Archives par mot-clé : Chine

Qu’espère la New Development Bank: Clinton ou Trump ?

Le banquier indien K.V. Kamath qui préside la « nouvelle banque de développement », la New Development Bank (NDB) selon son sigle anglais, ne répondrait pas à la question de savoir si les fondateurs de ce nouveau bailleur de fonds multilatéral des pays du BRICS souhaitent plus l’élection de l’un ou l’autre des candidats Clinton et Trump pour le vote présidentiel de novembre 2016 aux États-Unis. Mais on peut tout de même poser la question !

Car l’existence de ce nouveau joueur dans l’économie mondiale est une première dans un tel contexte. Les cinq pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui représentent environ 40 % de la population mondiale, avaient décidé en 2013 de la fondation de cette nouvelle institution financière, en dotant l’instrument  d’un capital de 100 milliards $US. Inaugurée officiellement le 15 juillet 2014 à l’occasion du sommet des BRICS tenu à Fortaleza au Brésil, son démarrage n’est intervenu qu’en juillet 2015, soit deux semaines après le sommet des BRICS organisé en Russie, à Oufa, sous l’égide du président Vladimir Poutine. Installé à Shanghai depuis février, c’est en avril de cette même année 2016 que furent enfin annoncés les premiers prêts du nouveau bailleur de fonds multilatéral : 811 M $US pour quatre projets d’énergie renouvelable, au Brésil, en Inde, en Chine et en Afrique du Sud.

bricsgenesishead

Fondée en tant qu’alternative à la Banque mondiale (BM) et au Fonds monétaire international (FMI), la NDB souhaite investir 10 milliards $US dans les cinq prochaines années, selon les dires récents de son président indien. Une somme tout de même appréciable.

Et ce n’est pas sans critiquer ouvertement le milieu de la grande finance mondiale que la New Development Bank arrive sur le terrain. Son site internet ne se gêne pas pour analyser le contexte et déclarer:

Current financing and investment patterns are inadequate in meeting investment needs. Private international capital flows are not only volatile they are also insufficient in volume and maturity to fund sustainable development, which typically requires long-term investment.” New Development Bank

Évidemment, à elle seule, la Russie, durement affectée par les sanctions liées à la crise en Ukraine et la chute du rouble, voit dans la NDB et ses réserves de devises un recours contre les institutions financières mondiales comme le FMI et la BM, sous très forte influence étasunienne.

Et comme la politique n’est jamais bien loin des grands enjeux économiques, on a pu lire via l’agence Tasnim en 2015 que « l’Iran envisageait d’adhérer à la banque des BRICS », se référant à l’adjoint du ministre iranien de l’Economie Mohammad Khazaei, lors d’une rencontre avec le ministre brésilien de l’Industrie Armando Monteiro, ce dernier ajoutant: « Nous espérons l’adhésion de l’Iran le plus vite possible, et souhaitons qu’elle obtienne le statut de membre de la banque« .

Clinton ou Trump ?

L’arrivée de l’un ou de l’autre des candidats Hillary Clinton ou Donald Trump à la tête du gouvernement de la première puissance mondiale, en janvier 2017, ne sera pas sans conséquence sur le climat et le contexte du financement des grands projets dans le monde. Sur le climat de l’économie mondiale dans son ensemble, en toute réalité!

À lui seul, Donald Trump est déjà une puissance financière active dans l’économie mondiale. Il a ses réseaux. Une publication spécialisée comme Silver Doctors analysait même, récemment, en quoi un président Trump ferait le bonheur des économies du BRICS: “With those three core concepts in mind, we can explore a bit of the “why a Trump presidency might be the greatest thing gold and silver investors could ever hope for in terms of the oval office.”

