 2023).

Le Rapport Mondial sur les Crises Alimentaires (GRFC) est produit chaque année par le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN) et lancé par le Réseau Mondial contre les crises alimentaires (GNAFC).

En 1989, les gagnants du mur de Berlin ont vite cru que le commerce mondial serait un facteur de grande paix et de bien être universel. Bientôt deux générations plus tard, il faut convenir que cet idéalisme manquait d’une dose d’ingrédients supplémentaires pour effectivement nourrir et concrétiser un tel espoir.

Rapport Mondial sur les Crises Alimentaires : 59 pays touchés par la malnutrition aiguë en 2023 – UNICEF

GRFC2024-brief-fr.pdf (fsinplatform.org)

L’Union européenne ouvre une porte directe au Québec

Le Québec vient de réaliser une première, en devenant le premier État infranational à l’extérieur de l’Europe à signer une lettre d’intention avec le président du Comité européen des régions (CdR) de l’Union européenne (UE), M. Vasco Alves Cordeiro, en vertu de laquelle les deux parties développeront un partenariat.

« Ce partenariat prometteur avec le Comité européen des régions de l’Union européenne nous permettra d’agrandir notre champ d’influence en Europe et de nous implanter davantage dans le plus important marché économique du monde. Je suis très fière de cette collaboration stratégique qui s’amorce entre le Québec et l’Europe », a expliqué la cosignataire du document le 17 mars 2024 de Mons en Belgique, Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec.

La lettre d’intention permettra, par exemple, au Québec de participer aux événements promus par les commissions du CdR. Il pourra plus facilement établir de nouvelles ententes avec les régions et villes d’Europe et échanger sur la transition énergétique et de l’économie verte, dans lesquels l’Europe est pleinement engagée.

Les 18 et 19 mars 2024, Mons, en Belgique, était justement ville hôtesse d’un SOMMET EUROPÉEN DES RÉGIONS ET DES VILLES.

Le Comité des régions regroupe 658 régions et villes européennes issues des 27 pays de l’UE, qui représentent un des plus intéressants marchés au monde avec plus de 448 millions d’habitants. 

Dans un contexte géopolitique tendu, l’UE cherche à établir de nouvelles collaborations avec des nations amies, pour mieux répondre à ses besoins énergétiques, industriels et commerciaux, analyse le communiqué émis le 18 mars 2024 par le cabinet de la ministre.

« Avec cette signature, le Comité européen des régions et le gouvernement du Québec réaffirment le rôle important joué par les collectivités locales et régionales en tant que piliers de nos démocraties et acteurs fondamentaux pour relever les défis qui, au-delà des frontières, affectent nos communautés. Si les deux signataires s’efforcent de travailler plus étroitement sur les questions environnementales et climatiques, l’engagement civique et la participation, je suis convaincu que cette relation aura des retombées significatives tant pour le Comité que pour le Québec, ses institutions et les citoyens qu’ils servent tous les deux », explique pour sa part M. Vasco Alves Cordeiro, président du Comité européen des régions.

La ministre Martine Biron et le président Vasco Alves Cordeiro.

Faits saillants 

  • Rappelons que le budget de l’UE pour la période de 2021-2027 est de 1 216 milliards d’euros.
  • La somme des économies des États membres de l’UE a représenté en 2022 un PIB de 15 905 milliards d’euros.
  • Le Comité européen des régions (CdR) est l’organe de consultation et de représentation des régions et des villes de l’Union européenne.
  • Le Québec pourra participer aux commissions du CdR et suivre les échanges, notamment sur les appels d’offres qui pourraient fortement intéresser les entreprises québécoises ainsi que sur les échanges entre les membres sur les enjeux environnementaux et climatiques, et les domaines culturel et éducatif.

La « mission diplomatique » du Québec en Israël que souhaitait David Levy se réalise

Le 3 août 2023, le gouvernement du Québec en a fait l’annonce.

