Par Jean Baillargeon, analyste et expert-conseil en communication stratégique, Québec
Au Québec, « terre d’asile », l’immigration est un domaine partagé entre les gouvernements provincial et fédéral. Cette double juridiction complexifie l’accueil notamment des demandeurs d’asile réclamant le statut de réfugié ou le regroupement familial dont les délais d’attente sont beaucoup trop longs. De plus, s’ajoute aussi l’apprentissage de la langue française, un incontournable au Québec. Puis enfin, l’accès aux services publics (santé, éducation, garderie, etc.) devient un véritable labyrinthe pour les nouveaux arrivants. Dans un tel contexte, l’émission des différents « permis », « certificat », « statut », ne devrait-elle pas revenir au niveau du gouvernement qui offre les services publics de première ligne? Trop facile, n’est-ce pas? Bienvenue dans « l’asile » québécois de l’immigration!
Vers un chaos social?
Selon le commissaire à la langue française, M. Benoît Dubreuil, « la francisation dans un contexte d’immigration massive qui est la nôtre est tout simplement impossible ». Quelques chiffres à l’appui : l’immigration temporaire est hors de contrôle avec 528 000 nouveaux arrivants. Selon lui, « (…) depuis 2011, la part de la population qui ne connaît pas le français a augmenté de 52% et celle qui travaille seulement en anglais de 41% ». Nous manquons de professeurs de français et de classes d’immersion francophone. Au rythme actuel, le commissaire constate que « la francisation des immigrants temporaires prendra plus de 18 ans et coûtera entre 12 et 13 milliards », ce qui corrobore le rapport du vérificateur général du Québec en 2017, qui considère la francisation comme un fiasco. Tout semble être en place pour un chaos social!
Une frontière passoire
Après l’épopée du Chemin Roxham, je croyais naïvement que nous avions résolu le problème du contrôle de nos frontières nous permettant de mieux sélectionner les nouveaux arrivants demandant le statut de réfugiés. Erreur! Les réseaux de passeurs criminalisés appuyés par les réseaux sociaux ont finalement pu contourner facilement la passoire de la frontière fédérale en débarquant massivement aux aéroports, notamment à Montréal-Trudeau. Le Québec à lui seul reçoit 55% des demandeurs d’asile, soit environ 150 000 en date de juillet 2023, selon la ministre de l’Immigration du Québec, Madame Christine Fréchette. Des chiffres contestés par le ministère fédéral de l’Immigration qui les évaluent plutôt à 89 000. Actuellement 58 000 réfugiés sont en attente de pouvoir légalement travailler. Par ailleurs, les enfants des nouveaux demandeurs d’asile ont accès gratuitement à l’école publique (provincial) et au système de santé (provincial), mais pas aux garderies subventionnées qui ont déjà une liste d’attente de plus de 30 000 demandes. L’émission de nouveaux visas mexicains suffira-t-elle à freiner l’afflux de demandeurs d’asile? J’en doute!
À la recherche d’une véritable terre d’asile
Notre système d’immigration est donc devenu dysfonctionnel. Ottawa et Québec ne se coordonnent pas et les personnes immigrantes sont prises en otages dans une bureaucratie devenue impersonnelle, voire inhumaine. Les délais seraient de 24 à 50 mois pour la réunification familiale au Québec à cause des quotas de 10 000 places par année et de la prolifération démesurée des certificats de sélection émis par Québec. Une voie de passage est-elle possible?
Peu importe le dénouement de ce débat devenu une urgence nationale, nos dirigeants doivent trouver une voie de passage pour sortir le Québec de ce que je qualifie « d’asile » en immigration plutôt qu’une véritable terre d’asile.
Le 3 août 2023, le gouvernement du Québec en a fait l’annonce.
DAVID LEVY SOUHAITE UNE MISSION DIPLOMATIQUE DU QUÉBEC EN ISRAËL…
était le titre de notre article d’origine du
À la fois consul général d’Israël en poste à Montréal et représentant permanent de son pays auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – elle y a son siège social – le diplomate de carrière David Levy a accepté de nous partager le bilan d’un peu plus de trois années comme résident de la métropole du Québec, à titre de membre du corps consulaire et diplomatique, ayant auparavant occupé des postes en Lettonie, en Corée du Sud et au Cameroun. Commerce Monde l’a rencontré le 29 juin 2021, dans un restaurant portugais de Montréal, à quelques semaines d’être rappelé et de rentrer en Israël avec son épouse et ses quatre enfants. Le directeur des affaires culturelles, Jonathan Burnham, ainsi que le directeur des affaires politiques et publiques et aussi représentant suppléant de la Délégation d’Israël auprès de l’OACI, Gabriel Boulianne Gobeil, ont également participé à cette interview.
Trois questions à David Levy
Question 1 : Votre mandat de trois années et demi à Montréal (2018-2021) ne sera pas le dernier de votre carrière diplomatique et n’aura pas été le premier, alors que pensez-vous qu’il aura été, pour vous et votre pays, si vous répondez là, le 29 juin 2021, mais également avec en tête ce que vous serez en 2030?
« Après l’Afrique, l’Europe et l’Asie, il s’agissait de mon premier poste en Amérique du Nord et pour la première fois sur un territoire avec une très grande communauté juive et très active. Montréal aura aussi été mon premier poste à titre de chef de mission. Alors, j’ai pu découvrir ici les liens qui existent entre la diaspora juive et l’État d’Israël. Toutes les universités israéliennes ont des liens avec des familles juives montréalaises, vous savez! Si avec les Québécois et les autres Canadiens mon rôle était ici d’aller vers eux, pour les Juifs de Montréal, c’était le contraire, ce sont eux qui venaient à ma rencontre », témoigne-t-il comme résumé d’une expérience humaine très enrichissante pour lui.
