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ÉDITORIAL (04) : Les mains tendues du Canada : les chefs de parti aiment-ils aussi Haïti ?

(8 sept 2021) Plus la décennie 2020 défile et plus le Canada sent la fumée, voire le brûlé. Sa province la plus occidentale, la Colombie-Britannique, fut carrément en feu avec des températures records en juin 2021, frisant les 50 degrés Celsius. Les incendies de forêt dévastateurs qui en découlèrent, conduisant même à la disparition quasi-totale d’une ville de quelque 2 500 habitants – Lytton – ; non sans avoir entendu le coroner en chef de ladite province déclarer que 719 décès soudains et inattendus y avaient été signalés pendant cette vague de chaleur historique pour une période de sept jours seulement. Résultat : 2–0 dans le combat ClimatCanada ! Tout ça, à quelques jours de sa fête nationale du 1er juillet, jour déjà endeuillé par la nième intensification de l’enjeu Premières Nations. Enjeu, lui, à nouveau exacerbé par trois identifications rapprochées – et il y en aura bien d’autres… ce n’est que le début ! – de déjà trop de sépultures égarées d’enfants autochtones ayant vécu la face malheureuse, jusqu’à l’indigne pour trop, du système des pensionnats d’une période de l’histoire canadienne que tous souhaiteraient aujourd’hui ne pas voir dans le livre de son histoire comme pays. Si seulement les mains tendues du pouvoir politique au Canada n’en avaient pas déjà plein les bras…

Lorsqu’il a accueilli le G7 dans Charlevoix, au Québec, en juin 2018, le premier ministre Justin Trudeau avait une analyse juste et pertinente des grands défis de son pays et du reste du monde. Il avait fait ses devoirs avant d’y accueillir le grand monde, avec les Merkel, Johnson, Macron et Trump en tête. Un document d’analyse et de travail qu’il avait mis sur la table concernait toute la question des écarts de richesse et de la lente disparition des classes moyennes dans les économies les plus développées de la planète depuis une, voire deux décennies, avec l’importance de s’attaquer à ce constat. Et il était à même de démontrer que le Canada savait être un bon élève en la matière face à ses invités. Puis sa volonté de lutter contre la pollution de l’Océan mondial en s’attaquant aux plastiques l’envahissant était aussi honorable. Mais depuis que le président Trump quitta précipitamment, voire cavalièrement, ce damné G7 de Charlevoix, puis le rabroua tout en faisant sa route à lui vers son 1er tête-à-tête avec le leader de la Corée du Nord, on dirait qu’un mauvais sort a poursuivi Justin Trudeau, voire toute la politique, nationale comme étrangère, du pays.

Rendu en février 2020, alors que sa propre épouse devait se soigner parmi les premières victimes de la COVID-19, et lui-même conséquemment se mettre en isolement, il dû gérer péniblement la crise nationale que provoqua l’intervention d’une frange de la Premières Nations Wet-Su-Etin. Parce que celle-ci tenta de bloquer la construction d’un pipeline de ce côté-là du pays ; non sans provoquer un arrêt quasi complet du transport ferroviaire, pendant plusieurs semaines, dans tout le pays, par cause de solidarité entre Autochtones face au déjà dit enjeu Premières Nations.

Puisque depuis toujours, tout ce qui traîne se salit, et n’ayant éteint que de manière cosmétique le gros du feu face à cet enjeu fondamentale pour le Canada, il ne fallait pas se surprendre que l’affaire rebondisse à nouveau un été plus tard. Même si le Rapport d’une commission d’enquête sur les pensionnats autochtones qui avait été rendu publique en 2015 annonçait totalement ce qui est devenue une « crise nationale » et finalement un deuil, voire espérons-le maintenant, un cheminement véritable et sincère vers la grande réconciliation et ensuite un Nouveau-Canada (voir notre édito 01) !