DAVID LEVY SOUHAITE UNE MISSION DIPLOMATIQUE DU QUÉBEC EN ISRAËL…

était le titre de notre article d’origine du

À la fois consul général d’Israël en poste à Montréal et représentant permanent de son pays auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – elle y a son siège social – le diplomate de carrière David Levy a accepté de nous partager le bilan d’un peu plus de trois années comme résident de la métropole du Québec, à titre de membre du corps consulaire et diplomatique, ayant auparavant occupé des postes en Lettonie, en Corée du Sud et au Cameroun. Commerce Monde l’a rencontré le 29 juin 2021, dans un restaurant portugais de Montréal, à quelques semaines d’être rappelé et de rentrer en Israël avec son épouse et ses quatre enfants. Le directeur des affaires culturelles, Jonathan Burnham, ainsi que le directeur des affaires politiques et publiques et aussi représentant suppléant de la Délégation d’Israël auprès de l’OACI, Gabriel Boulianne Gobeil, ont également participé à cette interview.

Trois questions à David Levy

Question 1 : Votre mandat de trois années et demi à Montréal (2018-2021) ne sera pas le dernier de votre carrière diplomatique et n’aura pas été le premier, alors que pensez-vous qu’il aura été, pour vous et votre pays, si vous répondez là, le 29 juin 2021, mais également avec en tête ce que vous serez en 2030?

« Après l’Afrique, l’Europe et l’Asie, il s’agissait de mon premier poste en Amérique du Nord et pour la première fois sur un territoire avec une très grande communauté juive et très active. Montréal aura aussi été mon premier poste à titre de chef de mission. Alors, j’ai pu découvrir ici les liens qui existent entre la diaspora juive et l’État d’Israël. Toutes les universités israéliennes ont des liens avec des familles juives montréalaises, vous savez! Si avec les Québécois et les autres Canadiens mon rôle était ici d’aller vers eux, pour les Juifs de Montréal, c’était le contraire, ce sont eux qui venaient à ma rencontre », témoigne-t-il comme résumé d’une expérience humaine très enrichissante pour lui.

Tout comme le fait d’avoir été impressionné de constater « la similitude entre l’île que constitue le Québec en Amérique du Nord et l’île que constitue Israël au Moyen-Orient », en nous expliquant, à ce propos, comment les deux États ont su notamment s’aider en matière d’apprentissage de la langue auprès des nouveaux arrivants.

(…) « Le Canada est un allié important d’Israël. Plus particulièrement, la collaboration entre le Québec et Israël représente un potentiel immense. Durant mon séjour au Canada, nous avons eu l’occasion d’élargir notre relation dans les domaines de la culture et des affaires, ainsi que dans le monde académique et médiatique.

Même si Israël demeure inconnue pour bien des Québécois et que peu d’Israéliens connaissent le Québec, les Montréalais et les Québécois sont maintenant plus au fait de ce qu’Israël a à offrir, que ce soit des partenariats d’affaires, des collaborations en recherche scientifique ou des échanges culturels.

L’implantation d’une mission diplomatique du Québec en Israël consoliderait notre relation étroite et offrirait une superbe occasion d’élargir nos échanges, notamment dans le commerce, le tourisme, les études académiques et bien plus encore », a proposé un consul général qui, bien que sur son départ, affiche sans nuance la main tendue de son pays envers le Canada, et le Québec en particulier.

Question 2 : Considérant l’extrême importance de la gestion de l’eau dans votre pays, que pensez-vous du projet de canal Aqabamer morte? Comment évaluez-vous les chances de sa réalisation?

À cette question d’une importance économique et géopolitique fondamentale pour son pays, le consul général Levy a répondu avec l’enthousiasme d’une personne qui ne doute pas un instant de sa prochaine réalisation : « C’est un projet actuellement actif, avec notamment une contribution japonaise », nous a-t-il expliqué d’emblée, précisant au passage qu’Israël n’utilisera plus le charbon comme source énergétique d’ici deux à trois ans, et que la désalinisation de l’eau de mer s’y fait actuellement à partir du gaz naturel, une ressource, d’ailleurs, devenue de plus en plus nationale, suite aux récentes importantes découvertes en gaz off shore au large des côtes israéliennes ces dernières années.

