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Comment exporter l’eau du Québec ?

L’affaire est très mathématique. Puisque une tonne de céréale équivaut à 1 000 tonnes d’eau, le commerce international des céréales est le moyen le plus efficient d’exporter de l’eau !

Pour le Québec, cette réalité de l’agriculture est doublement intéressante du fait que son territoire est relativement très vaste d’une part et dispose de terres agricoles, et surtout de beaucoup d’eau disponible en second lieu.

Toujours au Québec, un projet d’exportation d’eau en vrac en grand volume avait été étudié par un comité avec participation gouvernementale dans les années 1990. C’est surtout la complexité d’organiser le transport à partir des pétroliers venant d’Afrique du Nord qui avait rendu ce projet trop complexe. Le fait que le pétrole était de propriété différente des bateaux le transportant achoppait particulièrement. L’obligation d’adapter les navires devenait une tâche difficile à justifier auprès de leurs propriétaires.

Charger des poches de blés ou de sarrasins sur des tankers vides devient cependant beaucoup plus simple. Il y a aussi tellement de containers vides qui s’en retour par mer…

Nonobstant les enjeux du transport, avant de penser détourner des rivières et de déplacer des tonnes d’eaux en vrac à travers le monde, pensons donc valeur ajoutée !

Ah oui ! Dernier détail : saviez-vous qu’environ la moitié de ce qui nourrit l’humanité est encore constitué de céréales? Pour environ 230 kilogrammes/par personne/par an.

Lors de la dernière édition de la Journée mondiale de l’eau du 22 mars 2016, le tableau suivant fut diffusé par les agences de l’ONU.

watter day

Québec rayonne plus que jamais à l’export

La douzaine de membres – tous bénévoles – du comité Prix rayonnement hors Québec de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec avaient un « heureux problème » sous les bras cette année. Jamais ils n’avaient vu passer autant de dossiers à l’étude pour sélectionner six finalistes parmi des entreprises de la région de la capitale du Québec qui avaient réalisé un « wow » impressionnant de rayonnement au profit de Québec durant l’année 2015.

Pour 2015, les membres du comité identifièrent, présentèrent et défendirent un nombre de dossiers de candidatures jamais atteint en plus de 20 ans d’existence de ce prix ! Même si leur travail final était d’en sélectionner six comme « finalistes » afin que les membres de la CCIQ votent ensuite (processus actuellement en cours) pour déterminer le grand gagnant, qui sera dévoilé lors du Gala des Fidéides, le 17 mars 2016, toutes les onze candidatures témoignent de la vigueur de l’activité économique de Québec et de ses succès à travers le monde.

FINALISTES 2016

Crakmedia

Eddyfi

Opsens

Productions 10e ave

Squeeze Studio Animation

Ubisoft Québec

RECONNAISANCE DU MINISTRE SAM HAMAD

C’est d’ailleurs en présence du ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes, président du Conseil du trésor et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Sam Hamad, que la Chambre de commerce et d’industrie de Québec a procédé le 8 février 2016 au dévoilement officiel des six finalistes du prix, que parraine le Secrétariat à la Capitale-Nationale.

Prenant la parole, le ministre Sam Hamad y est allé d’un mot senti de reconnaissance et de fierté devant les représentants de ces entreprises qui se sont distinguées au cours de la dernière année et qui ont permis de faire particulièrement rayonner la région à travers le monde.

Depuis plus de 20 ans, le Prix Rayonnement hors Québec reconnaît et honore des gens qui, par le biais de leur organisation, leur travail, leur implication et leurs réalisations, se sont distingués à l’extérieur du Québec et ont permis de faire connaître la région de la Capitale en raison d’un événement marquant récent.

 

Sur la photo: Mélanie Abdel-Malak, Québec international, comité organisateur PRHQ, CCIQ, Nicolas Chrétien, président et fondateur, Crakmedia, Martin Thériault, président et chef de la direction, Eddyfi, Patrick Beaulieu, directeur créatif et cofondateur, Squeeze Studio Animation, le ministre Sam Hamad, Nicolas Rioux, directeur général, Ubisoft Québec, Nancy Florence Savard, fondatrice, Productions 10e ave, Claude Belleville, vice-président médical et fondateur, Opsens, et la présidente de la CCIQ, Johanne Devin.

