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CHRONIQUE "Mondialisation"
Forum [social ou économique] mondial ? La démocratie face à des intégristes du capital
2007-02-14
Par Renaud Blais
Chroniqueur Altermondialiste pour l'espoir
Encore une fois nous avons eu droit à deux forums mondiaux... qui s’ignorent ! J’aimerais pouvoir faire une étude sérieuse de la couverture médiatique respective de ces deux forums, pour éviter d’affirmer subjectivement qu’un des deux forums est plus couvert que l’autre par nos grands médias… Aux Forum économique mondial (FÉM), toujours à Davos (SUISSE), on a utilisé le mot PAUVRETÉ, évidemment sans y croire, et tout aussi évidemment dans le but de faire croire qu’on y croit. Il s’agit d’une technique de communication vielle comme les médias de masse, où on reprend les mots des autres pour se les approprier et surtout les dénaturer.(1) Aux FÉM, les promoteurs de la vision capitaliste du monde - plutôt des hommes n’est-ce-pas ? - travaillent à la préservation de leur intérêt de groupe limité et particulier. Par contre, au Forum social mondial (FSM), on travaille toujours à faire progresser la démocratie. J’ai beaucoup plus de respect pour les promoteurs de la démocratie que pour les intégristes du capital… Les promoteurs (femmes et hommes) de la démocratie travaillent pour le monde. À Nairobi, on a exprimé le désir de voir la démocratie mise en valeur. Par exemple, il y a eu un atelier de travail pour continuer de faire progresser la démocratisation des grandes institutions économiques mondiales comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Banque mondiale et le Fond monétaire mondial (FMI), principalement. Durant les débats, ouvert et où tout le monde peut s’exprimer, des gens ont revendiqué le désir de voir progresser la démocratie au niveau international, mais aussi national, régional et très local aussi. Aussi au FSM, toujours avec des objectifs de construction d’une meilleure démocratie, des gens se sont rencontrés autour du sujet du sort réservé aux gens atteints du SIDA, par exemple. Ceux-ci, dans les pays du Sud, à cause du prix exorbitant des médicaments, sont toujours très nombreux à ne pas avoir accès à la médication disponible aux sidéens du Nord. Heureusement les « sacro saints » brevets sur les médicaments sont questionnés par de grands pays du Sud, comme l’Inde et le Brésil par exemple, qui viennent d’être rejoints par l’Afrique du sud, qui durant la dernière année, à la suite d’énormes pressions de sa population, a finalement consenti à lever le contrôle oligopolistique qu’elle accordait aux quelques grandes entreprises transnationales de la pharmacopée. Ce qui est encore le cas au Canada qui finance toujours les profits de ces énormes entreprises à même les impôts des citoyenNEs canadienNEs. D’autres sujets ont continués d’être discutés, au FSM, comme l’annulation de la dette du Tiers-monde, comme celle-ci est remboursée tous les 10-15 ans, il serait effectivement temps de l’annulée, NON ? J’ai participé, le 13 février dernier, à une rencontre organisé par Alternatives ( www.alternatives.ca/?lang=fr) et ATTAC-Québec (www.quebec.attac.org) où ces groupes ont invité des gens qui sont allés à Nairobi. Cette rencontre, sorte de « retour sur » le FSM, devient une tradition à Québec depuis le 3e FSM. Ces deux groupes avaient invité quatre panélistes à venir nous entretenir de leurs expériences. Le premier, Réjean Laprise, du Centre de formation communautaire de la Mauricie, nous