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Tarifs Trump : comment des PME québécoises résistent avec le soutien des consommateurs locaux

La tempête tarifaire signée Donald J. Trump 2025 impose triplement l’instabilité : quand? quoi? combien de temps? La pire crainte du monde des affaires! Au Québec, une analyse des entreprises locales affectées par lesdites taxes fait ressortir des stratégies pour s’en sortir, avec l’appui du citoyen-consommateur. D’autant que la tempête prend des allures d’ouragan : des menaces de tarifs douaniers de 25 % imposés aux PME québécoises en poussent plusieurs à un carrefour critique.

Ces taxes, si elles étaient appliquées, fragiliseraient davantage un tissu économique déjà mis à rude épreuve par la concurrence internationale et une accumulation d’incertitudes géopolitiques. Mais comme cette terre est fertile pour le nationalisme économique, plusieurs trouvent, dans cette crise, une lueur d’espoir dans le soutien massif des consommateurs locaux. Une réaction qui pourrait bien devenir la clé de leur survie et de leur prospérité.

Dans cette crise, ce sont évidemment les secteurs exportateurs du Québec, notamment l’agroalimentaire, la technologie ou le manufacturier, qui deviennent particulièrement vulnérables. À la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, si ces tarifs devaient entrer en vigueur, on s’empresse vite de souligner le lourd poids des conséquences : nos produits deviendraient moins compétitifs sur le marché américain, principal débouché pour nos entreprises.

Mais la réalité serait encore pire, car à la hausse des prix pour les consommateurs aux États-Unis, il faut aussi ajouter la pression sur les marges et les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement transfrontalières comme autant de défis immédiats.

Face à tant de menaces, les PME québécoises ne doivent pas se résigner, et plusieurs de leurs dirigeants mobilisent leurs forces, innovent et, surtout, comptent sur un allié inattendu : le citoyen-consommateur. Parce que selon une étude récente, 86 % des Canadiens, mais 90 % des Québécois, considèrent qu’il est crucial – oui CRUCIAL! – de soutenir les petites entreprises locales. Et la majorité des consommateurs sont également prêts à faire un effort supplémentaire pour privilégier l’achat local. Étant motivés par le désir de soutenir leur communauté, de préserver des emplois et de renforcer leur autonomie économique.

Faut-il voir ce mouvement citoyen comme un simple acte de solidarité? Comme une réaction, passagère, qui ne durera pas? C’est ici qu’il importe que le chef d’entreprise perçoive bien ce mouvement citoyen, pour en faire une véritable stratégie de résilience pour nos PME. Il doit faire passer le message! En achetant local, les consommateurs participent à la création d’un cercle vertueux : ils contribuent à la stabilité économique de leur région, à la diversification des marchés et à la réduction de la dépendance aux marchés américains.

Un bon exemple, les marques de certification « Les Produits du Québec » jouent un rôle essentiel dans cette dynamique, en rassurant les consommateurs sur la provenance et la qualité des produits.

Les initiatives gouvernementales peuvent aussi renforcer cette tendance. En mai 2024, à la suite d’un appel de projets lancé à l’automne 2023 pour promouvoir l’achat local partout au Québec, le Gouvernement du Québec a sélectionné 26 initiatives, auxquelles il accordait des aides totalisant plus de 9,2 millions de dollars. L’une d’entre elles, à réaliser par le Regroupement des Sociétés de développement commercial du Québec (RSDCQ), recevait ainsi 440 400 $, dans le cadre du volet A, pour promouvoir les produits vérifiés par LPDQ par l’entremise d’un programme numérique de fidélisation des consommateurs.

Trois marques de certification sont délivrées par LPDQ: Produit du Québec, Fabriqué au Québec et Conçu au Québec. En date du 10 mai 2024, plus de 160 manufacturiers ont obtenu l'une de ces trois marques, pour un total de plus de 64 000 produits certifiés.

Une telle pédagogie économique vise à soutenir la résilience des chaînes d’approvisionnement et à encourager la consommation de produits locaux, contribuant ainsi à la souveraineté économique du Québec. Les PME québécoises, conscientes de leur importance pour l’économie locale, savent qu’elles ne peuvent pas compter que sur des mesures d’aide financière ou sur la diversification de leurs marchés. Leur véritable force réside pour beaucoup dans la solidarité de leurs communautés. D’autant plus si elles s’activent en conséquence et construisent cette force. Elles doivent faire passer le message… En choisissant d’acheter local, chaque citoyen devient un acteur de cette résistance économique, un partenaire dans la construction d’un avenir plus autonome et durable pour le Québec. Pavant même les chemins d’un Québec plus écologique…

Car dans un contexte marqué par la menace de taxes punitives, l’achat local s’affirme comme un acte de résistance et de soutien permettant à nos PME de continuer à innover, à créer des emplois et à renforcer leur compétitivité, tout en affirmant leur identité face à la pression extérieure. Ce contexte s’avère même une occasion idéale de faire avancer plus rapidement la transition vers une économie circulaire, afin qu’ensemble nous bâtissions la résilience économique du Québec.

OPINION: BIENVENUE DANS « L’ASILE » QUÉBÉCOIS DE L’IMMIGRATION!