The BRICS Candidate: Why A Trump Presidency Might Be the Greatest Thing EVER For Gold”, Posted on September 8, 2016, SilverDoctors.com

Donald Trump est-il autant ami que le couple Clinton avec les familles Agnelli et Rothschild, qui depuis l’an dernier sont les actionnaires majoritaires de l’influent The Economist Group ? Ce n’est pas une sous-question anodine. Agnelli, c’est aussi le contrôle de FIAT – Chrysler.

Et pendant ce temps à Pékin !

Et l’écosystème financier international est encore plus en ébullition que ça ! Outre cette New Development Bank du BRICS, précisons également que la Chine a en plus présidé récemment au lancement d’une autre institution financière multilatérale : la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), dont le siège social est directement à Pékin. Dotée comme l’autre d’un capital initial de 100 milliards $US, elle a été officiellement établie fin juin 2015 avec cinquante États fondateurs, dont une vingtaine de pays occidentaux tels que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Qui qu’il soit, le prochain président des États-Unis d’Amérique dirigera un monde différent. Les pays en émergence émergent vraiment. Notre monde se complexifie.

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www.ndbbrics.org

www.ndb.int

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ChinAfrique : CGCOC s’implique dans l’autoroute Lagos-Dakar

L’enjeu des infrastructures est toujours au cœur des stratégies de développement économique. Et l’année 2016 aura déjà confirmé une énième implication majeure de la Chine dans ce qui reliera ultimement les mégapoles ouest-africaines de Dakar, au Sénégal, et de Lagos, au Nigéria, via une véritable autoroute. Soit une infrastructure fondamentale pour l’avenir de toute l’Afrique de l’Ouest : l’Autoroute transafricaine numéro 7.

L’autoroute Lagos-Dakar parmi les accords de la Cédéao avec le chinois CGCOC

Signés le 20 janvier 2016 à Abuja, au Nigéria, cinq protocoles d’accord conclus entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le groupe chinois CGCOC entraient ainsi dans une phase d’étude qui rapproche de la mise en chantier. Le volet autoroutier de l’accord portant sur le financement et la construction de l’axe Lagos – Dakar, des ingénieurs privés chinois avaient fait le déplacement sur le terrain, en octobre 2015, pour conduire des études préparatoires. Avec maintenant le feu vert de Pékin, le plus grand projet d’infrastructures routières, ferroviaires et aériennes destiné à relier des capitales africaines s’active.

Outre l’autoroute côtière trans-ouest africaine, les cinq protocoles d’accord couvrent le chemin de fer trans-ouest africain et les infrastructures de télécommunication d’Afrique de l’Ouest, l’aviation régionale ouest africaine, ainsi que la construction du nouveau siège de la Cédéao et de ses annexes à Abuja.

Une réunion des ministres des Infrastructures/Transports routiers/Travaux publics et de la Justice sur le Corridor Dakar-Abidjan s’est aussi tenue le 14 avril à Banjul, en Gambie. Organisée par la Commission de la Cédéao pour présenter le Projet du Corridor Routier Dakar-Abidjan, on voulait alors convenir avec les États membres des modalités de sa mise en œuvre (Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone, Liberia et Côte d’Ivoire).

But : étendre le projet de développement de corridor déjà prévu sur le tronçon Abidjan-Lagos pour couvrir la totalité du Corridor Dakar-Lagos. Construire totalement l’Autoroute transafricaine numéro 7.

Le corridor Abidjan-Lagos couvrira 1 028 km en connectant en premier les plus grandes agglomérations et les centres économiques les plus dynamiques de l’Afrique de l’Ouest que sont Abidjan, Accra, Cotonou, Lomé et Lagos.

Pas une première pour la Chine

Le projet de construction de l’autoroute Abidjan-Grand Bassam implique déjà en grande partie du financement par la Chine (Eximbank Chine), qui ici a consenti à l’endroit de la Côte d’Ivoire un financement de 53 milliards de FCFA. Il s’agit d’un prêt de 20 ans, avec un différé de 7 ans et un taux d’intérêt de 2%.

