Éditorial: PARTEZ Mme BOUCHER ! On vous invite en Algérie ! 2007-05-16 Par Daniel Allard Oui en Algérie, parce que c'est par exemple dans un tel pays de la « francophonie réelle » que se trouve en bonne partie l'avenir (migrations internationales, nouveaux marchés émergents, opportunités de la convention de l’UNESCO- diversités/industries culturelles, nouveaux rapports Nord-Sud dans le contexte post Kyoto avec des technologies comme celle de la compagnie de Québec CO2 Solution, bon ça suffit); l’avenir, disions-nous, de notre si belle et jeune petite ville, dans ce monde si grand... qui entamera pourtant l'an prochain le début d'un second 400 ans d'histoire. « Il faut que je reste préparer la fête, acheter les ingrédients pour faire un beau gâteau maison, planifier les décorations du jardin ; car il fera beau soleil toute l’année à Québec, en 2008, et nous fêterons en famille dehors, sous les beaux arbres de nos parcs et plaines », nous répliqueriez-vous en bonne mère que vous êtes, dans votre propre maison, comme votre bureau de mairesse. Et c’est justement là que le problème arrive. Nous vous demandons de partir, et repartir encore, madame la mairesse! Il fallait partir à Londres, en avril, pour attraper cette tête couronnée, Élizabeth II. Personnellement, je suis bien tout à l’opposé d'être un pro monarchiste. Loin de moi l'idée de vouloir honorer cette reine, plus qu'une autre. Je la respecte, c’est assez ! Mais on ne fêtera pas à chaque année les quatre siècles d'existence du lieu d’implantation humaine permanent fondé à Québec (à Kébek ? ou à Stadaconé ?), en tout cas par des européens encore en mal de découvrir la vrai Chine. Et nous serions bien au-dessus de nos affaires de ne point vouloir compter sur vous pour faire comprendre à la majorité de la population de Québec en 2007 que la venue de la reine Élizabeth II doit avant tout constituer une exceptionnelle occasion de faire rayonner encore plus la ville. Et rien de plus ! Malheureusement, plutôt que de dépolitiser au maximum cette affaire, qui s’est si rapidement gonflée en balloune de petite politique mesquine, le leader que vous êtes préfère continuer de s'exercer au niveau que vous préférez - et que vous connaissez le mieux, il est vrai - soit à celui de la gestion des trottoirs, rues et égouts, des petites affaires des trop petites villes. À Londres, en avril dernier, du coup, en assurant un leadership de rayonnement positif, vous auriez pu visiter Wallington, juste au sud, où s'étale depuis bientôt dix ans le premier village qui ne consomme que l'énergie renouvelable qu'il produit. BedZED, pour Beddington Zero Energy Development ! Un projet inédit qui a germé dans le cerveau des membres de BioRegional, une organisation non gouvernementale environnementaliste anglaise. Pas moins de 100 maisons dotées de toilette à double chasse qu’alimente l'eau de pluie, de pommes de douche à injection d'aire pour augmenter la pression tout en réduisant le débit, de serre privée..., un royaume de système D économe. Résultats: la consommation d'énergie est réduite de 25%, celle de l'eau de 40%, et les émissions de gaz carbonique (CO2) de 41% par rapport au foyer anglais traditionnel. N'oubliez jamais madame Boucher que si tous les habitants du monde consommaient autant que les nord-américains, il faudrait cinq (oui 5) planètes comme la Terre pour répondre à leurs besoins ! Et que s’ils étaient comme les citoyens éco-responsables de BedZED, une planète et demi (1½) suffirait. Si l'expérience fait ses petits en Europe, notamment à l'est de Londres et au Portugal, où des villages encore plus grands verraient bientôt le jour (selon la revue L'actualité de juillet 2006), sachez qu’au Canada même, votre propre pays, on parle, dans la même source, qu'à l’est d'Edmonton, en Alberta, une véritable