Métaux : une géopolitique mondiale à haut risque

C’est le chiffre 3 qui est ici à retenir; et heureusement que ce n’est pas le chiffre 2… Trois comme la part de marché des 3 premiers pays producteurs qui est plus grande que 50%. Lisez lentement : la production mondiale en matière de métaux est actuellement très largement en contexte à haut risque selon une analyse pays, souvent quasi monopolistique, car la part de marché des 3 premiers pays producteurs est toujours au minimum de 50% pour TOUS les métaux dans le monde, SAUF pour l’or, l’argent, le cadmium et le nickel.

Ces contrôles majoritaires à trois ne vous causent pas trop de problème?

Alors approfondissons l’analyse.

Si dans le cas de 14 métaux les parts de marché cumulées du trio des pays producteurs sont inférieures à 70%, pour 43 métaux (c’est-à-dire 26 métaux disons standards plus les 17 dits terres rares) la part de marché des 3 premiers pays producteurs est toujours plus grande que 70%. Oui presque les trois quart de la production mondiale ne va alors qu’à 3 pays producteurs! Donc la part de tous les autres producteurs, ensemble, varie entre quelques points de pourcentage jusqu’à au mieux 30%, et ce pour 43 des 57 métaux pris en compte, partout dans le monde.

On a beaucoup fait écho au fait qu’au début des années 2010, pas moins de 85% du tungstène, mais surtout 97% des terres rares (17 métaux) étaient produits en Chine. Ceci alors que la Chine ne possède qu’environ 60% des réserves mondiales de ces métaux.

La réalité veut que de manière générale le contexte de la part de production mondiale de chaque métal par pays est d’une nature très oligopolistique. Bref, l’humanité se retrouve continuellement dans une arène géopolitique à haut risque.

Rappelons aussi que tous les métaux de la Terre doivent être considérés comme des ressources naturelles certes potentiellement et partiellement récupérables et recyclables, mais également non renouvelables. Avec toujours une fin de vie, au final.

Plus sa rareté ira en augmentant, plus le caractère géopolitique d’un métal ira de même.

« Les industriels français devant importer la quasi-totalité des minerais et métaux indispensables à leurs activités de production, une bonne connaissance des sources des matières premières et des volumes en jeu contribue à la maîtrise de leur approvisionnement. »
Page d’accueil du site www.mineralinfo.fr.

Suivre la chose

La Banque de données Économiques Mondiales des Minerais et Métaux, la BE3M, présente des données statistiques annuelles de production minière et métallurgique ainsi que des données de consommation présentées par pays.

Ces données portent actuellement sur les métaux suivants : aluminium, antimoine, argent, cadmium, or, cobalt, chrome, cuivre, étain, fer et acier, lithium, magnésium, manganèse, molybdène, nickel, palladium, platine, plomb, uranium et zinc. Pour certains métaux comme le plomb, les données de production de métal raffiné issu du recyclage sont incluses.

(Source de l’image: le-grimoire-de-sorcellerie.fr)

*****

Vous aimez cet article! Faites une DONATION à la rédaction du cyberjournal par un clic au bas de la colonne de droite de cette page... MERCI !
Daniel Allard
Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.