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Crédit photo: ictsd.org

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Le marché olympien du pari sportif en ligne

J’avais environ dix ans lorsque mes parents me firent prendre l’avion pour la première fois de ma vie pour aller découvrir les chaudes plages de la Floride, un rêve pour tous les Québécois en hiver. Les radios crachaient partout Pink Floyd, The Wall, mais pour mon père l’intérêt fut plutôt de nous amener aux courses de chiens. Ce fut ma première occasion de voir en action le pari sportif. Des séries de lévriers lancés en chasse derrière un drôle de lapin; chaque fois après que des séries de parieurs aient misé sur quel brave chien coifferait le fil d’arrivée le premier. Aujourd’hui, je peux miser de même sans le brouhaha des aéroports et les désagréments des grands déplacements, oui sans la fébrilité des salons de jeux mais tranquillement et directement de mon salon, dans ma maison, avec l’extension Internet du faramineux marché du pari sportif et les accès du web tel NetBet Sport. Alors Nadal ou Lopez vainqueur ? William ou William ? Le PSG ou Liverpool ?

Évidemment, le pari sportif n’est pas une nouveauté dans l’histoire du monde. C’est son arrivée sur internet et, surtout, sa régularisation qui l’a fait bondir.

On dit que le pari sportif existe depuis la fin du XIXè siècle, en référence à la période où les courses hippiques et ensuite le pari mutuel urbain (PMU) se sont développés en France. Et la diversification des paris n’a pas tardé. Aujourd’hui, il est possible de miser sur presque tous les types de sports et événements sportifs se déroulant n’importe où dans le monde.

Baseball; Football; Tennis; Basketball; Rugby; Formule 1; Handball; Rugby à XIII; Cyclisme; Volleyball; Hockey; Foot US; Boxe; Ski; Sport Automobile; Moto; Golf; Snooker…

Le foot en salle ou le beach volley ont même leurs adeptes!

Début des années 2000 : le pari sportif en ligne

Le développement des sites de paris sportifs en ligne, au début des années 2000, a donné un nouveau souffle au secteur. De fait, les salles virtuelles de paris sont en passe de détrôner les bookmakers traditionnels et le phénomène n’en est qu’à son commencement. Car seul une trentaine de pays, dont le Mexique, la Tanzanie, l’Australie et l’Afrique du Sud, ont accepté de légaliser la privatisation des paris sportifs depuis longtemps.

Dans d’autres pays, le monopole du jeu appartient encore au gouvernement, empêchant le développement des sites privés de paris sportifs. Mais globalement, d’après les experts, le secteur du pari sportif sera totalement libéralisé d’ici 15 à 20 ans, puisque les législateurs ne résisteront pas longtemps aux pressions des opérateurs et des joueurs et au marché olympien du pari sportif en ligne.

Le marché européen du pari sportif

C’est en 2010 que le marché des jeux en ligne s’est ouvert à la concurrence en France. Après des débuts timides, le marché français des paris sportifs sur Internet est cependant en train de s’envoler. Les mises enregistrées au 1er trimestre de 2016 auront chiffré 516 millions d’euros: une augmentation de 47% en un an. Il s’agit même, selon l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), « du plus haut montant réuni sur un trimestre depuis l’ouverture du marché des jeux d’argent en ligne en 2010 ».

Mais il n’y a pas que la France. Les paris sportifs en Europe représenteraient, selon les spécialistes, un marché d’environ dix milliards d’euros. Comme la majorité des pays, incluant la France, avaient encore le monopole sur les jeux, la Commission Européenne a dû s’imposer avec la libéralisation progressive de ce secteur, jugeant que c’était dans l’intérêt de l’économie de l’Union. Mais aussi de celle des pays membres, puisque des millions de joueurs s’y exercent déjà alors que les profits qu’ils génèrent n’entrent pas encore dans les caisses d’État.

