Archives de catégorie : Général

Concurrence culturelle: l’empire Wanda se lève devant Disney en Chine

Certains s’amusent à imager l’affaire en lançant « Wang contre Walt » ! Si l’empire du divertissement à l’occidental du célèbre Walt Disney ouvrira le 16 juin 2016 son premier parc thématique en Chine communiste, à Shanghai, il ne l’aura pas fait sans que l’homme d’affaires multimilliardaire Wang Jianlin n’ait proposé à ses compatriotes, deux semaines plus tôt, sa version de la chose: le parc Wanda City, couvrant 2 km carrés (200 hectares) à Nanchang, dans la province du Jiangxi sud. Un site qui aura nécessité des investissements dépassant les 6 milliards $US, disposant d’un parc à thème, d’un parc de cinéma, un aquarium, des hôtels et des magasins.

Peut être autant économique que culturelle, la bataille a sans aucun doute beaucoup à voir avec le fait que nous assistons à une concurrence de titans face à la donnée gouvernementale évaluant déjà à 610 milliards $ la valeur de l’industrie touristique en Chine et la prévision que ce chiffre va doubler d’ici 2020, bien alimenté par une classe moyenne grandissante.

Mais la bataille ne débute pas dans une période florissante, car à l’exemple du parc Hong Kong Disneyland, en opération depuis 2005, la situation économique des dernières années n’offre pas des résultats financiers mirobolants au promoteur (voir citation et graphique plus bas). Et le parc de Disney à Shanghai sera trois fois plus grand que celui de Hong Kong.

 « Hong Kong Disneyland recorded a loss of HK$148 million ($19 million) in the year that ended in early October. The resort had posted seven years of losses since its 2005 opening, before turning its first profit in 2012. »

Source: Bloomberg

DisneyHK

La bataille de marché chinois du divertissement est cependant bien lancée. L’empire de Wang Jianlin n’a pas attendu pour bien annoncer ses couleurs en partageant son intention d’ouvrir un total de 15 parcs à thème en Chine avant 2020, et même 3 autres ailleurs dans le monde. Et le grand patron du Groupe Dalian Wanda co. ne semble pas s’inquiéter du capital d’expérience de son rival d’Amérique, qui possède et gère depuis des décennies ses célèbres parcs de la Californie et de la Floride, et plus récemment ceux de Tokyo, de Paris et de Hong Kong. Et qui en sera à 6 avec le prochain de Shanghai, qui ouvre le 16 juin 2016.

Wanda, un leader immobilier commercial en Chine, s’intéresse de plus en plus aux secteurs du divertissement et du tourisme. Il a construit trois stations de vacances à Wuhan, Changbai et Xishuangbanna, de plus, huit projets Wanda City sont en cours de construction. Wanda City Hefei ouvrira en septembre, Harbin en 2017 et Qingdao, Guangzhou et Wuxi en 2018 et 2019.

« After Guangzhou and Wuxi open, I believe that people will then know which of the domestic and overseas brands is best », said Wang.

Source: Xinhua,  2016-05-28

FANTAWILD ET LES AUTRES

La bataille de « Wang contre Walt » ne résume d’ailleurs pas l’état du marché. D’autres opérateurs de parc à thème chinois, tels Fantawild, Happy Valley et Chimelong y font leur place.

Fantawild, fondée il y a 10 ans, a ouvert 18 parcs à thème dans 13 villes de deuxième et de troisième rang à travers la Chine. En 2015, ils ont reçu plus de 23 millions de visiteurs. Cette encore jeune entreprise fonde globalement son activité sur la culture traditionnelle chinoise, mais est bien de son temps :

« Nous allons continuer à appliquer la haute technologie pour raconter l’histoire de la Chine et promouvoir la culture chinoise à l’avenir (…) Les parcs à thème nationaux et étrangers sont quelque chose comme la nourriture chinoise et la nourriture occidentale. Ils sont en concurrence et se complètent mutuellement, et chacun peut avoir ses fans », analysait Liu Daoqiang, le président de Fantawild interviewé par Xinhua.

Culturelle, économique, technologique… que non, l’industrie du divertissement n’est pas de tout repos !

 

100 M$ en capital de risque: « Capital intelligent Mtl » est né

Capital intelligent Mtl est né! L’annonce est toute fraîche du jour, faite par un maire de Montréal, Denis Coderre, manifestement satisfait après qu’il se soit adressé aux membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain: une somme de 100 millions $ sera mise à la disposition d’entreprises qui s’intéressent au concept de Montréal ville intelligente et numérique.

