Passage du ministre Pettigrew à Québec Outre l'ONU, il veut réformer la Commission des droits de l'Homme... «qui est devenue une farce» ! 2005-09-08 Par Daniel Allard De passage à Québec, le 1er septembre 2005, à l’occasion du premier déjeuner-causerie de la saison de la Chambre de commerce de Québec, le ministre des Affaires étrangères de Canada, l’honorable Pierre S. Pettigrew, a fait des déclarations surprenantes devant plus de 200 personnes venues l’écouter à l’hôtel Loews Le Concorde. La Société des relations internationales de Québec (SORIQ) était aussi co-organisatrice de cet événement. Le ministre a beaucoup parlé de l'Énoncé de politique internationale récemment publié par le gouvernement canadien et déposer au Parlement le printemps dernier. Cet énoncé aura pour conséquence une intégration complète des affaires internationales autour des questions de défense, de diplomatie, du commerce et du développement. Il a tenu à souligner que le document ancre définitivement le Canada en Amérique du Nord. Preuve concrète à l'appui, il a rappelé que les consulats canadiens sur le territoire des États-Unis d'Amérique sont passés de 14 à 22 au cours des deux dernières années. « Et ce n’est pas terminé », a-t-il précisé. Le Canada sera aussi sensible aux « États fragiles ». Un budget de 500 millions $ pour les cinq prochaines années leur est d'ailleurs dédiés. C'est bien connu, le Canada aime le multilatéralisme. « Mais il faut s'assurer que ce n'est pas une fin en soit… C'est bon parce que ça donne des résultats », a souligné le ministre. En ce sens, beaucoup d'efforts seront mis par le Canada sur la question, voire le défi de la réforme de l'ONU. Le ministre passera d'ailleurs neuf jours consécutifs à New York en septembre. « Ce sera pour moi l'occasion de réaliser plusieurs rencontres bilatérales », tout en travaillant sur le projet de réforme de la vénérable institution, planifie-t-il. « La Commission des Droits de l’Homme Mais M. Pettigrew n’a pas parlé que de l’ONU. Et les mots du ministre des affaires étrangères du Canada n'ont pas été tendres à l’égard de la Commission des droits de l'homme : « La Commission des Droits de l’Homme est devenue une farce ». Même si la Canadienne - ou parce que la Canadienne ? - Louise Arbour est à la tête de cette institution, le ministre n'en peut plus de sa forme actuelle et veut un « Conseil des droits de l'Homme » qu’il souhaite voir devenir beaucoup plus efficace. Visant visiblement le dossier du bois d'œuvre et s'adressant particulièrement à la Consul général des États-Unis présente dans la salle, le ministre n'a pas caché que: « Nous sommes en droit de nous interroger sur leur réel attachement à l’ALÉNA ». Rappelant les volontés du Québec d'augmenter son rayonnement sur la scène internationale, le ministre n'a pas nié la capacité des provinces à agir à l’international. « (…)Mais dans une même voix », tient-il à préciser. « Nous avons l'occasion de renforcer la voix canadienne à travers le monde et avec la présence du gouvernement Charest, il y a une occasion historique à saisir », a lancé vers Québec le ministre d’Ottawa d’ailleurs fièrement natif de la ville. « Nous sommes en droit de nous interroger Il a enfin rappelé que 75% des diplomates canadiens sont présentement à l'oeuvre sur Sussex Drive, à Ottawa. « Cela n'a pas de bon sens », a-t-il jugé. « Il y a déjà le budget prévu pour faire passer cela à 50% d'ici les cinq prochaines années », confirme-t-il aussi. Des centaines de fonctionnaires des Affaires étrangères quitteront donc Ottawa, graduellement, pour prendre les routes du monde et servir les Canadiens, via le réseau d’ambassades et de consulats du pays. Fait à Québec le 8 septembre 2005. |
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