Puis après ce dur hiver 2020, le Canada aura eu aussi un chaud été, empêtré dans l’affaire We Charity. Une autre néfaste crise de leadership et de gouvernance que le premier ministre canadien dû payer, celle-là avec la tête de son ministre des Finances. Momentanément sorti d’affaire, il aura la chance de se refaire une santé – physique et politique – avant d’affronter le cœur de la tempête pandémique avec l’enjeu de trouver des vaccins pour tous, mais encore ici pour devoir piteusement recourir au système COVAX pour s’approvisionner en vaccins et sauver la face aux yeux de sa propre population. Mais certainement pas aux yeux du reste du monde ! Et privé de chef d’État en titre depuis l’autre crise de gouvernance provoquée par l’ex-gouverneure générale Julie Payette qui dû démissionner début 2021 (une personnalité forte et célèbre que Justin Trudeau avait personnellement tenue à mettre à cette fonction), l’annonce du 6 juillet de la nomination de Mary Simon à cette haute fonction avait le potentiel de se révéler un « game changeur » dont a besoin Justin Trudeau pour réellement faire l’histoire avec un grand H. Le choix de cette femme née à la fin des années 1940 et qui a grandi au Nunavik (le grand nord du Québec) avec sa mère Inuit et son père anglo-québécois, donc une femme métis, quasi unanimement acclamé, fut un très gros coup pour lui. D’ailleurs, il ne mis pas long à le mettre hautement en valeur en lui rendant visite, presque aussitôt installée, pour lui demander de dissoudre le Parlement et de déclencher des élections pour le 20 septembre 2021. Nous en sommes là ! Le Canada en est là : 37 jours d’une campagne électorale en cours…

AUX URNES LE 20 SEPTEMBRE 2021

Non seulement des forêts brûlent encore dans l’ouest du pays ; après trop d’églises aussi… alors que la rancœur des Premières Nations reste profonde, et qu’hier encore ce sont des livres d’une bibliothèque en Ontario qui goûtèrent à la vindicte, par le feu et le symbolisme, pour tenter d’apaiser le malaise. Alors soulignons que madame Simon fut non seulement une canadienne fière et accomplie, à titre de journaliste à l’emploi de la société d’État CBC et ensuite ambassadrice du Canada en poste à Copenhague (et donc avec notamment le Groenland et des institutions internationales telles que le Conseil de l’Arctique parmi ses responsabilités). Et que devenue gouverneure générale, elle vient de se faire confier un mandat gonflé de charges émotives et symboliques à un moment charnière de la jeune histoire du Canada à titre de pays pleinement souverain. Puis tant qu’à contribuer à refaire le Canada sur de meilleures bases, en tout respect de toutes ses parties prenantes et constituantes, n’eut été de la COVID-19 persistante, nous lui aurions souhaitée un stage d’apprentissage de la langue de Molière en chaude terre des Caraïbes. Parce que de retour pour un discours du trône, qu’elle devra obligatoirement lire dans les deux langues officielles du Canada, elle en aurait peut-être rapportée de stimulantes idées novatrices, à partager avec tous les chefs des partis politiques actifs au Parlement renouvelé ? Comme par exemple – puisque l’Afghanistan c’est fini ! – ceci:

Ce Canada de demain, en plus d’enfin tendre véritablement la main à ses Premières Nations, et s’il offrait aussi aux Haïtiens de faire partie à part entière de l’aventure canadienne ? 25 000 Afghans chanceux deviendront prochainement, aussi, de nouveaux Canadiens. Bravo ! Ne sont-ils pas déjà des centaines de milliers à êtres déjà Canadiens et Haïtiens ? Terre-Neuve, une autre île, est devenue canadienne en 1949. Haïti, devenant une espèce d’Alaska du sud pour le Canada, ne ferait certainement pas pire que son voisin du sud pour ce territoire du Nord. Et pas question ici d’acheter un territoire. Haïti est certes un fier pays souverain, mais dans quel état ? L’associer… l’inclure dignement au Canada peut sembler faire « néo-colonialiste » aux yeux de certain. Mais en 2021 l’humanité n’est-elle pas déjà ailleurs ?

La solidarité mondiale, il ne faut pas qu’en rêver abstraitement. Commençons alors juste par en débattre de cette idée, car une telle aventure haïtienne pour le Canada serait, ici, du calibre de l’historique et courageuse décision des Allemands de la RFA de tendre la main à leurs frères et sœurs d’Allemagne de l’Est, à la suite des bouleversements politiques de 1989.

« Si son actuel premier ministre Justin Trudeau aime encore ce pays, son pays, et par ailleurs son père, il doit se sacrifier et démissionner, immédiatement, pour détendre, délier et permettre de solutionner la crise actuelle de gouvernance que le Canada traverse, avec ce que les historiens nommeront probablement l’affaire des trains bloqués et du pipeline mal aimé », écrivions-nous aussi en février 2020.

