Technologies émergentes Lyrtech réserve de multiples nouveautés dans sa manche 2005-12-09 Par Daniel Allard C'est parce qu'elle a développé le premier synthétiseur digital que la compagnie Lyrtech c'est d'abord fait connaître rapidement après sa fondation en 1983. Ce fut ensuite le développement de la première carte de son pour PC. Mais il en faut plus pour traverser deux décennies d'histoire ! Vingt ans plus tard, outre son service centralisé en matière de conception électronique, de prototypage et de fabrication, Lyrtech offre une gamme complète de produits et services à valeur ajoutée, allant de plateformes de développement d'applications DSP/FPGA, jusqu'à des solutions de projets clés en main et des services manufacturiers électroniques (SME). Au fil des ans, des partenariats impressionnants ont été établis avec des chefs de file de l'industrie, tels que Texas Instruments, Xilinx, The MathWorks et StarCore. Ce qui n’a pas empêché des années très difficiles en 2001-2003. Un virage à la haute direction et surtout l’arrivée d’un nouveau PDG auront relancé l’entreprise. Et ce qui frappe surtout l’attention, c’est l’effort d’innovation face aux défis de l’avenir. Bien que sa mission reste fidèle aux origines de la compagnie : concevoir et produire des solutions innovatrices en traitement de signaux numériques et en électronique embarquée afin de générer de la valeur pour ses clients, actionnaires et employés. L'actuelle structure de développement de Lyrtech s’image facilement avec trois cylindres : « Le noyau central demeure nos compétences de services d'ingénierie en traitement de signal et de projets clés en main. C'est 50% de notre chiffre d'affaires, effectué essentiellement par nos 30 à 35 ingénieurs et techniciens du siège, ici dans le Parc technologique du Québec métropolitain, dont environ 15% représentent nos projets dans le domaine militaire, principale grâce à la relation privilégiée que nous entretenons avec RDDC-Valcartier depuis 15 ans. Un autre 30% touche notre division plateformes de développement. Enfin, la production et l'assemblege compte pour 20% », résume Alain Marchildon, vice-président exécutif ventes et marketing. Apparemment modeste, cette longue relation avec RDDC-Valcartier, le plus important centre de recherche du Ministère de la Défense au Canada, avantage stratégiquement Lyrtech, qui est maintenant en mesure de mettre à profit dans les secteurs des télécommunications, de l'audio, du vidéo et de l'automobile, l'expertise acquise dans le domaine des applications militaires. Des applications diverses qui ne mettront d’ailleurs pas des décennies avant d’arriver sur les marchés. « Nous sommes nées avec le premier DSP (Digital Signal Processor) chez Texas Instruments (TI), il y a vingt-trois ans… », souligne au passage Alain Marchildon ; et c'est encore la relation avec cette imposante multinationale américaine qui profite à la dynamique entreprise québécoise. Lyrtech fait d’ailleurs partie du DSP Third Party Program de TI, le plus grand rassemblement de l’industrie pour le support au développement DSP. Regroupant plus de 600 compagnies indépendantes et consultants, les clients de TI ont ainsi un accès facile à des solutions de pointes dans le domaine de l'électronique embarquée, de plateformes de développement et de logiciels, ainsi qu’à des services de consultation. Dans le domaine technologique du « pro-audio », le partenariat TI-Lyrtech pour une carte musicale a permis à Lyrtech de sortir un nouveau produit en janvier 2005. Le Pro Audio Development Kit (PADK) exploite toute la puissance du nouveau processeur de signaux numériques à point flottant de TI, le TMS320C672MC, et des technologies analogiques haute performance de l’audio. TI a ici choisi la technologie de Lyrtech pour inaugurer son tout nouveau DSP C672x. Ce partenariat technologique évolue aussi vers un partenariat commercial, puisque le PADK est revendu par l’équipe des ventes de TI. Lyrtech profite donc du vaste réseau de distribution de son partenaire pour accéder plus rapidement à un plus grand nombre de clients. La plateforme de développement audio PADK de Lyrtech, destinée aux développeurs professionnels d’applications audio pour instruments de musique, conférences téléphoniques, radiodiffusion et applications audio de pointe, avec les nombreuses possibilités qu’elle offre, permettra aux clients d’évaluer rapidement les