En présence du futur représentant à l'UNESCO Lancement d'un 1er Bilan TI du Québec: «une année... à retardement !» 2006-12-19 Par Commerce Monde À peu près personne ne le savait encore, mais la quarantaine de participants au lancement du 1er Bilan en e-business, e-culture, e-éducation, e-gouvernement et e-santé au Québec, le Bitis 2006, rendu public le 13 décembre 2006 à l’Université Laval, par le directeur de l’Institut Technologies de l’information et Sociétés (ITIS), Michel Audet, assistaient à sa dernière apparition publique avant sa prise de nouvelles fonctions. En effet, le gouvernement du Québec a choisi d’envoyer un homme des TI pour le représenter au siège de l’UNESCO à Paris. Incidemment, c’est un message de modernisme et d’innovation que le Québec envoie aux autres membres de cette prestigieuse agence des Nations Unies qui se consacre à la science, à l’éducation et à la culture ! Le premier ministre québécois, Jean Charest, a finalement préféré attendre que Michel Audet fasse comme il se devait le lancement du Bitis 2006, avant de rendre public son choix, par communiqué, mardi le 19 décembre. Rappelons que le gouvernement du Québec avait promis de concrétiser l’historique nomination avant l’arrivée de l’hiver ! « 2006 : UNE ANNÉE TI... À RETARDEMENT » En effet, ce fameux Bitis 2006 souligne 40 « bons coups » contre 13 « que l’on aurait préféré oublier » ! Si on ajoute à cette large majorité de « bonnes nouvelles » porteuses d’avenir le fait que cette démarche retient deux fois plus d’éléments à surveiller en 2007 que de choses qu’on « préfèrerait oublier de 2006 », soit 28 contre 13, on retient de ce bilan que l’année qui achève fut globalement plutôt porteuse d’événements « à retardement » pour 2007, voire 2008. « L’année 2007 sera un moment de vérité pour les grandes manœuvres gouvernementales. Les bureaux de Services Québec seront en poste, le Centre de services partagés livrera ses premières économies d’échelle, le MSG mettra en place une gouvernance appropriée pour le gouvernement en ligne, le ministère de la Santé et des Services sociaux aura pris une vitesse de croisière dans la livraison des projets et la mise en œuvre du plan de modernisation du réseau », analyse d’ailleurs Michel Audet dans sa note éditoriale adjointe au Bitis 2006. Plusieurs des événements soulignés dans ce bilan n’avaient pas fait les manchettes des journaux en courant d’année. Quelques exemples :
Bon coup souligné, la montée du logiciel libre. « Bonne nouvelle ? Oui, mais... Le « Open source » est certes devenu incontournable et confirme en 2006 qu’il n’est pas une mode passagère. Il faudra faire avec ! Mais il faut encore surveiller le modèle d'affaire qui s’imposera dans ce nouveau contexte où l’élément service professionnel dépasse largement ceux du hardware et du software, devenus quasiment accessoires ! (...) Seulement à Québec, une jeune entreprise comme Techno-Centre Logiciels Libres (TC2L) qui n’existait même pas début 2005, compte maintenant plus de 70 employés réguliers et a ouvert des bureaux à Montréal et à Ottawa ces derniers mois... Qui aurait dit, au début des années 2000, que le ministère de la Culture et des Communications du Québec se doterait un jour d’un nouveau site Internet en logiciel libre ? Bien c’est chose faite en 2006 ! »
« L’année 2006 aura montré beaucoup de mouvement en matière de traçabilité. On remarque plein de chantiers en la matière dans le milieu des affaires québécois. Un consortium d’une demi-douzaine d’entreprises a été mis sur pied à Québec. Membre de cette initiative, la compagnie Kolombo Technologies (Symbole : kol) est par ailleurs devenue cotée à la Bourse de Toronto en novembre 2006. Sa technologie unique de système de sécurité pour véhicule par code tournant avec porte-clé crypté rafle aussi des prix ! »
« Le quotidien économique Les Echos, en France, teste plusieurs supports électroniques de publication portables, dont une feuille de « papier électronique » pliable, transportable, actualisé en temps réel, intégrant illustrations, podcasts et vidéos, téléchargeable depuis une borne Wi-Fi, un PC ou via Bluetooth. On peut donc commencer à observer la réaction - ou non ! - des acteurs québécois de l’industrie... »
« Maintenant fonctionnel et très apprécié, le Dépôt régional des résultats cliniques (DRRC) est vu comme une première étape excessivement importante. Le projet pilote couvre seulement la région de Québec. Pour l'instant, les résultats des examens de laboratoire de cinq hôpitaux sont accessibles et on y ajoutera bientôt ceux des examens de résonance magnétique (l'imagerie médicale)... »
« En septembre 2006, Laval devenait la première université au Québec à offrir un programme de baccalauréat en informatique complètement à distance... »
« Ce projet, financé par Téléfilm Canada, invite à proposer des scénarios de jeux vidéo. Une initiative particulièrement intéressante pour la ville de Montréal, où se retrouvent les trois principaux joueurs privés de ce secteur au pays. Et ce, bien que le critère « contenu canadien » soit vu comme une calamité... »
