Dans ses prévisions de la demande inscrites au Plan d’approvisionnement 2017-2026 déposé récemment devant la Régie de l’énergie, la société d’État Hydro-Québec prévoit une croissance «modérée» de la demande d’électricité pour les 10 prochaines années (à 0,4 % par année en moyenne) et aussi qu’elle disposera d’un volume moyen d’électricité disponible de 11,3 térawattheures par année. 113 TWh disponibles pendant 10 ans, c’est beaucoup, beaucoup d’énergie!
« Les surplus, ce n’est pas de l’énergie qui est gaspillée; c’est de l’énergie qu’on peut valoriser », a expliqué Marc-Antoine Pouliot, un porte-parole d’Hydro-Québec, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.
Une tendance
Hydro-Québec vit déjà en contexte de surplus depuis plusieurs années. Ces 113 TWh disponibles se comparent à 75 TWh dans le précédent plan d’approvisionnement, ce qui témoigne d’une réelle tendance.
Parmi les causes: le changement de comportement des clients, surtout dans le secteur résidentiel.
D’abord les hivers 2013-2014 et 2014-2015 ont été très froids et les consommateurs ont abaissé la température du thermostat de 2,6 degrés en moyenne, alors que le chauffage représente en moyenne 60% de la facture d’électricité québécoise.
Plus durablement, il faut surtout ajouter l’effet combiné de plusieurs autres mesures d’efficacité énergétique, comme l’achat d’ampoules DEL et fluocompactes, ainsi que la construction de maisons mieux isolées.
Vive l’exportation… vive les Centres de données
Hydro-Québec compte donc être encore plus active sur les marchés d’exportation. Fin octobre 2016, elle a signé une entente avec la province voisine, l’Ontario, pour la vente de 14 TWh sur sept ans.
Elle recherche aussi des technologies plus vertes qui pourraient remplacer le diesel qu’elle est obligé d’utiliser pour alimenter le marché des Îles-de-la-Madeleine non relié à son réseau de distribution.
Une campagne pour attirer des centres de données, des infrastructure réputées très énergivores, a par ailleurs été lancée.
« On croit pouvoir en attirer au cours des prochaines années. C’est vraiment un créneau sur lequel on travaille très, très fort. Ça va nous permettre de réduire nos surplus. C’est un secteur dans lequel il y a un très grand potentiel de croissance. On parle de 15 à 20 milliards $ à l’échelle mondiale d’ici 2020. Et au Québec, on a des atouts vraiment intéressants pour les attirer (…) On a des terrains, à Hydro-Québec, des terrains excédentaires qu’on est prêt à mettre à la disposition des joueurs qui voudraient implanter des centres de données au Québec », a aussi souligné Marc-Antoine Pouliot à la PC.
(Crédit photo: www.ville.kirkland.qc.ca )
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