SOMMAIRE 3e Congrès mondial des chambres de commerce par Daniel Allard « Les chambres de commerces francophones présentes au 3e Congrès mondial des chambres de commerce signent un protocole d'entente afin de créer l'Association de (sic) international (sic) des chambres de commerce de la francophonie. Elle (sic) souhaitent ainsi tisser des liens entre les communautés d'affaires dans l'espace francophone à travers le monde... (...)Cette nouvelle association profitera des structures existantes pour développer son réseautage soit le congrès mondial des chambres de commerce de même que le sommet de la francophonie. Elles se sont donc données rendez-vous en 2004 à l'occasion du prochain sommet de la francophonie », concluait aussi, avec de grandes ambitions, le même communiqué de presse du 17 septembre 2003 qui avait comme titre: L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DES CHAMBRES DE COMMERCE DE LA FRANCOPHONIE FAIT SES PREMIERS PAS. Cette initiative des organisateurs du 3e Congrès mondial des chambres de commerce, Diane Déry et Yvan Lachance en tête, avait d'ailleurs déjà fait la Une de COMMERCE MONDE bien avant la tenue dudit congrès des 15, 16 et 17 septembre 2003. Trois mois ont passé, l'initiative progresse. « Nous avons formé un embryon d'exécutif avec nos collègues de France [les chambres de commerce de Lyon et de Marseille] et avec celle de Monaco évidemment, notre partenaire initial. Il y a aussi les chambres du Cambodge, du Cameroun et du Liban, qui même si elles ne nous ont pas encore confirmé leur oui officiellement, ont déjà confirmé leur intérêt pour s'impliquer… C'est déjà beaucoup sur la liste de 15 partenaires qui avaient signés l'entente à Québec, lors du congrès [et où chacun s'engageait d'ailleurs à confirmer son engagement formel au plus tard le 31 décembre 2003, ainsi qu'à désigner une personne ressource au sein de son organisation] » a expliqué en entrevue téléphonique, le 18 décembre 2003, la responsable de ce dossier à la Chambre de commerce régionale des entrepreneurs de Québec (CCREQ), Diane Déry. Des nouvelles très fraîches, car deux semaines auparavant elle était à Paris, avec le directeur exécutif de la CCREQ, Yvan Lachance, pour présenter le rapport final concernant le 3e congrès mondial à la plus haute autorité dans la hiérarchie des chambres de commerce dans le monde: la Chambre de commerce internationale (parce que la CCREQ avait dû être mandatée par la CCI pour tenir à Québec, en septembre 2003, ce troisième du nom Congrès mondial des chambres de commerce). Ils étaient en France aussi pour préparer l'avenir : poursuivre les efforts initiés à Québec (et à Monaco) pour lancer ce nouveau réseau de chambres de commerce francophones. Que va-t-il se passer maintenant? « Nous allons fonctionner par projet. On va garder cela simple. Pas question de créer une structure pour créer une structure… », précise cette femme d'affaires du milieu des institutions financières qui a déjà été présidente de la CCREQ. Quel genre de projets? Sans hésitation, Diane Déry énumère trois projets actuellement mis de l'avant par les leaders du réseau naissant :
D'ici mai 2004, elle planifie aussi une conférence téléphonique, pour officialiser la mise en place de l'exécutif de cette non-encore-unanimement-acceptée Association internationale des chambres de commerce francophones pourtant officiellement en émergence, depuis la rencontre organisée à l'occasion du 3e congrès. Bonne nouvelle pour la ville de Québec, le principe de baser le secrétariat de cette nouvelle organisation internationale à Québec semble presque acquis, surtout qu'il n'est pas question de procéder à l'engagement d'aucune ressource humaine pour en assurer le fonctionnement et que l'équipe de la CCREQ semble en mesure d'assumer cette tâche supplémentaire : « Surtout après l'organisation d‘un événement comme le 3e congrès, s'occuper d'un tel secrétariat n‘est pas une chose difficile pour nos