SOCODEVI appuie le mouvement coopératif
Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) : Position du CONSEIL CANADIEN DE LA COOPÉRATION et de la CANADIAN CO-OPERATIVE ASSOCIATION
2005-04-30

Par Réjean Laflamme
Directeur général adjoint du CCC

Pourquoi le mouvement coopératif canadien devrait-il prendre position sur les négociations visant à créer la ZLEA ? D'abord parce que c'est un sujet qui préoccupe un très grand nombre de Canadiens, dont des coopérateurs et coopératrices, mais surtout parce que plusieurs coopératives à travers les Amériques seront affectées, positivement ou négativement, dépendant des résultats de ces négociations.

La Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) a été conçue en principe au premier Sommet des Amériques, qui a eu lieu à Miami en décembre 1994. Au deuxième Sommet, qui s'est tenu à Santiago, au Chili, en avril 1998, les dirigeants des 34 pays démocratiques des Amériques ont entamé les négociations en vue de créer une zone de libre-échange à l'échelle de l'hémisphère.

SOCODEVI appuie le mouvement coopératif

SOCODEVI (Société de Coopération pour le Développement International) a signé un partenariat, en juillet 2004, avec l'Alliance coopérative internationale-section Amériques (ACI-Amériques) pour renforcer l'implication et l'incidence des mouvements coopératifs d'Amérique latine dans les processus d'intégration continentale et les questions de traités de libre-échange. À cet effet, le Conseil Canadien de la Coopération (CCC) a fourni sa position, présentée ci-après, sur la question des traités de libre-échange et en particulier la ZLEA.

En novembre 2004, à Buenos Aires en Argentine, SOCODEVI participait à la XIIIe Conférence régionale de l'ACI-Amériques. Cette importante rencontre réunissait pas moins de 700 spécialistes et invités intéressés par l'avenir du mouvement coopératif dans les Amériques et plus particulièrement son incidence dans les processus d'intégration de la région, notamment la ZLEA (Zone de libre échange des Amériques). SOCODEVI appuie le mouvement coopératif pour qu'il participe activement au débat.

Avant cette XIIIe Conférence régionale de l'ACI-Amériques, en juin 2002, le Conseil Canadien de la Coopération (CCC) mettait en place un comité dont le mandat était de préparer un document de positionnement sur les négociations en cours visant à créer une ZLEA. Ce comité était composé de Luc Labelle, président du Conseil de la coopération du Québec et administrateur au CCC, Denis Richard, président de la Coopérative fédérée de Québec, membre de SOCODEVI, Réjean Lantagne, directeur général de SOCODEVI et Réjean Laflamme, directeur général adjoint. Marie-Hélène Bégin, conseillère à la Vice-présidence Affaires internationales et Partenariats stratégiques à la Fédération des caisses Desjardins du Québec, s'est jointe au comité en cours de route.

Source : Pedro Rodriguez, Agent de communications, SOCODEVI

Pour plus de renseignements sur SOCODEVI et ses actions de développement international, consultez l'adresse suivante : www.socodevi.org

La ZLEA proposée fait partie intégrante du vaste processus du Sommet des Amériques. La ZLEA est le complément des objectifs du Sommet, qui sont notamment de renforcer la démocratie, de promouvoir les droits de la personne et de trouver les moyens de régler une foule de questions sociales et économiques grâce à la coopération des pays de l'hémisphère. La ZLEA est peut-être l'élément le plus visible des travaux du Sommet; les principaux buts de cette nouvelle zone de libre-échange - favoriser la croissance et le développement en intensifiant l'intégration économique - visent en bout de ligne à renforcer les objectifs plus larges du Sommet.

