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Analyse d’un scandale : Justin… entre Spoutnik et Kamala!

Le troisième trimestre de 2020 n’est pas encore commencé, en cette année difficile pour tous, que le premier ministre du Canada est – pour la troisième fois – à la croisée des chemins: 1- la crise de gouvernance avec les Premières Nations, via un dramatique blocage ferroviaire national; 2- sa crise de leadership de gouvernance intergouvernementale avec la large majorité des provinces canadiennes, via les premières actions de réponses à une pandémie; et là, 3- en crescendo continue depuis les semaines estivales – avec même une intensité de plus en plus aigue – SA crise de gouvernance éthique, via le business de la philanthropie dans l’affaire UNIS (WE Charity).

L’affaire WE Charity est-elle un scandale majeur? Le ministre des Finances, ainsi que le premier ministre du Canada, doivent-ils démissionner? Comme le demandent dorénavant deux des chefs de parti des oppositions au Parlement canadien. Comme voudra probablement le pousser, cela jusqu’en pleine campagne électorale précipitée qu’il pourrait maintenant provoquer, ce prochain chef de l’Opposition officielle au Parlement canadien, dont nous saurons d’ici une semaine le nom (le vote des militants sera clos le 21 août au soir et provoquera la phase finale de la course à la direction du Parti conservateur du Canada, qui avait cours depuis des mois). Tout ça malgré un contexte mondial difficile?

Car déjà historique, l’année 2020, l’an 1 de la Covid-19, ne se terminera pas sans le dénouement, sur la scène mondiale, de trois grands enjeux fondamentaux pour l’avenir immédiat de l’humanité. De ce monde, d’abord, bien coincé entre crise sanitaire et crise écologico-climatique; coincé justement, comme ce Canada : entre les États-Unis d’Amérique au Sud et la Russie au Nord. Ce monde, secundo, partiellement séduit par les opérations de relations publiques du président d’une Russie conquérante, qui rappelle le fier passé de l’ère soviétique – l’époque Spoutnik de la conquête spatiale – pour alimenter la fierté de demain d’une ère poutinienne en cours, vantant (et vendant!) son « vaccin » Spoutnik V. Ce monde, tertio, que veut séduire, lui aussi, le ticket maintenant connu du Parti démocrate américain pour le vote présidentiel du 3 novembre 2020. Ici avec un demi clin d’oeil osant par là rappeler un pas du tout fier passé de l’époque esclavagiste (aux USA via le tristement célèbre Commerce triangulaire, qui exploita indignement une Afrique soumise à une Europe alors officiellement coloniale… avec la Jamaïque incluse!) Ce, donc, pour lancer la fierté de demain d’une éventuelle ère Biden-Harris, avec Kamala Harris mère d’une diversité mise enfin au podium. Pour ce monde où le Canada, lui, depuis sa création, demeure géographiquement toujours coincé entre deux géants de la géopolitique mondiale.

Que peut faire Justin Trudeau, coincé entre Washington et Moscou? Que peut faire Justin Trudeau, en même temps coincé avec son Canada dangereusement déséquilibré en matières énergétiques à l’interne, en plus d’avoir été tout dernièrement magistralement giflé en politique extérieure : n’oublions pas son score-catastrophe lors de SA tentative pour faire siéger son pays au Conseil de sécurité des Nations unies.

Comme pour la politique de la chaise vide qui a ses risques, la décision de rester assis entre deux chaises demeure toujours pleine de périls. Gouverner c’est choisir. Choisir. Choisir comme de s’associer, directement, indirectement, par sa famille, via son gouvernement, même en y mêlant la fonction publique de son pays. L’homme politique qu’est Justin Trudeau en 2020 témoigne pleinement de la difficulté de survivre dans un monde excessivement complexe. Pour le Canada, il n’a par ailleurs jamais été simple d’être un grand-petit pays installé entre les deux supers puissances du temps. La première, dite par plusieurs menacée de déclin; la deuxième, dite par d’autres menaçante par son regain. Même avec toutes les meilleures intentions du monde, il est difficile de répondre aux besoins changeants en matière de transparence et d’éthique à l’heure du monde numérique, en plein monde des technologies de l’information et de la communication, c’est TIC quasi-automatiques, humainement instantanée, imposant donc aux humains l’instantanéité du partage de l’information, et aussi des nouvelles, et conséquemment de leur contrepoids : News vs. Fake News (un combat à finir, en ce cas-ci). Il s’agit même d’un appel cruel au bon jugement, tout comme aux bons niveaux de conscience et d’éducation du citoyen en société, surtout en contexte démocratique!

