Hong Kong, toujours porte de l'Asie? 3e visite de Mike Rowse à Montréal pour dire d'investir dans le ''miracle chinois'' 2007-05-15 Par Myriam Bonfils journaliste/reporter Montreal Le britannique, mais chinois d’adoption, Mike J. T. Rowse connaît maintenant bien Montréal, après une troisième visite en peu de temps pour méthodiquement - culture chinoise oblige - livrer « le secret de la réussite chinoise » et l’avantage pour les gens d’affaires des Amériques d’investir à Hong Kong. Invité comme conférencier du CORIM, il était à Montréal pour un bref passage le 24 avril 2007. À HONG KONG DEPUIS 1972 Avant de parler de ce qui intéresse, le conférencier a tout d’abord tenu à mentionner les sujets qu’il n’aborderait pas et qui alimentent actuellement les controverses à propos de la Chine:
En revanche, il a parlé de Hong Kong comme ville charnière des affaires en Asie. C’est en tous cas la ville la plus riche d'Asie avec un PIB par habitant de 310 021¥, soit environ 45 000 $ canadiens. Il est largement supérieur à celui de Shanghai qui n'est que de 46 586¥ et comparable à celui des nations occidentales. Vers la fin des années ‘50, ni M. Rowse, ni personne n’aurait alors pu se douter que le miracle chinois puisse se produire un jour. On ne mentionnait pas la Chine lorsque l’on parlait de l’économie mondiale : elle en était totalement absente! « On ne parlait de ce pays qu’à travers deux expressions », ajoute M. Rowse : « penser aux enfants affamés de Chine lorsque l’on ne terminait pas son assiette et ne pas faire quelque chose, pour tout le thé de Chine (for all the thea in China) », cite-t-il, relatant son enfance en Grande Bretagne. Aujourd’hui, la donne a bien changé et le contraste avec hier est de taille : La Chine est en exergue dans les quotidiens et « on y consacre chaque jour au moins quelques lignes dans la section affaires », se vante Mike Rowse. Fondé en juillet 2000, le département Invest Hong Kong a pris d’abord soin de connaître le produit qu’il « vend » et d’en connaître l’histoire. Selon Mike Rowse, l’économie de la Chine découle entièrement d’une seule décision : En 1976, à la mort du « grand timonier » Mao Tsé Toung, lui succède Deng XiaoPing qui a vite fait de persuader le congrès national d’adopter une politique de réforme économique d’ouverture au monde. Mike Rowse attribue d’ailleurs la réussite chinoise à deux pensées de Deng XiaoPing qui en sont les bases: « Cela ne dérange pas que le chat soit noir ou blanc s’il attrape les souris » et « Permettre la richesse à certaines personnes avant les autres », allant ainsi à l’encontre de la pensée communiste pré existante, qui veut que tous soient au même niveau. C’est à partir de ce moment que l’économie de la Chine s’est développée et que s’est réalisé le miracle de l’Empire du Milieu. L’exemple de Tianjin, petit village de pêcheurs et fermiers devenu en une génération une ville florissante de plusieurs millions d’habitants illustre bien ce miracle. UN CENTRE MONDIAL DE SERVICES En effet, Hong Kong possédait, en 2005, pas moins de 107 consulats, soit plus de consulats que n'importe quelle autre ville au monde. (New York n’en comptait que 93.) L’essence même de Hong Kong, c’est que les entreprises y sont comme chez elle et bénéficient des mêmes avantages, selon les accords de libre-échange. « N’importe quelle entreprise étrangère qui est basée à Hong Kong depuis cinq années devient une entreprise hong kongaise au même titre que les locales et bénéficie des mêmes privilèges », explique-t-il encore. C’est aussi le système légal unique de Hong Kong qui lui confère un tel positionnement économique (héritage légué par la Grande Bretagne, dont la ville était la colonie de 1842 à 1997, lors de la rétrocession à la Chine). Elle est désormais gouvernée comme une région administrative spéciale et est régie par la Basic Law of Hong Kong. L’accord sino-britannique signé alors, reconnaît l’autonomie de Hong Kong jusqu’à au moins 2047. Hong Kong conserve ainsi son système légal, sa monnaie, son système politique, ses équipes sportives internationales et ses lois sur l'immigration. C’est la politique du Ce slogan a aussi été utilisé pour d'autres territoires comme Macao et les zones économiques spéciales, voire Taiwan. « Cela signifie qu'au sein de la République populaire de Chine, le milliard de Chinois habitant la partie continentale vit sous un régime socialiste, tandis que Hong Kong et Taiwan sont régis par un système capitaliste. Ces dernières années, la Chine s'est attachée à redresser les erreurs "de gauche" et a élaboré, dans tous les domaines, une politique qui tienne compte des conditions réelles », déclarait alors Den Xiaoping. Moins de taxes, moins de législations, moins de protectionnisme, moins de corruption, et une libre conversion du dollar, la ville peut aussi et surtout s’enorgueillir de son emplacement géographique de choix. « À Hong Kong, je suis à la fois à trois heures de vol des centres d’affaires de Tokyo, Osaka, Beijing, Shangai, Kuala Lumpur, Singapour et Taipei », affirmait encore Mike Rowse, devant la soixantaine de personnes venues l’écouter. Les entreprises qui veulent y trouver de bonnes opportunités d’affaire envoient seulement un ou deux commerciaux à Hong Kong et sont servis en terme de localité. De tels avantages attirent les entrepreneurs et investisseurs étrangers en Chine. C’est le cas du détaillant métallurgique canadien Kitco, dont le siège est à Montréal et qui vient d’ouvrir un bureau à Hong Kong. LA RECETTE GAGNANTE Pour finir, Mike Rowse énumère à son auditoire de gens d’affaires les quatre clés du succès :
Enfin, il révèle la recette gagnante : « Nous ne conseillons pas aux entreprises de tout investir à Hong Kong ou de ne rien investir. Le conseil est de profiter à la fois des avantages d’une ville internationale avec un système légal occidental et des avantages d’une ville chinoise située au cœur de l’économie asiatique ». Page En interview exclusive avec la journaliste/reporter et le rédacteur en chef de CommerceMonde.com après le dîner conférence, cet ancien journaliste a pourtant surpris les scribes qui testaient sa connaissance de la révolution du e-paper/papier électronique (voir notre Dossier dans CM #56) qui s’annonce en Occident et qui gronde déjà depuis quelques années en Asie (Chine continentale, Corée du Sud, Japon, principalement). Comme les deux journalistes qui avaient bien apprécié l’entendre partager son riche vécu asiatique, en gribouillant beaucoup de papier, il est lui aussi reparti avec des petites notes sous le bras ! www.investHK.gov.hk
Fait à Montréal le 15 mai 2007. |
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