Éditorial: élections fédérales canadiennes Les astres passent de Montréal à Québec ! 2006-01-25 Par Daniel Allard À l'horizon de 2008 et d'une capitale qui fêtera alors le 400e anniversaire de sa fondation, les résultats des élections fédérales canadiennes du 23 janvier 2006 ont tout pour faire sourire les citoyens de Québec, qui n'avaient plus l’oreille du cabinet fédéral depuis plus d'une décennie. Non seulement les espoirs se sont matérialisés, avec l'élection de Josée Verner et de Maxime Bernier, mais un véritable raz-de-marée conservateur de neuf députés, rasant tout - de la frontière des États-Unis et son comté de Beauce jusqu'aux rives du Lac Saint-Jean - donne à la grande région de Québec la garantie d'une voix forte à Ottawa. Il ne serait maintenant pas surprenant de voir des dossiers comme l'agrandissement de l'Aéroport international Jean-Lesage et la relance du Jardin zoologique passer en mode réalisation. Dans les deux cas, les contributions fédérales demandées (15 et 35 millions $), si elles étaient confirmées rapidement, démontreraient immédiatement que les Québécois ne se sont pas trompés en faisant confiance à Stephen Harper. Et c'est bien à Québec, aussi, que ce dernier devra revenir rapidement, à titre de premier ministre fraîchement élu, pour discuter avec son homologue provincial Jean Charest de déséquilibre fiscal et de représentation du Québec à l'étranger. Sous le long règne du Parti libéral du Canada à Ottawa, c'est la région de Montréal qui donnait largement son lot de ministres québécois au cabinet fédéral. Mais cette fois, aucun député conservateur n'a été élu dans toute la région de la métropole du Québec. Faudra-t-il nommer un député-ministre de la région de Québec comme responsable de la région de Montréal ? À moins que cette tâche ne revienne à l’expérimenté Lawrence Cannon, l’unique autre candidat conservateur du Québec élu, dans Pontiac, dans l’ouest de la province? Un député-ministre de Québec Oui, les astres passent définitivement de Montréal à Québec ! Acquise presque exclusivement au Bloc québécois depuis 1993 - qui ironiquement ne conserve cette fois que le comté de… Québec dans la capitale - on entendait souvent dire que celle-ci se voyait punie de ne pas voter du bon bord. L’exceptionnel revirement de situation, couplé à l’absence d’élu au pouvoir à Montréal, provoque un « alignement des astres » en faveur de la Ville de Québec alors que cette capitale politique arrive à un moment singulier de son histoire. Personne n’aura envie de bouder cette ville qui accueillera le monde entier en 2008, et certainement pas le gouvernement de Stephen Harper ! Les projets risquent donc de se bousculer plus que jamais dans les mois à venir. Un exemple parmi d’autres : celui de construire un stade de soccer couvert dans le comté de Louis-Hébert, qui vient sûrement de gagner en crédibilité, avec l'élection de Luc Harvey. Tout comme le projet d’hôtel-musée de la nation huronne, dans le comté de Josée Verner. Bienvenue M. Harper ! Daniel Allard, Fait à Québec le 24 janvier 2006.
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