Celui qui n’a pas pattes blanches ou qui ne montre pas patte blanche, ou qui n’est pas perçu tel, est menacé de disparaître.

C’est ceci qui menace présentement le premier ministre du Canada, voire tout son gouvernement – actuellement en situation minoritaire au Parlement – si une élection lui était imposée.

Ce qui n’est aucunement le cas, pour l’instant, du chef de son voisin du Nord.

Ce qui pousse d’autant plus à se tourner sur qui sera le prochain chef de son voisin du Sud: un Donald Trump renouvelé avec son même colistier, ou un Joe Biden avec Kamala Harris. Une Kamala Harris d’ailleurs clairement proposée au peuple étatsunien comme éventuelle première politicienne métisse présidente des États-Unis d’Amérique; et l’on parle ici d’un message particulièrement fort, alors qu’il s’agit toujours de la première puissance mondiale.

Analyse d’un scandale

Que doit faire Justin Trudeau? Ou plutôt que doit-on faire de Justin Trudeau?

L’affaire WE Charity réussit à attirer l’attention en pleine pandémie de la Covid-19 pour deux principales raisons : d’abord c’est un scandale majeur, ensuite leurs auteurs sont difficilement saisissables, voire insaisissables.

« Comment l’actuel ministre des Finances a pu oublier de ne pas avoir payé des voyages familiaux et les rembourser plusieurs années plus tard, mais à la veille de témoigner? La mémoire lui est revenue vite! Comment identifier UNIS comme seul organisateur capable de gérer un tel programme, quand il y en a plusieurs autres aussi aptes? Parce qu’ils ne donnaient pas des contrats à la famille Trudeau? Comment, avec les experts de l’Agence de revenus du Canada (ARC) on ne peut analyser le modèle d’affaire de l’organisme sans but lucratif, faire son dépistage, avec ses relations avec une société, à but lucratif celle-là, et même très lucrative, si on se fie aux actifs qu’elle a pu accumuler et aux salaires octroyés aux deux frères fondateurs? Comment des fonctionnaires, habituellement jaloux de leur budget et de leur fonction, recommanderaient au gouvernement de confier la gestion d’un tel programme d’une telle ampleur? Comment peut-on jouer sans vergogne avec le budget dudit programme : lancé à 900 millions de dollars, rapidement passé à quelque 700 M$, puis réévalué à environ 500 millions par les principaux intéressés? Comment les honoraires pour gérer ce programme ont pu passer de 19 à 40 millions, malgré un budget plus bas au final? Comment on demandait de la reddition de compte étoffée, avec des états financiers vérifiés, à tous les organismes qui reçoivent des subventions de quelques dizaines de milliers de dollars, pour ici l’annuler? Comment vouloir encourager des jeunes à faire du bénévolat… en les payant? Ce n’est plus du bénévolat! Plus tard, ils voudront toujours être rémunérés pour faire du bénévolat, entre guillemets, ce qui laminera cette économie essentielle pour les secteurs de la culture, des sports, et de la santé, notamment. Comment avoir foi en un organisme dont le conseil d’administration avait démissionné en bloc?

Que dire de leurs 65 communications avec l’État, en 2019 et 2020, sans avoir été au registre des lobbyistes? Comment ne pas penser que c’est culturel, bien enracinée dans l’ADN d’une certaine classe politique, qui ternit tout le monde politique dont l’image n’est déjà pas fort, dans la lignée de scandales tels que celui des Commandites, et de combien d’autres qui n’ont pas été découverts et étouffés? Comment pouvoir passer sous silence ces échanges de banques de données personnelles d’un organisme angélique à un parti politique? Enfin, comment traiter ces questions de façon détachée, le premier ministre s’excusant avec des larmes et des regrets, la main sur le cœur, plutôt que tous les rassembler en prison », analyse notre expert consulté (un comptable senior qui a préféré nous demander le respect de son anonymat).

Contexte d’une gestion de crise… en contexte de crise

Entre Moscou et Washington, le Canada a toujours choisi la seconde. Mais le monde ne fonctionne plus à deux superpuissances, depuis la mutation de 1989-92 avec la mise au rencard de l’époque de la Guerre froide. (La possession massive des armes nucléaires n’est plus l’essentiel. Ce serait plutôt la maîtrise pleinement sécurisée de l’énergie nucléaire, avec particulièrement la technologie de la micro-centrale, qui le serait.)