Avant de nous préciser ensuite :

« Israël et la Jordanie ont une relation amicale depuis déjà plus de 25 ans. La stabilité et la prospérité de la Jordanie représentent un intérêt stratégique pour Israël. Nous explorons donc plusieurs avenues pour promouvoir la coopération entre nos deux pays voisins, ainsi que dans la région. En ce qui concerne l’eau, les ministres des Affaires étrangères de nos deux pays, Yair Lapid (Israël) et Ayman Safadi (Jordanie) ont récemment eu une rencontre lors de laquelle ils ont conclu qu’Israël vendrait à la Jordanie 50 millions de mètres cubes d’eau potable cette année.

D’autres projets sont présentement en développement afin d’encourager la collaboration et la stabilité dans la région, ce qui inclut notamment le Canal de la mer Morte qui reliera la mer Morte à la mer Rouge, où se trouve la ville jordanienne d’Aqaba. »

Jeux Maccabiah

À deux jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Tokyo 2020(2021) il est plus qu’à propos de rappeler le plaisir d’un David Levy de nous signifier que depuis presque un siècle – la première édition se déroula en 1932, alors que la dernière fut celle de 2017 – les Jeux Maccabiah constituent « le 3e plus grand évènement sportif au monde » (le seconde étant le Mundial de soccer); ces jeux impliquant quelque 10 000 participants.

Question 3 : Pourquoi le Gouvernement du Québec devrait-il continuer ou renouveler l’entente triennale de coopération scientifique qui avait été conclue par le premier ministre Philippe Couillard et sa ministre, Dominique Anglade, lors de leur visite officielle en Israël, et dont la troisième et dernière cohorte vient de prendre fin?

« Montréal et Israël sont tous deux considérés comme des pôles d’innovation de premier plan. Chacun possède d’excellentes universités et des communautés de recherche de renommées internationales. Il est donc naturel pour le gouvernement du Québec, notamment le ministère de l’Économie et de l’Innovation, et l’État d’Israël, notamment l’Autorité d’innovation d’Israël, de renouveler leur soutien aux entreprises en démarrage des deux pays souhaitant collaborer et développer ensemble de nouveaux produits et technologies novateurs et révolutionnaires.

Si nous avons appris quelque chose de la pandémie et de la menace que posent les changements climatiques, c’est que nous ne pouvons pas supposer que ce qui a fonctionné dans le passé fonctionnera dans le futur ou qu’il y aura un retour à la normale que nous connaissions avec la pandémie. La direction dans laquelle nous nous dirigeons tous dans l’ère post-COVID en est une qui sera caractérisée par encore plus d’interdépendance et de connectivité en ligne. Notre façon de consommer l’éducation, le divertissement, les services de santé et financiers change sous nos yeux.

Il s’agit donc d’un défi, mais également une occasion pour les esprits les plus brillants de créer des technologies disruptives. Malgré les risques inhérents à la R&D, les investissements publics dans l’innovation et la R&D sont le moyen le plus gratifiant à long terme de créer des emplois et de la richesse, de retenir notre talent et d’attirer des investissements directs étrangers. Le retour sur investissement dans la R&D conjointe est de loin supérieur à tout risque auquel nous pourrions faire face en cours de route.

Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.

Israël et le Québec ont déjà des accords universitaires et scientifiques et, en 2018, le Canada et Israël ont signé le nouvel Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI), qui offre une infrastructure juridique nous permettant de tirer profit de nos talents. Nous devons maintenant créer des incitatifs favorisant l’innovation ayant des applications commerciales. Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.

(Crédit photo: courtoisie du consulat général. VIGNETTE de cette photo:  C’est en avril 2018 que le consul général David Levy signa le Livre d’Or de la Ville de Montréal, trois mois après son arrivée et lors de sa première rencontre avec Valérie Plante, la mairesse de la métropole économique du Québec.)

Lecture complémentaire suggérée:
Un réseau de fibres optiques pourrait relier Israël et l’Arabie Saoudite (siecledigital.fr)

http://embassies.gov.il/montreal