Parmi ces objectifs, il est primordial qu'il y ait un engagement de tenir compte, dans l'instauration de la ZLEA, des différences relatives aux niveaux de développement et à la taille des économies de l'hémisphère, afin d'assurer la pleine participation de ces pays à l'instauration de la ZLEA et aux bienfaits qu'elle pourra procurer, et de créer des possibilités pour lesdits pays. À cet effet, nous avons la conviction que les valeurs et outils coopératifs s'inscrivent particulièrement bien dans ce contexte de mondialisation des marchés, qu'est la ZLEA. Les mouvements coopératifs constituent des points d'ancrage et de mobilisation sociale incomparables pour bon nombre de collectivités, en mesure d'œuvrer dans une perspective de long terme et de développement durable. Ils permettent, entre autres, aux petites économies de préserver un certain contrôle sur les activités commerciales et financières propres à leur pays, lesquelles pourraient facilement se retrouver sous le contrôle total d'entreprises et d'investisseurs étrangers plus imposants. Il sera donc important de tenir également compte, dans les négociations, de la Recommandation 193 de l'Organisation internationale du travail (OIT), car elle vise justement à établir des bases solides pour renforcer les coopératives dans les pays membres.

Contexte des négociations et position du gouvernement fédéral canadien
La contribution significative que l'intégration économique, principalement par le biais de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA), apportera à l'atteinte des objectifs du Sommet des Amériques, notamment le renforcement de la démocratie, la création de prospérité et la réalisation du potentiel humain, est reconnue par les 34 pays participant aux discussions. La négociation de la ZLEA tiendra compte de l'important programme social et économique contenu dans les Déclarations et Plans d'action de Miami, de Santiago et de Québec dans le but de contribuer à élever les niveaux de vie, à augmenter l'emploi, à améliorer les conditions de travail de tous les peuples des Amériques, à améliorer les niveaux de santé et d'éducation et à mieux protéger l'environnement.

Un engagement envers la transparence a été pris aux Sommets de Santiago et de Québec et il fut convenu que les nouvelles versions de l'avant-projet d'Accord de la ZLEA soient publiées sur le site Web officiel de la ZLEA, dans les quatre langues officielles. Les opinions exprimées lors d'événements de consultations avec les différents secteurs de la société civile contribuent de façon importante aux négociations, et il est souhaité que la société civile continue à offrir son apport de façon constructive sur les questions commerciales liées à la ZLEA.

Les gouvernements ont reconnu le besoin d'accroître la participation des divers secteurs de la société civile dans cette initiative hémisphérique et de promouvoir un processus de communication réciproque accru et soutenu avec la société civile, pour faire en sorte qu'elle ait une perception claire des progrès du processus de négociation de la ZLEA.

Les négociations relatives à la ZLEA se déroulent sur deux plans en même temps. Elles comportent, d'une part, des négociations générales visant à élaborer un cadre de règles incluant notamment les aspects de nature institutionnelle, et d'autre part, des négociations portant plus spécifiquement sur l'accès aux marchés. Le gouvernement du Canada et les 33 autres pays participant aux négociations de la ZLEA ont entamé le processus d'échange des listes préliminaires relativement à l'accès aux marchés en matière de produits, de services, d'investissements et de marchés publics.

L'objectif général du Canada dans les négociations sur les services est de chercher à obtenir un plus grand accès aux marchés pour les fournisseurs canadiens, grâce à un ensemble de règles juridiques garantissant la transparence et la prévisibilité. De même, dans les négociations touchant l'investissement, le Canada demande que l'on inclut des obligations fondamentales en matière d'investissements, qui vont servir les intérêts des Canadiens en garantissant la stabilité, la transparence, la prévisibilité, la non-discrimination et la protection des entreprises et des particuliers canadiens investissant à l'étranger. Dans les négociations touchant les services aussi bien que dans celles visant l'investissement, le Canada veillera à préserver sa capacité d'adopter ou de préserver des règlements, des pratiques administratives ou d'autres mesures dans les secteurs clés de politiques.

