CHRONIQUE "Veille d'affaires, technologie et changement" Changez pour LE MIEUX ! 2006-12-28 Par Richard Legendre Chroniqueur legendre@siiq.qc.ca Veilleur technologique et courtier en information legendre@siiq.qc.ca Cet automne, le Directeur général des élections (DGE) du Québec rendait public son rapport sur les élections municipales de plusieurs villes québécoises à l’automne 2005. Ces élections marquaient, après plusieurs essais pilotes, le passage à la modernité par le vote électronique sans le traditionnel bulletin de vote en papier. Le rapport du DGE confirme qu’aucun gain n’a été observé pour le temps nécessaire à la divulgation des résultats et que plusieurs problèmes peuvent soulever des inquiétudes chez les électeurs et chez les candidats. Par exemple, il est impossible de procéder à un réel recomptage juridique des votes, car il n’existe pas de bulletins de vote. On fait disparaître ainsi la possibilité de réaliser un décompte vote par vote, sous la direction d’un juge et en présence des candidats ou de leur représentant où tous peuvent constater concrètement le résultat du vote. Trop souvent, on met la charrue en avant des boeufs ou, encore, on change pour changer pour faire moderne et se donner l’impression de progresser. Il faut comprendre que lorsque l’on migre d’un système à un autre, on doit respecter les principes de base sur lesquels repose le système actuel. Autrement dit, la technologie se doit de servir l’application, pas l’inverse. Par exemple, lorsqu’une entreprise passe d’un système de comptabilité sous format papier à un système informatisé, elle ne remet pas en cause les principes de base de la comptabilité. Revenons à l’exemple du vote électronique. Quels sont les principes essentiels d’un système de votation dans une démocratie ?
Bien que ces principes de base semblent contradictoires, le vote avec un bulletin en papier permettait de concilier à la fois le secret du vote de l’électeur et la transparence du processus pouvant être observable par tous. En effet, le traitement des données après l’enregistrement du vote ne permet pas cette transparence en regard de l’électeur, des candidats ou d’un juge sans posséder des connaissances en programmation. Le changement technologique ne permettait pas d’économie de coûts et n’a pas livré les économies promises pour le délai nécessaire à la divulgation des résultats. Il faut dire que le délai habituel du dépouillement du scrutin est relativement court. Également, l’opération de dépouillement ne s’effectue qu’une seule fois, à moins d’un recomptage, ce qui ne permet pas d’exploiter la grande efficacité des systèmes informatisés pour l’automatisation de tâches répétitives. De plus, on constate que la fréquence des élections ne correspond pas à la fréquence du changement technologique normal des systèmes informatisés (TI) rendant ainsi caduque les équipements utilisés d’une élection à l’autre de même que la formation du personnel électoral. Le « Usability Day » rappelle à tous les innovateurs, à tous ceux qui développent de nouvelles technologies, que celles-ci doivent servir des applications et leurs utilisateurs. Le 14 novembre 2006, dans le cadre du « Usability Day », 206 événements se sont déroulés dans 39 pays. Cette tradition amorcée voilà déjà quelques années peut sembler curieuse, mais trop souvent des changements technologiques ne servent pas l’utilisateur et l’application. Évitez de changer pour changer, mais changez pour le mieux, pour mieux servir l’utilisateur, mettre au service de l’utilisateur la technologie et non l’inverse semble évident. Pourtant les développeurs de logiciels et d’équipements doivent faire preuve d’humilité et d’un grand respect pour l’utilisateur à qui on offre de plus en plus de choix. Le traitement de l’information dans un processus de veille se doit de viser le même objectif : l’information utile pour prendre de meilleures décisions. Dans le cas de l’information, viser l’utilité de l’information recueillie, traitée, analysée, synthétisée et diffusée dans l’entreprise permettra également d’éviter l’infobésité qui nous guette tous. Si ça peut vous être utile, vous pouvez visiter le site web du « world usability day » à l’adresse: www.worldusabilityday.org Fait à Québec le 28 décembre 2006. |
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