Sherbrooke récolte un gros joueur mondial La multinationale Charles River investira jusqu'à 140 M$ dans son parc biomédical 2007-10-17 Par Daniel Allard Le Cyberjournal avait été informé de la bonne nouvelle en plein centre des affaires de Barcelone, début juillet 2007, alors que son journaliste lunchait avec les deux représentants de Biomed Développement, le parc biomédical de Sherbrooke. Alain Paquin et Pierre Quirion devaient raccourcir leur participation au XXIVe congrès annuel de l'Association internationale des technopoles (IASP-International Association of Science Parks) pour un rendez-vous incontournable concernant ce dossier d'une ampleur jamais vue dans l'histoire de l'organisme et de la Ville de Sherbrooke. Quelques semaines plus tard, nous rencontrions à nouveau Alain Paquin, le président du conseil d'administration de Biomed Développement, dans son bureau de comptable au centre-ville de Sherbrooke, pour connaître tous les détails de ce grand coup : comment ont-ils réussi à convaincre la multinationale Charles River Laboratories International, Inc. d'investir si massivement dans des installations ultra modernes qui seront construites dans leur jeune parc biomédical ? « Pourquoi ont-ils choisi de s'installer ici ? D'abord nous avons la main-d'oeuvre compétente grâce à nos deux universités, une de langue française et une de langue anglaise, et nos trois cégeps, deux francophones et un anglophones. Cette compagnie a aussi une usine de 1 600 employés, à Senneville, qui n'avait plus de capacité d'expansion. Donc à proximité de Montréal, offrant en plus un excellent niveau de qualité de vie, nous représentions le meilleur choix », d'expliquer Alain Paquin, en rappelant que ce projet d'envergure couronne plusieurs années d'efforts et qu'il attirera des investissements estimés à 140 M$ à terme, d'ici sept ans et la fin des quatre phases de construction prévues. « Une fois complété, 1 000 nouveaux emplois seront créés dans des domaines variés, tant pour les personnes ayant une scolarité de niveau secondaire, que collégial et universitaire. Ce projet est majeur car il aura certainement un effet d'entraînement auprès d'autres compagnies du domaine biomédical qui pourraient choisir de s'implanter à Sherbrooke dans le futur », précise-t-il. Un projet qui s'inscrit parfaitement Selon M. Paquin, la Ville de Sherbrooke représentait un choix judicieux pour la compagnie Charles River en raison aussi de la possibilité d'acquérir rapidement le terrain nécessaire pour construire l'ensemble des bâtiments. Les travaux maintenant en cours - la phase 1 qui a débuté comprend la construction d'un premier laboratoire de 36 M$ - ont reçu l'aval de la ville suite à une séance spéciale du conseil municipal le 4 juillet 2007 pour autoriser la vente d'un terrain d'une superficie de 130 853 m2 près de la rue Ida-Métivier, soit dans la zone d'agrandissement toute neuve par rapport aux limites précédentes du Parc biomédical de Sherbrooke. « Charles River est ainsi la première entreprise à s'installer dans cette nouvelle zone de 7 millions de pieds carrés disponibles. Comme eux prennent deux millions, ils nous en reste cinq de disponibles », ne manque pas de nous faire remarquer, en bon vendeur, Alain Paquin. L'implantation de cette société biopharmaceutique de calibre mondial donnera donc un nouveau visage au jeune parc biomédical attenant au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS). Il s'agit en effet du premier gros joueur étranger à choisir le Parc biomédical de Sherbrooke. Charles River Laboratories, dont le siège social est situé à Wilmington, près de Boston, compte quelque 8 000 employés à travers le monde. « Ce projet s'inscrit parfaitement dans la vision que la Ville de Sherbrooke s'est donnée de devenir pôle majeur en innovation d'ici 2012 », déclarait par voie de communiqué le maire Jean Perrault le 28 août dernier. DANS LA FOULÉE DE L'AFFAIRE NOKIA « Un succès qui avait littéralement contaminé le milieu des affaires de cette ville », raconte-t-il. Alors que tout restait encore à faire, cependant, pour arriver à mettre en place une véritable infrastructure d'accueil des entreprises technologiques dans sa ville natale. Comptable de profession, impliqué bénévolement depuis que l'idée du Parc biomédical de Sherbrooke n'était qu'un projet sur papier - donc depuis 1990 - il est évidemment très fier des résultats accomplis. « Aux environs des années 2000, nous sommes devenus véritablement fonctionnels en créant la corporation Biomed Développement. Maintenant doté d'un incubateur d'entreprises et d'une équipe permanente de développement, les rêves deviennent réalité », nous faisait-il remarquer, en visionnant avec nous la nouvelle vidéo corporative et en soulignant le travail remarquable de Pierre Quirion, le directeur général sur qui il peut compter depuis octobre 2005. Et pourquoi étaient-ils tous les deux au XXIVe congrès de l'IASP à Barcelone en juillet dernier ? « Nous tenions à montrer que nous sommes-là (...) J'avais aussi participé aux congrès de l'IASP à Londres et à Lisbonne dans le passé. Il faut être présent à ce genre de rencontre si l'on veut faire sa place. Le Bio-Contact de Boston, par exemple, en Amérique, on ne le manque jamais », explique-t-il. Bref, il a appris comment jouer dans la cour des grands en les côtoyant et maintenant grâce à des hommes comme lui, sa ville, Sherbrooke, récolte !
Fait à Québec le 16 octobre 2007. |
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