La Chine, une société qui tremble

La Chine « moderne » qui se construit depuis trente cinq ans est une société qui tremble. Et elle tremble de ses propres déséquilibres. Essentiellement parce qu’ils sont multiples et complexes.

Aucune révolution en perspective, ni éclatement ou changement systémique. La sociologie c’est mise à mieux décortiquer cette Chine d’aujourd’hui et les constats témoignent d’une société finalement pas si différente de ce que nos regards d’Occidentaux nous ont habitués à percevoir. La Chine devient, elle aussi, une société « moderne », qui singularise chacun des individus la composant et offre des visages toujours plus diverses.

Le col Mao n’habille plus tous les Chinois.

Les politiques d’ouvertures et de réformes des années 1980 venues avec la vision de Deng Xiaoping à la tête de l’État auront radicalement changé le cours de l’histoire de la Chine. Avec pour résultat que l’observateur extérieur se doit de se méfier de toute analyse trop généralisatrice de la société chinoise d’aujourd’hui.

CE QUI CHANGE

Le Parti communiste chinois (PCC) accepte dorénavant à bras ouvert des gens d’affaires parmi ses membres. Pour se nettoyer, il organise par ailleurs des élections au suffrage universel dans les régions rurales. La professionnalisation des fonctions officielles et l’application de la règle du mérite transforment fondamentalement la société. Mais les plus grands tremblements sont encore ailleurs…

Ils viennent de ses différentes classes moyennes qui éclatent tout consensus et multiplient les formes de pouvoirs. Selon une enquête de 2001, les entrepreneurs indépendants formaient déjà quelque chose comme 7% de la population active du pays; les paysans ne constituant plus la majorité de celle-ci. Les artistes n’y sont plus pauvres et sans mot… ils arrivent même à gagner beaucoup d’argent.

Les plus grands tremblements viennent aussi du défi d’intégrer les migrants à la ville. Et d’enrichir le monde rural en lui donnant de meilleures protections sociales et l’accès équitable à l’instruction et aux universités. Plus globalement encore, de la difficulté de susciter une véritable demande intérieure : 50% du PIB va à l’épargne dans cette société d’insécurs. Trop doivent prévoir soit la maladie, soit d’économiser pour un logement, soit les suppléments pour éduquer son enfant pour les meilleures universités.

Le col Mao n’habille plus tous les Chinois! Et plusieurs arrivent à abandonner le vélo pour une superbe auto. La Chine devient progressivement une société comme les autres, dans notre monde globalisé.

Daniel Allard
Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.

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