Pour cumuler ce pactole, 23 firmes de capital de risque forment «Capital intelligent Mtl» pour rendre disponible ces millions $ pour des entreprises innovantes.

Le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction CSN, Québecor, la Caisse de dépôt et placement du Québec, BDC Capital, Desjardins EntreprisesTeralys Capital sont du nombre. La Ville de Montréal contribue également à Capital intelligent Mtl en accordant un soutien financier de 400 000 $ d’ici 2018.

L’initiative offrira aux entreprises le financement dont elles ont besoin pour prendre le virage numérique ou développer d’autres projets innovateurs.

Innovation : le programme canadien doit aller beaucoup plus loin selon l’IRPP

« Pour améliorer la désolante performance canadienne en matière d’innovation, il faut aller au-delà de la recherche-développement (R-D) et prendre des mesures pour renforcer et non entraver notre compétitivité », soutient l’auteur d’un nouveau rapport de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP).

« Notre capacité d’innovation accuse un sérieux retard sur un marché international chaque jour plus concurrentiel, en dépit de généreux crédits d’impôt pour la R-D », affirme aussi Andrei Sulzenko, ancien sous-ministre adjoint principal d’Industrie Canada.

Publié peu après que le gouvernement fédéral canadien à Ottawa a pris l’engagement de faire du Canada un centre d’innovation mondial, ce rapport évalue l’effet des politiques issues du Rapport Jenkins de 2011 sur la question, avant de proposer une voie à suivre au nouveau gouvernement libéral.

Malgré de récentes mesures qui vont dans la bonne direction, estime Andrei Sulzenko, l’approche reste timide et ne suffit pas à produire un ensemble de stratégies commerciales axées sur l’innovation. Parce que nous traitons les symptômes – c’est à dire le faible rendement de la R&D – plutôt que les causes du problème: « Devant l’absence de fortes pressions concurrentielles dans plusieurs secteurs clés de notre économie, nos entreprises se sentent ainsi justifiées de sous-investir dans un éventail d’activités innovantes plus risquées, y compris la R-D », explique-t-il encore.

PROPOSITIONS

Pour créer un climat d’affaires globalement axé sur l’innovation, le nouveau programme canadien devra, selon ce rapport, combiner une série « de carottes et de bâtons » microéconomiques, selon une approche qui comprendrait les principaux éléments suivants :

  • promouvoir la concurrence au sein même du Canada ;
  • privilégier les instruments qui agissent sur la demande (comme des règlements bien conçus et des politiques d’approvisionnement gouvernementales) ;
  • investir dans une main-d’œuvre hautement qualifiée ;
  • accroître la disponibilité de financement pour les entreprises à forte croissance ;
  • renforcer les écosystèmes d’innovation en misant sur des pôles d’activité régionaux et sectoriels.

Aux yeux de l’IRPP, il sera d’autant plus important de saisir cette occasion d’établir une approche efficace que les gains de productivité provenant de l’innovation constituent pour le pays la source de croissance la plus durable.

Un déjeuner-causerie avec l’auteur et les commentateurs John Manley (président et chef de la direction du Conseil canadien des affaires), Ilse Treurnicht (PDG de MaRS Discovery District) et Iain Klugman (PDG de Communitech) est par ailleurs organisé sur le thème : Le dilemme de l’innovation canadienne cinq après le Rapport Jenkins.

Date : lundi 13 juin 2016, 11h45 à 14h (discussion à 12h30)
Lieu : Rideau Club, 99, rue Bank, Ottawa

On peut aussi télécharger le rapport Canada’s Innovation Conundrum: Five Years after the Jenkins Report, d’Andrei Sulzenko, sur le site de l’IRPP (irpp.org/fr).

L’Institut de recherche en politiques publiques est un organisme national indépendant, bilingue, sans but lucratif, basé à Montréal.

 

Béké-Bobo sur un nuage: grâce au Concours Exportez-vous! / Classe Export

À quelque par le jury du Concours Exportez-vous! du second Salon Classe Export ne pouvait mieux tomber en privilégiant en 2016 la candidature du cheminement de Maggy-Nadyne Lamarche. Son parcours avec Béké-Bobo n’a rien qui respecte le livre du parfait entrepreneur. Devançant quatre autres finalistes, Béké-Bobo qui vient de se mériter ainsi la valise de services à l’exportation d’une valeur de plus de 33 000 $ saura très certainement profiter pleinement de l’expertise et des services experts qui l’attendent.

« La qualité du projet et de la présentation de Béké-Bobo a su convaincre les membres du jury».