Tout comme le fait d’avoir été impressionné de constater « la similitude entre l’île que constitue le Québec en Amérique du Nord et l’île que constitue Israël au Moyen-Orient », en nous expliquant, à ce propos, comment les deux États ont su notamment s’aider en matière d’apprentissage de la langue auprès des nouveaux arrivants.
(…) « Le Canada est un allié important d’Israël. Plus particulièrement, la collaboration entre le Québec et Israël représente un potentiel immense. Durant mon séjour au Canada, nous avons eu l’occasion d’élargir notre relation dans les domaines de la culture et des affaires, ainsi que dans le monde académique et médiatique.
Même si Israël demeure inconnue pour bien des Québécois et que peu d’Israéliens connaissent le Québec, les Montréalais et les Québécois sont maintenant plus au fait de ce qu’Israël a à offrir, que ce soit des partenariats d’affaires, des collaborations en recherche scientifique ou des échanges culturels.
L’implantation d’une mission diplomatique du Québec en Israël consoliderait notre relation étroite et offrirait une superbe occasion d’élargir nos échanges, notamment dans le commerce, le tourisme, les études académiques et bien plus encore », a proposé un consul général qui, bien que sur son départ, affiche sans nuance la main tendue de son pays envers le Canada, et le Québec en particulier.
Question 2 : Considérant l’extrême importance de la gestion de l’eau dans votre pays, que pensez-vous du projet de canal Aqaba–mer morte? Comment évaluez-vous les chances de sa réalisation?
À cette question d’une importance économique et géopolitique fondamentale pour son pays, le consul général Levy a répondu avec l’enthousiasme d’une personne qui ne doute pas un instant de sa prochaine réalisation : « C’est un projet actuellement actif, avec notamment une contribution japonaise », nous a-t-il expliqué d’emblée, précisant au passage qu’Israël n’utilisera plus le charbon comme source énergétique d’ici deux à trois ans, et que la désalinisation de l’eau de mer s’y fait actuellement à partir du gaz naturel, une ressource, d’ailleurs, devenue de plus en plus nationale, suite aux récentes importantes découvertes en gaz off shore au large des côtes israéliennes ces dernières années.
Avant de nous préciser ensuite :
« Israël et la Jordanie ont une relation amicale depuis déjà plus de 25 ans. La stabilité et la prospérité de la Jordanie représentent un intérêt stratégique pour Israël. Nous explorons donc plusieurs avenues pour promouvoir la coopération entre nos deux pays voisins, ainsi que dans la région. En ce qui concerne l’eau, les ministres des Affaires étrangères de nos deux pays, Yair Lapid (Israël) et Ayman Safadi (Jordanie) ont récemment eu une rencontre lors de laquelle ils ont conclu qu’Israël vendrait à la Jordanie 50 millions de mètres cubes d’eau potable cette année.
D’autres projets sont présentement en développement afin d’encourager la collaboration et la stabilité dans la région, ce qui inclut notamment le Canal de la mer Morte qui reliera la mer Morte à la mer Rouge, où se trouve la ville jordanienne d’Aqaba. »
À deux jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Tokyo 2020(2021) il est plus qu’à propos de rappeler le plaisir d’un David Levy de nous signifier que depuis presque un siècle – la première édition se déroula en 1932, alors que la dernière fut celle de 2017 – les Jeux Maccabiah constituent « le 3e plus grand évènement sportif au monde » (le seconde étant le Mundial de soccer); ces jeux impliquant quelque 10 000 participants.
Question 3 : Pourquoi le Gouvernement du Québec devrait-il continuer ou renouveler l’entente triennale de coopération scientifique qui avait été conclue par le premier ministre Philippe Couillard et sa ministre, Dominique Anglade, lors de leur visite officielle en Israël, et dont la troisième et dernière cohorte vient de prendre fin?
« Montréal et Israël sont tous deux considérés comme des pôles d’innovation de premier plan. Chacun possède d’excellentes universités et des communautés de recherche de renommées internationales. Il est donc naturel pour le gouvernement du Québec, notamment le ministère de l’Économie et de l’Innovation, et l’État d’Israël, notamment l’Autorité d’innovation d’Israël, de renouveler leur soutien aux entreprises en démarrage des deux pays souhaitant collaborer et développer ensemble de nouveaux produits et technologies novateurs et révolutionnaires.
Si nous avons appris quelque chose de la pandémie et de la menace que posent les changements climatiques, c’est que nous ne pouvons pas supposer que ce qui a fonctionné dans le passé fonctionnera dans le futur ou qu’il y aura un retour à la normale que nous connaissions avec la pandémie. La direction dans laquelle nous nous dirigeons tous dans l’ère post-COVID en est une qui sera caractérisée par encore plus d’interdépendance et de connectivité en ligne. Notre façon de consommer l’éducation, le divertissement, les services de santé et financiers change sous nos yeux.
Il s’agit donc d’un défi, mais également une occasion pour les esprits les plus brillants de créer des technologies disruptives. Malgré les risques inhérents à la R&D, les investissements publics dans l’innovation et la R&D sont le moyen le plus gratifiant à long terme de créer des emplois et de la richesse, de retenir notre talent et d’attirer des investissements directs étrangers. Le retour sur investissement dans la R&D conjointe est de loin supérieur à tout risque auquel nous pourrions faire face en cours de route.