a fait part des éléments suivants : il a vu trois différents types de participantEs au FSM. Les altermondialistes de la première heure qui ont des critiques à formuler. Par exemple, certains souhaitent voir le FSM se transformer en mouvement politique qui ferait adopter des déclarations finales ou proposerait des actions concrètes à poser par les participantEs dès leur retour à la maison. Son second type de participantEs concerne celles et ceux qui vont au FSM pour mettre en commun des trucs ou des expertises. Ces gens visent aussi à construire des réseaux nouveaux et plus performants pour faire avancer leurs causes. Les membres du troisième type de participantEs, pour monsieur Laprise, sont les individus qui, dans le cas de Nairobi, sont les Kényans qui n’ont pas pu s’inscrire à cause du coût élevé de celle-ci (équivalent du salaire hebdomadaire moyen au Kénya). La deuxième panéliste était Michelle, qui y est allée comme membre de La marche mondiale des femmes. Pour nous donner une idée du contexte à Nairobi, elle nous a dit : « Imaginez une ville de 3 millions d’habitants sans un seul feu de circulation…» Elle ajoute, « à des fins de sécurité, nous nous sommes retrouvés dans un stade clôturé où nous pouvions difficilement entrer et aussi difficilement en sortir. » Elle nous a également fait part de sa visite au Campement de la jeunesse où 45 personnes étaient présentes. Elle nous dit que ce Campement de la jeunesse, traditionnellement autogéré, le fut « un peu trop cette fois-ci », ce serait la raison pour laquelle il n’y eut que très peu de participantEs. Elle a terminé sa présentation par un constat : « Il existe au FSM une difficulté très grande d’articulation entre les mouvements sociaux de la base et l’organisation du FSM. » Le troisième panéliste était Jean-Louis Bourque, membre du Conseil scientifique d’ATTAC-Québec. Il a choisi de nous donner quelques statistiques du FSM 2007. Il y eut 57 000 inscriptions officielles, un chiffre relativement représentatif à cause du fait que la dernière journée on a « ouvert les portes », ce qui a occasionné des difficultés comme cette journée avait été planifiée pour permettre aux participantEs d’établir des convergences nouvelles entre eux, et qu’avec ce très grand nombre de « petits vendeurs de souvenir » ces convergences n’ont presque pas été possibles. Les participantEs provenaient de 145 différents pays. Les grands thèmes centraux du FSM 2007 étaient l’analphabétisme, le SIDA et le nouvel impérialisme chinois en Afrique. Il y aura un Forum social états-unien en juin à Atlanta, au cœur du monstre... Le dernier participant, Michel Lambert, d’Alternatives, qui représente souvent son groupe au Conseil international du FSM, nous a dit que, conformément à tous les FSM, il y eut un nombre considérable de forums parallèles cette année encore. Aussi, comme l’idée de ne tenir que les FSM aux deux ans n’a pas été remise en question, durant l’année où il n’y a pas de FSM, celle-ci est réservée à le tenue de nombreux forums sociaux thématiques locaux nationaux et régionaux un peu partout sur la planète, ce qui sera le cas en 2007 et 2008. Par exemple, il y aura un Forum social états-unien en juin à Atlanta, au cœur du monstre, n’est-ce pas, nous dit-il ? Monsieur Lambert a pris une partie de son temps réservé pour nous faire part de son enthousiasme à participer au premier Forum social québécois l’été prochain à Montréal. Voilà quelques éléments de contenu afin de combler le déficit occasionné par mon incapacité à lire pendant un mois les différents textes disponibles sur les différents sites reliés de près ou de loin au FSM. En terminant, ici au Québec, qui n’a pas pris connaissance des quelques réserves qui existent, dans son parti même, pour André Boisclair ? Je vous offre un texte que j’ai fait circuler à quelques grands médias pour publication, comme de tels propos ne sont pas très populaires dans nos grands médias…(2) Altermondialistement vôtre ! 