Au surplus, Ottawa regarde autant sinon plus Pékin que Moscou, voire Washington… ses temps-ci.

Alors que de Pékin à Tokyo, de Paris à Londres en passant par Berlin, de New Delhi à Brasilia et Pretoria en passant par Riyad, Téhéran, Jérusalem ou du Caire à Dakar en passant par Abuja, l’humanité entière vit au rythme des pôles de pouvoir multiples. Un monde multipolaire, instable, voire insaisissable! Là, qui dit que la petite – mais toujours stratégique – Biélorussie ne va pas embraser toute l’Europe et faire jouer un rôle inattendu à l’Union européenne, ou à l’OTAN… Voire, aux USA, faire glisser une campagne présidentielle… qui de toutes manières restera insaisissable jusqu’au 3 novembre au soir?

« L’autre manière de procéder consiste à inoculer avec l’accord de ceux voulant été vaccinés. Mais il y a des normes éthiques internationales à respecter : on doit protéger les gens entre la décision qu’ils pourraient prendre sans être complètement conscients (…) Il faudrait les informer de toutes les conséquences à long terme (…) On imagine que ça diminuera probablement le nombre de volontaires… », ainsi s’expliquait Nathalie Grandvaux, la directrice du Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales au Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM), dans l’édition papier du mercredi 12 août 2020 du quotidien montréalais Le Devoir, questionnée sur les meilleures stratégies pour trouver un bon vaccin face à l’actuelle pandémie de la Covid-19 et toute la question du respect des phases 1, 2 et 3!

Évidemment, avec son 2/3 de vaccin Spoutnik 5, la Russie témoigne à sa manière de son ambition en la matière et en bien d’autres, faisant référence ici à ses victoires scientifiques, technologiques et politiques d’hier à la suite de la mise en orbite du satellite du même nom, en pleine Guerre froide, dans les années 1950-60-70. Et ça marche : une vingtaine de pays-amis se sont félicités de cette ruse russe en plaçant des précommandes sans toutes les assurances de qualité (selon les normes éthiques occidentales). Mais Vladimir Poutine n’a-t-il pas fait son annonce faste tout en précisant qu’une de ses propres filles avait volontairement reçu sa dose… Pauvre enfant!

Le président Poutine en avait fait une priorité. Un geste tout à son honneur. Apparente noble quête d’un vaccin, pour gagner face à la Covid-19! C’est dans la manière que les questions arrivent… On doit se souvenir qu’il a été mis au point par un centre de recherche en épidémies en collaboration avec le ministère de la Défense de la Russie (merci à la source : Agence France-Presse).

De l’affaire canadienne WE Charity aux affaires russes « Spoutnik V inc. » et autres; des News aux Fake News… devenues dangereusement virales aux USA. Dans un monde idéal, pour une humanité en meilleure position, il y aurait « des normes éthiques internationales à respecter ».

Oui!

Amenez-en SVP!

Un G7 plutôt moyen

C’est finalement le meilleur adjectif pour qualifier le bilan du G7 à présidence canadienne de 2018 : moyen-moyenne.

Moyenne, tout d’abord comme classe moyenne : parce qu’il faut retenir que c’est un des messages de base du premier ministre Justin Trudeau, président du G7 de 2018, soit celui de viser à rehausser la classe moyenne dans l’ensemble des pays du G7.

« (…) Nous devons veiller à ce que la croissance profite au plus grand nombre, de manière à ce que chacun puisse tirer profit du travail accomplit et bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Au Canada, nous réalisons des progrès constants vers l’atteinte de cet objectif grâce à des mesures visant à renforcer et faire croître la classe moyenne, ainsi qu’à aider concrètement les gens qui travaillent fort pour en faire partie.
Dans le cadre de notre présidence du G7 en 2018, le Canada propose, au centre du programme de cette année, le défi de réaliser une croissance qui profite à tous », signait Justin Trudeau dans l’introduction d’un document de 23 pages titrant RÉALISER UNE CROISSANCE QUI PROFITE À TOUT LE MONDE.

Le Canada avait donc préparé ce rapport d’une vingtaine de pages, avec nombre de graphiques, pour mettre en évidence ce défi commun, avec des propositions de moyens pour collaborer et pour le relever. « La réussite des principales économies du monde au cours des cinquante dernières années est en grande partie attribuable aux efforts d’une classe moyenne vaste et en plein essor (…) », analyse ensuite le corps du document, qui vise le double défi de l’inégalité et de la croissance.

