|
Sur
la route du café équitable Pleine de bonnes intentions, une ONG de Québec, Plan Nagua, avance dans un chemin difficile Texte et photos: Daniel Allard
|
Le
concept soutient que la route du café équitable est moins longue, du
fait qu'elle élimine certains intermédiaires entre les paysans-
producteurs à la base et les consommateurs-buveurs de café, si nombreux
sur cette terre. Pour Plan Nagua,
la route entre la terre dominicaine, qu'elle a choisi d'aider, et le sol
du marché québécois, qu'elle a choisi d'abreuver, doit aussi prendre
les chemins d'une démarche commerciale en bonne et due forme. Prévue
initialement pour mars, les premières ventes du Café
Nagua sont maintenant planifiées à partir de mai, si tout va bien! "C'est
l'argent qui manque actuellement! Dès que j'ai le O.K. pour le
financement, je confirme le paiement pour l'avance de 60% auprès de
FEDECARES. Une dizaine de jours plus tard, le premier conteneur de café
vert nous sera livré au port de Montréal. De là, on le fait torréfier
et trois semaines plus tard, nous serons en mesure de vendre notre Café
Nagua. Probablement en mai", espère Sylvain
Thériault. "Nous
avions monté notre plan d'affaires sur trois ans, et voilà que l'an
trois devient l'an un", poursuit le coordonnateur du projet à Plan
Nagua. L'ONG, qui prévoyait d'abord s'attaquer au marché de la région
de Québec pour la première année, a dû réorganiser ses plans en négociant
sa lettre d'intention avec le torréfacteur avec qui elle compte
maintenant faire affaires. C'est l'ensemble du marché du Québec qui
deviendrait ainsi à sa portée, dès les premières livraisons de la Federacion de caficultores de la region sur (FEDECARES), la plus
importante fédération de producteurs de café de la République
Dominicaine avec qui Plan Nagua construit son partenariat de commerce équitable. Il fallait s'y attendre, les chemins de l'entrepreneurship sont pleins de surprises! Et encore plus dans un milieu commercial aux fortes tendances monopolistiques comme celui du café. En janvier, dans un article sur le même sujet, COMMERCE MONDE titrait que "Plan Nagua commercialisera du café dominicain dès mars 2000". Bruno Bourdache et Caroline Brisson, engagés par l'organisation non-gouvernementale (ONG) de coopération internationale dans le cadre d'un programme de stage de huit mois, avaient d'ailleurs quitté Québec le 13 février pour se rendre sur le terrain dans la région de la capitale dominicaine, Santo Domingo. Ils avaient alors comme mandat de voir à la finalisation de l'entente et escomptaient même rentrer dès le mois de mars à l'occasion de la livraison du premier conteneur. Mais les plans ont vite changé rendu sur place. "Nous sommes là pour appuyer FEDECARES dans ses actions et c'est ce que nous allons continuer de faire", expliquaient-ils, en entrevue dans les bureaux de Santo Domingo de la Fédération des producteurs de café de la région sud. Caroline
Brisson, Rufino Herrera Puello - président du c.a. de FEDECARES - et
Bruno Bourdache, devant l'entrepôt de la coopérative L'Esperanza, à Los
Cacaos, en République Dominicaine. Caroline
Brisson, Rufino Herrera Puello, Manuel Anibal Lara - propriétaire du
champ - et Bruno Bourdache, lors de la visite d’un champ de culture de
café près de Los Cacaos, en République Dominicaine. Manuel
Anibal Lara, propriétaire membre de la coopérative L'Esperanza, opérant
la machine servant à écosser les grains de café verts dès qu'ils sont
cueillis. Plan Nagua, qui a son siège social dans la ville de Québec, qui tire d'ailleurs son nom de la ville de Nagua en République Dominicaine, intervient dans ce pays depuis plus de trente ans maintenant. Ce projet de commercialisation de café équitable est une opération que l’ONG prend actuellement à 100% sur ses épaules. Et pour tenter de faciliter ses démarches de financement, Plan Nagua a d'ailleurs pris l'initiative d'offrir 500 parts de 100$ chacune, qu'elle offre depuis peu aux sympathisants de sa cause. À suivre... |