Israël et le Québec ont déjà des accords universitaires et scientifiques et, en 2018, le Canada et Israël ont signé le nouvel Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI), qui offre une infrastructure juridique nous permettant de tirer profit de nos talents. Nous devons maintenant créer des incitatifs favorisant l’innovation ayant des applications commerciales. Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.
(Crédit photo: courtoisie du consulat général. VIGNETTE de cette photo: C’est en avril 2018 que le consul général David Levy signa le Livre d’Or de la Ville de Montréal, trois mois après son arrivée et lors de sa première rencontre avec Valérie Plante, la mairesse de la métropole économique du Québec.)
Alors que les deux premiers ministres du pays, Justin Trudeau à Ottawa et François Legault à Québec, ont beaucoup la tête à penser enjeux climatiques et de survie politique, préparant notamment tous les deux leur valise pour la COP26 de Glasgow en Écosse (31 oct.-12 nov.), dans le contexte des élections municipales qui appellent les électeurs à voter à la grandeur du Québec le dimanche 7 novembre, l’atmosphère est tout à fait particulière dans la capitale, Québec.
Là, c’est un moment de changement de garde. De ceux qui marquent les livres d’histoire. Après quatre élections gagnées au poste de maire, Régis Labeaume, ayant décidé de ne pas se représenter, a provoqué l’enjeu de sa succession : de l’après Régis ! Un remarquable mouvement de dynamisme démocratique en résulte. Cinq candidats – deux femmes et trois hommes – avec des équipes complètes de 21 candidats aux postes de conseillers sont en liste pour mériter la confiance du peuple. Le citadin-voteur de Québec verra même sur son bulletin de vote pour la mairie une offre totale de huit choix ! Il faut d’abord souligner ce signe de santé de la démocratie dans la capitale du Québec.
Québec, c’est la ville nous ayant vu naitre comme cyberjournal, il y a plus de 24 ans – en 1997 – et nous y avons toujours notre siège social. Alors, qui doit succéder au maire Régis Labeaume? Oui, il s’agira d’un vote capital après ces 14 ans de règne. Nous souhaitons, ici, nourrir ce débat critique.
SUCCÈS ET SUCCESSIONS
Convenons immédiatement que l’on ne remplace pas un Régis Labeaume. Comme si Québec en avait l’habitude d’ailleurs : Andrée P. Boucher, Jean-Paul L’Allier, Maurice Lamontagne… Les gens de Québec aiment, à la tête de leur ville, des personnalités fortes et inspirantes, voire singulières.
Il est vrai que la capitale, avec son gros demi million de citoyens, doit toujours savoir parler fort devant la pesante métropole, Montréal, et surtout tous le poids économique et démographique que représente la région métropolitaine montréalaise de quelque 4 millions de personnes. On dit parfois qu’il y a deux Québec : sa métropole et le reste ! Là-bas, le troisième des candidats véritablement dans la course (sur une dizaine) ne réclame-t-il pas un statut de cité-État « visionnaire », comme il le soutient, pour Montréal…
VISION ET RAYONNEMENT
De la vision, il en faut aussi pour sa capitale. Le candidat Jean Rousseau n’a-t-il pas osé parler d’unir, sans délai, les sociétés de transport en commun des deux rives, Québec et Lévis, avec le souci clair et déclaré de commencer à préparer la constitution d’une seule grande ville encore plus unie par son fleuve, à moyen-long terme ?
Parler de nouvelles fusions de villes à Québec n’est certes pas une priorité en 2021, alors que celles du tournant de l’an 2000 sont encore en digestion. Mais le propos demeure définitivement visionnaire et pertinent. Nous aurions plutôt aimé voir ces cinq candidats parler davantage de jumelages de ville en matière d’intentions à l’international pour Québec, ainsi que de migrations internationales. La capitale du Québec est officiellement jumelée avec plusieurs autres villes dans le monde (dont la canadienne Calgary, Bordeaux en France, Namur en Belgique, etc. Et aussi Xi’an, en Chine.) La Chine ! Oui, la Ville de Québec a ses entrées très officielles en Chine. Celui qui irait en Chine, en février 2022, en visitant officiellement à la fois la ville hôtesse des JO d’hiver, Pékin, et surtout Xi’an, sa ville jumelle depuis 2001 (y souligner et faire le nécessaire bilan de 20 ans de liens), aurait notre vote. Car le minimum, envers le défi chinois, c’est de maintenir le dialogue. Ne pas couper nos liens. La Ville de Québec en a un privilégié, elle peut en faire une force pour le Québec, pour le Canada, pour la paix dans le monde. Vision !
Eh allez savoir... il y a peut-être des très intéressants tunneliers en Chine!
Ça, parce que nous croyons au rôle para-diplomatique que peut jouer une ville et tous ses élus. Particulièrement face aux enjeux environnementaux, si criants actuellement. Aucun élu municipal du Québec ne pourra aller faire son travail à Glasgow à cause des aléas du calendrier. Il faudra faire du rattrapage ensuite. Les Trudeau, Freeland, Guilbeault fédéraux, tout comme l’équipe Legault au gouvernement à Québec, seront loin d’êtres les seuls à devoir agir en politiciens responsables et éclairés pour répondes aux défis à venir.
PERTINENT ET COMPÉTENCE
À ce titre, soulignons sans conteste la naissance d’un parti « vert » Transition Québec, avec sa leader Jackie Smith, qui a significativement et avec compétence enrichi le débat de la campagne électorale. Si elle, et son parti, sont partis de très loin et que beaucoup doute de sa possibilité d’accéder à la mairie, à une semaine du vote personne ne doute dorénavant de sa valeur ajoutée et de la pertinence de sa présence au conseil. Si, pour la cheffe, les citoyens lui refusent la mairie (bien qu’il n’y aurait rien de gênant à l’y voir) le système des colistiers saura probablement – et justement – lui permettre de continuer son action en politique active à Québec.