Proposant que monsieur Trudeau se devait de le faire s’il voulait réussir le Canada 2.0, le prochain Canada, le New/Nouveau Canada… qui sera à l’évidence multi-couleur et multicolores de peaux comme de cultures, et surtout un bel exemple, voire exemplaire, pour la suite de l’humanité, cette humanité de bientôt 8 milliards de personnes en route vers son meilleur avenir possible. Si possible ? Sauver le pays et le monde des dérèglements climatiques Sauver son pays du déshonneur apporté par le traitement fait aux Autochtones. Réussir son «Canada in back again». Bref, être un grand leader politique…

Go Canada Go ! Go Habs go ! La coupe des peuples du monde entier en main, pour un meilleur demain pour tous… Voilà votre chance, M. Trudeau. Les autres chefs ne vous en donneront pas de facile. Une campagne électorale, c’est un sport extrême.

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N.B.: Les 8 (en langue française à 20 h 00 HNE) et 9 (en anglais à 21 h 00 HNE) septembre, tous les Canadiens seront attentifs, alors que les chefs des cinq principaux partis politiques fédéraux du pays participeront aux deux principaux débats de la campagne électorales 2021.

(Crédit photo de la une: la photo officielle du G7 de Charlevoix de juin 2018 au Canada.)

Trump et son G7 de 2020: annuler… inviter poutine… Chine, Corée du Nord?

Lors de notre couverture du Sommet du G7 de 2018, tenu sous la présidence du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dans la région de Charlevoix, au Québec, le Cyberjournal avait analysé LA question concernant le Sommet de 2020: « BIENVENUE AU « G8 » DE 2020″. Eh bien nous y sommes. Une pandémie plus tard.

Rien n’est anodin dans un ballet diplomatique de haut niveau tel qu’un Sommet du G7. Ainsi, la déclaration du président Donald Trump à l’égard de l’absence de la Russie à la table des participants de 2018 avec son souhait de revoir ce pays au sein du Groupe était et reste encore, en pleine pandémie de la COVID-19 d’une importante fondamentale en politique étrangère. En ces jours qui voient plusieurs analystes se laissant influencer par le vent qui souffle… et qui mélangent mondialisation, globalisation, relations internationales, coopération internationale, nationalisme, souveraineté des États-nations, autarcie, croissance/décroissance économique, commerce international, création de la richesse pour l’amélioration du niveau de vie des populations, partage équitable de la richesse, survie planétaire et/ou celle de l’humanité. Dans ce contexte actuel de crise sanitaire historique, c’est possiblement la manière Trump de faire savoir à ses collègues ce qu’il entend faire pour l’été 2020 qui déterminera beaucoup de choses pour la paix ou plus de guerres, à court terme, sur la planète.

TRUMP INVITERA-T-IL POUTINE? IL LE POURRAIT

Il importe notamment de noter que, alors qu’il est à la dernière année de son actuel mandat présidentiel de quatre ans, Donald Trump pourra très bien prendre l’initiative d’accueillir à « son » G7 à titre d’invité le président russe Vladimir Poutine.

« Oui, la marge de manœuvre du président qui organise un Sommet le permettrait », nous avait confirmé le professeur John J. Kirton, directeur et fondateur du G7 Research Group de l’Université de Toronto, rencontré au Centre des médias le 8 juin 2018.

Si le consensus des 7 serait requis pour revoir participer la Russie comme membre du Groupe, et donc revenir du G7 à un G8, l’hôte Trump pourra, seul et devant lui-même, faire de la Russie SON invité et l’imposer à l’entourage des six autres participants. Un peu comme Justin Trudeau avait fait à sa manière, en invitant 12 pays pour un sujet unique bien ciblé (la lutte aux déchets plastiques dans les océans), le président Trump aura aussi une marge d’initiative pour donner SA touche à son sommet, en 2020.

Le président Poutine ne pourrait ainsi probablement pas participer à toutes les séances de travail du G7 de 2020, mais il y pèserait certainement de sa seule présence et du fait de l’importance des discussions informelles en marge de la procédure et du déroulement de la réunion. On pourrait donc parler d’un « G8 » entre guillemet! Et reste aussi à voir que seront les thèmes et priorités que le président Trump, président hôte, voudra donner au Sommet de 2020.