Par Jean Baillargeon, analyste et expert-conseil en communication stratégique, Québec

Au Québec, « terre d’asile », l’immigration est un domaine partagé entre les gouvernements provincial et fédéral. Cette double juridiction complexifie l’accueil notamment des demandeurs d’asile réclamant le statut de réfugié ou le regroupement familial dont les délais d’attente sont beaucoup trop longs. De plus, s’ajoute aussi l’apprentissage de la langue française, un incontournable au Québec. Puis enfin, l’accès aux services publics (santé, éducation, garderie, etc.) devient un véritable labyrinthe pour les nouveaux arrivants. Dans un tel contexte, l’émission des différents « permis », « certificat », « statut », ne devrait-elle pas revenir au niveau du gouvernement qui offre les services publics de première ligne? Trop facile, n’est-ce pas? Bienvenue dans « l’asile » québécois de l’immigration!

Vers un chaos social?

Selon le commissaire à la langue française, M. Benoît Dubreuil, « la francisation dans un contexte d’immigration massive qui est la nôtre est tout simplement impossible ». Quelques chiffres à l’appui : l’immigration temporaire est hors de contrôle avec 528 000 nouveaux arrivants. Selon lui, « (…) depuis 2011, la part de la population qui ne connaît pas le français a augmenté de 52% et celle qui travaille seulement en anglais de 41% ». Nous manquons de professeurs de français et de classes d’immersion francophone. Au rythme actuel, le commissaire constate que « la francisation des immigrants temporaires prendra plus de 18 ans et coûtera entre 12 et 13 milliards », ce qui corrobore le rapport du vérificateur général du Québec en 2017, qui considère la francisation comme un fiasco. Tout semble être en place pour un chaos social!

Une frontière passoire

Après l’épopée du Chemin Roxham, je croyais naïvement que nous avions résolu le problème du contrôle de nos frontières nous permettant de mieux sélectionner les nouveaux arrivants demandant le statut de réfugiés. Erreur! Les réseaux de passeurs criminalisés appuyés par les réseaux sociaux ont finalement pu contourner facilement la passoire de la frontière fédérale en débarquant massivement aux aéroports, notamment à Montréal-Trudeau. Le Québec à lui seul reçoit 55% des demandeurs d’asile, soit environ 150 000 en date de juillet 2023, selon la ministre de l’Immigration du Québec, Madame Christine Fréchette. Des chiffres contestés par le ministère fédéral de l’Immigration qui les évaluent plutôt à 89 000. Actuellement 58 000 réfugiés sont en attente de pouvoir légalement travailler. Par ailleurs, les enfants des nouveaux demandeurs d’asile ont accès gratuitement à l’école publique (provincial) et au système de santé (provincial), mais pas aux garderies subventionnées qui ont déjà une liste d’attente de plus de 30 000 demandes. L’émission de nouveaux visas mexicains suffira-t-elle à freiner l’afflux de demandeurs d’asile? J’en doute!

À la recherche d’une véritable terre d’asile

Notre système d’immigration est donc devenu dysfonctionnel. Ottawa et Québec ne se coordonnent pas et les personnes immigrantes sont prises en otages dans une bureaucratie devenue impersonnelle, voire inhumaine. Les délais seraient de 24 à 50 mois pour la réunification familiale au Québec à cause des quotas de 10 000 places par année et de la prolifération démesurée des certificats de sélection émis par Québec. Une voie de passage est-elle possible?

Peu importe le dénouement de ce débat devenu une urgence nationale, nos dirigeants doivent trouver une voie de passage pour sortir le Québec de ce que je qualifie « d’asile » en immigration plutôt qu’une véritable terre d’asile.

La « mission diplomatique » du Québec en Israël que souhaitait David Levy se réalise

Le 3 août 2023, le gouvernement du Québec en a fait l’annonce.

DAVID LEVY SOUHAITE UNE MISSION DIPLOMATIQUE DU QUÉBEC EN ISRAËL…

était le titre de notre article d’origine du

À la fois consul général d’Israël en poste à Montréal et représentant permanent de son pays auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – elle y a son siège social – le diplomate de carrière David Levy a accepté de nous partager le bilan d’un peu plus de trois années comme résident de la métropole du Québec, à titre de membre du corps consulaire et diplomatique, ayant auparavant occupé des postes en Lettonie, en Corée du Sud et au Cameroun. Commerce Monde l’a rencontré le 29 juin 2021, dans un restaurant portugais de Montréal, à quelques semaines d’être rappelé et de rentrer en Israël avec son épouse et ses quatre enfants. Le directeur des affaires culturelles, Jonathan Burnham, ainsi que le directeur des affaires politiques et publiques et aussi représentant suppléant de la Délégation d’Israël auprès de l’OACI, Gabriel Boulianne Gobeil, ont également participé à cette interview.

Trois questions à David Levy

Question 1 : Votre mandat de trois années et demi à Montréal (2018-2021) ne sera pas le dernier de votre carrière diplomatique et n’aura pas été le premier, alors que pensez-vous qu’il aura été, pour vous et votre pays, si vous répondez là, le 29 juin 2021, mais également avec en tête ce que vous serez en 2030?

