Éditorial Pourquoi pas une Délégation générale du Kurdistan à Québec ? 2006-10-29 Par Daniel Allard Le premier ministre Barzanis avait dit à Paul Bremer, alors proconsul des États-Unis en Irak : « Nous, on voudrait faire comme les Québécois. On trouve ça formidable ce qu'ils ont accompli. On veut qu'il y ait une reconnaissance de la langue et de la culture kurdes." Cette anecdote, que raconte la consultante en relations internationales Louise Beaudoin, devrait faire réfléchir - et surtout réagir - bien des gens à Québec! Effectivement, nous pouvons tous nous réjouir de constater que présentement, tous les indicateurs économiques sont au vert foncé: le chômage est quasi inexistant (des restaurants ferment temporairement leur porte parce qu'ils ne trouvent plus d'employés!!!), les chantiers de construction se succèdent, les préparatifs pour les fêtes de Québec 2008 vont rondement, même le chantier maritime va renaître! Et voilà que des gens du bout du monde voudraient prendre le Québec en exemple. Le parlement irakien vient d'adopter la loi constituant le pays en État fédéral. Voici que le Kurdistan se retrouve à peu près avec les mêmes pouvoirs que le Québec. En matière internationale, ils peuvent même avoir des représentations à l'étranger. Si le Québec inspire les Kurdes, pourquoi ne pas les inviter à ouvrir ici leur première représentation à l'étranger? Le Kurdistan irakien, ce n'est pas l'Afghanistan ! On ne parle pas ici d'une relation pays pauvre/pays riche. Avec ses réserves pétrolières imposantes, l'État kurde est probablement plus riche que l'État québécois. Mais au niveau politique, presque tout reste à faire. C'est ici qu'il est bon de se rappeler que l'an dernier, la totalité du gouvernement du Madagascar a séjourné à Québec pour s'inspirer des enseignements de l'École nationale d'administration publique. L'ÉNAP a sans contredit une expertise en la matière. Des arguments qu'ils faudraient servir au premier ministre Barzani, lorsque Louise Beaudoin, elle-même ex-ministre des Relations internationales du Québec, ira le rencontrer de nouveaux le printemps prochain. Avec une population d'environ 4 millions d'habitants, le Kurdistan aurait pleinement avantage à se rapprocher du Québec. Pourquoi à Québec et pas à Montréal ? C'est parce que Québec est la capitale politique. C'est principalement à Québec que se trouve l'expertise que les Kurdes ont besoin. Et Montréal, la métropole économique, n'est tout de même qu'à deux petites heures de voitures de la capitale. Aussi, avec ses liaisons aériennes qui relient quotidiennement New York et Boston, la capitale québécoise offre même une porte d'entrée efficace sur les États-Unis aux autorités kurdes. Avec le temps, des réseaux d'affaires se créeront inévitablement. Assurer l'avenir à long terme de Québec, c'est ça! Vite un Consul général du Kurdistan à Québec, voire un Délégué général - tant qu'à s'inspirer du Québec - de la première Délégation générale du Kurdistan à l'étranger. Innover ou mourir c'est aussi ça! Pourquoi le gouvernement du Québec ne saisirait-il pas la balle au bon? Je suis certain que le premier ministre kurde serait ravi d'étudier cette proposition. Daniel Allard Fait à Québec le 28 octobre 2006. |
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