Pour ce qui est du mécanisme de règlement des différends entre un investisseur et un État, qui donne le droit aux investisseurs des pays faisant partie de la zone de libre échange d'entamer un processus d'arbitrage pour des différends résultant de violations prétendues à certaines obligations contenues dans le chapitre à cet égard, le Canada ne cherche pas à reproduire dans l'accord sur la ZLEA le mécanisme qu'on retrouve dans l'ALENA. Le Canada n'a appuyé aucune des propositions faites à ce jour par d'autres pays de la ZLEA relativement à un tel mécanisme. Le Canada discute actuellement avec ses partenaires de l'ALENA de la clarification de certaines dispositions de fond et de procédure du chapitre 11 de l'ALENA.

À la suite de la réunion de la Commission du libre-échange de l'ALENA le 28 mai 2002, on a demandé à des experts de poursuivre leur examen de la mise en oeuvre et de l'application du Chapitre 11, et de formuler des recommandations, s'il y a lieu. En plus de contribuer à la mise en oeuvre efficace du Chapitre, cela permettra d'accroître la compréhension publique du fonctionnement de celui-ci ainsi que d'accroître la transparence et l'efficacité des règles pour les accords à venir, tel celui de la ZLEA.

Comme dans le cas des autres accords commerciaux, le chapitre sur les services de la ZLEA et celui sur l'investissement permettront aux pays signataires d'inscrire des réserves pour les mesures qu'ils désirent maintenir, quelle que soit la nature de certaines des obligations d'un éventuel Accord. L'offre du Canada sur les services et l'investissement est présentée selon une approche descendante (liste négative). Cela signifie que tous les secteurs de services et d'investissement sont a priori couverts par l'Accord et ouverts, à l'exception des secteurs et des mesures mentionnés dans les réserves. Le Canada a toujours adopté une telle approche dans toutes les négociations régionales ou bilatérales visant les services et l'investissement auxquelles il a participé, notamment dans les négociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et dans celles de l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Chili (ALECC).

Par exemple, en ce qui a trait à des secteurs comme la santé, les services sociaux et l'enseignement public, la position du gouvernement fédéral est la suivante : ces secteurs ne sauraient en aucun cas faire l'objet d'une négociation. En inscrivant ces réserves, le Canada préserve, entre autres, sa capacité de conserver ou de prendre des mesures dans ces secteurs.

Par ailleurs, d'autres exceptions applicables à l'ensemble de l'Accord et à tous les pays signataires pourront aussi être négociées au cours des présentes négociations. Par exemple, comme dans le cas des accords bilatéraux déjà conclus par le Canada, l'objectif du Canada est de s'assurer de l'obtention d'une exception culturelle qui lui laissera la plus grande marge de manœuvre possible pour atteindre les objectifs de sa politique culturelle. Le Canada entend également profiter de l'occasion que lui offrent les négociations de la ZLEA pour faire reconnaître l'importance de préserver la diversité culturelle et d'appuyer l'établissement d'un instrument international juridiquement contraignant en la matière. Le Canada a présenté un énoncé dans ce sens en demandant qu'il soit inclus dans le préambule de l'Accord.

Position face à la ZLEA: assurer la participation des coopératives

À la lumière de la position du gouvernement fédéral canadien telle que soumise à ses partenaires des Amériques le 14 février 2003, il est recommandé :

