CHRONIQUE "Veille d'affaires, technologie et changement" Espionnage industriel 2006-06-06 Par Richard Legendre Chroniqueur legendre@siiq.qc.ca Veilleur technologique et courtier en information Les médias nous apprenaient récemment qu’une entente était survenue entre les compagnies aériennes West Jet et Air Canada visant à mettre fin aux procédures judiciaires concernant des allégations « d’espionnage industriel » par West Jet. Cette nouvelle illustre bien les éléments menant à cette forme de méfait contre la propriété intellectuelle d’une entreprise. Trop souvent les mots « espionnage » et « espions » nous ramènent aux stéréotypes que le cinéma et la télévision imposent à la connaissance collective. La série de films de James Bond et une série télévisée comme Mission impossible, reprise au grand écran, nous laissent croire que l’espionnage rime avec des coups d’éclats, des prouesses technologiques et des plans machiavéliques. La réalité nous ramène à un monde beaucoup plus terre à terre et moins spectaculaire, tant du point de vue technologique que du point de vue intellectuel. Technologiquement parlant, oubliez les gadgets et les voitures modifiées de James Bond. Plusieurs experts en sécurité vous indiqueront que l’on peut considérer le photocopieur comme le principal outil d’espionnage industriel. Les principaux « espions » sont des ex-employés ou pire encore des employés « insatisfaits » de leurs conditions ou amers d’une promotion non concrétisée. Il s’agit de foyers potentiels qui, trop souvent, se manifestent ou bénéficient d’une attitude négligente de la part de l’entreprise victime d’espionnage industriel. LE CAS WEST JET – AIR CANADA L’OCCASION FAIT LE LARRON Règle générale, les entreprises devraient en effet faire preuve de moins de naïveté et considérer sérieusement le traitement et la protection des informations sensibles de l’organisation. D’un autre côté toute information n’est pas à protéger, l’information sensible, celle pouvant avoir un impact si elle se retrouve dans les mains de la compétition doit être protégée. Tout protéger se révèle une tâche colossale, voire impossible. Lors d’une conférence de la Society of Competitive Intelligence Professionals (SCIP) des agents du FBI incitaient les entreprises à impliquer les veilleurs, technologiques ou concurrentiels, dans les processus de sécurité de l’entreprise. En effet, par leur travail, les veilleurs peuvent facilement identifier les informations sensibles de l’entreprise. Les responsables de la sécurité pourront par la suite mettre en place les processus et outils nécessaires pour protéger ces informations. N’oubliez pas :
La SCIP recommande la rédaction d’un code de déontologie concernant l’information et son traitement propre à l’entreprise. La direction pourra ainsi tracer la ligne entre ce qui est acceptable et souligner les limites légales du ou des pays où l’entreprise rayonne. Ce document permettra à tous les employés de prendre conscience des limites à ne pas dépasser afin d’éviter de mettre dans l’embarras l’entreprise, et eux-mêmes, comme individu. La réputation des individus et des entreprises n’a pas de prix, alors que les frais juridiques impliquent des dépenses importantes. La prévention dans ce domaine a bien meilleur coût ! Plusieurs études de la SCIP indiquent que les entreprises qui systématisent leur processus de veille ou de gestion des connaissances apprennent la valeur réelle de l’information et vont naturellement élever leur niveau de prudence face à l’information qu’elles diffusent. Ne créez pas, par négligence, l’occasion qui fera le larron. Soyez suffisamment prudents sans pour autant sombrer dans la paranoïa. Une entreprise doit être visible et doit se faire connaître ainsi que ses produits. Comme dirigeant d’entreprise participer avec votre veilleur, vos employés clés et votre responsable de la sécurité à la définition des informations sensibles à protéger. Fait à Québec le 6 juin 2006. |
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