En France seulement, le chiffre d’affaires annuel de la Française des Jeux n’était que de l’ordre de 630 millions d’euros, alors qu’une seule semaine de tournois à Roland Garros rapportait un milliard d’euros aux sites de paris sportifs en ligne. Au R-U, où le rugby, le cricket, le foot et la boxe sont les sports vedettes, on recensait déjà quelque 800 000 parieurs pour un chiffre d’affaires annuel de 3,5 milliards d’euros; des chiffres qui étaient à peu près les mêmes pour l’Italie, tandis que l’Espagne tablait à 200 000 joueurs, mais qui ont tout de même généré plus d’un milliard d’euros de recettes en 2009.

Dès 2011, le marché des paris sportifs était prévu rapporter jusqu’à 10 milliards de revenus sur l’ensemble du territoire européen. Le nombre de joueurs devant augmenter de 30%, avec une participation accrue des 18-45 ans.

Le pari sportif dans le reste du monde

En dehors de l’Europe, les États-Unis constituent le premier marché mondial pour les paris sportifs. En deuxième position vient la Chine. Macao, un territoire spécial chinois, est considéré comme le Las Vegas de l’Asie et de nombreux casinos, aussi bien terrestres que virtuels y sont implantés. Dans tous les cas, les 5 à 10 prochaines années seront décisives et marqueront l’apogée des paris sportifs dans le monde.

Hors du Web point de salut; foot-tennis-basket ne laissent que des miettes aux autres sports.

L’Autorité de régulation des jeux en ligne a bien confirmé qu’en France les tendances enregistrées en 2014 se maintiennent en 2015. Ainsi, le secteur des paris sportifs fut la seule composante du marché des jeux d’argent en ligne à connaitre une dynamique de croissance qui s’est accentuée en 2015.

Car au contraire, les mises enregistrées en paris hippiques reculent continuellement et ont été en baisse pour la quatrième année consécutive. Le déclin de l’activité du poker se prolonge également dû à la chute des mises enregistrées en cash game.

Le recul de l’activité des paris hippiques peut certes être mis en relief avec le dynamisme du pari sportif. Jusqu’en 2013, les enjeux enregistrés en paris hippiques étaient nettement supérieurs à ceux réunis en paris sportifs (+263 millions d’euros).

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En savoir plus:
Euro 2016 : la bataille des sites de paris sportifs

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Chine, eau et grands enjeux

« La Chine met parfois longtemps à repérer son ennemi. Mais quand elle lui déclare la guerre, elle gagne. Toujours. »

Ainsi répondait M. Gao Er Kun, directeur général de l’Eau au ministère des Ressources hydrauliques à Beijing, alors questionné sur l’état des eaux de la Chine par l’auteur académicien de France, Érik Orsenna, qui l’interviewait pour son livre L’avenir de l’eau.

« (…) Seule la pollution peut freiner notre développement. Or nous avons besoin de ce développement. Donc, nous vaincrons la pollution! », poursuivra le convaincu dirigeant de cette Chine militante.

Comme son interlocuteur Breton, le Chinois avait une formation d’économiste et leur entretien dura trois heures. Monsieur Gao avait aussi le bon souvenir d’avoir déjà visité la Bretagne, terre forte de son climat tempéré.

En ouvrant le XIe Plan quinquennal 2006-2010 pour y justifier sa détermination que tous les moyens seront mis en œuvre pour remédier à la pollution, il citera le texte à trois reprises : « À la lumière de la théorie Deng Xiaoping et de l’importante pensée des Trois Représentants, nous devons poursuivre notre réussite économique et sociale en restant fidèles aux concepts scientifiques du développement. »

« Je ne peux pas mieux vous répondre. C’est le préambule… Regardez notre 3e priorité : Économiser nos ressources et protéger l’environnement. »

« Et voyez, là, notre priorité suivante : Construire une société de conservation des ressources et d’amitié avec l’environnement. »

On peut se réjouir de constater que le concept d’éco-civilisation est au cœur du programme économique et social adopté en novembre 2013, lors de la troisième session plénière du 18e Congrès du Comité central du Parti communiste chinois. Avec l’année 2016, la Chine amorce la concrétisation de son XIIIe Plan quinquennal, adopté par son parlement en mars.

