« La conjoncture internationale offre aux québécois la possibilité de redéfinir les priorités de la politique internationale du gouvernement du Québec en contribuant à solutionner les problèmes causés par les changements climatiques avec les pays émergents et, particulièrement, avec la Chine. »

Je vous cacherai ici le nom de l'auteur de cet écrit, par respect pour le processus qu'il tente actuellement de mettre, sans trop d'éclat pour le moment, en marche. L'affaire a cependant du panache!

Le monde ne roule plus autant au rythme du trop occidental G8 depuis quelques années. La Chine et l’Inde sont devenues des leaders du G20 et, conséquemment, de tous les dits pays en voie de « développement »... Développement DURABLE, souhaitons-le !

Et cette Chine des années 2000 est un pays qui est en train de jouer un rôle déterminant dans l’émergence d’un nouveau modèle de développement fondée sur une économie verte dans le monde; modèle qui inspire l’ensemble des pays émergents.

C’est pour cette raison qu’il convient de comprendre cet enjeu et de saisir les occasions qui peuvent contribuer au développement de nos régions, ici au Québec. Car extraordinaire occasion il y a!

Un
monde,
un
rêve!

Observons ce que les autorités chinoises disent et font. Rappelons-nous d'abord que le slogan des Jeux olympiques de Beijing, en 2008, c'était : « Un Monde, un rêve ».

Qu'importe de quel coin du Monde, vous êtes un Terrien. Peut-on ne pas y croire, ne serait-ce qu'en pensant à la paix ou à l'élimination universelle de la faim? La question est maintenant de savoir qui seront les leaders de ce bel idéal...

La Chine moderne entendrait-elle jouer un rôle unificateur et pacifique? Le message du succès des premières Olympiades de l'histoire de l'humanité en terre de l'Empire du Milieu tend en ce sens. Mais il faudra évidemment bien plus!

La Chine des années 2000 se bâtit en éclatant nombres de réalités de l'époque consacrée qu'à l'utopie communiste. « Le commerce, l'enrichissement, la croissance, l'initiative individuelle sont maintenant au rang des valeurs permises, voire adulées. Et le pays en sort divisé. Il y a maintenant une Chine riche, et une Chine pauvre. Une Chine qui va réussir, et une Chine qui risque d'exploser », analyse lui-même notre auteur cité du début, un spécialiste des affaires chinoises. 

UN APPEL À LA « CIVILISATION ÉCOLOGIQUE » !
Rappelons-nous maintenant l’action de la Chine en marge de la Conférence sur les changements climatiques tenue à Copenhague en 2009, qui apparaît également révélatrice, en tendant vers une « Civilisation écologique ».

Un des commentateurs du China Daily décrivait alors la situation du monde de la manière suivante : « Alors que les spécialistes du climat nous lancent qu’il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % à 40 % pour freiner le réchauffement de la planète, la Chine a-t-elle un autre choix que de viser une consommation différente du modèle dominant actuel? »

Convenant logiquement à l'impératif de débuter une discussion mondiale sur la signification de « Civilisation écologique ».

Dans cette perspective, il espérait que Copenhague devienne « une balise qui enverra son faisceau loin dans l’avenir ».

Permettez que je vous le souligne à nouveau : Chine + Inde = 2,5 milliards de Terriens, soit plus du tiers de l'humanité à eux seul!

Oh que oui, il y a certainement pertinence à débuter une discussion mondiale sur la signification de « Civilisation écologique ». Afin que les modes de consommation des pays émergents et industrialisés se rapprochent, voire s'imbriquent afin de trouver les modes les plus soutenables.

Autrement dit : « Ce que certains cercles proches du pouvoir chinois discutent, c’est de la nécessité de passer du système économique actuel à un système économique qui assimilerait la promotion de la nature dans son fonctionnement », pense pour sa part notre homme caché.

N'oublions jamais que le capitalisme demeure un système relatif pour les Chinois. Ils n’ont pas la même vision que les Occidentaux face au système capitaliste. Système que les Occidentaux ont créé et qui leur a procuré un niveau et une qualité de vie unique dans l’histoire de l’humanité.