1 Cette technique a été aussi utilisée par Alain Dubuc (la Presse, 21 janvier 2007) dans un texte publié par les journaux de Gesca, comme la Presse de Montréal et du Soleil de Québec, parmi d’autres. J’ai envoyé un commentaire à ce texte, qui ne sera évidemment pas publié par les mêmes journaux [Mais où est donc la gauche RÉACTION]. Monsieur André Boiclair de qui êtes-vous Solidaire ? Monsieur Boiclair, vous devez répondre clairement à cette question AVANT que les termes des plateformes électorales soient imprimés, dans le cadre de la prochaine campagne électorale. Monsieur Boiclair, voulez-vous être premier ministre en 2007 ? Ou préférez-vous attendre de tenter votre chance une autre fois en 2011 ou jamais ? Monsieur Boiclair, répondez « avec toute la population » à cette question et vous serez premier ministre comme leader de touTEs les souverainistes du Québec, incluant les solidaires, dès 2007. Si vous ne répondez pas à cette question, ou si vous niez qu’elle soit pertinente, ce sera la même chose. Alors, vous ne serez pas premier ministre en 2007 et votre leadership sera questionné, avant 2011, dans votre parti qui aura plutôt choisi d’être solidaire avec les intégristes du Capital. Monsieur Boiclair, soyez plus lucide et ouvert que nos lucides, plutôt proches des intégristes du Capital. Reconnaissez que les lucides qui feignent ne pas savoir que les QuébécoisES travaillent moins « pour payer fièrement des impôts » mais travaillent aussi très fort les soirs et les fins de semaines à construire la société solidaire que nous sommes. Reconnaissez, Monsieur Boiclair, que les QuébécoisES travaillent très fort en dehors de se que mesure le désuet P.I.B. Monsieur Boiclair, montrez vous ouvert aux accommodements très raisonnables des solidaires et accepter de permettre à quelques solidaires, éluEs à ce titre, de faire parti de la prochaine législature québécoise. Monsieur Boiclair, ouvrez vous aux solidaires, très majoritaires au Québec, et nous bâtirons avec toute la population du Québec, au sein d’un Québec souverain, notre innovante constitution (projet de société) du Québec avec un bon chapitre de droits et devoirs collectifs. L’élaboration, de façon largement démocratique, de cette constitution nous permettra de considérer comme accommodement NON raisonnables certaines des exigences de nos intégristes du capital. N’oubliez pas, Monsieur Boiclair, que tous les intégristes sont très minoritaires et que nous sommes en démocratie avec le suffrage universel. Je fais appel, en terminant, aux membres du SPQlibre qui doivent affirmer clairement qu’elles et ils sont de vrais solidaires. Vous devez ouvrir le cœur, les yeux et les oreilles de votre chef aux solidaires afin que celui-ci devienne le premier ministre solidaire de touTEs les QuébécoisES. Monsieur Boiclair, avec un référendum gagnant le 23 juin 2008, offrons-nous une véritable fête pour le 400e de Québec. Solidairement Renaud Blais, Québec, 24 janvier 2007Ex-péquiste demeuré solidaire |
Mais où est donc la gauche ?