Or, le tableau des trois dernières décennies à cet égard est celui d’un décrochage, suivi d’un changement de donne… avec une véritable mise au plancher de la classe moyenne.

TABLEAU 1
Élargissement des écarts de revenu des ménages des pays du G7 globalement sur trois décennies (1985-2014)

Comme l’image bien le Tableau 1, si entre 1985 et 1990 l’élargissement des écarts de revenu est presque nul et sans signification, la tendance à l’élargissement devient évidente entre 1990 et 1995, pour passer pendant la décennie 1995-2005 en mode constant. En fait, il faudra la crise financière mondiale de 2007-08 pour stopper le processus de cet élargissement continuel des écarts de revenu au sein de l’ensemble des pays du G7.

La bonne nouvelle, c’est que depuis 2008, donc pour la période 2008-2014, la tendance des écarts entre les ménages à faible revenu, à revenu moyen et à revenu élevé est restée stable.

Au cours des 30 dernières années, il faut tout de même globalement retenir pour l’ensemble des pays du G7, qu’alors que les 10% des gens touchant les salaires les plus élevés ont vu leurs revenus augmenter de 40% en moyenne, les revenus des 40% des gens touchant les salaires les plus bas ont augmenté de moins de la moitié de ce taux : un retard, d’ailleurs, tout à fait dans la même tendance que pour l’ensemble de la classe moyenne, les 40 à 90% des gens touchant un revenu moyen.

Bref, sur 30 ans, les plus riches ont décroché seuls vers le haut, alors que la classe moyenne a eu, elle, tendance à toujours s’éloigner davantage du partage de cette création de richesse. Le G7 a donc vu sa classe moyenne se tasser vers l’appauvrissement relatif.

Mais le constat est aussi que les pays du G7 ne maîtrisent pas collectivement la solution à ce défi : lorsque l’on tient compte de paramètres autres que le revenu, les pays du G7 « peinent » carrément à faire en sorte que la prospérité soit largement partagée.

« Dans l’édition 2018 de l’indice du développement inclusif du Forum économique mondial, qui est une évaluation annuelle du rendement de 103 pays relativement à onze dimensions du progrès économique en plus du PIB, aucune économie du G7 ne figure dans les 10 premiers rangs, malgré notre relative vigueur économique », relève le rapport (p. 8).

Les pays du G7 ne sont donc pas les leaders qui montrent la meilleure direction.

C’est peut être pour cette raison que leur président pour 2018 a osé! Justin Trudeau n’a pas eu peur, dans ledit rapport, d’y inclure cette statistique « renversante » sur les inégalités dans l’ensemble du monde :

« En 2017, 42 personnes possédaient une richesse égale à celle des 3,7 milliards de personnes formant la moitié la plus pauvre de la population mondiale. » (p. 8)

Moyens que propose le rapport canadien :

  • Voir à aider les travailleurs à s’adapter au monde du travail.
  • Réaliser une croissance solide en investissant d’abord dans les gens.
  • Veiller à ce que chacun paie sa juste part en luttant contre les évitements et évasions fiscaux partout.
  • Mieux mesurer la croissance profitable pour tous.

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Moyen, ensuite, pour l’ampleur et le nombre des décisions prises à ce G7 de 2018.

Les journalistes avaient plutôt tendance à trouver le temps plus long que la moyenne au Centre des médias de ce G7, car les points de presse ne s’y bousculaient pas.

Un point de presse pour l’annonce de l’engagement – clairement ici sous le leadership actif de l’institution états-unienne en la matière – d’un groupe d’IFI à viser la constitution d’ici deux ans d’un fonds de 3 G$ dédié à l’entreprenariat féminin dans le monde.

Un point de presse pour l’annonce des 3,8 milliards $ qui seront consacrés à l’éducation des femmes et des jeunes filles dans les situations les plus pénibles à travers le monde.

Et ce n’est ensuite que la conférence de presse de clôture du premier ministre Trudeau qui a confirmé l’adoption d’une position sur les océans (Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans et des mers et des communautés côtières résilientes) avec notamment, en annexe, sa Charte sur les plastiques dans les océans, à portée finalement moyenne, car n’engageant que les dirigeantes et dirigeants du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et de l’Union européenne… Les États-Unis et le Japon se sont ici abstenus. M. Trudeau confirmant alors « fièrement » une « Déclaration commune du G7 » alors « avec l’assentiment de tous ».