« Après l’Afrique, l’Europe et l’Asie, il s’agissait de mon premier poste en Amérique du Nord et pour la première fois sur un territoire avec une très grande communauté juive et très active. Montréal aura aussi été mon premier poste à titre de chef de mission. Alors, j’ai pu découvrir ici les liens qui existent entre la diaspora juive et l’État d’Israël. Toutes les universités israéliennes ont des liens avec des familles juives montréalaises, vous savez! Si avec les Québécois et les autres Canadiens mon rôle était ici d’aller vers eux, pour les Juifs de Montréal, c’était le contraire, ce sont eux qui venaient à ma rencontre », témoigne-t-il comme résumé d’une expérience humaine très enrichissante pour lui.

Tout comme le fait d’avoir été impressionné de constater « la similitude entre l’île que constitue le Québec en Amérique du Nord et l’île que constitue Israël au Moyen-Orient », en nous expliquant, à ce propos, comment les deux États ont su notamment s’aider en matière d’apprentissage de la langue auprès des nouveaux arrivants.

(…) « Le Canada est un allié important d’Israël. Plus particulièrement, la collaboration entre le Québec et Israël représente un potentiel immense. Durant mon séjour au Canada, nous avons eu l’occasion d’élargir notre relation dans les domaines de la culture et des affaires, ainsi que dans le monde académique et médiatique.

Même si Israël demeure inconnue pour bien des Québécois et que peu d’Israéliens connaissent le Québec, les Montréalais et les Québécois sont maintenant plus au fait de ce qu’Israël a à offrir, que ce soit des partenariats d’affaires, des collaborations en recherche scientifique ou des échanges culturels.

L’implantation d’une mission diplomatique du Québec en Israël consoliderait notre relation étroite et offrirait une superbe occasion d’élargir nos échanges, notamment dans le commerce, le tourisme, les études académiques et bien plus encore », a proposé un consul général qui, bien que sur son départ, affiche sans nuance la main tendue de son pays envers le Canada, et le Québec en particulier.

Question 2 : Considérant l’extrême importance de la gestion de l’eau dans votre pays, que pensez-vous du projet de canal Aqabamer morte? Comment évaluez-vous les chances de sa réalisation?

À cette question d’une importance économique et géopolitique fondamentale pour son pays, le consul général Levy a répondu avec l’enthousiasme d’une personne qui ne doute pas un instant de sa prochaine réalisation : « C’est un projet actuellement actif, avec notamment une contribution japonaise », nous a-t-il expliqué d’emblée, précisant au passage qu’Israël n’utilisera plus le charbon comme source énergétique d’ici deux à trois ans, et que la désalinisation de l’eau de mer s’y fait actuellement à partir du gaz naturel, une ressource, d’ailleurs, devenue de plus en plus nationale, suite aux récentes importantes découvertes en gaz off shore au large des côtes israéliennes ces dernières années.

Avant de nous préciser ensuite :

« Israël et la Jordanie ont une relation amicale depuis déjà plus de 25 ans. La stabilité et la prospérité de la Jordanie représentent un intérêt stratégique pour Israël. Nous explorons donc plusieurs avenues pour promouvoir la coopération entre nos deux pays voisins, ainsi que dans la région. En ce qui concerne l’eau, les ministres des Affaires étrangères de nos deux pays, Yair Lapid (Israël) et Ayman Safadi (Jordanie) ont récemment eu une rencontre lors de laquelle ils ont conclu qu’Israël vendrait à la Jordanie 50 millions de mètres cubes d’eau potable cette année.

D’autres projets sont présentement en développement afin d’encourager la collaboration et la stabilité dans la région, ce qui inclut notamment le Canal de la mer Morte qui reliera la mer Morte à la mer Rouge, où se trouve la ville jordanienne d’Aqaba. »

Jeux Maccabiah

À deux jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Tokyo 2020(2021) il est plus qu’à propos de rappeler le plaisir d’un David Levy de nous signifier que depuis presque un siècle – la première édition se déroula en 1932, alors que la dernière fut celle de 2017 – les Jeux Maccabiah constituent « le 3e plus grand évènement sportif au monde » (le seconde étant le Mundial de soccer); ces jeux impliquant quelque 10 000 participants.

Question 3 : Pourquoi le Gouvernement du Québec devrait-il continuer ou renouveler l’entente triennale de coopération scientifique qui avait été conclue par le premier ministre Philippe Couillard et sa ministre, Dominique Anglade, lors de leur visite officielle en Israël, et dont la troisième et dernière cohorte vient de prendre fin?

« Montréal et Israël sont tous deux considérés comme des pôles d’innovation de premier plan. Chacun possède d’excellentes universités et des communautés de recherche de renommées internationales. Il est donc naturel pour le gouvernement du Québec, notamment le ministère de l’Économie et de l’Innovation, et l’État d’Israël, notamment l’Autorité d’innovation d’Israël, de renouveler leur soutien aux entreprises en démarrage des deux pays souhaitant collaborer et développer ensemble de nouveaux produits et technologies novateurs et révolutionnaires.