Félicitations ! Félicitations surtout à Maggy-Nadyne Lamarche, cette présidente et maman de Béké-Bobo, en plus de ses quatre propres enfants. Et apprécions sa belle histoire…

Maintenant dans la mi-quarantaine, Maggy-Nadyne Lamarche est la première à vous avouer qu’elle ne s’était jamais perçue comme une entrepreneure. Qu’elle partait de très loin comme entrepreneur… Un jour, elle remplira un questionnaire qui le lui confirmera pourtant ! Mais c’était bien après 1999.

LA NAISSANCE D’UN BESOIN CRIANT

Novembre 1999, alors que confrontée aux problèmes de santé de sa propre fille, elle tente de lui confectionner une solution, un réconfort. Se souvenant que lors d’un voyage en France, on lui avait proposée à elle une bouillotte aux noyaux de cerise pour l’apaiser; ensuite encouragée et conseillée par des proches de sa famille, et explorant sérieusement cette voie des moyens naturels – plus précisément les céréales – Maggy-Nadyne Lamarche finit par trouver une formule concluante. Ingénieur de formation et habituée de chercher des solutions, elle développe son mélange de céréales qu’elle insère dans un tissu en forme d’ourson.

« Une fois chauffé, cela s’est avéré très efficace pour ma fille Camillie. C’est à ce moment que l’ourson Béké-BoBo est né », raconte encore une maman heureuse.

Une maman qui ne demandait que ça et qui pensait bien en rester là.

« Oui, j’en vendais d’autres, car le bouche à oreille a vite fait son effet, et juste pour payer les frais, souhaitant juste aider d’autres enfants. (Son invention passera effectivement à la télévision, en 2000, et elle en fera une levée de fonds pour financer des soins à sa fille). Mais je ne pensais pas du tout me lancer en affaires ».

L’incorporation de Béké-BoBo ne viendra qu’en 2005-2006. Et vraiment rien à voir avec un plan d’affaires ! Confrontée à la tentative d’une autre femme qui, elle, voudra se lancer en affaires, mais en copiant et même usurpant le fameux ourson, elle décidera de réagir… et reprendra sa place.

« C’est impossible d’obtenir un brevet pour ma recette naturelle de céréales, j’ai donc créé une compagnie pour mieux me défendre ». Et une fois ce défi relevé, elle continue, sans plus.

En novembre 2014 se produit un déclic: « J’ai répondu à un questionnaire de la Fondation de l’entrepreneurship à savoir si j’étais prête à l’exportation. »

À sa grande surprise, elle est sélectionnée parmi 15 entreprises et part en mission en France en mars 2015, se disant sans plus qu’elle y allait voir s’il y avait un marché pour Béké-BoBo en France. Une démarche de mission de la Fondation qu’elle répétera en mars 2016.

On lui prouvera aussi que le tiers des personnes qui la suivent sur son site Facebook étaient déjà de France: 5 000 personnes en fait, expliquant pourquoi elle était déjà connue en France… sans le savoir ! Mais elle ne signe avec aucun distributeur pour les pharmacies, même si elle en rencontrera deux forts intéressés.

« Je voulais d’abord rentrer et stabiliser ma production. Assurer mes arrières et me sentir capable de réagir à une croissance de la demande. »

Douze mois suffiront aussi à obtenir les importantes certifications européennes, incluant celle à titre d’instrument médical, comme pour le Canada.

Avec tout de même un distributeur signé en France pour des boutiques, elle expédie régulièrement sur ce marché encore plein de potentiel.

La France, c’est 22 600 pharmacies.

Versus les 2 000 points de vente qu’elle couvre présentement au Québec.

C’est donc la France qui l’aura choisi, pas elle qui choisira la France comme stratégie à l’exportation ! Elle est actuellement sélectionnée dans la démarche IME de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec; une autre forme d’aide très prometteuse pour le marché européen.

Elle s’entoure aussi progressivement pour bâtir une meilleure équipe: elle venait d’embaucher deux personnes la semaine de l’interview.

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(Crédits photos: Béké-Bobo)

LA PUISSANCE DU WEB ?

Maggy-Nadyne Lamarche connaît aussi les faiblesses de son entreprise: « Je sais que je dois automatiser ma production pour rester concurrentielle. Tout est encore manuel, on produit encore à 100% à la main avec mes couturières. »

Mais elle veut que cette production reste au Québec !

« Mon site web est désuet et je dois tout refaire », poursuit-elle. Sa bouillotte sèche, qui est un sac de réconfort déjà conforme aux normes d’instruments médicaux de Santé Canada et de l’Union européenne, est pourtant un produit idéal pour la vente en ligne.