S’il n’est pas physiquement annulé, le rendez-vous de 2020 pourrait, par ailleurs, très bien se transformer en un espèce de G-Trump avec ce politicien hors norme qui est bien capable d’inviter, en plus du grand chef de la Russie, le grand chef de la Chine, voire son « ami  » de la Corée du Nord, dans une grand’Messe trumpienne évidemment électoraliste.

« Ils ont expulsé la Russie, ils devraient réintégrer la Russie. Parce que nous devrions avoir la Russie à la table de négociations », avait dit le président Trump avant de quitter Washington le 8 juin 2018.

La Russie, expulsée des Sommets en 2014 après avoir annexé la Crimée et avoir vu depuis les leaders du G7 lui imposer des sanctions à ce propos et rappelé, par ailleurs, à l’ordre Vladimir Poutine pour son soutien au régime de Bachar Al-Assad en Syrie, en a cependant beaucoup, voire énormément encore, à se faire pardonner.

Mais nous sommes en plein contexte exceptionnel de crise sanitaire mondiale.

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Suggestion de lecture pour approfondir le sujet:

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1689161/coronavirus-environnement-deforestation-animaux-biodiversite-braconage?fbclid=IwAR1foB6p5sRvHdlCEsvcfid9uWIbRkKS9KOCvCEgqWZnksnfTCoi0bbT-zQ



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Un G7 plutôt moyen

C’est finalement le meilleur adjectif pour qualifier le bilan du G7 à présidence canadienne de 2018 : moyen-moyenne.

Moyenne, tout d’abord comme classe moyenne : parce qu’il faut retenir que c’est un des messages de base du premier ministre Justin Trudeau, président du G7 de 2018, soit celui de viser à rehausser la classe moyenne dans l’ensemble des pays du G7.

« (…) Nous devons veiller à ce que la croissance profite au plus grand nombre, de manière à ce que chacun puisse tirer profit du travail accomplit et bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Au Canada, nous réalisons des progrès constants vers l’atteinte de cet objectif grâce à des mesures visant à renforcer et faire croître la classe moyenne, ainsi qu’à aider concrètement les gens qui travaillent fort pour en faire partie.
Dans le cadre de notre présidence du G7 en 2018, le Canada propose, au centre du programme de cette année, le défi de réaliser une croissance qui profite à tous », signait Justin Trudeau dans l’introduction d’un document de 23 pages titrant RÉALISER UNE CROISSANCE QUI PROFITE À TOUT LE MONDE.

Le Canada avait donc préparé ce rapport d’une vingtaine de pages, avec nombre de graphiques, pour mettre en évidence ce défi commun, avec des propositions de moyens pour collaborer et pour le relever. « La réussite des principales économies du monde au cours des cinquante dernières années est en grande partie attribuable aux efforts d’une classe moyenne vaste et en plein essor (…) », analyse ensuite le corps du document, qui vise le double défi de l’inégalité et de la croissance.

Or, le tableau des trois dernières décennies à cet égard est celui d’un décrochage, suivi d’un changement de donne… avec une véritable mise au plancher de la classe moyenne.

TABLEAU 1
Élargissement des écarts de revenu des ménages des pays du G7 globalement sur trois décennies (1985-2014)

Comme l’image bien le Tableau 1, si entre 1985 et 1990 l’élargissement des écarts de revenu est presque nul et sans signification, la tendance à l’élargissement devient évidente entre 1990 et 1995, pour passer pendant la décennie 1995-2005 en mode constant. En fait, il faudra la crise financière mondiale de 2007-08 pour stopper le processus de cet élargissement continuel des écarts de revenu au sein de l’ensemble des pays du G7.

La bonne nouvelle, c’est que depuis 2008, donc pour la période 2008-2014, la tendance des écarts entre les ménages à faible revenu, à revenu moyen et à revenu élevé est restée stable.

Au cours des 30 dernières années, il faut tout de même globalement retenir pour l’ensemble des pays du G7, qu’alors que les 10% des gens touchant les salaires les plus élevés ont vu leurs revenus augmenter de 40% en moyenne, les revenus des 40% des gens touchant les salaires les plus bas ont augmenté de moins de la moitié de ce taux : un retard, d’ailleurs, tout à fait dans la même tendance que pour l’ensemble de la classe moyenne, les 40 à 90% des gens touchant un revenu moyen.

Bref, sur 30 ans, les plus riches ont décroché seuls vers le haut, alors que la classe moyenne a eu, elle, tendance à toujours s’éloigner davantage du partage de cette création de richesse. Le G7 a donc vu sa classe moyenne se tasser vers l’appauvrissement relatif.