Si nous avons appris quelque chose de la pandémie et de la menace que posent les changements climatiques, c’est que nous ne pouvons pas supposer que ce qui a fonctionné dans le passé fonctionnera dans le futur ou qu’il y aura un retour à la normale que nous connaissions avec la pandémie. La direction dans laquelle nous nous dirigeons tous dans l’ère post-COVID en est une qui sera caractérisée par encore plus d’interdépendance et de connectivité en ligne. Notre façon de consommer l’éducation, le divertissement, les services de santé et financiers change sous nos yeux.

Il s’agit donc d’un défi, mais également une occasion pour les esprits les plus brillants de créer des technologies disruptives. Malgré les risques inhérents à la R&D, les investissements publics dans l’innovation et la R&D sont le moyen le plus gratifiant à long terme de créer des emplois et de la richesse, de retenir notre talent et d’attirer des investissements directs étrangers. Le retour sur investissement dans la R&D conjointe est de loin supérieur à tout risque auquel nous pourrions faire face en cours de route.

Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.

Israël et le Québec ont déjà des accords universitaires et scientifiques et, en 2018, le Canada et Israël ont signé le nouvel Accord de libre-échange Canada-Israël (ALÉCI), qui offre une infrastructure juridique nous permettant de tirer profit de nos talents. Nous devons maintenant créer des incitatifs favorisant l’innovation ayant des applications commerciales. Le renouvellement de l’entente triennale de coopération scientifique entre le Québec et l’Israël représenterait un tel incitatif.

(Crédit photo: courtoisie du consulat général. VIGNETTE de cette photo:  C’est en avril 2018 que le consul général David Levy signa le Livre d’Or de la Ville de Montréal, trois mois après son arrivée et lors de sa première rencontre avec Valérie Plante, la mairesse de la métropole économique du Québec.)

Lecture complémentaire suggérée:
Un réseau de fibres optiques pourrait relier Israël et l’Arabie Saoudite (siecledigital.fr)

http://embassies.gov.il/montreal

ÉDITORIAL (05): Un vote capital après 14 ans de règne à Québec; qui doit succéder au maire Régis Labeaume?

Alors que les deux premiers ministres du pays, Justin Trudeau à Ottawa et François Legault à Québec, ont beaucoup la tête à penser enjeux climatiques et de survie politique, préparant notamment tous les deux leur valise pour la COP26 de Glasgow en Écosse (31 oct.-12 nov.), dans le contexte des élections municipales qui appellent les électeurs à voter à la grandeur du Québec le dimanche 7 novembre, l’atmosphère est tout à fait particulière dans la capitale, Québec.

Là, c’est un moment de changement de garde. De ceux qui marquent les livres d’histoire. Après quatre élections gagnées au poste de maire, Régis Labeaume, ayant décidé de ne pas se représenter, a provoqué l’enjeu de sa succession : de l’après Régis ! Un remarquable mouvement de dynamisme démocratique en résulte. Cinq candidats – deux femmes et trois hommes – avec des équipes complètes de 21 candidats aux postes de conseillers sont en liste pour mériter la confiance du peuple. Le citadin-voteur de Québec verra même sur son bulletin de vote pour la mairie une offre totale de huit choix ! Il faut d’abord souligner ce signe de santé de la démocratie dans la capitale du Québec.

Québec, c’est la ville nous ayant vu naitre comme cyberjournal, il y a plus de 24 ans – en 1997 – et nous y avons toujours notre siège social. Alors, qui doit succéder au maire Régis Labeaume? Oui, il s’agira d’un vote capital après ces 14 ans de règne. Nous souhaitons, ici, nourrir ce débat critique.

SUCCÈS ET SUCCESSIONS

Convenons immédiatement que l’on ne remplace pas un Régis Labeaume. Comme si Québec en avait l’habitude d’ailleurs : Andrée P. Boucher, Jean-Paul L’Allier, Maurice Lamontagne… Les gens de Québec aiment, à la tête de leur ville, des personnalités fortes et inspirantes, voire singulières.

Il est vrai que la capitale, avec son gros demi million de citoyens, doit toujours savoir parler fort devant la pesante métropole, Montréal, et surtout tous le poids économique et démographique que représente la région métropolitaine montréalaise de quelque 4 millions de personnes. On dit parfois qu’il y a deux Québec : sa métropole et le reste ! Là-bas, le troisième des candidats véritablement dans la course (sur une dizaine) ne réclame-t-il pas un statut de cité-État « visionnaire », comme il le soutient, pour Montréal

VISION ET RAYONNEMENT

De la vision, il en faut aussi pour sa capitale. Le candidat Jean Rousseau n’a-t-il pas osé parler d’unir, sans délai, les sociétés de transport en commun des deux rives, Québec et Lévis, avec le souci clair et déclaré de commencer à préparer la constitution d’une seule grande ville encore plus unie par son fleuve, à moyen-long terme ?