« En début d’année, la publication des résultats d'une enquête inédite montrait que le jeune secteur du multimédia du Québec devance maintenant celui de la production de disques en termes de contribution à l'économie québécoise. »
« Moins rapides que leurs homologues anglophones, les dictionnaires Larousse et Robert s'installent cette année sur Internet et avec la firme québécoise De Marque, qui vient d'hériter du mandat d'en vendre des versions en ligne en bonne et due forme à des usagers ciblés. Une entente fut signée à l’été 2006 avec les deux éditeurs rivaux pour les représenter au Canada français... »
« Ne soyons pas gênés de dire que c’est largement grâce à des chercheurs formés à l'Université Laval que le Centre national de recherche du Canada (CNRC) a émerveillé le monde entier avec son scanner mis à profit dans les dernières découvertes concernant la Joconde, du Musée du Louvre ! »
« Il faut continuer de surveiller l’initiative du Cirque du soleil qui souhaite se pérenniser dans l'hôtellerie. On veut y utiliser les technologies de l'information de manière à modifier périodiquement et facilement, parce que virtuellement, la décoration des chambres et des décors d’une chaîne hôtelière propre. À suivre... » Dans son allocution lors du lancement, la vice-rectrice aux études de l’Université Laval, Christiane Piché, soulignait qu’en l’an un de l’ITIS, son directeur Michel Audet souhaitait donc donner immédiatement la cadence avec l’ambition de faire du Bitis un rendez-vous annuel. « Par cette initiative, l’ITIS assume pleinement sa mission qui est d’accélérer la production de nouvelles connaissances et l’émergence de projets structurants en TI », a-t-elle aussi rappelé. L’ITIS a été officiellement créé par l’Université Laval en juin 2005. En favorisant la collaboration interdisciplinaire et en créant des liens entre la communauté universitaire et des partenaires externes, le jeune institut se veut un nouvel intermédiaire dynamique dans le domaine des TI au Québec. Le Bitis n’a par ailleurs pas la prétention de se vouloir exhaustif, ne portant un regard que sur les cinq filières qui intéressent particulièrement l’ITIS (e-business, e-culture, e-éducation, e-gouvernement et e-santé). « Nous le destinons à la société québécoise en général. Nous souhaitons lui offrir un outil de réflexion, et surtout une aide à la prise de décision face à son avenir numérique (...) Nous espérons qu’il donne des fruits au cours de l’année qui vient et vous donnons rendez-vous en décembre prochain pour la récolte du Bitis 2007 », a conclu Michel Audet, avec sûrement un brin de détachement. On peut télécharger la version originale PDF du Bitis 2006 sur le site : www.itis.ulaval.ca UN UNIVERSITAIRE DE LAVAL À L'UNESCO Plus de trois ans à titre de directeur scientifique du Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), un organisme québécois dont le mandat consiste à aider les entreprises et le secteur public à mieux utiliser les technologies de l'information, cette épisode lui avait même permis de se frotter aux instances de l’UNESCO. Conférencier invité par la Commission canadienne de l’UNESCO, il avait présenté le « Projets de recherche-action du CEFRIO : Écoles éloignées en réseau », lors du Sommet mondial sur la Société de l’information de l’ONU, à Tunis, le 17 novembre 2005. La nomination de Michel Audet fait donc suite à la signature, le 5 mai 2006, d'une entente fédérale-provinciale visant à permettre au Québec de parler « de sa propre voix » dans ce forum international qu'est l'UNESCO, tout en évoluant au sein de la délégation canadienne. La ministre québécoise des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, a justifié le choix du gouvernement par le fait que les travaux de l'organisme seront davantage centrés sur l'éducation dans les années à venir. « Le volet éducation va jouer un rôle majeur », a-t-elle déclaré, lors d'un entretien téléphonique à la Presse canadienne, le jour de l’annonce, en faisant valoir que M. Audet avait un « parcours universitaire et professionnel impressionnant ». En vertu de l'entente Québec-Ottawa, le représentant du Québec pourra prendre la parole dans toutes les instances de l'organisation, que son point de vue soit ou non partagé par le délégué canadien. La délégation canadienne devra par ailleurs l'informer des activités du gouvernement du Canada à l'UNESCO et lui fournir toute la documentation pertinente. Le Québec ne sera pas tenu d'appliquer un traité signé par le Canada et qui viendrait en opposition avec les positions qu'il défend. M. Audet sera installé à Paris dans les locaux de la délégation canadienne, mais sur le plan hiérarchique il relèvera du sous-ministre des Relations internationales et de la ministre Monique Gagnon-Tremblay. Officiellement, il entre en fonctions le 5 février, mais il ne s'installera pas à Paris avant l'été. Son mandat durera de trois à quatre ans. Fait à Québec le 19 décembre 2006. |
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