La même chose pouvant être dite pour tous les autres candidats (Jean-François Gosselin, Jean Rousseau et Bruno Marchand). Sauf Marie-Josée Savard, qui elle a préféré jouer le tout ou rien. Elle veut la mairie, autrement elle retourne à ses affaires comme propriétaire restauratrice. Ne les voudrions-nous pas tous au Conseil de ville ? Alors merci au mécanisme du colistier. Saine innovation, au net profit de la santé de la démocratie. Mais un seul pourra être à la tête de la ville.
UN VOTE CAPITAL
Les évènements-débats suivant sont les principaux que nous avons pris en compte pour les départager et nous faire une idée, pour décider pour qui aller voter: en présentiel celui sur l’environnement au Musée de la civilisation du Québec ; celui organisé le lendemain pour les journalistes par la FPJQ à l’ÉNAP ; celui de la Société Radio-Canada au Palais Montcalm ; nous avons écouté en début de campagne celui télédiffusé de TVA et, en différé, celui du 13 octobre de la Corporation des parcs industriels du Québec, n’impliquant malheureusement que le trio Gosselin-Marchand-Savard : « les trois principaux candidats » selon l’opinion des organisateurs. À chaque fois, nous avons fait un effort de classement : gagnants-perdants (1-2-3-4-5).
Si un métro peut faire un maire, alors pourquoi pas! Québec a le droit de voir grand. Les Québécois ont le droit de vouloir se payer un métro dans leur capitale. Mais il ne faudrait pas que seulement ça fasse un maire. Heureusement, monsieur Gosselin, politicien expérimenté et sérieux, bien qu’il joue au maximum sa carte d’un vote de style référendaire sur l’enjeu métro-tramway, ne déshonorerait pas Québec. Il a ce qu’il faut pour faire le job, sans aucune crainte. Même chose pour Jean Rousseau. Même chose, avec ici la réserve du défi de nouveau venu qu’il était, pour Bruno Marchand qui partait avec un déficit de visibilité publique, mais qui offre une personnalité de plus en plus appréciée, attachante, voire gagnante. Chose assurée : chacun avec son style, aucun n’impose de trait déclassant. Québec saura très bien vivre les quatre prochaines années avec un ou l’autre de ces trois politiciens.
Le critère du changement doit s’imposer en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental.
Partie favorite avec d’initiaux sondages, puis très – trop ? – bien poussée par son maire-sortant tentant de se faire faiseur de « dauphine », après 14 ans d’administration de cette équipe, le critère du changement devait être imposé en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental. D’autant plus que la candidate soigneusement choisie par le maire sortant n’a au final pas démontré, au fil de la présente campagne et hors de tout doute, les qualités de leadership attendues. Puis, malheureusement pour elle, les alternatives sont toutes pertinentes. Il y a quatre autres choix valables disponibles. Si madame Savard se faufilait entre ses quatre principaux adversaires – tous dignes de prétendre au job à la mairie comme elle – Québec aura alors une gestionnaire tout à fait apte à continuer rond-rond aux affaires, qui était une bonne fidèle adjointe de son « Monsieur le Maire ». Mais les citoyens de Québec s’ennuieront probablement très vite, privés d’avoir à la tête de leur ville une personnalité forte, leader, inspirante et rayonnante, voire singulière. Politicienne fabriquée (c’est un recruteur qui alla la chercher d’abord derrière le comptoir de son café à Place-Québec pour l’élection de 2009 ; puis son mentor en personne la convaincra de revenir en politique pour celle de 2017, puis s’invita à l’été 2020 chez-elle pour en faire son actuelle « dauphine »), la principale intéressée, le jour de la grande annonce, révéla d’ailleurs très candidement son principal handicap : « Je n’aurais jamais pensé faire un mandat sans vous ».
Tout ceci étant dit : l’occupant du bureau de la mairie se doit-il d’être fonctionnel à converser en anglais ? C’est préférable, selon nous. Quatre des candidats n’ont clairement pas de souci à cet égard, une candidate oui. Nous croyons que cet aspect doit être su et considéré par les électeurs.
Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).
N.B. : Sachez que de notre côté nous allons voter le 31 octobre, devant quitter le pays le 5 novembre pour aller couvrir sur place la seconde semaine et la clôture de la COP26.
Daniel Allard Comité de l’éditorial du Cyberjournal CommerceMonde.com Éditeur de LiNNOVarium.com
Si nécessité est mère d’inventions, l’histoire qui est partagée ici l’illustre dans le pointu du détail qui peut faire la différence entre une mission réussie ou l’échec. Voire, permettre le sauvetage d’une vie humaine ! Mis devant l’opportunité de relever un défi concret exposé par un plongeur de la Marine royale canadienne, un ingénieur-chercheur-entrepreneur québécois se lança, confiant, pour trouver une solution au problème de la compression de la combinaison qui neutralisait l’isolant.
« Je savais que même le néoprène, doté de bulles d’air ou de gaz, s’écrase de 7 à 4 millimètres à seulement 15 mètres sous l’eau », nous explique-t-il, selon un témoignage qu’il a obtenu d’un habitué du domaine.