Parler de nouvelles fusions de villes à Québec n’est certes pas une priorité en 2021, alors que celles du tournant de l’an 2000 sont encore en digestion. Mais le propos demeure définitivement visionnaire et pertinent. Nous aurions plutôt aimé voir ces cinq candidats parler davantage de jumelages de ville en matière d’intentions à l’international pour Québec, ainsi que de migrations internationales. La capitale du Québec est officiellement jumelée avec plusieurs autres villes dans le monde (dont la canadienne Calgary, Bordeaux en France, Namur en Belgique, etc. Et aussi Xi’an, en Chine.) La Chine ! Oui, la Ville de Québec a ses entrées très officielles en Chine. Celui qui irait en Chine, en février 2022, en visitant officiellement à la fois la ville hôtesse des JO d’hiver, Pékin, et surtout Xi’an, sa ville jumelle depuis 2001 (y souligner et faire le nécessaire bilan de 20 ans de liens), aurait notre vote. Car le minimum, envers le défi chinois, c’est de maintenir le dialogue. Ne pas couper nos liens. La Ville de Québec en a un privilégié, elle peut en faire une force pour le Québec, pour le Canada, pour la paix dans le monde. Vision !

Eh allez savoir... il y a peut-être des très intéressants tunneliers en Chine!

Ça, parce que nous croyons au rôle para-diplomatique que peut jouer une ville et tous ses élus. Particulièrement face aux enjeux environnementaux, si criants actuellement. Aucun élu municipal du Québec ne pourra aller faire son travail à Glasgow à cause des aléas du calendrier. Il faudra faire du rattrapage ensuite. Les Trudeau, Freeland, Guilbeault fédéraux, tout comme l’équipe Legault au gouvernement à Québec, seront loin d’êtres les seuls à devoir agir en politiciens responsables et éclairés pour répondes aux défis à venir.

PERTINENT ET COMPÉTENCE

À ce titre, soulignons sans conteste la naissance d’un parti « vert » Transition Québec, avec sa leader Jackie Smith, qui a significativement et avec compétence enrichi le débat de la campagne électorale. Si elle, et son parti, sont partis de très loin et que beaucoup doute de sa possibilité d’accéder à la mairie, à une semaine du vote personne ne doute dorénavant de sa valeur ajoutée et de la pertinence de sa présence au conseil. Si, pour la cheffe, les citoyens lui refusent la mairie (bien qu’il n’y aurait rien de gênant à l’y voir) le système des colistiers saura probablement – et justement – lui permettre de continuer son action en politique active à Québec.

La même chose pouvant être dite pour tous les autres candidats (Jean-François Gosselin, Jean Rousseau et Bruno Marchand). Sauf Marie-Josée Savard, qui elle a préféré jouer le tout ou rien. Elle veut la mairie, autrement elle retourne à ses affaires comme propriétaire restauratrice. Ne les voudrions-nous pas tous au Conseil de ville ? Alors merci au mécanisme du colistier. Saine innovation, au net profit de la santé de la démocratie. Mais un seul pourra être à la tête de la ville.

UN VOTE CAPITAL

Les évènements-débats suivant sont les principaux que nous avons pris en compte pour les départager et nous faire une idée, pour décider pour qui aller voter: en présentiel celui sur l’environnement au Musée de la civilisation du Québec ; celui organisé le lendemain pour les journalistes par la FPJQ à l’ÉNAP ; celui de la Société Radio-Canada au Palais Montcalm ; nous avons écouté en début de campagne celui télédiffusé de TVA et, en différé, celui du 13 octobre de la Corporation des parcs industriels du Québec, n’impliquant malheureusement que le trio Gosselin-Marchand-Savard : « les trois principaux candidats » selon l’opinion des organisateurs. À chaque fois, nous avons fait un effort de classement : gagnants-perdants (1-2-3-4-5).

Si un métro peut faire un maire, alors pourquoi pas! Québec a le droit de voir grand. Les Québécois ont le droit de vouloir se payer un métro dans leur capitale. Mais il ne faudrait pas que seulement ça fasse un maire. Heureusement, monsieur Gosselin, politicien expérimenté et sérieux, bien qu’il joue au maximum sa carte d’un vote de style référendaire sur l’enjeu métro-tramway, ne déshonorerait pas Québec. Il a ce qu’il faut pour faire le job, sans aucune crainte. Même chose pour Jean Rousseau. Même chose, avec ici la réserve du défi de nouveau venu qu’il était, pour Bruno Marchand qui partait avec un déficit de visibilité publique, mais qui offre une personnalité de plus en plus appréciée, attachante, voire gagnante. Chose assurée : chacun avec son style, aucun n’impose de trait déclassant. Québec saura très bien vivre les quatre prochaines années avec un ou l’autre de ces trois politiciens.

Le critère du changement doit s’imposer en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental.

Partie favorite avec d’initiaux sondages, puis très – trop ? – bien poussée par son maire-sortant tentant de se faire faiseur de « dauphine », après 14 ans d’administration de cette équipe, le critère du changement devait être imposé en grande priorité ; le principe de l’alternance, en démocratie, nous apparaissant fondamental. D’autant plus que la candidate soigneusement choisie par le maire sortant n’a au final pas démontré, au fil de la présente campagne et hors de tout doute, les qualités de leadership attendues. Puis, malheureusement pour elle, les alternatives sont toutes pertinentes. Il y a quatre autres choix valables disponibles. Si madame Savard se faufilait entre ses quatre principaux adversaires – tous dignes de prétendre au job à la mairie comme elle – Québec aura alors une gestionnaire tout à fait apte à continuer rond-rond aux affaires, qui était une bonne fidèle adjointe de son « Monsieur le Maire ». Mais les citoyens de Québec s’ennuieront probablement très vite, privés d’avoir à la tête de leur ville une personnalité forte, leader, inspirante et rayonnante, voire singulière. Politicienne fabriquée (c’est un recruteur qui alla la chercher d’abord derrière le comptoir de son café à Place-Québec pour l’élection de 2009 ; puis son mentor en personne la convaincra de revenir en politique pour celle de 2017, puis s’invita à l’été 2020 chez-elle pour en faire son actuelle « dauphine »), la principale intéressée, le jour de la grande annonce, révéla d’ailleurs très candidement son principal handicap : « Je n’aurais jamais pensé faire un mandat sans vous ».

