Migrations internationales Les envois de fonds des migrants latino-américains ont atteint 60 milliards $US en 2006 2007-02-24 Par Commerce Monde avec la Collaboration du Centre d'études interaméricaines (IQHEI-Université Laval) D’après des rapports récents de la Banque interaméricaine de développement (BID) et de la Banque mondiale (BM), les envois de fonds des émigrants latino-américains vers leur pays d’origine s’élèveraient à un niveau record de 60 milliards $US. Ce qui place l’Amérique latine au premier rang des régions recevant des fonds en provenance de leur diaspora. Toujours selon la BID, ces envois de fonds en Amérique latine sont en hausse constante depuis de nombreuses années. Ils auraient même triplé depuis 2001. Du côté de la Banque mondiale, on explique que cette augmentation importante serait due aux coûts des transferts financiers, qui sont actuellement trois fois moins élevés qu’ils ne l’étaient dans les années 1990. On estime que le total de ces envois de fonds a été multiplié par 25 au cours des 25 dernières années. PAS UNE BONNE NOUVELLE 80% des diplômés universitaires des États caribéens vivent à l’extérieur de leur pays L’étude de la Banque mondiale a également démontré que ces envois « favoriseraient le chômage » dans les pays en développement, car les familles bénéficiant de revenus en provenance de l’étranger étaient moins susceptibles d'occuper un travail que les familles ne bénéficiant pas de ces fonds. La Banque mondiale remet même en cause l’impact des envois sur la croissance du PIB. De 1991 à 2005, les transferts financiers en provenance de l’émigration auraient permis une augmentation de la croissance de seulement 0,25%. En fait, pour certains pays, comme le Salvador, la BM estime même que l’émigration a occasionné une perte économique potentielle sur le PIB de l’ordre de 7%. L’importance économique de ces transferts pour les États de l’Amérique latine demeure tout de même majeure. On estime d’ailleurs que le total de ces envois de fonds surpasse aujourd’hui les investissements directs étrangers et l’aide internationale. Sans conteste, plusieurs de ces pays pourraient difficilement se passer d’une telle source de revenus. Le total de ces envois de fonds Le Mexique, à lui seul, reçoit par ce canal pas moins de 22 milliards $US. Pour Haïti, ces transferts représentent près de 50% du PIB. Au Salvador et en République dominicaine, 20% des familles reçoivent une aide financière par l’entremise de ce type de transferts internationaux. Certains observateurs soulignent également que sans ces envois de fonds, la pauvreté en Amérique latine toucherait de 25% à 27,8% plus de personnes. On mentionne aussi que ces transferts contribuent à l’augmentation des taux de scolarisation et des indicateurs de santé des États de la région. Fait à Québec le 24 février 2007. |
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