En clair, lui-même expert de la lutte contre le froid, il décida de s’investir dans la quête d’une solution pour les plongeurs devant affronter des eaux froides extrêmes et ayant besoin d’un équipement plus performant. Rompu au domaine du vêtement spécialisé au fil de plus de deux décennies en entreprise à titre de chef de la R&D, et ayant aussi roulé sa bosse à travers d’autres cheminements d’entrepreneurs similaires, décider de relever ce défi lui semblait réaliste. Mais on ne fabrique pas un vêtement pour des eaux très froides, un équipement de plongée sous-marine dédié aux mers arctiques; un vêtement, donc, dédié à l’enjeu de la protection marine et à celui contre l’hypothermie, comme une grand-mère tricote, de tradition, ses pantoufles en chaude laine vierge, en cadeau, à Noël, pour ses petits-enfants.
RÉGLER LE PROBLÈME DE L’EFFET DE COMPRESSION SOUS L’EAU
La nature est ainsi faite : des lois de la physique imposant que les combinaisons de plongée se compriment, sous la pression d’eau, réduisant l’efficacité de l’isolant. Sous l’angle particulier d’un plongeur, ceci a pour conséquence directe de limiter son temps sous l’eau à cause du froid, voire de rendre une mission impossible à cause des facteurs combinés profondeur et température de l’eau. Cette protection contre le froid dans une combinaison étanche, c’est généralement par un vêtement de polar qu’elle est obtenue. Mais ledit polar reste un matériau compressible. Une matière qui, malheureusement, sous l’effet de la pression de l’eau, voit la couche censée procurer un effet isolant s’affaisser, en réduisant d’autant la protection pour le plongeur.
On l’aura donc compris, jusqu’à maintenant, la protection contre le froid sous la pression de l’eau, jusqu’à 100 mètres, demeurait très limitée par les produits courants à cause de cette fameuse pression. On sait par exemple qu’à pression atmosphérique, un isolant perd facilement 70% de son efficacité à seulement 20 mètres de profondeur d’eau. On sait, également, qu’afin que la perte thermique soit négligeable, lors d’une plongée classique, (environ 1 heure) il faudrait toujours que l’eau soit à une température supérieure à 32°C parce que le corps humain demeure un organisme homéotherme. C’est-à-dire que sa température corporelle naturelle reste quasi constante, à une température interne de 36,5 à 37,5 degré. Il faut le rappeler : les humains ne sont pas faits pour être dans l’eau. Le corps y perd à son contact énormément plus de chaleur que lorsqu’il se trouve à l’air libre et à la même température. Une eau froide agitée devenant d’autant plus préoccupante, alors que pour ne pas s’y noyer un nageur bouge et qu’ainsi il perd encore plus de chaleur. La plongée dite « en eau froide » est d’ailleurs considérée telle dès lors que les fonds atteignent une température inférieure à 10°C.
C’est en mettant au point le principe NAUTIS – NAUtical Thermal Insulation System – se voulant similaire aux vestes de duvet, dans lesquelles on retrouve des rangées de tubes textiles qui sont là remplis dudit duvet, que l’innovation a pris forme. À la différence que NAUTIS remplit les cavités non plus avec du duvet : le principe, c’est ici d’y introduire ingénieusement des microsphères de verre, dont la résistante à la pression atteint 250 psi. Des microsphères, vides à l’intérieur, qui offrent non seulement un coefficient de protection thermique élevé, mais qui en plus ajoutent l’avantage de la légèreté avec une densité inférieure à 0,2 et dont le mouvement libre à l’intérieur des tubes textiles procure une impressionnante isolation thermique.
Notre inventeur ne s’arrêta pas en si bon chemin ! Un confectionneur de vêtement de protection de la ville de Québec put ensuite développer une veste isolante du type NAUTIS, à porter sous le Dry Suit, permettant au concepteur de débuter la validation en situation concrète de l’invention. Les tests d’isolation faits pour mesurer le clo (clothes en anglais : 1 clo = 0,155 m2 K W-1 ; c’est l’unité d’isolation thermique qu’utilise l’industrie du vêtement) à partir d’une comparaison entre NAUTIS (600g/m2) et deux épaisseurs de Polarfleece (totalisant 754g/m2) démontrent que si sans pression le polar et NAUTIS offrent une protection thermique similaire, dès lors que vous appliquerez une pression de seulement 0,02 psi sur les échantillons, votre polar perdra 10% de sa capacité isolante, alors que NAUTIS en gagne, lui, 10% !
Première notion d’isolation : l’isolation est ce qui permet à une personne au repos de maintenir l’équilibre thermique de son corps dans une atmosphère à 21 °C (70 °F) ; au-dessus, la personne transpire et en-dessous elle ressent le froid. (Source : Wikipédia)
« La hausse de l’isolation avec NAUTIS s’explique par la jonction entre les tubes qui s’aplanissent empêchant la déperdition de chaleur au joint des tubes », explique le concepteur, tout à son aise de détailler sa technologie, alors qu’un brevet a déjà été déposé au Canada.
TESTER JUSQU’À 59 MÈTRES… ET PLUS !
Aux portes de l’étape de la commercialisation, la technologie ici en question a donc traversé l’étape de la mise au point et a été qualifiée par des essais et des démonstrations. Si les conditions de test avec la machine ont empêché d’ajouter des fortes pressions comme à 25 m de profond (50 psi), en appliquant une pression de seulement 4,5 psi sur le polar on induit une réduction de l’épaisseur de 75% qui réduira le facteur CLO de plus de 50%. Comme NAUTIS, lui, maintient son épaisseur, donc son facteur isolant initial, même à des pressions de 100 psi – on parle ici d’une profondeur de 59 mètres ! – le facteur isolant initial protègera avec assurance toute personne à la manœuvre dans un enfer de froidure. On vous demande de pousser la machine encore plus ? Une fois remonté à la surface, vous irez lever votre verre au judicieux choix du verre dans votre équipement expert : les microsphères résistant jusqu’à 250 psi, grâce à la combinaison des microsphères de verre et du principe tubulaire – tel qu’on le retrouve traditionnellement dans un vêtement de duvet – la veste NAUTIS procure des propriétés isolantes soutenues même sous une pression d’une plongée à 100 m.