Et ce n’est qu’à partir de 2005, alors que l’entreprise Béké-BoBo est incorporée, que seront développés d’autres produits à partir des expériences personnelles de la fondatrice: le parapipi, la couverture à pattes, le Gros-dodo, la Compresse d’allaitement, la Bavette pour manger ou le tablier pour le bricolage – tout ce qu’il faut pour aider l’enfant dans son apprentissage -, mais encore des produits idéaux pour la vente en ligne.

Toujours forte d’une licence d’établissement d’instruments médicaux émise par Santé Canada.

AVENIR À L’EXPORT

Sa stratégie export est actuellement de bien rentrer en France, en 2016. Ça, c’est avant sa valise de services à l’exportation d’une valeur de plus de 33 000 $, dont le présent profil d’entreprise. On verra bien ce que l’avenir, et notamment l’internet, réservent ces prochaines années à Béké-BoBo.

Fidèle à ses origines, l’entreprise souhaite toujours partager le soulagement qu’offre l’ourson Béké-BoBo avec les enfants et les parents qui se le procurent. Pour cela, elle soutient la Fondation CHU Sainte-Justine avec fierté dans leurs recherches pour le bien-être des enfants atteints de maladies neurologiques.

Et la plus belle partie de l’histoire est sans aucun doute ici: aujourd’hui, sa fille Camillie a 18 ans, elle est en pleine forme, s’implique auprès de sa mère et pense prendre éventuellement la relève.

Quel beau retour d’histoire que ce serait de voir l’entreprise créée pour elle devenir aussi son avenir !

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(Crédit: Salon Classe Export) Maggy-Nadyne Lamarche entourée des partenaires du concours et membres du jury lors du Salon Classe Export, à Montréal, le 26 mai 2016, à la remise du Prix.

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Commerce international africain rime encore avec transport maritime : nouveaux ports à l’horizon

La Banque africaine de développement (BaD) calcule que 92% de l’import/export de l’Afrique entière se fait par voie maritime, comparativement à environ les deux-tiers pour l’Europe. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant d’apprendre que les grands noms portuaires de l’Afrique (Alexandrie, Cotonou, Dakar, Durban, Lomé, Luanda, Mombasa, Pointe-Noire ou San Pedro) s’activent pour répondre aux défis de la mondialisation. Mais les perspectives de croissance du continent sont telles que de nombreux nouveaux méga-ports s’ajouteront aux infrastructures disponibles dans les prochaines années. Il faudra apprendre de nouveaux noms!

« Le volume de marchandises transitant par les ports africains doit passer de 265 millions de tonnes en 2009 à plus de 2 milliards de tonnes à l’horizon 2040 », selon la BaD.

7 NOUVEAUX NOMS PORTUAIRES À APPRIVOISER EN AFRIQUE

Tanger Med (Maroc)

En service depuis 2007, il a ravi en 2015 la première place africaine au port de Durban. La toute récente entrée en fonction de Tanger 2 a fait passer sa capacité à 5 millions de conteneurs (et ce sera 8 après la phase 2).

Nqura (Afrique du Sud)

Ouvert en 2012, après dix ans et un milliard d’investissement, il est stratégiquement situé à 20 km de Port Elizabeth, juste à mi-chemin de Durban et du Cap.

Kribi (Cameroun)

Deux terminaux sont entrés en service en 2015; pour une vingtaine de prévus d’ici 2040.

Bagamoyo (Tanzanie)

Grâce surtout à des capitaux du gouvernement central à Pékin, ce port devant traiter 20 millions de conteneurs annuellement en 2020 doit ouvrir pour 2017.

Lamu (Kenya)

Le futur port annonce 32 terminaux, les autorités prévoient l’entrée en service pour 2019.

Lekki et Badagry (Nigéria)

Pour le pays devenu en 2015 la première économie d’Afrique, deux méga projets portuaires se construisent à environ 100 km de Lagos. Leur entrée en service n’est pas attendue avant 2018, avec déjà deux ans de retard.

 

Tout ça sans oublier que la Eximbank de Chine investira au final pas trop loin d’un milliard $ dans la modernisation du port autonome d’Abidjan, dont le chantier doit s’achever d’ici 2019. Il y a aussi le Canal de Suez dont le doublement vient d’être achevé.

Que penser de cette quasi course entre grands ports industriels en Afrique? D’une certaine manière il y a urgence en terre africaine, car encore la BaD nous apprend que « la mauvaise qualité des infrastructures entraîne une perte de productivité des entreprises africaines de l’ordre de 40% ».

L’Afrique par rapport aux principaux ports dans le monde (en 2010)

portafrique

Trafic par conteneur (en 2011)

port-Afrique2011