CHRONIQUE "Veille d'affaires, technologie et changement" Les infrastructures publiques : Avant / Pendant / Après 2007-09-14 Par Richard Legendre Chroniqueur legendre@siiq.qc.ca Veilleur technologique et courtier en information L'incident du viaduc de La Concorde a marqué l'imaginaire collectif québécois. Comment des infrastructures publiques utilisées par des milliers de Québécois à chaque jour peuvent devenir dangereuses ? À chaque jour nous utilisons des infrastructures publiques telles les routes, ponts, viaducs et différents bâtiments tels édifices à bureaux, écoles, collèges, universités, hôpitaux, centres de congrès, complexes sportifs, stades, etc. La tragédie du viaduc de La Concorde perturbe notre tranquillité collective à tous, car nous utilisons tous à un moment ou l'autre des infrastructures publiques. Afin de calmer et de rassurer la population, le gouvernement a mis en place une commission d'enquête spécifique. Bien que je crois que nous ayons trop tendance à brandir «la commission d'enquête» comme le remède à tous les maux, je suis convaincu que, dans le présent cas, la commission d'enquête est la meilleure approche possible pour comprendre l'ensemble de l'environnement couvrant l'accident, la conception, la construction et les 35 années de vie de cet ouvrage de béton. Bien que certaines animations 3D diffusées par différents médias puissent illustrer une hypothèse de travail en ce qui a trait à l'événement, soit l'effondrement lui-même, elles ne peuvent répondre à la question de la causalité de l'événement. En effet, pour la plupart des citoyens une infrastructure, surtout s'il n'y a pas de composantes mobiles, comme un viaduc, peut sembler inerte et pourtant... Bref, contrairement à la commission sur le verglas et de celle du déluge du Saguenay, il s'agit dans le cas du viaduc de comprendre ce qui s'est passé en septembre 2006 et de trouver la causalité à l'intérieur d'un espace temps d'une trentaine d'années. Ceci dépasse le cadre normal de travail d'un coroner. Les commissaires devront considérer l'ensemble des éléments reliés au viaduc de La Concorde :
SURVEILLANCE ET TRAÇABILITÉ ENTRETIEN ET MAINTENANCE : LES PARENTS PAUVRES DES BUDGETS PUBLIQUES Évidemment, les politiciens ne trouvent pas de grands incitatifs à investir dans l'entretien et la maintenance de nos infrastructures publiques. Récemment, la présidente du Conseil du trésor du Québec annonçait dans son dernier budget une augmentation des sommes consacrées à l'entretien et à la maintenance des infrastructures routières et des bâtiments des réseaux scolaires. L'effort a été à peine souligné par les médias, et comble de malheur, il n'y aura pas de rubans à couper ! De plus, tant pour les politiciens, que pour les gestionnaires de l'État, l'argent dédié à des travaux d'entretien et de maintenance représente une cible facile lorsque l'on cherche à compresser les dépenses publiques. En effet, ne pas entretenir un équipement de ventilation passera inaperçu par la quasi-totalité des citoyens. Pourtant, à chaque fois, on hypothèque la durée de vie des équipements. Les citoyens n'y verront que du feu à moins que... un viaduc ne s'écroule, un pont ne s'écroule, on ferme des viaducs pour vérification ou que des gens ne soient malades. Tout comme pour l'électricité, on ne constate son utilité dans notre quotidien que lors d'une panne. LE % DÉDIÉ À LA CULURE Pourquoi ne pas définir une politique budgétaire pour l'ensemble des gestionnaires publiques de bâtiments ou d'infrastructures publics ? Un pourcentage « plancher » dédié à l'entretien et la maintenance pourra ainsi être calculé à partir du budget de fonctionnement de l'établissement, du ministère (direction), etc. Ainsi, nous mettrions à l'abri des décisions politiques un minimum de budget pour protéger l'investissement collectif que représentent nos infrastructures publiques. Fait à Québec le 11 septembre 2007. |
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