petit ville de 1 000 maisons et condo, 100% sans énergie fossile, va surgir du sol en 2007, parrainé par... BioRegional. L'Emerald Hills Urban Village offrira aussi à ses résidant des commerces et des services. Évidemment, un QuebZED pour Québec en 2008 est trop demander, trop vous demander, devrait-on dire. Car dans la ville de Québec de 399 ans, il semblerait qu'après des décennies d’abandon, l'ancienne carrière de l’ex cimenterie Saint-Laurent, récemment démolie tout près, dans l’Arrondissement Beauport, se verrait converti en quartier domiciliaire. Sans plus. Dans son état actuel, ce site qui donne tous les airs d'une autre planète, est un gigantesque cratère de pierre, aux parois abruptes d'une cinquantaine de mètres certain, avec pour base quelque chose se rapprochant d’une surface de un kilomètre carré. Un regard qui laisse l'observateur pantois. Des parois abruptes d’une cinquantaine de mètres ! Pourquoi ne pas en faire un mur expérimental de pales d’éoliennes ? Tiens, nous économiserions les pylônes de 50–100 mètres de haut « à la gaspésienne ». Et on innove avec, sans doute, le (les) premier mur-à-vent du monde ! Avec une telle topographie, on peut aussi penser à la récupération des eaux de ruissellement et de pluies, pour fabriquer une chute alimentant une petite génératrice qui produirait régulièrement son lot d'hydroélectricité. Bref, amplement de quoi pour initier une version québécoise de ce village du futur adapté aux changements climatiques. Vous ai-je parlé de géothermie et de solaire. Pas encore ! Et du MAGLEV Québec/Boston/New York/Montréal/Québec ? Depuis peu, la nouvelle image de la ZONE économique QCA est celle d’un humain les bras grands ouverts, qui dit aux investisseurs potentiels et à ceux qui songent s’installer ici que nous avons une région invitante, innovante, inventive, ingénieuse, interactive, intelligente, incontournable et idéale pour l’innovation, l’investissement et le rayonnement international. Hiiiiiiii ! Que ça ne rime pas tout et toujours avec vous, madame Boucher. Et que nous le voudrions, pourtant. Vous avez tant de talent. Alors exercez plus celui de partir, nous vous en conjurons ! Bon, si vous partez... partez. Et ne vous inquiétez pas, nous serons là, nous, pour 2008 et bien après et bien après ; et d’ici là, nous nous occupons également de l'autre grosse ville, qui elle, sait mieux faire des affaires internationales au Québec. Effectivement, le maire Gérald Tremblay, à Montréal, ne donne pas sa place pour s'occuper du rayonnement international de la métropole québécoise. C’est avec lui que nous souhaitons d’ailleurs souligner les 10 ans du cyberjournal CommerceMonde.com cet automne, avec une interview en profondeur. Avant d’en finir, une dernière citation à partager avec vous : « De l'utopie communiste aux renouveaux capitalistes, si la première n'était pas viable, la seconde sera mortelle si des monstres démographiques comme la Chine et l'Inde n'arrivent pas à redéfinir à temps ce que nous appelons le développement durable (auteur inconnu) ». Finalement, pourquoi l’Algérie ? En tout cas, nous, CommerceMonde.com, minuscule entreprise de presse de Québec, on y sera. Le Conseil canadien pour l’Afrique, en collaboration avec Consultation Contacts Monde, y organise une délégation d'affaires à la Foire internationale d’Alger (c’est du 2 au 7 juin 2007). L'événement, qui en est à sa 40e édition, est la plus importante activité commerciale de l’année en Algérie et le cyberjournal publiera cet été un "Dossier spécial sur les opportunités d'affaires en Afrique du Nord". Si ce n’est pas avec nous cette fois, bons voyages madame Boucher. L’avenir de notre jeune ville en a tant besoin ! Daniel Allard, Éditeur Fait à Québec le 16 mai 2007. |
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