(Crédit photo : Hazart Photographie)

 

 

Partenariat transpacifique : la signature sonne les cloches au Québec

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a salué la signature du Partenariat transpacifique (PTP) par les 12 pays membres, récemment, en Nouvelle-Zélande. Évidemment, l’accord est considéré comme une excellente nouvelle pour les entreprises de la métropole québécoise, qui renforcera leur compétitivité sur la scène internationale. La signature de l’entente, qui sera maintenant suivie d’une période d’échanges au niveau national en vue de la ratification de l’entente d’ici deux ans, ouvre aussi un débat au Québec.

« Il est primordial d’utiliser la période de ratification de l’accord pour mobiliser et promouvoir les secteurs forts de la métropole. La promotion du Canada, de ses métropoles et de ses secteurs économiques phares est une responsabilité partagée entre les entreprises et le gouvernement. Nous encourageons les entreprises montréalaises à commencer dès aujourd’hui le développement de stratégies d’affaires afin d’être déjà bien positionnées pour profiter pleinement des avantages de l’entente lorsqu’elle entrera officiellement en vigueur », de déclarer Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

« Le fait que le Canada soit l’un des pays fondateurs du PTP aidera les entreprises de la métropole et du reste du Canada à se positionner avantageusement au sein des nouvelles chaînes de valeur asiatiques et mondiales », croit aussi Michel Leblanc.

Rappelons que le Partenariat transpacifique va créer la plus grande zone de libre-échange au monde entre 12 pays représentant ensemble 40 % de l’économie mondiale. Il donnera un accès essentiel et facilité aux entreprises vers plusieurs marchés regroupant près de 800 millions de consommateurs et dont la croissance de certains pays atteint près de 6 % par année.

« À l’heure actuelle, 26,5 % du PIB du Québec repose sur les exportations à l’international. Avec l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, l’accord bilatéral avec la Corée du Sud et cet accord, nos entreprises bénéficieront directement de cette libéralisation des marchés. La Chambre et son équipe d’experts en commerce international, le World Trade Centre Montréal, poursuivront leurs efforts pour accompagner les entreprises de la métropole sur ces marchés prometteurs à l’aide, notamment, des séminaires, des ateliers de formation et des missions économiques qu’elles leur offrent depuis 30 ans », assure Michel Leblanc qui parle au nom de ses 7 000 membres.

Et le débat n’a pas attendu la signature formelle avant de débuter.

Ottawa signe… mais promet un débat avant de le ratifier

« Signer le PTP n’implique pas de le ratifier, c’est simplement une « formalité dans le processus » pour permettre au texte d’être soumis à débat au Parlement (…) Cela ne signifie pas que le gouvernement Trudeau ratifiera ultimement le traité de libre-échange entre 12 pays », a précisé avant de partir pour la Nouvelle-Zélande la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland.

« S’il est trop tôt pour approuver l’entente, il est aussi trop tôt pour la rejeter », écrit-elle dans une lettre ouverte publiée sur le site de son ministère.

Seul un vote majoritaire à la Chambre des communes assurerait que le Canada ratifie le PTP. La ministre réclame aussi un examen transparent et rigoureux de l’entente par un comité parlementaire.

Au cours des dernières semaines, elle a aussi effectué des consultations publiques sur cet accord, qui touche de nombreux secteurs industriels, commerciaux et agricoles. Assurant avoir reçu des témoignages en faveur et en défaveur de l’accord.

« Je me rends compte que, pour plusieurs, le PTP représente des occasions importantes, mais qu’il est aussi source d’inquiétudes pour d’autres. Bon nombre de Canadiens ne savent trop quoi en penser et beaucoup d’autres se posent des questions », d’affirmer la ministre Freeland.

Partenariat Trans-Pacifique: texte rendu public

Il n’aura pas fallu trop de temps! Le texte de l’important projet commercial Partenariat Trans-Pacifique négocié par une douzaine de pays récemment – dont la Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou, le Chili, le Japon et l’Australie – est maintenant disponible en anglais grâce au ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce qui l’a rendu public. Lien sur le site néo-zélandais

Le texte sera traduit en français et en espagnol en vue de sa signature!

Pour en savoir plus sur le PTP nous vous invitons à visiter ce site: Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investissement internationaux (CEPCI)

Délégué Lépine: «La peur est contagieuse, le courage l’est encore plus!»

« La peur est contagieuse, le courage l’est encore plus! » Nelson Mendela

(Québec 19 août 2016) C’est avec cette déclaration forte de Nelson Mendela que Jean-François Lépine, qui à partir du 1er novembre 2015 occupera officiellement la fonction de délégué du Québec à Shanghai pour les trois prochaines années, que l’ex-journaliste de 42 ans de carrière – dont 3 ans en Chine dans les années 1980 – a débuté sa conférence devant le Club économique de Québec, le 16 octobre, afin de rabrouer les pessimistes.