Réponse aux propos tendensieusement idéologiques et prosélytes d’Alain Dubuc, dans « Mais où est donc la gauche ? Premièrement, même si la division gauche VS droite n’est pas de notre culture nord américaine, ces concepts deviennent de plus en plus utilisés par celles et ceux qui « parlent » de politique au Québec. Plus loin, Monsieur Dubuc reconnaît qu’un sondage a démontré que « les Québécois sont tièdes devant les propositions des lucides », voilà son interprétation des résultats du sondage qui disait que les Québécois sont très majoritairement des SOLIDAIRES… Il qualifie ensuite le débat de surréaliste, que veut-il alors dire ? C’est dans sa phrase suivante qu’il « fait sa job de bras » c’est-à-dire réinterprété la réalité avec le prisme déformant de l’idéologie. Quand il dit que le débat oppose deux camps ça va. Mais quand il décrit les positions de deux camps, c’est là qu’il trahit le pourquoi on le paie chez Gesca. Les « préoccupations économiques », tout le monde, de toutes tendances, a des préoccupations économiques. Par compte, quand on favorise l’option « vision économique du monde » ce qui veut dire regarder et analyser le monde du point de vue exclusivement économique, par choix idéologique ou par intérêt financier (pour celles et ceux qui préfèrent un vocabulaire du XIXe siècle par intérêt de « classe »), il ne s’agit pas de préoccupations économiques mais de prosélytisme qui valorise, choisi et met en évidence un point de vue intéressé plutôt qu’un autre. Le point de vue que favorise Monsieur Dubuc, comme intégriste du CAPITAL, nous montre qu’il a bien choisi son camp, depuis qu’il a décidé (en quittant les ML) de mettre en valeur le point de vue de la minorité commerçante qui, en société, croient que de s’enrichir est le seul point de vue respectable. Ceci sans considération sociale (pour qu’une minorité puisse s’enrichir, celle-ci doit faire en sorte que les préoccupations sociales de répartition équitable des richesses restent marginales, dévalorisées et surtout présentées comme farfelues et que les gens qui croient à ce point de vue ne sont que des « non lucides »). Monsieur Dubuc évite de dire que c’est l’égoïsme de la minorité possédante qui fait en sorte que pour s’enrichir, par intérêt, il faut que les préoccupations sociales et environnementales soient « qualifiées » de marginales (à une autre époque on les auraient qualifiées de diaboliques), ceci même en flagrante contradiction avec la réalité qui ressort largement des sondages sur une longue période d’analyse. Dans cet esprit de réinterprétation de la réalité, Monsieur Dubuc affirme que « le courant des solidaires est trop marginal sur le plan politique pour constituer une alternative signifiante et même un pôle dans un débat public. » Que fait-il alors du résultat du sondage dont il a parlé, trois phrases avant dans son texte, et qui contredit de façon flagrante une telle affirmation ? Quand nos lucides, intégristes du capital, suivront la tendance très majoritaires des Québécois qui souhaitent une meilleurs considérations des conditions sociales et environnementales AVANT de s’en mettre plein les poches en évitant aussi de payer leurs juste part d’impôt, ils seront marginaux et les résultat à moyen terme des scrutins démocratiques, au Québec, nous le démontrera bien avant que Monsieur Dubuc se retire de la vie active… Renaud Blais Avec des préoccupations économiques DOMESTIQUÉES par une solidaire lucidité. Alain Dubuc, La Presse Collaboration spéciale Depuis la parution du manifeste de Lucien Bouchard et de ses acolytes, il y a un peu plus d'un an, les escarmouches se multiplient entre les tenants du courant des lucides, dits de droite, et ceux qui se réclament du manifeste des solidaires, dits de gauche. La semaine dernière, c'était au sujet d'un sondage CROP qui concluait que les Québécois étaient très tièdes devant les propositions des lucides. Cette semaine, c'est autour de l'arrivée en salle à Montréal d'un documentaire, L'Illusion tranquille.
On ne dira jamais à quel point ce débat est surréaliste. D'abord parce que l'opposition manichéenne entre les deux courants repose sur une prémisse fausse, le fait que les préoccupations économiques et les impératifs sociaux sont mutuellement incompatibles. Ensuite par son artificialité : le courant des solidaires est trop marginal sur le plan politique pour constituer une alternative signifiante et même un pôle dans un débat public. Mais il y a une autre raison, c'est que les catégories de gauche et de droite auxquelles se réfère l'opposition entre lucides et solidaires sont de plus en plus vides de sens. Cela saute aux yeux dans l'étrange débat sur L'Illusion tranquille.
Avant d'aller plus loin, je dois préciser que j'apparais dans ce film. J'ai accepté de donner une entrevue à ses réalisateurs, parce que j'aimais le côté iconoclaste d'une démarche de déboulonnage du modèle québécois et que j'admirais le courage d'oser faire un film sans expérience cinématographique. Mais c'est un film d'auteur, dont les idées appartiennent à ses auteurs et dont le genre, celui du pamphlet, mène à des raccourcis. |
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