Mais le constat est aussi que les pays du G7 ne maîtrisent pas collectivement la solution à ce défi : lorsque l’on tient compte de paramètres autres que le revenu, les pays du G7 « peinent » carrément à faire en sorte que la prospérité soit largement partagée.

« Dans l’édition 2018 de l’indice du développement inclusif du Forum économique mondial, qui est une évaluation annuelle du rendement de 103 pays relativement à onze dimensions du progrès économique en plus du PIB, aucune économie du G7 ne figure dans les 10 premiers rangs, malgré notre relative vigueur économique », relève le rapport (p. 8).

Les pays du G7 ne sont donc pas les leaders qui montrent la meilleure direction.

C’est peut être pour cette raison que leur président pour 2018 a osé! Justin Trudeau n’a pas eu peur, dans ledit rapport, d’y inclure cette statistique « renversante » sur les inégalités dans l’ensemble du monde :

« En 2017, 42 personnes possédaient une richesse égale à celle des 3,7 milliards de personnes formant la moitié la plus pauvre de la population mondiale. » (p. 8)

Moyens que propose le rapport canadien :

  • Voir à aider les travailleurs à s’adapter au monde du travail.
  • Réaliser une croissance solide en investissant d’abord dans les gens.
  • Veiller à ce que chacun paie sa juste part en luttant contre les évitements et évasions fiscaux partout.
  • Mieux mesurer la croissance profitable pour tous.

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Moyen, ensuite, pour l’ampleur et le nombre des décisions prises à ce G7 de 2018.

Les journalistes avaient plutôt tendance à trouver le temps plus long que la moyenne au Centre des médias de ce G7, car les points de presse ne s’y bousculaient pas.

Un point de presse pour l’annonce de l’engagement – clairement ici sous le leadership actif de l’institution états-unienne en la matière – d’un groupe d’IFI à viser la constitution d’ici deux ans d’un fonds de 3 G$ dédié à l’entreprenariat féminin dans le monde.

Un point de presse pour l’annonce des 3,8 milliards $ qui seront consacrés à l’éducation des femmes et des jeunes filles dans les situations les plus pénibles à travers le monde.

Et ce n’est ensuite que la conférence de presse de clôture du premier ministre Trudeau qui a confirmé l’adoption d’une position sur les océans (Plan d’action de Charlevoix pour la santé des océans et des mers et des communautés côtières résilientes) avec notamment, en annexe, sa Charte sur les plastiques dans les océans, à portée finalement moyenne, car n’engageant que les dirigeantes et dirigeants du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et de l’Union européenne… Les États-Unis et le Japon se sont ici abstenus. M. Trudeau confirmant alors « fièrement » une « Déclaration commune du G7 » alors « avec l’assentiment de tous ».

Mais on sait maintenant que la moyenne au bâton en cette matière fut ensuite « twitement » recalée par le reniement de signature du président Trump, se détachant de ladite « Déclaration commune du G7 de 2018 », dans un fracassant Tweet surprise, envoyé de son avion en plein vol vers Singapour, juste après avoir quitté Charlevoix.

Donald Trump n’a pas aimé la moyenne des mots de Justin Trudeau à son égard pendant la conférence de presse de clôture de ce Sommet du G7. Il en a donc reviré son chapeau de bord.

Bien drôle de moyen, qui n’est certes pas dans la moyenne des G7 en matière de collaboration et de diplomatie entre pays alliés.

Mais l’affaire n’a pas encore fait perdre ses moyens à son hôte et Justin Trudeau a gardé depuis son calme. Il reste satisfait de son sommet. Déjà assuré d’avoir clairement bien défendu et espérant encore pouvoir « (…) renforcer la classe moyenne et favoriser une croissance généralisée (…) », comme il insistait encore dans la conclusion de son document de travail, déjà cité ci-haut !

Au final, un G7 moins que moyen ? Plus que moyen ? Jouons pour plutôt moyen. Ce que le temps, voire l’histoire, confirmera, ou pas !

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G « green » 7 : 100 000 arbres plus tard !

Ce n’est certes pas la première des nouvelles qui est a ressortir du dernier Sommet du G7, tenu dans la région canadienne de Charlevoix, au Québec, les 8 et 9 juin 2018, mais le fait d’avoir voulu en faire un événement le plus carbo-neutre possible reste un legs qui mérite mention. Notamment dans la manière !