1- D'appuyer la poursuite des négociations portant sur l'élargissement des marchés devant se conclure par la signature d'une entente de libre-échange pour la zone des Amériques, en autant que :
1.1- Les restrictions sur la santé (régime d'assurance maladie), les services sociaux, l'enseignement public, la culture et l'environnement soient maintenues;
1.2- Les politiques sur l'environnement et la libéralisation commerciale des divers pays s'appuient les unes sur les autres, prenant en considération les efforts déployés par l'Organisation mondiale du commerce et par d'autres organisations internationales. De plus, la promotion d'un développement durable dans l'hémisphère est essentielle;
1.3- Soit reconnue l'importance que revêt le renforcement des actions nationales et la coopération dans l'hémisphère, pour faire en sorte que les avantages de la libéralisation commerciale, la protection de l'environnement et la santé humaine s'appuient les unes sur les autres;
1.4- Soit également assuré, en vertu des lois et règlements propres à chacun des pays, le respect et la promotion des normes fondamentales du travail internationalement reconnues, en renouvelant l'engagement de respecter la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux du travail et son suivi de l'Organisation internationale du travail (OIT) de 1998, tout en reconnaissant que cette organisation est l'entité compétente pour promouvoir, établir et s'occuper de ces normes fondamentales du travail;
1.5- L'accord sur la ZLEA ne reproduise pas le mécanisme de règlement des différends entre un investisseur et un État qu'on retrouve dans l'ALENA (i.e. Article 11), de manière à protéger la souveraineté des pays face aux grandes entreprises multinationales et d'éviter que celles-ci prennent le contrôle des plus petites économies davantage vulnérables. En effet, le mécanisme de règlement de l'ALENA donne préséance aux multinationales des pays investisseurs (et non à l'État) en leur donnant le droit d'entamer un processus d'arbitrage pour des différends résultant de violations prétendues à certaines obligations contenues dans le chapitre 11 à cet égard. Il faut éviter ça à tout prix.
1.6- L'importance de l'agriculture soit reconnue pour les économies de la région, dont le traitement intégral et non discriminatoire dans les négociations de la ZLEA contribuera à la création d'emplois, à la réduction de la pauvreté et à favoriser la stabilité sociale. À cet égard, l'engagement hémisphérique doit être maintenu afin : 1) d'éliminer les subventions aux exportations qui affectent le commerce des produits agricoles en favorisant les plus fortes économies au détriment des plus petites. Ces subventions aux exportations affectent aussi le développement de disciplines à être adoptées pour le traitement de toutes les autres pratiques qui créent des distorsions dans le commerce des produits agricoles, notamment celles ayant un effet équivalent aux subventions aux exportations agricoles, et 2) de réaliser des progrès substantiels dans les négociations d'accès aux marchés;
1.7- Soit assurée la protection des productions locales répondant aux besoins de base des populations, à l'historique des pays et à leur réalité (tels les plans conjoints - office de commercialisation au Canada);
1.8- Un engagement soit pris à l'effet de tenir compte des différences relatives aux niveaux de développement et à la taille des économies de l'hémisphère, afin d'assurer la pleine participation de ces pays à l'instauration de la ZLEA et aux bienfaits qu'elle procurera et de créer des possibilités pour les dits pays;
1.9- Soit rapidement mis en place le Programme de coopération hémisphérique (PCH), qui a pour objectif de renforcer la capacité des pays ayant besoin d'aide à se préparer aux négociations, à mettre en oeuvre leurs engagements commerciaux, à relever les défis de l'intégration hémisphérique et à tirer le plus grand parti possible de cette intégration, notamment la capacité de production et la compétitivité dans la région. Des programmes spécifiques sont essentiels pour appuyer la société civile, les petites économies et l'économie sociale;
1.10- Et que l'Agence canadienne de développement international (ACDI) participe financièrement à la mise sur pied du PCH. Le PCH doit contribuer au développement endogène local, régional et national des petites économies de la ZLEA en mettant de l'avant des projets de type associatif, principalement par le modèle coopératif, étant donné son importance dans tous les pays de l'hémisphère.

2- Que le Conseil Canadien de la Coopération (CCC) et la Canadian Co-operative Association (CCA) assument un leadership auprès de l'Alliance Coopérative Internationale (ACI) - Amériques pour développer une position commune sur la ZLEA.

3**- Qu'un projet régional (ACI - Amériques) intégrateur et motivateur soit présenté pour financement au PCH ou à d'autres sources telle que l'ACDI. Le projet étant de mettre à profit l'expertise canadienne en matière de coopération pour créer avec les organisations coopératives de chaque pays de la ZLEA, une coopérative de développement national. Celle-ci aurait comme mandat le renforcement du système coopératif actuel dans les différents pays de la ZLEA de même que la promotion et la création de nouvelles entreprises coopératives viables, notamment grâce à l'intercoopération (alliances, investissements, support technique, transfert d'expertise, etc.).
** La Canadian Co-operative Association n'a pas adopté cette troisième partie parce que leurs activités de développement international s'inscrivent dans un plan multi annuel plus large. Cependant un tel projet régional serait considéré de façon très favorable dans le contexte de ses priorités de développement pour les Amériques.