permanents. C'est l'équipe actuelle de la chambre qui va s'occuper d'assurer l'administration du secrétariat », précisait sur ce sujet Diane Déry. CONFLIT ENTRE LA CCREQ ET LA CCI DE PARIS Et que pense-t-elle du problème de confusion que crée l'existence de deux adresses quasiment identiques de sites sur l'Internet dédiés aux chambres de commerce? (Le site eworldchambers.com, en ligne depuis maintenant un peu plus d'un an, créé à l'initiative de ce qui s'appelait à l'époque la Chambre de commerce régionale de Sainte-Foy - devenue depuis la CCREQ - d'abord avec unique partenaire la Chambre de commerce de Marseille, et qu'utilisent maintenant une dizaine d'autres chambres de commerce partenaires, n'a que la lettre ‘e' de différence avec le site worldchambres.com de la CCI.) « Oui, les gens de Paris [la CCI de Paris] nous ont fait part de ce problème… Il faudrait parler à Yvan Lachance sur ce sujet pour en savoir davantage, mais je pense que ce n'est pas un conflit entre nous et la CCI. Je suis certaine que nous arriverons à nous entendre sur cette question ». Georges Fischer, le directeur E-Dévelopment de la CCI de Paris rencontré sur les parterres du Centre des congrès de Québec en septembre 2003 ne l'entendait alors manifestement pas de la même manière. Il n'avait pas fait mystère de son insatisfaction à l'égard de l'initiative de la CCREQ d'avoir créé un site Internet avec une adresse qui, à la limite, provoque un conflit de propriété intellectuelle : « Je devrais les poursuivre pour avoir copié l'idée! Quand on copie, on doit au moins faire mieux… je n'ai rien contre la concurrence, mais quand même! » En effet, l‘équipe parisienne que dirige Georges Fischer est depuis longtemps le fer de lance du développement du site worldchambers.com « …depuis bien plus longtemps qu'eux », prenait-il bien soin de préciser. Monsieur Fischer n'avait d'ailleurs pas caché avoir aussi rencontré les représentants de la Chambre de commerce de Québec, pour sa part aucunement impliquée dans cette affaire, pour discuter de ce litige. Une discorde aux origines encore mystérieuses qui sera évidemment à suivre en 2004. Surtout que plusieurs nouvelles ententes de partenariats internationaux ont aussi été signées par la CCREQ, dans le contexte du 3e congrès mondial de septembre, avec des « partenaires du Chili (pour organiser le Sommet APEC 2004), de Cuba, d'Ukraine et de Côte d'Ivoire », autant de futurs nouveaux partenaires du site eworldchambers.com avaient expliqué ses représentants en point de presse le 17 septembre, en clôture du congrès. Ils avaient alors également confirmé que la plus grosse délégation au 3e congrès fut celle de Monaco (avec 44 personnes qui durent d'ailleurs atterrir à Montréal, plutôt qu'à Québec, parce qu'ils tenaient à rester ensemble et durent donc ensuite prendre un bus pour voyager jusqu'à leur destination finale : Québec). Suivaient en nombre celles de la Corée du Sud (40), de la Chine (38), de la Turquie (32) et de la France (28). Dépassant largement les chiffres du rendez-vous précédents (quelque 800 participants de 85 pays étaient au 2e congrès à Séoul en 2001), le 3e Congrès mondial des chambres de commerce aura réuni à Québec « plus de 1000 délégués de 93 pays »… de 250 chambres de commerce différentes. Durban, en Afrique du Sud, accueillera le 4e Congrès mondial des chambres de commerces en 2005, qui aura ensuite sa 5e édition, en 2007, soit à Monaco, soit à Istanbul, soit dans une ville de la République populaire de Chine. Dans l'intervalle, en 2004, la ville marocaine de Marrakech recevra pour sa part la 35e rencontre annuelle des quelque 400 chambres de commerce de niveau national et 60 de niveau multinational dans le monde, pour les assises de l'ICC (un réseau créé au début des années 1900 avec l'idée d'éviter la guerre sur la base du concept des «marchands de la paix» ou «Merchants of PEACE»).
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Commerce Monde #38 |