Mais on sait maintenant que la moyenne au bâton en cette matière fut ensuite « twitement » recalée par le reniement de signature du président Trump, se détachant de ladite « Déclaration commune du G7 de 2018 », dans un fracassant Tweet surprise, envoyé de son avion en plein vol vers Singapour, juste après avoir quitté Charlevoix.

Donald Trump n’a pas aimé la moyenne des mots de Justin Trudeau à son égard pendant la conférence de presse de clôture de ce Sommet du G7. Il en a donc reviré son chapeau de bord.

Bien drôle de moyen, qui n’est certes pas dans la moyenne des G7 en matière de collaboration et de diplomatie entre pays alliés.

Mais l’affaire n’a pas encore fait perdre ses moyens à son hôte et Justin Trudeau a gardé depuis son calme. Il reste satisfait de son sommet. Déjà assuré d’avoir clairement bien défendu et espérant encore pouvoir « (…) renforcer la classe moyenne et favoriser une croissance généralisée (…) », comme il insistait encore dans la conclusion de son document de travail, déjà cité ci-haut !

Au final, un G7 moins que moyen ? Plus que moyen ? Jouons pour plutôt moyen. Ce que le temps, voire l’histoire, confirmera, ou pas !

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Libre-échange: Quand Ottawa négocie avec Pékin…

Les discussions sur le libre-échange sont encore bien actives entre le Canada et la Chine. Mais quand Ottawa négocie avec Pékin… Le 10 avril 2018, la Presse canadienne émettait à ce sujet un communiqué dans lequel il était possible de lire les commentaires de l’ambassadeur chinois qui soutient que « son pays rejette catégoriquement les tentatives du Canada d’enchâsser les normes du travail dans un éventuel accord de libre-échange ».

Lu Shaye estime que l’ordre du jour « soi-disant progressiste » du Canada « n’a pas sa place dans un accord de libre-échange ».

C’est donc dire comment malgré sa récente visite officielle en Chine, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a été dans l’impossibilité de convaincre le gouvernement de Pékin d’inclure, dans le cadre d’un processus de négociations, des enjeux sociaux concernant les droits des travailleurs, l’égalité des genres, l’environnement ou la gouvernance.

La Chine
ne veut pas parler de normes du travail
ou d’égalité

En effet, à l’issue de son voyage officiel de quatre jours en Chine, en décembre 2017, Justin Trudeau n’a pu en revenir avec un engagement formel pour aller au-delà des discussions exploratoires et passer aux véritables négociations en vue d’un accord de libre-échange ChineCanada.

De plus, il faut considérer dans cette équation le fait que la Chine ne fut pas signataire du nouvel Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTGP), finalement conclu tout récemment par le Canada et dix autres pays, mais sans les États-Unis non plus.

L’ambassadeur de Chine à Ottawa a soutenu, cependant, que l’ouverture de négociations pour un accord de libre-échange avec le Canada « adresserait un message fort à un monde qui doit composer actuellement avec la vision très protectionniste de l’administration de Donald Trump aux États-Unis ».

QUAND LA CHINE SE MÊLE DE L’ALENA…

L’ambassadeur Lu a estimé, par ailleurs, que l’insistance du Canada sur les normes du travail à la table de négociations pour le renouvellement de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) « ne se traduira pas par une hausse des salaires au Mexique, mais plutôt par des fermetures d’usines et des pertes d’emplois dans ce pays ».

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Lire aussi : http://business.financialpost.com/opinion/ambassador-lu-shaye-why-canada-china-free-trade-is-a-win-win-for-both-countries

 

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Emploi : le secteur de l’Administration publique donne le ton au Canada

S’agit-il d’une marque de succès en faveur de la stratégie du gouvernement fédéral canadien depuis l’arrivée de Justin Trudeau à la tête du pays et de la décision de gonfler le déficit afin de favoriser l’économie ? Reste que l’enquête de ManpowerGroup sur les perspectives d’emploi confirme que le secteur de l’Administration publique transmet les meilleures prévisions d’embauche alors que dans l’ensemble elle continue de révéler des projets de recrutement d’un optimisme prudent au Canada, ce pour le quatrième trimestre de 2017. Cette enquête sur les perspectives d’emploi est la plus vaste enquête prospective au monde en matière d’emploi. Lancée il y a plus de 50 ans, cette enquête est l’une des études sur l’emploi les plus reconnues dans le monde.