Ce dossier est rendu possible grâce à la participation du
Centre des services internationaux Desjardins

 

The CONSEIL CANADIEN DE LA COOPÉRATION position

on the Free Trade Area of the Americas (FTAA)
 
Proposal to the CCA Board of Directors
 
Preamble
 
At its annual general meeting held in Regina on June 29, 2002, the Conseil Canadien de la Coopération (C.C.C.) carried a special resolution requesting that the Board of Directors establish a committee for the purpose of drafting a position paper on the ongoing negotiations aimed at creating a free trade area of the Americas (FTAA). 
 
The Board established the committee as requested at its meeting of June 29, 2002. Membership includes Luc Labelle, President of the Conseil de la coopération du Québec and a director of the C.C.C., Denis Richard, President of the Coopérative fédérée du Québec, and Réjean Lantagne and Réjean Laflamme, respectively Executive Director and Assistant Executive Director of SOCODEVI. Marie‑Hélène Bégin, Advisor to the Vice‑president, International Affairs and Strategic Partnerships, of the Fédération des caisses Desjardins du Québec, joined the committee at a later date. 
 
At its meeting of June 2003, the C.C.C. AGM approved the following recommendations and asked that the CCA Board consider joining in a Canadian Co-operative Partnership in this important endeavor. 
 
Why should the C.C.C. and CCA take a stance on negotiations aimed at creating the FTAA? The C.C.C. and CCA should take a position because the issue is of great concern to many Canadians, including co‑op members, but more particularly because co‑operatives throughout the Americas will be affected by the outcome, positively or negatively.
 
The FTAA concept was developed in principle at the first Summit of the Americas, held in Miami in December 1994. At the second Summit, which took place in Santiago, Chile, in April 1998, the leaders of the 34 democratic countries of the Americas undertook negotiations for the purpose of creating a free-trade area across the hemisphere.
 
The proposed FTAA is an integral part of the vast Summit of the Americas process. The FTAA is correlated to the Summit’s objectives, which are to strengthen democracy, promote human rights and resolve an array of social and economic problems through co‑operation among hemisphere countries. The FTAA may very well be the most prominent component of the Summit’s activities; the main goals of the new free‑trade area – to foster growth and development by stepping up economic integration – are ultimately designed to buttress the Summit’s broader objectives.
 
It is paramount that such objectives include a commitment to establishing the FTAA while taking into account the relative level of development and size of the hemisphere economies so that such countries participate fully in establishing the FTAA, enjoy a full measure of its potential benefits and have occasion to avail themselves of new opportunities. To this end, it is our contention that co‑operative values and tools are particularly well suited to the market-globalization environment represented by the FTAA. Co‑operative movements provide a solid foothold and lay the groundwork for social mobilization for many communities who are in a position to take a long-term perspective and pursue sustainable development. For example, they allow small economies to maintain a certain level of control over commercial and financial operations within their borders, which could easily be taken over entirely by powerful foreign corporations and investors. For this reason particular concern must be shown throughout negotiations for Recommendation 193 of the International Labour Organization (ILO), whose specific purpose is to lay a strong foundation to strengthen co‑operatives within member countries.
 
 
Context of negotiations and position of the Federal Government
 
The significant contribution of economic integration, brought about mainly through the Free Trade Area of the Americas (FTAA), to the Summit of the Americas’ objectives, including strengthening democracy, creating prosperity and realizing human potential, is recognized by the 34 countries involved in deliberations. FTAA negotiations shall take into account the major social and economic program set out in the declarations and action plans developed in Miami, Santiago and Québec for the purpose of improving living conditions, increasing employment, providing better working conditions to all nations throughout the Americas, improving health and education and ensuring better environmental protection.
 
