Innovation en imagerie humaine 3D
InSpeck vit le 3e virage croissance de son histoire
2005-10-19

Par Daniel Allard

Au tournant de sa première décennie d'existence, la compagnie InSpeck profite d'un troisième boom de croissance grâce à sa capacité à diversifier la commercialisation de sa technologie. Ces spécialistes du 3D n'auront jamais si bien porté leur nom! Fondée en 1994 par Guylain Lemelin et Le Song, qui sont toujours à la tête de l'entreprise, InSpeck a toujours mis l’optique au service de la numérisation humaine tridimensionnelle.

Au début, elle se spécialisa strictement dans des applications 3D pour le cinéma et le jeu vidéo. C'est d'ailleurs la technologie brevetée d'InSpeck qui, en 1999, fut utilisée pour les effets spéciaux du film X-Men. « Nous avons numérisé tous les acteurs de cette production. Permettant alors de remplacer les cascadeurs lors des scènes trop complexes". Autre notoire contrat remporté par la compagnie, celui de la Ligue de base-ball majeur qui leur a demandé de numériser la tête de plus de 1200 joueurs du base-ball professionnel. Les jeux de base-ball de la X-Box et de Nintendo sont donc d'autant plus réalistes qu'ils ont pu profiter de cette technologie impressionnante. Un contrat qui n'est d'ailleurs pas terminé, puisque les clients souhaitent pouvoir passer à une qualité supérieure et InSpeck teste, en ce moment, une amélioration de sa technologie avant de reprendre à nouveau rendez-vous avec les joueurs de la Ligue de base-ball majeur.

Au début, la compagnie utilisait aussi le laser. Mais lorsqu'on se spécialise dans la numérisation humaine et principalement les visages, il n'est pas plaisant pour les gens de savoir qu'on leur balance des rayons laser dans les yeux: « Maintenant, nous n'utiliserons que la lumière allogène blanche », assure aussi Marco Estrela, le directeur, marketing & distribution. Mais ces exemples de deux succès ne devraient pas se répéter systématiquement : "Offrir ce  genre de services n'est pas ce que l'on vise. Oui, c'est bon pour la notoriété. Mais notre but premier s'est de manufacturer et de vendre des caméras 3D", poursuit-il.

D'ailleurs, l’entreprise vise essentiellement ces dernières années le marché de l'imagerie médicale 3D. Avec son logiciel EM-Measurement, InSpeck offre d'ailleurs l'unique manière de mesurer un volume mammaire. Malheureusement, l'industrie de la chirurgie plastique vit encore largement dans le monde du 2D (deux dimensions): « Tous les plasticiens ont le logiciel Mirror qui travaille en 2D... nous devrons changer les mentalités, car le 3D n'y est disponible que depuis environ trois ans ». Mais pas question pour eux d'abandonner cette industrie qui, seulement aux États-Unis, représente un chiffre d'affaires de 6 milliards $ par année.

UN TROISIÈME VIRAGE EN DIX ANS
C'est cependant un tout autre secteur qui fait vivre présentement à InSpeck le troisième virage de son histoire. À la grande surprise des fondateurs, le domaine commercial apporte son lot de succès : « C'est une vraie folie depuis environ dix-huit mois, tout le monde veut se partir une boutique du genre », nous explique Marco Estrela en montrant un exemple dans sa main de ce fascinant petit cube de cristal qui « enveloppe » l'image de son propre visage grâce au miracle du laser et des technologies nouvelles en logiciel. C'est d'ailleurs grâce à une version spéciale de son logiciel EM (EM-SSLE pour Sub-Surface Laser Engraving) qu'InSpeck fait un malheur dans ce milieu présentement. En plus d'offrir la caméra 3D, contrairement à la concurrence, eux peuvent aussi offrir le logiciel. Quelques centres commerciaux au Québec (Laval à Montréal et Galeries de la capitale à Québec) commencent d'ailleurs à offrir le fameux cube.

« C'est un gros boom actuellement, qui dépasse notre secteur médical », précise M. Estrela. Un contexte poussant d'ailleurs la compagnie à innover deux fois plutôt qu'une. En novembre 2005, ils vont présenter au salon IAAPA d'Atlanta leur propre interprétation de ce que peut devenir un kiosque à photo. Pour quelques dollars de plus que pour les traditionnelles quatre petites photos carrées, la même machine vous produira… un porte-clés ! Un joli petit porte-clés avec un cristal immortalisant votre propre visage. Tout le défi est dans l'automatisation du processus. Mais les derniers détails étaient à se régler lorsque nous avons rendu visite aux gens d’InSpeck dans leurs installations du Parc technologique du Québec métropolitain, le 30 septembre 2005.

L'autre innovation touche encore plus directement le monde de la photographie: « Nous avons réussi à mettre au point un logiciel 3D qui permet d'intégrer votre visage à la photo de son choix ». Un effet spécial tout à fait réussi.
InSpeck utilisera évidemment son réseau d'une vingtaine de revendeurs à travers le monde pour commercialiser ces nouvelles innovations.

Le monde des caméras 3D se fait petit et InSpeck, après maintenant onze ans d'existence, est considérée parmi les leaders dans la douzaine de joueurs de cette industrie. Alors que Minolta ne fait encore que des caméras lasers, c'est surtout la compagnie CanfieldSCI.com qui fait concurrence à InSpeck dans le monde médical. Dans le cristal, InSpeck se réjouit d'avoir vu son principal concurrent se faire acheté récemment pour dorénavant se concentrer dans le domaine militaire.

Compagnie privée, InSpeck vit au rythme de la forte croissance depuis plusieurs années. « Nous n'avons jamais fait moins que 20 % de croissance annuelle depuis 5 ans", confirme Marco Estrela. La présence d'un Daniel Langlois (Soft Image) au sein du conseil d'administration est évidemment un élément rassurant. Le fondateurs du centre Excentris à Montréal s'était aussi joint en tant que partenaire dans le capital de la compagnie jusqu'à tout récemment, mais c'était à court terme et il a maintenant récupérer ses billes bien qu’il siège toujours au c.a. et les locaux d'Excentris logent d'ailleurs l'équipe de marketing de cinq personnes d'InSpeck, à Montréal. Alors que les installations du siège social au Parc technologique du Québec métropolitain regroupent tous les services de recherches, de production, etc. et les 20 autres employés de la compagnie.


L'entreprise faisant l'objet de ce profil a été choisie avec l'implication de l'équipe de professionnels qui administre le Parc technologique du Québec métropolitain, dans le cadre d'une collaboration spéciale.

Fait à Québec le 19 octobre 2005.


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