Sous la pression d’eau, les isolants conventionnels perdent plus de 75% de leur efficacité. Mais l’innovation ici proposée maintient à 100% l’isolation originale. Notamment parce que chaque microbulle du principe NAUTIS assure une conductivité thermique de 0,047 W/m, c’est-à-dire un facteur isolant comparable aux meilleurs isolants synthétiques.
L’avantage clé de l’innovation est donc, incontestablement, sa valeur de non compressibilité, constituant une réponse à une lacune universelle des isolants conventionnels pour vêtements.
Dans l’industrie courante, les isolants portés sous un Dry Suit sont habituellement conçus pour un environnement atmosphérique aérien (pression de 1 atmosphère). Ici, pour la première fois, le plongeur en eaux froides accède à un isolant développé expressément pour des conditions de plusieurs atmosphères.
PROCHAINE ÉTAPE : VALIDER LE MARCHÉ ET TROUVER UN PARTENAIRE
Si n’importe qui peut s’acheter, depuis longtemps, une combinaison de plongée en eaux froides, sur Amazone, pour moins de 100$, il est question ici d’une clientèle beaucoup plus restreinte. Raison pour laquelle notre inventeur recherche des partenaires pour les prochaines étapes de la route de la commercialisation.
Pour produire avec du volume, une méthode industrielle d’introduction des microbilles dans les tubes de la doublure reste à être mise au point. Le procédé implique de travailler avec une cagoule, avec apport d’air, sous une hotte ventilée. La méthode en mode manuelle est cependant déjà développée.
« Nous ne sommes pas encore passés à l’étape d’industrialiser la méthode. Nous attendons de voir l’intérêt du marché d’abord », ajoute-t-il en précisant que bien que l’industrie du vêtement de plongée en eaux froides apparaisse en haut de sa liste, plusieurs autres secteurs économiques pourraient profiter de cette innovation : les matériaux nouveaux et améliorés, la plasturgie, les matériaux composites, ainsi que l’ensemble du monde de l’océanographie.
Non, l’humanité ne sauvera pas l’Arctique, ni l’Antarctique, sans être bien habillée! Ni les touristes aventureux amateurs de safari polaire (ces temps-ci en Antarctique ou en Islande, aussi en Sibérie ou encore en Colombie-Britannique, voire autour de Terre-Neuve et Labrador – encore au Canada – et jusqu’au Groenland aussi). Une clientèle ici déjà considérable, alors que sur son site web, le seul opérateur Abyssworld fait mention que « plus de 2 000 plongeurs » lui font confiance chaque année https://www.abyssworld.com/fr/univers-abyss/). On pense encore à des travailleurs de la mer en contexte périlleux en Mer du Nord, ou à des chercheurs universitaires en expédition sur un navire tel que l’ex brise-glace canadien dédié dorénavant à la science, l’Amundsen, confrontés à des situations imprévues extrêmes, etc.
Tous rêvent déjà de toujours se trouver le mieux habillé possible, protégé, en sécurité.
UNE DÉCENNIE PLUS TARD : RETOUR SUR L’EXPÉDITION « Deepsea Under The Pole by Rolex »
Entre le 26 mars et le 10 mai 2010, une petite dizaine d’Européens concrétisèrent leur projet, pour lequel ils mirent plus de trois années de minutieuses préparations : Deepsea Under The Pole by Rolex. Une exceptionnelle expédition polaire sous-marine qui s’est déroulée sur la banquise de l’Arctique, à proximité du pôle nord géographique, avec pour principal objectif de réaliser un témoignage-reportage inédit sur l’univers sous-marin de la banquise. Aussi parallèlement à l’exécution de deux programmes scientifiques. Le premier s’intéressa à l’épaisseur de neige sur la glace – un paramètre crucial pour estimer le volume de glace -, alors que le second fut consacré à la physiologie humaine à travers des études sur le sommeil et l’évolution de la température interne des membres de l’équipe.
Huit équipiers, et un Husky, menés par le leader Ghislain Bardout, se firent ainsi déposer à 65 km du pôle après avoir transité par l’extrême nord du Canada. Et pendant 45 jours de progressions à ski, tirant leurs précieux traîneaux avec une cargaison assurant leur survie, ils réalisèrent 51 plongées, de toute évidence en eaux froides extrêmes. Et bien qu’écourté : « Le projet a atteint ses objectifs au terme d’un périple éprouvant pour le matériel et les hommes », explique le journal du leader reproduit sur le site.
Deepsea Under The Pole by Rolex(Expédition de 2010) 51 plongées entre 0 et 35 m, sur 9 sites 45 jours de banquise entre -1°C et -52°C 1 océan à -1,8°C 20 000 photos et 40 h de film 2 programmes scientifiques Dépose à 89° 25’ N; récupération à 87° 52’ N en avions DC3 et Twin Otter 3 tonnes de fret avec 3 équipements de plongée Plusieurs gelures de second degré et 4 points de suture
Les remarquables images rapportées grâce à cette audacieuse expédition, notamment de l’envers de la banquise, témoignaient non seulement d’un monde humainement méconnu, mais révélèrent une planète déjà en processus de bouleversement du fait du réchauffement climatique. C’était en 2010!