A commitment to transparency was made at the Santiago and Québec Summits and it was agreed that further versions of the draft FTAA Agreement would be posted on the official FTAA Web site in the four official languages. The views expressed during consultations held with the various sectors of civil society are a valuable contribution to negotiations, and it is hoped that civil society shall continue to provide constructive input on FTAA commercial issues.
 
Governments recognize the need for greater involvement of the various sectors of civil society in this hemisphere-wide initiative and for promoting an increased and sustained two‑way communications process with civil society to ensure that its members clearly understand progress achieved in FTAA negotiations.
 
FTAA negotiations are simultaneously conducted on two fronts. They include general negotiations aimed at developing a regulatory framework, including components of an institutional nature, as well as deliberations dealing specifically with market access. The governments of Canada and the 33 other countries involved in FTAA deliberations have begun exchanging preliminary lists respecting market access for products, services, investment and government contracts.
 
Canada’s general objective in negotiations dealing with services is to obtain greater market access for Canadian suppliers via a set of legal regulations governing transparency and predictability. Similarly, in the course of discussions on investment, Canada is requesting inclusion of basic requirements to protect the interest of Canadians with respect to stability, transparency, predictability, non‑discrimination and protection of individuals and Canadian companies making foreign investments. In negotiations involving services as well as those respecting investment, Canada shall seek to protect its ability to adopt or maintain regulations, business practices or other measures in key policy areas.
 
With respect to a future mechanism for resolving disputes between an investor and an economy that entitles investors who are nationals of a free-trade-area member to request arbitration of disagreements flowing from alleged breaches of certain obligations set out in the chapter dealing with this issue, Canada is not seeking to include in the FTAA Agreement the means of redress provided in NAFTA. Canada has not supported any proposals made to date by other FTAA member countries regarding such a mechanism. Discussions are currently under way between Canada and its NAFTA partners for the purpose of clarifying certain fundamental and procedural provisions of NAFTA’s Chapter 11.
 
Following the meeting of the NAFTA Free Trade Commission held on May 28, 2002, experts were invited to continue reviewing implementation and application of Chapter 11 and to make recommendations as needed. In addition to assisting in effective implementation of the chapter, this will enable the public to better understand its operation and ensure increased transparency and effectiveness of the rules of future agreements, including that of the FTAA.
 
As is the case with other commercial agreements, the FTAA chapter on services and that dealing with investment provide for the recording by contracting countries of reservations for measures they wish to maintain, regardless of the nature of certain requirements of a future agreement. Canada’s proposal on services and investment is set out in descending order (negative list). This means that all service and investment sectors are initially covered by the Agreement and open, with the exception of those sectors and measures mentioned in the reservations. Canada has always taken such an approach in all regional or bilateral negotiations on services and investment, including those of the North American Free Trade Agreement (NAFTA) and those of the Canada-Chile Free Trade Agreement (CCFTA).
 
For example, the Federal Government’s position on sectors such as health, social services and public education is as follows: such sectors shall in no case be open to negotiation. By recording these reservations, Canada reserves such rights as those of maintaining or adopting measures in these areas.
 
Further, other exceptions covering the overall agreement and all signatory countries may also be dealt with through current negotiations. Thus, as is the case with other bilateral agreements of which Canada is a signatory, Canada’s purpose is to obtain a cultural exception which would allow maximum flexibility for achieving the objectives of its cultural policy. It is also intent on using FTAA negotiations to obtain recognition of the importance of preserving cultural diversity and supporting the establishment of a legally binding international instrument on the issue. Canada has tabled a statement in this regard by requesting the inclusion of such provisions in the Agreement’s preamble.
 