Tout ceci étant dit : l’occupant du bureau de la mairie se doit-il d’être fonctionnel à converser en anglais ? C’est préférable, selon nous. Quatre des candidats n’ont clairement pas de souci à cet égard, une candidate oui. Nous croyons que cet aspect doit être su et considéré par les électeurs.

Qui gagnera la mairie de Montréal?

Nous avons couvert le débat Valérie Plante-Denis Coderre organisé par le CORIM sur la thématique des enjeux internationaux pour la métropole du Québec.
Lire:
COP26 : Legault ou Trudeau, qui représentera vraiment le Canada à Glasgow? – Cyberjournal Commerce Monde


Denis Coderre et Valérie Plante, candidats à la mairie de Montréal, questionnés par Brian Miles, le 29 septembre 2021, devant 250 personnes. (Crédit de la photo : Sylvie-Ann Paré, gracieuseté du CORIM).

N.B. : Sachez que de notre côté nous allons voter le 31 octobre, devant quitter le pays le 5 novembre pour aller couvrir sur place la seconde semaine et la clôture de la COP26.

Daniel Allard
Comité de l’éditorial du Cyberjournal CommerceMonde.com
Éditeur de LiNNOVarium.com

Vous ne sauverez pas l’Arctique – ni l’Antarctique – sans être bien habillé!

Si nécessité est mère d’inventions, l’histoire qui est partagée ici l’illustre dans le pointu du détail qui peut faire la différence entre une mission réussie ou l’échec. Voire, permettre le sauvetage d’une vie humaine ! Mis devant l’opportunité de relever un défi concret exposé par un plongeur de la Marine royale canadienne, un ingénieur-chercheur-entrepreneur québécois se lança, confiant, pour trouver une solution au problème de la compression de la combinaison qui neutralisait l’isolant.

« Je savais que même le néoprène, doté de bulles d’air ou de gaz, s’écrase de 7 à 4 millimètres à seulement 15 mètres sous l’eau », nous explique-t-il, selon un témoignage qu’il a obtenu d’un habitué du domaine.

En clair, lui-même expert de la lutte contre le froid, il décida de s’investir dans la quête d’une solution pour les plongeurs devant affronter des eaux froides extrêmes et ayant besoin d’un équipement plus performant. Rompu au domaine du vêtement spécialisé au fil de plus de deux décennies en entreprise à titre de chef de la R&D, et ayant aussi roulé sa bosse à travers d’autres cheminements d’entrepreneurs similaires, décider de relever ce défi lui semblait réaliste. Mais on ne fabrique pas un vêtement pour des eaux très froides, un équipement de plongée sous-marine dédié aux mers arctiques; un vêtement, donc, dédié à l’enjeu de la protection marine et à celui contre l’hypothermie, comme une grand-mère tricote, de tradition, ses pantoufles en chaude laine vierge, en cadeau, à Noël, pour ses petits-enfants.


RÉGLER LE PROBLÈME DE L’EFFET DE COMPRESSION SOUS L’EAU


La nature est ainsi faite : des lois de la physique imposant que les combinaisons de plongée se compriment, sous la pression d’eau, réduisant l’efficacité de l’isolant. Sous l’angle particulier d’un plongeur, ceci a pour conséquence directe de limiter son temps sous l’eau à cause du froid, voire de rendre une mission impossible à cause des facteurs combinés profondeur et température de l’eau. Cette protection contre le froid dans une combinaison étanche, c’est généralement par un vêtement de polar qu’elle est obtenue. Mais ledit polar reste un matériau compressible. Une matière qui, malheureusement, sous l’effet de la pression de l’eau, voit la couche censée procurer un effet isolant s’affaisser, en réduisant d’autant la protection pour le plongeur.

On l’aura donc compris, jusqu’à maintenant, la protection contre le froid sous la pression de l’eau, jusqu’à 100 mètres, demeurait très limitée par les produits courants à cause de cette fameuse pression. On sait par exemple qu’à pression atmosphérique, un isolant perd facilement 70% de son efficacité à seulement 20 mètres de profondeur d’eau. On sait, également, qu’afin que la perte thermique soit négligeable, lors d’une plongée classique, (environ 1 heure) il faudrait toujours que l’eau soit à une température supérieure à 32°C parce que le corps humain demeure un organisme homéotherme. C’est-à-dire que sa température corporelle naturelle reste quasi constante, à une température interne de 36,5 à 37,5 degré. Il faut le rappeler : les humains ne sont pas faits pour être dans l’eau. Le corps y perd à son contact énormément plus de chaleur que lorsqu’il se trouve à l’air libre et à la même température. Une eau froide agitée devenant d’autant plus préoccupante, alors que pour ne pas s’y noyer un nageur bouge et qu’ainsi il perd encore plus de chaleur. La plongée dite « en eau froide » est d’ailleurs considérée telle dès lors que les fonds atteignent une température inférieure à 10°C.