Le travail se poursuit… mais la Chine n’a rien d’un long fleuve tranquille en matière d’eau. Elle n’a absolument rien d’un pays au climat tempéré, comme par exemple la France, ou encore le Canada.

SHÉMA 1 : LES « 2 » CHINE DE L’EAU

Moitié NORD
50% de la population
17% de l’eau disponible

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Shanghai

Moitié SUD
50% de la population
83% de l’eau disponible

Le Chinois fit faire mentalement, juste au-dessus de la ville de Shanghai, un trait sur une carte pour séparer en deux la population de son pays, d’est en ouest, dans le but que son invité comprenne facilement l’enjeu fondamental de l’eau en Chine. Sept cents millions de Chinois au Sud avec 83% de la ressource; encore 700 M au Nord avec 17%.

Non seulement le Shéma 1 témoigne déjà de l’enjeu géo-démographique de l’eau en Chine avec une population et une urbanisation en déséquilibre notoire avec l’accès à la ressource, mais la nature du cycle de l’eau y rajoute à l’effort parce que 70% de la pluie tombe en été sur la Chine, principalement en juillet-août. Et s’ils n’y avaient que ces enjeux internes…

GUERRE COMME… GUERRES DE L’EAU?

Impossible de parler des grands enjeux de l’eau en Chine sans parler de la géopolitique de la chose. Très simplement parce que la Chine contrôle le robinet de tout le sud-est asiatique. Et son gouvernement sera bien tenté de se servir sans permission à demander et en toute contradiction avec les besoins croissants des voisins.

Du Pakistan jusqu’au Vietnam – avec l’Inde, le Bangladesh, la Birmanie (Myanmar), le Cambodge, le Laos et aussi la Thaïlande – les huit plus grands pays de cette région déjà surpeuplée du monde dépendent de la Chine pour l’origine de presque tous les grands fleuves qui les abreuvent.

IMAGE 1 : GÉOPOLITIQUE DE L’EAU EN CHINE

ChineWater-Wars

(Source: China Water Risk, 2016)

Oui, oui, oui, oui et encore oui!, la source de l’Indus, d’une partie du Gange, du Brahmapoutre, du Salouen, du Mékong, c’est le plateau du Tibet en Chine!

Et on repense aussitôt au fier militantisme de M. Gao Er Kun : « La Chine met parfois longtemps à repérer son ennemi. Mais quand elle lui déclare la guerre, elle gagne. Toujours »…  Alors on se le demande en mille comme en un : comment ne pas penser au risque de guerres de l’eau?

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Sources des deux images dans le texte: China Water Risk
(a non-profit initiative dedicated to highlighting these risks).

chinawaterrisk.org/about/about-us

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Eau: la grande oubliée du changement climatique

Nasser, comme Lac Nasser ; sachez que 12% du débit du majestueux Nil en Égypte s’évapore dudit lac – construit par l’homme avec le Barrage d’Assouan – sans pouvoir aller plus en aval. En quoi ceci influence-t-il les changements climatiques ? C’est l’ensemble du secteur de l’eau qu’il faut regarder ici. Et les multiples éléments en cause montrent que l’eau fut parmi les pires oubliés, lors de la Conférence sur le climat de Paris, en décembre 2015.

Avez-vous entendu qu’on y avait parler de l’eau? De décisions en cette matière?

EAU ET GAZ À EFFET DE SERRE

Non, ce n’est pas la qualité et la disponibilité de l’eau potable qui est ici en cause. Même si la moitié des lits d’hôpitaux dans le monde sont occupés par des patients atteints de maladies d’origines hydriques. Même si, chaque 8 secondes, un enfant meurt sur Terre pour cause d’avoir bu de l’eau contaminée.

