Forêt et TI : le Brésil devance le Québec Il urge de rendre nos forêts plus «intelligentes» ! 2006-11-11 Par Daniel Allard Grâce aux technologies de l’information (TI), il est encore possible de rendre la forêt québécoise compétitive et il urge d’y arriver. C’est le principal constat que tirait le panel d’ouverture de la 28e JOURNÉE DE L’INFORMATIQUE DU QUÉBEC qui aura réuni, le 8 novembre 2006, au Centre des congrès de Québec, le nombre record de plus de 1 300 personnes. « Le Brésil a déjà 30% du marché mondial de la pâte à papier d’eucalyptus (…) Les Brésiliens ont déjà des outils TI en traçabilité et en logistique du transport qui nous devancent », a d’abord exposé Sophie D'Amours, professeure titulaire à l’Université Laval, invitée à lancer le débat. Et les trois représentants de l’industrie qui complétaient le panel du matin n’avaient que de bons exemples pour soutenir la stratégie de l’innovation par les TI. « On fait aujourd’hui la même production avec 300 employés de moins», d’expliquer tout en précisant que c’est par l’attrition que ceci fut fait sans heurt, le président de Meubles Canadel, Michel Deveault, qui prévoit tout de même un chiffre d’affaires de 110 millions $ cette année. « À deux minutes près, je peux connaître l’état de la production de l’ensemble de nos usines », témoigne Patrick Gendron, un vice-président chez Domtar. Une compagnie qui, sur pas moins de 20 000 produits différents, en offre 17 000 sur mesure ! « En dix mois, nous avons diminué notre inventaire de 17 millions $. Notre coffre-fort était gelé dans la cour. On a inversé cette logique et en quelques mois nous avions dégagé des ressources pour réinvestir en innovation », d’ajouter à son tour François Tardif, le pdg de Maibec, qui en plus de vendre du bardeau de cèdre surtout en Nouvelle-Angleterre, est de plus en plus active sur le marché des sacs de paillis. « Il faut transférer l’information de marché aux réseaux dans l’industrie le plus rapidement possible (…) Le défi, c’est la personnalisation de masse du produit, livré en 48 heures », expliquait aussi madame D’Amours, qui dirige également FOR@C, le Consortium de recherche sur les affaires électroniques dans l’industrie des produits forestiers, à l’Université Laval. Sophie D’Amours rappelle aussi qu'il existe près de 245 collectivités au Québec qui vivent essentiellement de l'industrie forestière : « (...) cette industrie qui a à se réinventer ! » Mais elle voit quelques signes encourageants : « La valeur des exportations des produits du bois à valeur ajoutée aurait dépassée celle des produits de commodité pour la première fois de l’histoire du Québec, selon les dernières statistiques disponibles », se réjouit-elle. Un profil de chercheur récent de Sophie d’Amours est disponible sur : www.itis.ulaval.ca/sgc/pid/6773 Fait à Québec le 11 novembre 2006. |
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