Notre journaliste a pu essayer le prototype de la veste.

C’est en mettant au point le principe NAUTISNAUtical Thermal Insulation System – se voulant similaire aux vestes de duvet, dans lesquelles on retrouve des rangées de tubes textiles qui sont là remplis dudit duvet, que l’innovation a pris forme. À la différence que NAUTIS remplit les cavités non plus avec du duvet : le principe, c’est ici d’y introduire ingénieusement des microsphères de verre, dont la résistante à la pression atteint 250 psi. Des microsphères, vides à l’intérieur, qui offrent non seulement un coefficient de protection thermique élevé, mais qui en plus ajoutent l’avantage de la légèreté avec une densité inférieure à 0,2 et dont le mouvement libre à l’intérieur des tubes textiles procure une impressionnante isolation thermique.

Notre inventeur ne s’arrêta pas en si bon chemin ! Un confectionneur de vêtement de protection de la ville de Québec put ensuite développer une veste isolante du type NAUTIS, à porter sous le Dry Suit, permettant au concepteur de débuter la validation en situation concrète de l’invention. Les tests d’isolation faits pour mesurer le clo (clothes en anglais : 1 clo = 0,155 m2 K W-1 ; c’est l’unité d’isolation thermique qu’utilise l’industrie du vêtement) à partir d’une comparaison entre NAUTIS (600g/m2) et deux épaisseurs de Polarfleece (totalisant 754g/m2) démontrent que si sans pression le polar et NAUTIS offrent une protection thermique similaire, dès lors que vous appliquerez une pression de seulement 0,02 psi sur les échantillons, votre polar perdra 10% de sa capacité isolante, alors que NAUTIS en gagne, lui, 10% !

Première notion d’isolation :
l’isolation est ce qui permet à une personne au repos de maintenir l’équilibre thermique de son corps dans une atmosphère à 21 °C (70 °F) ; au-dessus, la personne transpire et en-dessous elle ressent le froid.
(Source : Wikipédia)

« La hausse de l’isolation avec NAUTIS s’explique par la jonction entre les tubes qui s’aplanissent empêchant la déperdition de chaleur au joint des tubes », explique le concepteur, tout à son aise de détailler sa technologie, alors qu’un brevet a déjà été déposé au Canada.

TESTER JUSQU’À 59 MÈTRES… ET PLUS !

Aux portes de l’étape de la commercialisation, la technologie ici en question a donc traversé l’étape de la mise au point et a été qualifiée par des essais et des démonstrations. Si les conditions de test avec la machine ont empêché d’ajouter des fortes pressions comme à 25 m de profond (50 psi), en appliquant une pression de seulement 4,5 psi sur le polar on induit une réduction de l’épaisseur de 75% qui réduira le facteur CLO de plus de 50%. Comme NAUTIS, lui, maintient son épaisseur, donc son facteur isolant initial, même à des pressions de 100 psi – on parle ici d’une profondeur de 59 mètres ! – le facteur isolant initial protègera avec assurance toute personne à la manœuvre dans un enfer de froidure. On vous demande de pousser la machine encore plus ? Une fois remonté à la surface, vous irez lever votre verre au judicieux choix du verre dans votre équipement expert : les microsphères résistant jusqu’à 250 psi, grâce à la combinaison des microsphères de verre et du principe tubulaire – tel qu’on le retrouve traditionnellement dans un vêtement de duvet – la veste NAUTIS procure des propriétés isolantes soutenues même sous une pression d’une plongée à 100 m.

Sous la pression d’eau, les isolants conventionnels perdent plus de 75% de leur efficacité. Mais l’innovation ici proposée maintient à 100% l’isolation originale. Notamment parce que chaque microbulle du principe NAUTIS assure une conductivité thermique de 0,047 W/m, c’est-à-dire un facteur isolant comparable aux meilleurs isolants synthétiques.

L’avantage clé de l’innovation est donc, incontestablement, sa valeur de non compressibilité, constituant une réponse à une lacune universelle des isolants conventionnels pour vêtements.

Dans l’industrie courante, les isolants portés sous un Dry Suit sont habituellement conçus pour un environnement atmosphérique aérien (pression  de 1 atmosphère). Ici, pour la première fois, le plongeur en eaux froides accède à un isolant développé expressément pour des conditions de plusieurs atmosphères.

PROCHAINE ÉTAPE : VALIDER LE MARCHÉ ET TROUVER UN PARTENAIRE

Si n’importe qui peut s’acheter, depuis longtemps, une combinaison de plongée en eaux froides, sur Amazone, pour moins de 100$, il est question ici d’une clientèle beaucoup plus restreinte. Raison pour laquelle notre inventeur recherche des partenaires pour les prochaines étapes de la route de la commercialisation.