Le principe NAUTIS n’était pas avec eux…
Oui, nous sommes une bonne décennie plus tard et c’est un monde pandémique incertain qui mobilise, ou paralyse : comme plusieurs, la 23ème édition du Salon de la Plongée de Paris, qui devait se tenir du 8 au 11 janvier 2021, aura malheureusement passé son tour. En contexte COVID-19 et ses variantes, des audacieux tentent tout de même de lancers de nouveaux projets. Si vous habitez la région de la capitale du Québec, un ambitieux projet de course à voile Québec-Vancouvervia le Passsage du grand nord canadien dans l’Arctique (du calibre de celle de la Route du rhum ou des autres mythiques courses internationales du monde de la grande voile) a été rendu publique par des promoteurs de France, au courant de l’été 2021.
L’organisation d’une telle course, défi extrême, aurait certainement aussi besoin d’embarquer le principe NAUTIS dans les bagages des témérères participants.
Vous souhaitez joindre l’équipe qui ira plus loin avec le principe NAUTIS ? Cliquez ici !
(Crédit des deux photos : gracieuseté du chercheur.)
(Publié d’abord le 18 mars 2021) Eau, air, sol, climat : si des gens gardent des doutes sur l’évidence que le Québec s’active bien pour devenir une société plus verte et en harmonie avec ses écosystèmes, voici la preuve par trois que « si une hirondelle ne fait pas le printemps », le mois de mars 2021 voit s’additionner des avancées significatives en matière d’innovation et de l’éconmie verte sur cette terre d’Amérique. Cela, sans compter que le Gouvernement du Québec s’apprête à bouger significativement sur le grand enjeu de la facilitation du passage de l’économie linéaire, vers l’économie circulaire.
SiliCycle reçoit 242 000 $ de Recyc-Québec pour sa filiale RV2 Technologies de recyclage du verre
« L’aide financière de Recyc-Québec arrive à une période charnière de notre croissance. Nous sommes convaincus que notre projet va contribuer à changer le visage du recyclage au Québec », de déclarer Claude Pouliot, le d.g. de RV2 Technologies en charge de mettre de l’avant un nouveau procédé de récupération pour le verre.
Composé à 75 % de silice, le verre recyclé au Québec manque de débouchés et la solution technologique proposée par RV2 est une approche novatrice qui a le potentiel de combler cette lacune.
« Nous sommes en mesure d’aller chercher 99,6 % de la silice contenue dans le verre et de la transformer en silice précipitée. Cette dernière est recherchée sur les marchés internationaux, alors qu’elle se retrouve dans la composition des pneus, de la peinture et de divers revêtements (…) Notre procédé a donc le potentiel d’ouvrir une nouvelle ère en matière de récupération du verre au Québec », se réjouissait aussi via un communiqué daté du 16 mars le président de RV2 Technologies, également cofondateur et actuel grand patron du Groupe SiliCycle, Hugo St-Laurent.
En 2019, une entente sur 20 ans estimée à 100 millions $ a été conclue par RV2 avec Tricentris pour s’approvisionner en verre. Récupérant 35 % des matières recyclables au Québec à son usine de Lachute, Tricentris fournira 30 000 tonnes de poudre de verre annuellement à RV2. Un partenariat par lequel plus de 25 % de tout le verre issu de la collecte sélective au Québec vise à être recyclé. Notamment en voulant assurer une masse critique de matière première pour produire à grande échelle de la silice précipitée et offrir un débouché économique pour la récupération du verre dans un futur rapproché.
Rappelons que le Groupe SiliCycle a été initialement fondé à Québec en 1995 et qu’il est devenu un leader mondial dans le développement, la fabrication et la commercialisation de produits spécialisés destinés à l’industrie pharmaceutique grâce à son expertise technique en chimie. Fier de ses 25 ans d’opération fêté l’an dernier, SiliCycle arrive dorénavant à vendre dans plus de 100 pays ses solutions en extraction et purification de molécules d’intérêt et en chimie de la silice. Mais il faut aussi surveiller positivement les compagnies membres de la famille Groupe SiliCycle, une dizaine, et notamment PurCann Pharma (voir encadré) toutes des organisations hautement technologiques réalisant de la R&D, de la fabrication et des services visant la santé, le bien-être et la sauvegarde de l’environnement.
« Nous avions entrepris, il y a quelques années, d’amener l’expertise en chimie fine et en extraction et purification d’ingrédients issus de différentes biomasses de SiliCycle vers d’autres secteurs prometteurs, toujours dans le domaine de la santé et du bien-être. C’est ainsi que la production de CBD hautement purifié et d’autres extraits de cannabis a été intégrée à la vision stratégique de notre compagnie », a expliqué le président co-fondateur Hugo St-Laurent, dans un message à son réseau le 15 juillet 2021.
Prévoyant du coup que « ce n’est qu’un début pour les avancées dans ce domaine« D’autres applications innovantes au bénéfice de la santé et du bien-être des consommateurs suivront !
À l’autre bout de la 20, l’autoroute reliant la capitale, Québec, à sa métropole économique, Montréal, ce sont deux acteurs macroéconomiques du milieu financier qui lèvent aussi la main vers le marché des innovations et de l’économie verte.
Inovia rajoute 450 M$ US pour « profiter du momentum »
Chris Arsenault, le porte-parole d’Inovia, était fière d’annoncer le lancement de son deuxième fonds de croissance, avec des engagements en capitaux de 450 M$ US, poursuivant la mission d’offrir à des entreprises technologiques basées au Canada, aux États-Unis et en Europe le capital, mais aussi les ressources et l’accompagnement dont elles ont besoin, pour accélérer leur croissance.