Pourquoi la Chine s’active particulièrement en matière de dépollution et de développement de l’économie circulaire (il y a une Loi chinoise en la matière depuis 2008) : « parce que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’eau que boivent plus de la moitié des 1,3 milliard de Chinois ne répond pas aux normes de sécurité minimales établies par la communauté internationale« , écrivait en 2007 l’auteure canadienne Maude Barlow. La Chine déversait alors quelque 45 milliards de tonnes d’eaux usées non traitées directement dans les cours d’eau, annuellement (source : China Daily).

Nouvelle d’une autre grande puissance de l’eau: la Russie; 75% des eaux de surfaces intérieures et 30% des eaux souterraines accessibles y sont polluées.

Vue du Sud: pour se procurer de l’eau les femmes d’Afrique du Sud parcourent collectivement l’équivalent de 1 aller-retour vers la Lune16 fois par jour!

Non, il n’y a toujours pas preuve de présence d’eau sur la Lune! Et pour imager encore cet « apartheid de l’eau » sur Terre, retenons qu’un nouveau né dans un pays riche consomme de 40 à 70 fois plus d’eau qu’un bébé du Sud.

Il faut parler des conséquences environnementales et carrément climatiques de la gestion de cette ressource. Environ 50 000 grands barrages arrachent et contrôlent présentement les cours d’eau dans le monde. Et des dizaines sont en construction. Or, la documentation scientifique prouve depuis longtemps que cette stratégie génère de grandes quantités de méthane découlant de l’accumulation de sédiments voués ainsi à la décomposition et à l’émanation dans l’atmosphère.

Plus de barrages = plus de méthanes, un gaz plusieurs fois plus néfaste que le CO2.

Effet direct sur les changements climatiques.

L’affaire des grands barrages, déjà bien connue, n’est malheureusement qu’un élément de la liste du mécanisme eau/changement climatique.

Plus d’urbanisation, de perte de végétation (toitures, routes, stationnements) = plus d’îlots de chaleur urbains empêchant la ville de « transpirer ».

Selon le scientifique slovaque Michal Kravçik, la destruction de la végétation et les déversements d’eau de pluie en mer «(…) ÉQUIVAUT à l’effet des GES en matière de changements climatiques».

FONTE DES GLACIERS

L’élément eau concerne aussi l’eau qu’emmagasine depuis des millénaires l’ensemble des glaciers de la planète. Ici il faut encore se demander « Quoi influence sur quoi ? » Comment la libération des eaux glacées des glaciers joue sur le réchauffement ou pas du climat ? Chose certaine, ultimement la source va se tarir, provoquant des changements fondamentaux.

Un glacier disparu n’alimente plus jamais un grand fleuve…

Alors lisez avec effroi un autre constat des plus préoccupants : en 1980 on observait que 75% des glacier alpins d’Europe s’accroissaient; en 2005 l’observation révèle que 90% ce ceux-ci rapetissent. Les glaciers d’Europe sont ceux qui changent le plus vite au monde actuellement.

Pourtant c’est en Asie que l’enjeu des glaciers risque de faire tout basculer. S’il semble rassurant, à prime abord, de se faire dire que le plateau tibétain compte 46 298 glaciers, il faut vite savoir aussi que l’Académie chinoise des sciences prévoit qu’ils « diminueront de 50% par décennies » (jusqu’à nouvel ordre). Sans développer davantage, retenons seulement que le grand fleuve Indus, juste lui, qui prend naissance dans les mêmes glaciers, contribue pour 90% de l’irrigation des cultures du Pakistan.

Entre décider de la poule ou l’œuf, les politiciens du monde vont tout de même devoir se mettre vraiment à l’ouvrage… Parce que la meilleure stratégie sera d’AGIR en concluant vite :

Question?
A : l’eau change le climat : le climat modifie l’approvisionnement humain à la ressource eau
Bonne réponse : TOUTES CES RÉPONSES!

 

ONUgoal2015

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