En ce sens, le système de production capitaliste a pour les Occidentaux une valeur absolue. Pas en Orient!

Si depuis le début des années 80, les Chinois l’utilisent à plein régime pour augmenter leur niveau de vie, ils souffrent déjà de ses limites. Et dans la mesure où ce système n’a pas été construit ni par eux et ni pour eux, ce système est relatif.

Ils cherchent donc déjà « d’autres formes de production et des technologies qui n’auraient pas d’impacts négatifs sur la nature... et les humains », poursuit notre analyste, qui en déduit un urgent besoin d’un transfert massif de technologies vertes.

URGENT BESOIN D'UN TRANSFERT MASSIF DE TECHNOLOGIES VERTES
L'édition du 1er mars 2012 du magazine québécois L'actualité vient encore de mettre en évidence que « quelque 180 000 émeutes, grèves et manifestations » liées aux conditions de travail – ce qui entend aussi la qualité de l'environnement ! - ont été recensées en Chine... en 2010. Et ne pensons pas que la pression s'atténue; j'en ai personnellement eu témoignage éloquent et préoccupant lors d'un séjour d'affaires à Beijing, Shanghai et Wuhan fin 2011. Devant conjuguer avec cette pression des travailleurs, le gouvernement de Beijing cherche maintenant à contenir autant les risques de soulèvement populaire que l'autonomie des ouvriers. On a donné plus d'envergure au syndicat officiel – toujours sous contrôle du pouvoir en place – afin qu'il gère les différends entre les employés et les patrons et tente de doter 80% des entreprises installées en Chine d'entente de négociation collective d'ici 2013. Et le nouveau plan quinquennal prévoit hausser le salaire minimum d'au moins 13% chaque année en souhaitant calmer la grogne des travailleurs.

Mais si seulement ce ras le bol des Chinois ne se limitait qu'à leurs conditions salariales. Il y a tant à améliorer aussi en matière de santé et d'environnement! Et tout ceci est lié au final.

« Un Monde, un Rêve » saurait-il devenir un slogan suffisamment mobilisateur pour nous faire tous avancer vers la « Civilisation Écologique » ?

C'est sous la thématique « Better City, Better Life » que toute la Chine conviait encore l'humanité lors de la dernière Exposition Universelle, à Shanghai. « Une meilleure ville, une meilleure vie » !

L'organisation du Québec de 2012 lui permet-il de devenir, à l’heure des pays émergents, un des pôles de l’économie verte en Occident ? Et sa capitale une ville pertinente, exemplaire et pourquoi pas écologiquement intelligente ?

Une stratégique réorganisation du Québec en « régions de développement innovantes » structurées autour de nos universités, collèges et centres de transferts technologiques, notamment, aiderait certainement le Québec à devenir un dit pôle de l’économie verte. Et dans la foulée à la Ville de Québec de devenir une capitale branchée sur le nouveau monde en émergence.

Vue de notre côté de la Terre, ce qu'il ne faut plus jamais oublier, c'est que la Chine - bien devant la France (2,3%) au 4e rang - est dorénavant le deuxième marché d'exportation en importance pour le Québec, comptant que pour 3,8% de nos expéditions internationales - contre le 68% qui prend la route des États-Unis - mais pour un équivalent dollars de 2,4 milliards $ en chiffres de 2011. Bref, des affaires qui pour l'économie du Québec affichent déjà assurément le rang de stratégique.

Les autorités chinoises le reconnaissent d'ailleurs en ayant ouvert début 2012, à Montréal, un nouveau consulat général qui, même s'il se cherche encore un bureau définitif, compte déjà plusieurs diplomates à l'œuvre.

En Chine même, l'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants à la tête de l'Empire du Milieu en octobre 2012 changera-t-elle les fondamentaux économiques et écologiques qu'impose la démographie de cette population? La question mérite réflexion, mais ensuite surtout action et certainement pas de l'indifférence. Il y a des mondes à sauver.

Fait à Québec le 5 juin 2012.

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