La
nouvelle Ville de Québec naîtra le 1er janvier 2002 et
les prévisions démographiques à son égard laissent songeur (population
adulte pour la région):
Eh
oui, une augmentation de 2% sur quatre ans. Sous un autre angle, la
population de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec
compte présentement 2,6% d'immigrants, contre 21% à Calgary et 42% à
Toronto. De
leur côté, les portes-parole de la Cité de l’optique réclament
immédiatement 900 (NEUF-CENTS) nouveaux spécialistes au ministre
responsable de l’immigration, qui promet d’ailleurs d’organiser une
mission de recrutement prochainement dans des pays bien ciblés. La problématique
du manque de main-d’oeuvre spécialisée et de leur perte au profit des
autres régions du Québec commence à même miner les bases de notre
potentiel de croissance économique régionale. Pour la première fois
depuis 1987, le chiffre du chômage régional passait sous la barre des 23
000 l’an dernier, alors que 8 900 emplois à temps plein ont été créés
en 2000. Côté investissements, après la catastrophique année 1998 qui
a vu la région recevoir 3 179$/habitat d’investissements, les chiffres
de 1999, avec 3 869 $/hab et de 2000 avec 4055$/hab sont encourageants.
Mais ils sont inférieurs de 400$/hab, comparativement à Montréal, et de
1 500$/hab de moins que pour les environ de Montréal. L’immigration
est même une solution au problème des liaisons aériennes avec la
capitale. Qui prend les avions? Les gens d’affaires, mais aussi les
nouveaux immigrants, pour retourner visiter régulièrement leur famille
dans leur pays d’origine! Imaginons maintenant ce qu’investiraient
dans l’économie quelques milliers de nouveaux immigrants chaque année,
plutôt que quelques centaines actuellement? BRAVO POUR LES OBJECTIFS
Si
le gouvernement du Québec atteint ses objectifs, il réussira d’ici
trois ans à diriger entre 10 000 et 12 000 immigrants (25%) par an dans
les régions du Québec plutôt que de les laisser se concentrer à Montréal.
“Un objectif audacieux, mais qui vaut la peine”, reconnaissait récemment
le ministre, à Lévis, en présentant lui-même l’immigration comme
“le carburant stratégique pour maintenir le rythme de la croissance et
gravir des échelons”. Pour les trois prochaines années, le plan du
gouvernement prévoit qu’au total 11 000 immigrants s’installeront à
Québec et dans l’Est, mais principalement dans la région de la
capitale. En fait, il s’agit carrément de plus que doubler les chiffres
actuels. La capitale accueille actuellement moins de 1 500 immigrants par
an. Dans
la bonne direction, le Comité exécutif de l’actuelle Ville de
Québec vient d’adopter son premier Plan triennal d'immigration (2001-2003).
La ville est déjà engagée à aider le gouvernement à atteindre, d'ici
trois ans, l'objectif d'attirer de 9 000 à 11 000 nouveaux immigrants
dans la capitale. Son plan s'articule autour de trois grands volets:
Plus
précisément, on y prévoit essentiellement les mesures suivantes: production
et distribution d'outils de communication spécialisés tel
qu'Internet, mettant en relief le style de vie et les opportunités
d'emplois de la région de Québec, en appui aux efforts de recrutement du
ministère et des autres partenaires;
Les
journalistes étaient cordialement invités à assister à la cérémonie
d'accueil des nouvelles familles immigrantes qui ont choisi Québec comme
lieu de résidence, le 11 avril dernier, sous le thème de la CABANE À
SUCRE, cette année. À cette occasion, le maire et Lyse Poirier,
la conseillère municipale responsable des communautés culturelles,
souhaitèrent officiellement la bienvenue aux 178 nouvelles familles,
provenant d'une trentaine de pays, qui ont choisi de s'établir spécifiquement
à Québec au cours de la dernière année. 178 familles... ce n’est pas
avec ça que nos curés défricheurs auraient pu faire naître
l’Abitibi! La
chambre de commerce fait aussi sa part. Sam Hamad et Alain
Kirouac, par exemple, de passage à Paris la semaine prochaine, vont
faire la promotion de la Politique d’immigration pro-active de la
CCIQM. Mais il faudra beaucoup plus que cette approche, plutôt “élitiste”
et très pointue, qui vise essentiellement le recrutement de
super-travailleurs déjà qualifiés. Il
faut que le prochain maire rêve de voir arriver, à chaque semaine, un
train complet d’une centaine de familles à la Gare centrale de Québec.
Cent familles par semaine, 200 à 300 personnes en moyenne chaque semaine,
c’est encore que 13 000 personnes en une année et moins de 3% de la
population de Québec. “a c’est l’objectif. FAIRE
DU CLANDESTIN, UN CITOYEN! Pour
l’atteindre, il faudra que le prochain maire fasse de l’immigration
une véritable priorité. Priorité de tous les jours, de chaque semaine,
de chaque arrivée du train à la gare ou de l’avion à l’aéroport.
Et si l’objectif semble acquis, l’engagement de priorité, lui, ne
l’est pas encore. La campagne électorale qui s’engage, c’est pour
des promesses pendant quatre ans. Que
voulons-nous être en 2006? Rappelons-nous
l’immigrant clandestin retrouvé devant un pavillon de l’université,
l’an dernier. Il visait Chicago, le train l’a plutôt conduit à la
Gare VIA de Sainte-Foy, en plein hiver. Un autre Mexicain vient d’être
carrément débusqué de la forêt autour de Baie-Comeau, il y a deux
semaines. Ce n’est qu’un début. Mondialement comme localement,
l’immigration fait partie des grands défis des prochaines décennies.
Il nous faut un maire super-pro-actif et véritablement engagé
pro-immigration. Daniel
Allard, rédacteur en chef |