nouveaux DSP et d’entreprendre sans délai le développement de produits, réduisant ainsi le temps de développement de plusieurs mois. Le PADK, qui vaut tout de même 1 995 $US, est conçu pour que les développeurs n’aient à concevoir qu’une seule carte électronique: la carte de production finale. Dotée d’une vaste gamme d’entrées/sorties numériques et analogiques, et appuyée par certaines des composantes analogiques offrant la meilleure définition, le PADK constitue une plateforme de développement instantané. On peut penser que cette fonctionnalité « Encore avec Texas Instruments, toujours à propos d'un système de traitement de signeaux numériques appliqué à la technologie vidéo au sens large, nous travaillons aussi sur des technologies émergentes pour le développement de l'auto-vision. Il s'agit de senseurs d'aide à la conduire en voiture qui d'ici quatre ou cinq ans seront mis en marché dans les nouvelles automobiles. On peut même penser que cette fonctionnalité, par exemple la détection et le signalement au conducteur d’une voiture dans son angle mort, sera dans certains modèles dès 2007-2008. Tant qu’à nous, nos cartes de développement seront prêtes dès l'an prochain, pour aider les manufacturiers dans leur processus de production », poursuit M. Marchildon, dans son tour d’horizon des technologies émergentes chez Lyrtech. « En communication, nous vivons l'émergence de la « radio définie par logiciel », en anglais le SDR: Software Defined Radio. Le secteur militaire est déjà là, et le secteur commercial de la communication sans fil s'en vient avec le développement de stations de base, de réseau WiFi ou WiMax. Il y a aussi toute la question des antennes MIMO (Multi-input Multi-output) qui nous occupe déjà. (…) La télécommunication sans fil prendra beaucoup de place dans l'avenir », termine-t-il.
ET DEUX ACQUISITIONS AVEC ÇA ! La première aura été acquise afin d'obtenir des équipements de fabrication qui permettent à Lyrtech de renforcer son offre en ce qui concerne les solutions clé en main. L'acquéreur a d’ailleurs transformé Pro-2000 en Lyrtech EMS par l'implantation de processus de classe mondiale tel que lean-6 system. Maintenant, avec sa filiale EMS (Electronic manufacturing services), Lyrtech se positionne en avance sur ses compétiteurs. « On a aussi acheté cette compagnie pour régler nos problèmes de qualité. Nous avions beaucoup de problèmes de qualité auparavant », ne cachera pas M. Marchildon, questionné sur les raisons de cette acquisition. « Dû à la nature de nos activités, la sous-traitance de la fabrication de nos cartes de circuits imprimés constituait davantage une nuisance qu'un atout aux yeux de nos clients potentiels. Certaines conséquences indésirables se sont inévitablement manifestées : non-respect des horaires de livraison, délais de production hors de l'ordinaire, qualité déficiente, etc. En 2004, nous avons donc saisi l’opportunité d'éliminer ce talon d'Achille grâce à l'acquisition de Pro-2000, un fabricant de cartes de circuits imprimés situé tout près des bureaux de Lyrtech dont les propriétaires projetaient la vente », écrivent d’ailleurs eux-mêmes le président du conseil d'administration et le PDG de la direction, Pierre Lortie et Miguel Caron, dans le Rapport annuel 2004. Quant à Radical Horizon, il s’agissait stratégiquement d’acquérir de la propriété intellectuelle plus rapidement, afin de développer la gamme de produits dédiée à la radio logicielle. L’intégration de ces produits à ceux de Lyrtech, afin de conquérir le marché du sans fil et de la radio logicielle, figurait d’ailleurs parmi les objectifs pour 2005 du dernier rapport annuel de l’entreprise. EXPORTER PARTOUT Miguel Caron ne se gêne jamais pour affirmer son engouement, voire sa passion pour l’Asie, particulièrement la Chine, un pays qu’il visite régulièrement. Mais les résultats se confirment plus vite avec un autre gros joueur du grand continent. « En Corée du Sud, nous avons un projet potentiel de 14 millions $ concernant une technologie de goniomètre, du géopositionnement dans le domaine militaire . C'est dans les systèmes de sécurité », confirmera en fin d’entrevue Marie-Josée Ouellet, la nouvelle directrice marketing de l'entreprise. Pour plus d’information sur le Third Party Program de Texas Instruments, visitez le www.ti.com/3p
Fait à Québec le 9 décembre 2005. |
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