Pour produire avec du volume, une méthode industrielle d’introduction des microbilles dans les tubes de la doublure reste à être mise au point. Le procédé implique de travailler avec une cagoule, avec apport d’air, sous une hotte ventilée. La méthode en mode manuelle est cependant déjà développée.

« Nous ne sommes pas encore passés à l’étape d’industrialiser la méthode. Nous attendons de voir l’intérêt du marché d’abord », ajoute-t-il en précisant que bien que l’industrie du vêtement de plongée en eaux froides apparaisse en haut de sa liste, plusieurs autres secteurs économiques pourraient profiter de cette innovation : les matériaux nouveaux et améliorés, la plasturgie, les matériaux composites, ainsi que l’ensemble du monde de l’océanographie.

Non, l’humanité ne sauvera pas l’Arctique, ni l’Antarctique, sans être bien habillée! Ni les touristes aventureux amateurs de safari polaire (ces temps-ci en Antarctique ou en Islande, aussi en Sibérie ou encore en Colombie-Britannique, voire autour de Terre-Neuve et Labrador – encore au Canada – et jusqu’au Groenland aussi). Une clientèle ici déjà considérable, alors que sur son site web, le seul opérateur Abyssworld fait mention que « plus de 2 000 plongeurs » lui font confiance chaque année https://www.abyssworld.com/fr/univers-abyss/). On pense encore à des travailleurs de la mer en contexte périlleux en Mer du Nord, ou à des chercheurs universitaires en expédition sur un navire tel que l’ex brise-glace canadien dédié dorénavant à la science, l’Amundsen, confrontés à des situations imprévues extrêmes, etc.

Tous rêvent déjà de toujours se trouver le mieux habillé possible, protégé, en sécurité.

UNE DÉCENNIE PLUS TARD : RETOUR SUR L’EXPÉDITION « Deepsea Under The Pole by Rolex »

Entre le 26 mars et le 10 mai 2010, une petite dizaine d’Européens concrétisèrent leur projet, pour lequel ils mirent plus de trois années de minutieuses préparations : Deepsea Under The Pole by Rolex. Une exceptionnelle expédition polaire sous-marine qui s’est déroulée sur la banquise de l’Arctique, à proximité du pôle nord géographique, avec pour principal objectif de réaliser un témoignage-reportage inédit sur l’univers sous-marin de la banquise. Aussi parallèlement à l’exécution de deux programmes scientifiques. Le premier s’intéressa à l’épaisseur de neige sur la glace – un paramètre crucial pour estimer le volume de glace -, alors que le second fut consacré à la physiologie humaine à travers des études sur le sommeil et l’évolution de la température interne des membres de l’équipe.

Huit équipiers, et un Husky, menés par le leader Ghislain Bardout, se firent ainsi déposer à 65 km du pôle après avoir transité par l’extrême nord du Canada. Et pendant 45 jours de progressions à ski, tirant leurs précieux traîneaux avec une cargaison assurant leur survie, ils réalisèrent 51 plongées, de toute évidence en eaux froides extrêmes. Et bien qu’écourté : « Le projet a atteint ses objectifs au terme d’un périple éprouvant pour le matériel et les hommes », explique le journal du leader reproduit sur le site.

http://www.lyc-cdg-poissy.ac-versailles.fr/IMG/pdf/dutp_bilan.pdf

Deepsea Under The Pole by Rolex (Expédition de 2010)
51 plongées entre 0 et 35 m, sur 9 sites
45 jours de banquise entre -1°C et -52°C
1 océan à -1,8°C
20 000 photos et 40 h de film
2 programmes scientifiques
Dépose à 89° 25’ N;
récupération à 87° 52’ N en avions DC3 et Twin Otter
3 tonnes de fret avec 3 équipements de plongée
Plusieurs gelures de second degré et 4 points de suture

Les remarquables images rapportées grâce à cette audacieuse expédition, notamment de l’envers de la banquise, témoignaient non seulement d’un monde humainement méconnu, mais révélèrent une planète déjà en processus de bouleversement du fait du réchauffement climatique. C’était en 2010!

Le principe NAUTIS n’était pas avec eux…

Oui, nous sommes une bonne décennie plus tard et c’est un monde pandémique incertain qui mobilise, ou paralyse : comme plusieurs, la 23ème édition du Salon de la Plongée de Paris, qui devait se tenir du 8 au 11 janvier 2021, aura malheureusement passé son tour. En contexte COVID-19 et ses variantes, des audacieux tentent tout de même de lancers de nouveaux projets. Si vous habitez la région de la capitale du Québec, un ambitieux projet de course à voile Québec-Vancouver via le Passsage du grand nord canadien dans l’Arctique (du calibre de celle de la Route du rhum ou des autres mythiques courses internationales du monde de la grande voile) a été rendu publique par des promoteurs de France, au courant de l’été 2021.

L’organisation d’une telle course, défi extrême, aurait certainement aussi besoin d’embarquer le principe NAUTIS dans les bagages des témérères participants.

Vous souhaitez joindre l’équipe qui ira plus loin avec le principe NAUTIS ? Cliquez ici !

(Crédit des deux photos : gracieuseté du chercheur.)