 

Recommendation To CCA Board on FTAA
 
 
In light of the position taken by the Federal Government as submitted to its partner countries of the Americas on February 14, 2003, the following recommendations are made:
 
That the CCA Board agree:
 
1- That support be expressed for continuing negotiations on the extension of markets for the purpose of entering into a free-trade agreement for the Americas, provided the following conditions are met:
 
            1.1- That restrictions on health (health-insurance system), social services, public education, culture and the environment be maintained;
 
            1.2- That policies governing the environment and commercial liberalization of the various countries be mutually supportive, taking into consideration efforts made by the World Trade Organization and other international organizations. Furthermore, that promotion of sustainable development within the hemisphere be deemed essential;
 
            1.3- That the importance of strengthening national action and co‑operation within the hemisphere so as to achieve mutually supportive benefits of commercial liberalization, environmental protection and human health initiatives be recognized;
 
            1.4- That the statutes and regulations of each country provide for compliance with and promotion of internationally recognized basic standards of labour through a renewed commitment to the Declaration of Fundamental Principles and Rights at Work and the follow‑up instrument issued by the International Labor Organization (ILO) in 1998, and that this organization be the recognized authority for promoting, establishing and monitoring basic standards of labour;
 
            1.5- That the FTAA agreement not include the dispute resolution mechanism between an investor and an economy provided for in NAFTA (i.e. Article 11) in order to protect national sovereignty from large multinational corporations and to avoid that such corporations take control of small, vulnerable economies. Indeed, the NAFTA dispute resolution mechanism gives precedence to multinationals of investor countries (and not to the countries themselves) by empowering them to undertake arbitration of disputes resulting from alleged breaches of certain obligations contained in Chapter 11 in this respect. This must be avoided at all costs;
 
            1.6- That the importance of agriculture be recognized for the region’s economies, the comprehensive and non‑discriminatory treatment of which, in the course of FTAA negotiations, shall contribute to job creation, poverty reduction and social stability. In this respect, the commitment of hemisphere countries must be maintained in order to: 1) eliminate export subsidies that affect the trade in agricultural products by providing favorable treatment of strong economies over small economies (such export subsidies also hinder the development of steps to be taken in dealing with all other practices that create distortions in the trade of agricultural products, including practices whose effects are tantamount to those of agricultural export subsidies); and 2) achieve substantial progress in negotiating market access;
 
            1.7- That protection be afforded to local production that meets the basic needs of the various populations and is in keeping with the countries’ histories and joint realities (such as the joint plans of Canadian marketing agencies);
 
            1.8- That a commitment be made to account for the relative differences in the development level and size of hemisphere economies in order to ensure that such countries participate fully in the establishment of the FTA, enjoy a full measure of its benefits and have occasion to avail themselves of new opportunities;
 
            1.9- That the Hemispheric Cooperation Program (HCP) be implemented in a timely fashion, the purpose of which is, as required, to assist countries in preparing for negotiations, in implementing their commercial commitments, in meeting the challenges of hemisphere integration and in reaping the greatest possible rewards from such integration, including regional production capacity and competitiveness. Specific programs are essential to support civil society, small economies and social economy;
 
            1.10- That the Canadian International Development Agency (CIDA) assist financially in implementing the HCP. The HCP is intended to foster the endogenous local, regional and national development of small FTAA member economies by promoting association-type projects, based for the most part on the co‑operative model, given its importance within all hemisphere countries.
 
 
2- That the Canadian Co‑operative Association (CCA), along with the Conseil Canadien de la Coopération (C.C.C.), play a leadership role with the International Co‑operative Alliance (ICA) – Americas to develop a common position and present a common front on the FTAA.
 
 
3- That an integrative and motivating regional project (ICA – Americas) be submitted for funding purposes to the HCP or to other sources such as CIDA. The project will involve leveraging Canadian co‑operation expertise in order to set up a national development co‑operative in conjunction with the co‑operative organizations of each FTAA member country. The purpose of the national development co‑operative would be to strengthen the existing co‑op system within the various FTAA member countries as well as to promote and set up viable co‑operative businesses through co-operation among co-operatives (alliances, investments, technical support, expertise transfer, etc.) and otherwise.

 

 
 

 

 


 


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