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Exportations d’eau à grande échelle : la Commission mixte internationale félicite les gouvernements pour la protection des Grands Lacs

C’est un enjeu majeur en Amérique du Nord à moyen et long terme : la gestion des eaux des cinq Grands Lacs, immense réserve mondiale en eau douce. Allons plus loin sans hésitation et parlons de la protection des Grands Lacs! Hors la Commission mixte internationale (CMI) a félicité, mi-janvier 2016, les gouvernements fédéraux, étatiques et provinciaux pour les énormes progrès qu’ils ont réalisés dans le bassin des Grands Lacs afin de le protéger des déviations de cours d’eau et d’y gérer les utilisations avec prélèvement.

En 2000, la CMI a demandé aux gouvernements de renforcer les moyens de défense contre les dangers posés par les transferts à l’extérieur du bassin des Grands Lacs. Ledit rapport vise à résumer les progrès réalisés depuis ce temps.

Selon le rapport de la CMI, les développements réalisés depuis 2000 constituent « en majeure partie une réussite ». Les lacunes d’ordre stratégique que la CMI a mises en évidence en 2000 ont été en grande partie comblées. Afin de maintenir cette dynamique positive, il faudra à la fois de la vigilance en matière de gestion et de nouvelles avancées scientifiques.

La plus grande réalisation depuis la publication du rapport de la CMI en 2000 a été la signature en 2008 du Great Lakes-St. Lawrence River Basin Water Resources Compact par les huit États bordant les Grands Lacs et d’un accord parallèle par ces huit États, l’Ontario et le Québec dans le but d’interdire la plupart des déviations et des exportations.

PROTECTION DES GRANDS LACS

Les États et les provinces ont pris d’autres mesures importantes en vue de protéger les eaux des Grands Lacs des déviations et des exportations.

« Les citoyens de la région des Grands Lacs ont été bien servis par leurs gouvernements, qui ont adopté une approche rationnelle et efficace pour mettre un frein aux transferts à l’extérieur du bassin. Il s’agit là d’un véritable modèle pour les bassins versants de partout dans le monde, qui met l’accent sur la conservation de l’eau et l’intendance », a déclaré Benoît Bouchard, commissaire de la section canadienne.

« Il n’y a pas de surplus d’eau dans les Grands Lacs, car seulement 1% de l’alimentation en eau de la région des Grands Lacs est renouvelé chaque année par les chutes de pluie et la fonte des neiges », a déclaré Dereth Glance, commissaire de la section des États-Unis.

En vue de renforcer les défenses de la région contre les transferts d’eau à grande échelle, la CMI recommande que :

  • les États, les provinces et les gouvernements fédéraux élaborent des méthodes visant à améliorer l’exactitude des données sur l’utilisation de l’eau et des estimations de l’utilisation avec prélèvement;
  • en plus de continuer à appliquer une approche de gestion adaptative pour la prise de décisions relatives aux déviations, aux utilisations avec prélèvement et à la gestion des niveaux d’eau des lacs, les gouvernements fédéraux, provinciaux et étatiques intègrent la résilience aux changements climatiques dans les politiques et pratiques de gestion pertinentes;
  • les États et les provinces tiennent entièrement compte des conséquences écologiques et des effets négatifs sur la qualité de l’eau qu’entraînent les prélèvements d’eau souterraine lorsqu’ils ont à établir des procédures de délivrance de permis d’utilisation de l’eau et à prendre des décisions concernant l’utilisation avec prélèvement;
  • les organismes de recherche fédéraux, provinciaux et étatiques continuent d’améliorer la cartographie et la compréhension des aquifères souterrains dans le bassin, afin de déterminer les endroits où l’approvisionnement en eau souterraine pourra se dégrader à l’avenir et de sélectionner les méthodes de gestion permettant d’éviter ces problèmes;
  • les secteurs public et privé de la société établissent une collaboration à grande échelle en vue d’améliorer l’intendance des ressources hydriques en colmatant les fuites dans les infrastructures hydrauliques publiques, en appuyant l’innovation et en augmentant le financement nécessaire pour combler le déficit régional lié aux infrastructures hydrauliques;
  • les États et les provinces envisagent la possibilité d’adopter un cadre binational de fiducie d’intérêt public comme filet de sécurité pour le Compact et l’accord de 2008.

Le CMI a constaté que de grandes lacunes persistent entre nos connaissances sur les niveaux d’eau et les débits, et sur leurs effets sur l’écosystème du bassin. En raison des incertitudes actuelles, notamment celles qui sont liées aux changements climatiques et à la simple menace de l’imprévisible, les administrations dans le bassin doivent continuellement appliquer un principe de précaution afin d’assurer, dans la mesure du possible, un approvisionnement suffisant pour toutes les utilisations à long terme de l’écosystème et du milieu socioéconomique. 

La Commission mixte internationale a été créée en vertu du Traité des eaux limitrophes de 1909 pour aider les États-Unis et le Canada à prévenir et à résoudre les différends relatifs à l’utilisation des eaux qu’ils partagent.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur la protection des eaux dans les Grands Lacs, veuillez consulter le rapport complet.

IMPLICATION DES BASSINOIS-BASSINOISES

Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler le rôle que peut jouer le citoyen à la base. Et c’est dans cet esprit que les 26 et 27 juin 2012, une quarantaine de participants venus des quatre coins du bassin, de Chicago aux Îles de la Madeleine, du lac Champlain à la Basse-Côte-Nord, se sont réunis à Québec pour un premier rendez-vous citoyen. Ce séminaire de travail a permis d’élaborer des orientations communes, de définir les conditions d’une meilleure participation citoyenne dans la gestion intégrée des ressources en eau, et a mené à l’adoption de cet Appel citoyen : «Des solitudes au ralliement».

« Le 27 juin 2012, des représentants du SIE et du Réseau des organismes de bassin versant d’Amérique du Nord (ROBAN) ont pris la parole devant l’Assemblée générale de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent afin de leur présenter la Symphonie ainsi que le résultat des deux jours de rencontre à Québec. Cette initiative est coordonnée par le Secrétariat International de l’eau », résumait Raymond Jost, le secrétaire général du SIE, à l’origine de cette initiative.

Cette 1ère Symphonie Grands Lacs/St-Laurent et sons Golfe avait surtout fait prendre conscience de l’interdépendance de l’ensemble du territoire : du premier des Grands Lacs au cœur du continent nord-américain, jusqu’au Golfe du St-Laurent aux portes de l’océan Atlantique. Et de l’unicité de la population habitant cet immense bassin hydrographique, pour qui le nom de « Bassinois / Bassinoises » fut alors adopté.

Lire aussi :

L’EAU c’est la vie!
1ère Symphonie Grands Lacs/St-Laurent, Québec, juin 2012

http://www.mediaterre.org/international/actu,20120719202130.html

http://www.umoncton.ca/umcs-bddzc/files/umcs-bddzc/wf/wf/pdf/1re%20Symphonie%20Grands%20Lacs%20Saint-Laurent.pdf