Déjà, le principal lieu utilisé dans la ville de Québec, le Centre des congrès, à titre de centre des médias, qui attendait les quelque 1 400 journalistes accrédités, est une organisation ayant les plus hauts standards internationaux en environnement. Mais le Canada voulait plus. Bien plus ! Déjà, à son arrivée, au Centre, le journaliste recevait un sac de presse fabriqué avec le recyclage du tissus des oriflammes ayant servi pendant l’année des manifestations du 150e anniversaire de la fondation du Canada, l’an dernier. Il y avait même un beau choix de couleurs ! Mais aucun papier imprimé à l’intérieur : tout le matériel des communiqués de presse et autres documentations de travail a été partagé uniquement sur Internet grâce à un site dédié APP avec mot de passe accordé au journaliste.

Il en fallait évidemment davantage pour organiser un tel méga événement afin de le conclure par un bilan carbo-neutre. Un mécanisme de compensation de l’empreinte environnemental devait être utilisé. Il n’est ici pas original en soi: on décida de planter des arbres. Mais c’est la manière et le volume qui sont intéressants. D’abord, il fallu évaluer la quantité à compenser. Et ce fut fait en amont. De sorte qu’il est déjà possible de confirmer que 100 000 arbres – oui 100 000 ! – auront été plantés pour compenser l’impact environnemental du Sommet du G7 de 2018. Ce, dans les 17 réserves de la biosphère qui existent déjà à travers le territoire du Canada. 100 000 arbres de plus, qui y pousseront pendant des années, des décennies.

En détail, un partenariat entre le Gouvernement du Canada et la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix a été fondé avec un investissement de 325 000 $. L’objectif de planter 100 000 arbres afin de compenser les effets négatifs qu’aura sur l’environnement, principalement en raison des nombreux transports, le Sommet sera donc réalisé par étapes. La première vague de plantation a eu lieu au mois de mai 2018. Tout ce travail est dirigé par la biosphère de Charlevoix et la Réserve faunique de Charlevoix.

Le 22 avril 2015, l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Québec et le Jour de la Terre Québec avaient fait équipe pour planter 100 000 arbres à temps pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal, en 2017, donc se donnant 2 ans pour concrétiser l’initiative.

Le G7 de 2018 aura-t-il été finalement carbo-neutre ? « En moyenne, 98 arbres captent et entreposent 1 tonne de gaz carbonique qui se trouve dans l’air chaque année », explique l’organisme Arbres en ligne.

Pendant une période de 80 ans, l’arbre canadien moyen absorbe 200 kg de gaz carbonique – plus de l’ozone, de l’oxyde nitreux, des particules et du dioxyde de souffre.

Chaque jour, un gros arbre fournit assez d’oxygène pour quatre personnes.

On nous a aussi dit que toutes les matières déposées dans les contenants de tri au Centre des congrès allaient ensuite être manuellement triées de nouveau, par des personnes attitrées, afin de maximiser l’opération… parce que « trop de gens se trompent de bac », malgré leur bonne volonté de trier à la source.

La présence en nombre de journalistes semble aussi avoir été inférieure aux prévisions des organisateurs, donc ici c’est un gain vers l’atteinte de la cible d’un sommet carbo-neutre.

Une vérification in situ au Centre des médias cherchait, par ailleurs, à sonder le comportement des acteurs du Sommet pendant son déroulement. Des préposés questionnaient les journalistes sur leur origine-destination et leur mode de transport. Ayant subi leur questionnaire, votre tout dévoué a reçu le maximum au pointage, ayant utilisé son vélo pour se rendre au Centre des médias le jeudi et le vendredi, et la marche le samedi.

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Source de l’image: arboplus.ca/fr/arbre-laval-plantation-arbre-laval-planter-un-arbre.html

Lire aussi :

usbeketrica.com/article/planter-100-000-arbres-en-un-jour-pour-reboiser-les-mangroves
www.arbresenligne.com/information/gaz-a-effet-de-serres

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Sommet Idées7 : les scientifiques des pays du G7 préparent leur «Déclaration» aux leaders du G7

« Le Sommet Idées7 est une occasion unique pour les scientifiques de se rassembler autour des grands enjeux sociétaux mondiaux et de mettre en commun leurs expertises afin d’alimenter la réflexion des leaders des pays du G7 », de déclarer Sophie D’Amours, la rectrice de l’Université Laval.