Ce nouveau fonds portera incidemment à plus de 1,5 G$ US les argents étant sous gestion par cette organisation montréalaise. Son dirigeant qualifiant son actuel contexte de « momentum » à maintenir :
« Au début de 2019, nous avons lancé un premier fonds de croissance de 400 M$ US. Ce fonds s’appuyait sur le fait que les écosystèmes technologiques canadiens et européens avaient atteint une certaine maturité et que plusieurs entrepreneurs — notamment ceux dans lesquels nos fonds de démarrage avaient investi — étaient maintenant prêts à jouer sur l’échiquier mondial. Jusqu’à tout récemment, il était difficile pour les entreprises canadiennes d’attirer les talents et les capitaux nécessaires à leur croissance, plusieurs entrepreneurs ont donc choisi de vendre tôt, généralement à des sociétés américaines.»
« Grâce à notre premier fonds de croissance, nous avons non seulement pu offrir aux entrepreneurs les capitaux, le mentorat et l’accès aux talents pour générer une croissance à l’échelle planétaire, mais aussi pour qu’ils en gardent le contrôle et la direction. Grâce à notre support, l’introduction en bourse devenait plus atteignable qu’une vente rapide. C’est ainsi que nous avons lancé notre deuxième fonds de croissance en nous appuyant sur les résultats du premier ».
« Nous sommes fiers de cette réalisation, car elle confirme notre vision de départ et nous permet de mentorer d’autres entrepreneurs qui souhaitent devenir des leaders dans leurs domaines. »
Pour Inovia, « le talent est le nerf de la guerre ». C’est pourquoi Chris Arsenault et son équipe cherchent continuellement deux grandes qualités chez les entrepreneurs envers qui Inovia s’engage : une volonté commune quant au type d’entreprise à bâtir ensemble; un engagement profond à l’égard de la diversité et de l’inclusion. De plus, Inovia veut investir dans des entreprises technologiques qui ont des ambitions internationales.
Mais cette « volonté de croissance » doit aller bien au-delà des évaluations et des valeurs de sortie : « Lorsque nous soutenons une entreprise, nous visons le long terme : nos capitaux, nos connaissances, nos compétences et notre expertise en gestion forment un environnement dans lequel les fondateurs d’entreprises en démarrage et en croissance ont l’ambition, non pas de voir leur entreprise être acquise rapidement, mais de devenir eux-mêmes des acquéreurs et des géants de leur industrie« , écrit-il aussi.
Le Fonds de Croissance iNovia II lui permettra donc de poursuivre le « momentum de son écosystème » et de faire progresser son modèle consistant notamment à attirer les meilleurs talents, afin de bien les guider.
Fondaction, avec RECYC-QUÉBEC et la Ville de Montréal, lancent – en 1ère canadienne – un fonds d’investissement en économie circulaire
C’est mardi le 23 mars, en début de matinée, qu’à Montréal on annoncera les détails d’une « première canadienne » : le Fonds d’investissement en économie circulaire de Fondaction.
Le dévoilement officiel se fera en la présence de Geneviève Morin, qui vient tout récemment de prendre la haute direction de Fondaction, et qui sera accompagnée de Sonia Gagné, p.-d. g. de RECYC-QUÉBEC, ainsi que de Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial et du design au comité exécutif à la Ville de Montréal.
L’économie circulaire au Québec : « Quelles options pour la stratégie gouvernementale en développement durable 2022-2027 ? »
Le 17 mars, Johanne Whitmore (chercheure principale à la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal) et Bernard Korai (professeur à Université Laval) animaient un webinaire d’une heure dévoilant les pistes d’action issues d’un atelier organisé les 4, 5 et 6 août 2020 par une équipe pluridisciplinaire du CIRANO, dans le cadre d’une démarche consultative menée par le Bureau de coordination du développement durable (BCDD) du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) du Québec, en collaboration avec RECYC-QUÉBEC.
Quelque 90 initiatives en cours à travers l’administration publique du Québec ont pu être inventoriées par le MELCCQ. Une encourageante constatation démontrant ici que l’économie circulaire, sans être encore une part significative de l’économie et du PIB d’un territoire comme celui du Québec, y est déjà plus qu’un concept abstrait universitaire.
« À l’échelle internationale, plusieurs pays industrialisés (ex., Chine, Japon, Pays-Bas, France, Allemagne) ont entrepris de faire du modèle circulaire la pierre d’assise du virage vers une économie verte. Ces divers contextes font que le concept connaît, à l’heure actuelle, une appropriation à géométrie variable. Contrairement à certains pays précurseurs, le déploiement de stratégies circulaires demeure encore à l’étape embryonnaire au Québec — bien que la province se démarque comme un leader par ses recherches, réseaux et initiatives, à l’échelle nord-américaine. Conscientes des opportunités qu’offre cette approche pour réconcilier les priorités environnementales et socioéconomiques, certaines instances gouvernementales montrent une réelle volonté de faire du Québec l’un des chefs de file mondiaux en matière d’économie circulaire. » (Page 11 du rapport du CIRANO.)
Une 2e édition des Assises québécoises en économie circulaire est d’ailleurs prévue, à une date à confirmer, mais au printemps de 2021. Plus de 400 personnes avaient participé à la première édition en 2020.
Dans son résumé, madame Whitmore prenait les Pays-Bas comme exemple, expliquant que ce pays vise que 50% de son économie soit circulaire d’ici 2030. Il serait déjà rendu à 24,5%.
En échanges de suivi, la chercheuse à HEC Montréal a, par ailleurs, tenu à nous faire remarquer que le Québec aura bientôt une raison de plus d’afficher un brin de fierté alors qu’il sera cité (à la suite de la Norvège, des Pays-Bas et de l’Autralie) comme 4e étude de cas : Circularity Gap Report de l’organisation Circle Economy.