Une fois les données corrigées des variations saisonnières, la prévision nette d’emploi s’établit à 9%, ce qui représente une hausse de 1%, à la fois par rapport au taux du trimestre précédent et de l’année dernière. Menée auprès de plus de 1 900 employeurs partout au Canada, l’enquête révèle que 12% des employeurs canadiens comptent accroître leurs effectifs au cours du quatrième trimestre, alors que 6% prévoient les réduire ; 80% n’envisagent donc aucun changement alors que 2% n’ont toujours pas fixé leurs intentions en matière de dotation pour le trimestre à venir.

Mais avec une prévision nette d’emploi de 17%, les employeurs du secteur de l’Administration publique indiquent des projets de recrutement nettement plus favorables que la moyenne nationale pour le quatrième trimestre 2017. Et même si le résultat représente un faible recul d’un point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, il indique une importante hausse de 16% par rapport à l’an dernier. Il s’agit en fait des perspectives les plus favorables de l’ensemble des secteurs pour le trimestre à venir.

Alors que pour l’ensemble : « Les gains d’emplois à l’échelle nationale s’annoncent modestes de façon générale pour le quatrième trimestre 2017. La majeure partie des activités de recrutement se concentrent sur le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique, mais le reste du Canada comprend néanmoins plusieurs pochettes positives, sous la lancée d’une reprise modérée dans le secteur pétrolier et gazier », analyse Darlene Minatel, V-P et directrice générale des opérations de Manpower Canada.

Finances, assurance et immobilier

Les employeurs du secteur de la finance, de l’assurance et de l’immobilier indiquent des projets de recrutement respectables pour le quatrième trimestre 2017 avec une prévision nette de 13%. Il s’agit par contre d’un recul de quatre points de pourcentage en comparaison du trimestre précédent et de l’année dernière.

Fabrication de biens durables

La prévision nette d’emploi dans le secteur de la fabrication de biens durables s’établit à un taux favorable de 13% pour le trimestre à venir. Ceci représente une hausse de cinq points de pourcentage en comparaison du trimestre précédent et de quatre points d’une année sur l’autre.

Commerce de gros et de détail

Ayant transmis une prévision nette d’emploi de 11%, les employeurs œuvrant dans le secteur du commerce de gros et de détail révèlent un rythme d’embauche constant. Cette prévision reflète en effet une hausse de deux points de pourcentage en comparaison trimestrielle et de six points en comparaison annuelle.

Construction

Dans le secteur de la construction, les employeurs envisagent un climat d’embauche d’un optimisme prudent pour le trimestre à venir avec une prévision nette de 9%. Il s’agit ici d’une hausse de trois points en comparaison du rythme de recrutement prévu pour le trimestre précédent et d’un progrès de quatre points par rapport à celui de la période correspondante l’an dernier.

Transport et services publics

À 8%, la prévision nette d’emploi dans le transport et les services publics laisse présager un climat de recrutement modeste pour le quatrième trimestre 2017. Ces perspectives d’emploi se situent en effet deux points de pourcentage en dessous de celles du trimestre précédent et huit points en dessous de l’an dernier.

Services

Les employeurs comptent également modérer le rythme d’embauche dans le secteur des services au quatrième trimestre 2017, avec des perspectives d’emploi nettes de 8%. Il s’agit effectivement d’un recul d’un point de pourcentage en comparaison du trimestre précédent et de trois points d’une année sur l’autre.

Industrie minière

Les employeurs dans l’industrie minière communiquent un climat d’embauche assez tempéré pour le quatrième trimestre 2017 avec un résultat net de 6%. Le taux représente une baisse de 3% par rapport au trimestre précédent, mais aussi une hausse de 8% par rapport à l’an dernier.

Fabrication de biens non durables

Le rythme d’embauche ralentit légèrement dans le secteur de la fabrication de biens non durables, où les employeurs affichent une prévision nette d’emploi de 4% pour le trimestre à venir. Ce résultat indique un recul d’un point de pourcentage en comparaison du trimestre précédent et une perte de 5% d’une année sur l’autre.

Éducation

Les employeurs dans le secteur de l’éducation annoncent un climat d’embauche restreint pour le trimestre à venir, avec une prévision nette d’emploi de 3%. On constate en effet une baisse de cinq points de pourcentage par rapport au trimestre précédent et de sept points par rapport à l’an dernier.