Se présentant lui-même ouvertement comme un optimiste face à l’avenir mondial, il n’était par ailleurs pas surpris que son auditoire l’était moins que lui. Il a d’ailleurs décrit un monde en changement qui change plus vite que jamais.

Il y a 20 ans, la « planète consommation » équivalait à 3 fois les États-Unis : il y avait les États-Unis, l’Europe et le Japon.

D’ici 10 ans : nous en serons à 9 fois :

  • États-Unis, Europe, Europe de l’Est-Russie
  • Japon, Chine 1 et Chine 2
  • Amérique Latine, Inde 1 et Inde 2

Déjà la Chine est fière d’avoir sorti 300 millions de Chinois de la pauvreté. En 2020, 50% des Chinois gagneront entre $15 000 et $30 000 par an. Le pays sera largement le plus grand marché de la planète.

Dans ce monde tout proche, parmi les 500 plus grosses entreprises de taille globale, 230 proviendront des pays émergents en 2025 (46%), contre seulement 27 en l’an 2000 (5%).

Mais les économies parviendront-elles à suffire à la demande mondiale?

Jean-François Lépine a repris l’image du syndrome du chocolat pour montrer à son auditoire l’ampleur du défi: l’actuelle production mondiale de chocolat est de 4 millions t./an, avec une consommation en Chine de 100g/h, au Brésil de 2 kg/h et en Suisse de 11 kg/h. Si les Chinois consommaient seulement comme les Brésiliens, ils avaleraient à eux seul 3,6 millions t./an, soit 90% de l’actuelle production mondiale!

Autre souci beaucoup plus préoccupant : la demande en eau dans le monde sera prochainement 40% supérieure à l’offre.

UN MONDE DE VILLES

M. Lépine a ensuite fait une lecture toute urbaine du défi mondial. Et avec justesse, car si déjà la moitié de l’humanité habite des villes, en 2025 les plus grosses auront la taille de bien des pays d’aujourd’hui: Tokyo 36 millions; Jakarta 32 millions; Manille 30 millions; Bombay 28 millions; Shanghai 23 millions.

La justesse du regard tourné sur la réalité des villes s’exprime encore mieux en analysant le poids économique des plus grandes. Déjà en 2012, le produit intérieur brute (PIB) des grandes agglomérations urbaines comme Shanghai (527 milliards), Pékin/Tianjin (475) et Canton (357) rivalisent avec celui de nations entières : la Suisse (685), la Belgique (525), l’Autriche (436) et le Québec (363).

Il voit donc la ville-région comme une solution d’avenir. Parce que la ville-région attire! Elle attire les investissements étrangers, les gens compétents, les opportunités.

L’ÉDUCATION SERA LA CLÉ

La surprise de sa conférence est venue lorsqu’il a longuement analysé l’importance de l’éducation et le rôle que le Québec peut jouer dans cette équation.

« L’éducation sera la clé », conclu-t-il, face à ce monde en changement. Il a souligné que le Québec doit voir ici des « opportunités immenses » alors que « 5,5 millions d’étudiants dans le monde cherchent des places dans nos universités ».

L’éducation sera la clé parce que si actuellement les USA comptent 1,3 million de nouveaux étudiants gradués universitaires, chaque année, l’Inde en forme 3,1 millions et la Chine 3,3 millions. En 2015, la Chine va dépenser 50% de plus qu’aux USA en éducation. Et pendant ce temps, au Canada et aux USA, les fonds diminuent.

Il est donc facile de déjà prédire, qu’à moyen terme, la majorité des scientifiques dans le monde proviendra des pays émergents.

La Corée du Sud, la Finlande et le Canada sont encore au sommet, mais les Chinois dominent de plus en plus. Déjà selon le classement PISA : L’élève de quinze ans le plus performant vient de Shanghai!

« Aujourd’hui, on forme des jeunes qui utiliseront des technologies qu’on ne connaît pas pour résoudre des problèmes qu’on ne connaît pas. » Jean-François Lépine

Jean-François Lépine est manifestement prêt pour son prochain défi. Il a rappelé l’existence des jumelages de Montréal avec Shanghai et de Québec avec Xi-an, ainsi que les ententes économiques du Gouvernement du Québec avec la ville de Shanghai et la Province du Shandon.

Il travaillera de Shanghai pour trois ans à la tête d’une équipe de 18 personnes. À vous d’en profiter!