À quelques jours de ce rendez-vous certainement pertinent, qui du 21 au 23 mai 2018 accueillera, à Québec, des scientifiques des pays membres du G7, la rectrice de l’institution se disait également poussée par la « volonté de mettre en valeur l’apport de la communauté scientifique internationale » face aux défis à l’heure de la gouvernance mondiale.

Car pendant les trois séances de travail – qui se tiendront à huis clos – lors de ce sommet qui regroupera des institutions universitaires et des laboratoires d’idées (think tanks), les experts – une trentaine de scientifiques internationaux sont confirmés – réfléchiront effectivement ensemble « aux défis à l’heure de la gouvernance mondiale ».

Les participants au Sommet Idées7 discuteront ainsi des solutions possibles « aux défis de la complexité et de l’inclusion auxquels les dirigeants doivent faire face lorsqu’ils abordent des enjeux mondiaux, tels que ceux identifiés comme des priorités par la présidence canadienne du G7 ». Ce qui veut dire :

  • investir dans une croissance qui fonctionne pour tous;
  • préparer les emplois du futur;
  • promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;
  • travailler ensemble sur le changement climatique, les océans et l’énergie propre;
  • construire un monde plus pacifique et plus sûr.

Et ils le feront en s’attaquant à la complexité croissante de la gouvernance mondiale découlant de l’interpénétration des domaines traditionnels de la coopération internationale.

« En nous appuyant sur ces priorités, nous avons identifié six domaines traditionnels que nous souhaitons aborder : le commerce, le travail, l’environnement, la sécurité et les migrations ainsi que l’égalité des genres. Au lieu d’aborder un par un ces six domaines, la discussion fournira une analyse et des conseils sur leurs interconnexions et la nature convergente des problèmes mondiaux », précise Louis Bélanger, le directeur des Hautes études internationales (HEI), l’institut universitaire qui organise et coordonne le tout.

Par la suite, ils présenteront la synthèse de leur réflexion, La Déclaration Idées7, aux représentants officiels des pays du G7.

RENCONTRE AVEC LES SHERPAS

Les conclusions, les recommandations et les réflexions des scientifiques seront rassemblées dans un document synthèse, La Déclaration Idées7, qui sera présenté aux sherpas des représentants du G7 lors d’une réunion qui se tiendra à Baie-Saint-Paul d’ici le Sommet du G7 de juin.

Ce document pourra être consulté grâce au lien Internet suivant : ulaval.ca/i7.

Les partenaires du Sommet Idées7 sont Affaires mondiales Canada, le ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, la Ville de Québec et le Centre des congrès de Québec.

L’événement est organisé en collaboration avec le Centre d’études et de recherches internationales (CERIUM) de l’Université de Montréal, le Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale (CIGI) de l’Université de Waterloo, la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l’Université du Québec à Montréal, le Forum des politiques publiques (d’Ottawa), l’École Munk des affaires internationales de l’Université de Toronto, l’Institut d’études politiques de Grenoble, en France, et l’École de politique publique de l’Université de Calgary.

L’initiative implique aussi des représentants scientifiques dits de « pays de rayonnement ». Trois sont ainsi identifiés sur le site Internet : Mme Sithembile Mbete, chercheuse associée au Centre d’études de l’innovation en gouvernance (GovInn) de l’Université de Pretoria, en Afrique du Sud ; le professeur Jiejin Zhu, de l’École des relations internationales et des affaires publiques de l’Université Fudan de Shanghai, en Chine; et le professeur Siddharth Mallavarapu, spécialiste en égalité des genres de l’Université Shiv Nadar, Dadri, Greter Noida, en Inde.

LES 17 RECOMMANDATIONS

Lors d’une rencontre à Baie Saint-Paul mercredi 23 mai 2018, les chercheurs du Sommet Idées7 ont remis aux représentants des chefs d’États et de gouvernements des pays du G7 (sherpas) La Déclaration Idées7 de Québec sur la gouvernance mondiale et les défis de la complexité et de l’inclusion.

La Déclaration invite les membres du G7 à aborder les enjeux mondiaux en s’appuyant sur des données probantes quant aux solutions envisagées. Les 30 experts ont ainsi formulé dix-sept recommandations aux fins de considération par les leaders du G7.

Liste des 30 experts réunis au Sommet Idées7

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