Le Québec communique les projets d’embauche les plus respectables

À l’approche d’une année électorale pour le gouvernement de Philippe Couillard, ce sont les employeurs du Québec qui transmettent les perspectives les plus favorables pour le trimestre à venir, avec une prévision nette d’emploi de 11%. Les employeurs en Ontario et dans les provinces de l’Ouest canadien communiquent de leur côté, avec un même taux de 10%, un rythme d’embauche à peine plus modéré.

Les grandes entreprises (250 employés et plus) et les entreprises de taille moyenne (entre 50 et 249 employés) transmettent les meilleurs projets d’embauche, corrigés des variations saisonnières, avec des résultats nets respectifs de 23% et de 11%. Les petites entreprises (entre 10 et 49 employés) indiquent quant à elles un rythme plus modéré, avec un résultat net de 6%, tandis que les micro-entreprises (entre 1 et 9 employés) prévoient un climat relativement restreint pour le trimestre à venir, avec une prévision nette d’emploi de 3%.

La Capitale québécoise garde sa croissance

Les employeurs dans la région de Québec confirment par ailleurs que la capitale du Québec conserve un climat de recrutement positif :

Pour le quatrième trimestre de 2017 : « Les données de l’enquête révèlent que 20% des employeurs comptent recruter des travailleurs au cours du prochain trimestre (d’octobre à la fin de décembre), alors que 10% prévoient réduire leurs effectifs. Des employeurs interrogés, 69% n’envisagent aucun changement et 1% n’ont toujours pas fixé leurs intentions en matière de dotation pour le trimestre à venir », a annoncé Rémi Fillion, du bureau de Manpower à Québec.

« Une fois les données corrigées des variations saisonnières, la prévision nette d’emploi pour Québec s’établit à 10% : une hausse d’un point par rapport au taux transmis pour le trimestre précédent. Il s’agit également d’une hausse d’un point de pourcentage par rapport au résultat transmis l’an dernier, indiquant un rythme de recrutement respectable pour les prochains mois », a aussi précisé monsieur Fillion.

Les résultats complets pour chacun des 43 pays et territoires ayant fait partie de l’enquête, de même que les comparaisons internationales et régionales sont disponibles sur le site de Manpowergroup à l’adresse : manpowergroup.com.

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Ouvrir l’ALÉNA : eau là, là!

La récente rencontre TrumpTrudeau, à Washington, aura plutôt rassuré la galerie pour les gens qui s’inquiétaient de voir arriver la présidence Trump avec sa requête de rouvrir le traité de l’ALÉNA. On parle maintenant de petits ajustements accessoires dans le cas du Canada; les gros yeux seraient davantage dans la relation USAMexique. Est-ce aussi sûr que ça ?

Le traité de l’ALÉNA, comme plusieurs du type, fonctionne avec une liste d’exclusions. C’est-à-dire que les négociateurs pouvaient inclure à la liste d’exceptions les sujets non couverts. Ce qui implique comme corollaire qu’en principe tout ce qui n’est pas exclus est inclus. C’est ainsi que le Mexique refusa stratégiquement de mettre le pétrole sur la table et que le pétrole mexicain n’est pas partie à l’ALÉNA (incidemment, par l’ALÉNA, le Canada doit fournir 65% de son pétrole au marché états-unien). Le Canada aurait pu faire de même pour l’eau. Il ne l’a pas fait.

Ce qui ne veut pas dire automatiquement que l’eau fait partie de l’ALÉNA. Des lois fédérales et provinciales canadiennes sont venues encadrer, voire interdire, les exportations massives de la ressources eau. Au Québec, l’eau est par exemple traitée comme une chose, et non pas un produit. C’est aussi un bien public protégé comme tel.

Le sujet est complexe et très sensible.

Mais la réouverture de l’ALÉNA pourrait très bien ramener le débat de l’exportation massive de l’eau du Canada sur la table des négociations.

Rien ne l’exclu à prime abord.

L’ouest des États-Unis d’Amérique a très soif. Sa séculaire stratégie de développement économique par l’offre est devenue une catastrophe écologique.

Alors que ceux qui entrevoient calmement l’enjeu ALÉNA se préparent à d’éventuelles grosses vagues. Le bois d’œuvre prendra certes une bonne place dans le débat, mais possiblement aussi la ressource eau douce.

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