Éditorial Un projet pour le Québec 2005-08-29 Par Daniel Allard Le déroulement de la campagne à la chefferie du parti de l'Opposition officielle au Parlement du Québec, le Parti québécois (PQ), qui culminera avec le grand choix le 15 novembre 2005, déversera plusieurs visions idéalistes de l'avenir collectif de quelque 7,2 millions de Québécois. Il ne serait pas surprenant qu'une bonne dizaine de candidats soient en liste, le fameux soir venu, déjà six ont le statut de candidat officiel fin août. Malheureusement, ils offriront tous, unanimement, des variables de l' aboutissement vers la création d'un pays Québec. Projet hautement légitime, il aurait cependant besoin d'être confronté à ses alternatives. Bien qu'une campagne électorale fédérale soit en vue pour les premiers mois de 2006, ce n'est pas d'Ottawa que le message principal doit venir. Exerçant le pouvoir depuis deux ans et demi déjà, le gouvernement du Parti Libéral de Jean Charest n'arrive toujours pas à faire rêver personne avec sa réingénierie de l'État, la naissance d'un Conseil de la fédération, la lutte au déséquilibre fiscale ou des amorces d'ajustements au défi démographique. En plus, le voilà maintenant profondément accaparé par le processus du renouvellement des conventions collectives des employés du secteur public et parapublic. Les Québécois ont toujours aimé que leurs chefs politiques les fassent rêver. C'était une des principales forces d'un René Lévesque. Robert Bourassa a heureusement eut la Baie James. Après la désastreuse tentative du Suroît, une centrale thermique au gaz naturel que personne ne voulait, Jean Charest vient de faire un virage vert vers l'éolien qui l'honore, mais avec une sincérité que la population reçoit timidement. C'est pourtant un très bon pas dans la bonne direction. Un Québec éolien, cela fait rêver. Il faut foncer. Le moteur-roue d'Hydro-Québec aussi ! Pourquoi, que du silence, autour des promesses du « eGouvernement » ? Un « eQuébec » enlevant, quelle belle manière de bâtir un Québec libre autrement qu'avec son drapeau à l'ONU. Philadelphie prend actuellement les devants comme ville offrant l'accès généralisé à l'Internet sans fil (wire less). Suivre cet exemple, c'est faire rêver d'un Québec moderne. Oui, 1% des profits de Loto Québec servent, trop dans l'ombre, à financer des initiatives de coopérations internationales via un secrétariat du même nom au Ministère des Relations internationales. Pourquoi ne pas doubler, voire tripler la mise et multiplier pour la jeunesse québécoise des chantiers de coopérations dans les pays moins industrialisés ? Ça c'est faire rêver d'un Québec solidaire ! Si le PQ arrive à se renouveler à travers l'actuelle course à la direction, ce sera une excellente chose pour la santé démocratique du Québec. Mais si le brassage d'idées et de projets dépassait ce contexte et embrasait toute la classe politique québécoise pour lancer le Québec vers de nouveaux sommets. Au surplus, le Québec se retrouve parallèlement en contexte électoral dans les deux plus grandes villes de son territoire. En fait, la majorité du monde municipale québécois votera le 6 novembre pour élire maires et conseillers, Québec et Montréal inclus. Espérons vivement que l'équipe de Jean Charest saute dans ce train de changements, de tout son poids. Nous sommes prêts pour un Québec moderne et fier, branché sur le monde et solidaire. Fait à Québec le 28 août 2005. |
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