Archives de catégorie : Changement climatique

Oui, Trump peut « tout déchirer » : Aléna, climat, nucléaire iranien…

Pour Louis Bélanger, directeur des HEI et professeur au Département de science politique de l’Université Laval, il ne fait aucun doute qu’en matière d’accords internationaux, le président Trump « pourra tout déchirer ».

« Si l’élection de Donald Trump a eu une vertu, c’est celle d’avoir dissipé bien des malentendus sur la valeur des engagements internationaux des États. Durant la campagne électorale, on aimait entendre les paroles rassurantes de ceux qui nous expliquaient que le candidat républicain, s’il devait contre toute attente l’emporter, ne pourrait en faire à sa guise. Qu’il serait contraint de respecter les obligations internationales contractées par ses prédécesseurs. Qu’il ne pourrait, de toute manière, se défaire de ces obligations sans obtenir, après de complexes manoeuvres législatives, le consentement du Congrès. »

« Trump élu, il faut bien se rendre à l’évidence. Le droit des traités est ainsi fait qu’un État ne peut, sauf en de très rares situations, être lié par des obligations auxquelles il ne consent pas. Si un État réévalue ses politiques et choisit de ne plus consentir à des engagements déjà contractés, il doit pouvoir s’en libérer rapidement. Ainsi, si un Donald Trump président décide de réaliser son programme électoral, il pourra, en parfaite conformité tant avec le droit international qu’avec le droit américain, soustraire par simple note diplomatique les États-Unis de l’ALENA, de l’Accord sur le nucléaire iranien ou de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. »

Accords internationaux : difficiles à négocier, aisés à déconstruire

N’en déplaise aux idéalistes, les accords internationaux sont longs et difficiles à négocier, mais aisés à déconstruire. Dans l’article qu’il signait dans le quotidien québécois Le Devoir du 22 novembre, Louis Bélanger développe largement son argumentation par l’analyse de plusieurs exemples et pas les moins pertinents, notamment dans une perspective canadienne.

Commençons avec l’ALENA. Saviez-vous que cet accord liant les trois amigos (Canada-Mexique-USA) n’est pas considéré comme un traité en droit américain ? Comme les autres accords de libre-échange, il s’agit d’un congressional-executive agreement, dont la ratification exigea non pas un vote à la majorité des deux tiers du Sénat – comme c’est le cas pour les traités -, mais strictement l’assentiment des deux chambres du Congrès. Un détail qui a de l’importance, car ce mode de ratification n’étant pas prévu par la constitution des États-Unis, l’autorité qu’a le président de désengager son pays d’un tel accord « ne peut être moindre que celle qui s’applique à la sortie d’un traité ».

« Certains ont prétendu que si le président peut sans entrave mettre fin à la participation américaine à l’ALENA, il devrait tout de même obtenir du Congrès l’abrogation de la loi américaine de mise en oeuvre de l’entente pour que les États-Unis cessent effectivement d’en appliquer les dispositions. Rien n’est moins sûr. L’administration américaine considérera plutôt que la loi de mise en oeuvre est tout simplement devenue caduque le jour où prendra effet le retrait de l’ALENA, c’est-à-dire six mois après la notification américaine », explique-t-il aussi.

Incidemment, puisque l’Accord sur le nucléaire iranien est considéré par le gouvernement fédéral des États-Unis d’Amérique comme un simple plan d’action politique non juridiquement contraignant, le nouveau président Trump pourra y mettre fin sans aucun délai, ni aucune consultation contraignante.

Le cas de l’Accord de Paris sur le climat est plus complexe.

Paris a été ratifié par l’exécutif américain sans intervention du Congrès. Son statut est donc ambigu. C’est un mélange des genres et « il n’y a aucun doute sur le pouvoir du président de procéder unilatéralement à une dénonciation dans pareil cas ».

« L’Accord de Paris prévoit un délai de quatre ans entre la date de dénonciation par une partie et son retrait, ce qui a permis d’espérer que le président Trump ne puisse se désengager véritablement au cours de son premier mandat. Cependant, les États-Unis peuvent surmonter cet obstacle en décidant de se retirer de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1992, dont l’Accord de Paris est une émanation, et qui ne requiert, elle, qu’un délai d’un an entre dénonciation et retrait », analyse-t-il encore.

La Constitution des États-Unis d’Amérique reste silencieuse sur la manière dont le président doit procéder pour mettre un terme à un engagement international. La logique voudrait qu’il soit donc soumis aux mêmes règles qui se sont appliquées pour sa ratification. Mais la réalité des choses en aura décidé autrement…

En 2001, lorsque le président Bush a unilatéralement mis fin au Traité sur les missiles antibalistiques, pourtant soumis au Sénat pour ratification en 1972, la justice du pays a finalement statué « qu’en l’absence de règles constitutionnelles claires le président doit pouvoir exercer en toute liberté ses prérogatives en matière de politique étrangère ». C’est à lui, en fin de compte, de décider s’il doit demander l’accord ou non du Congrès.

Au final, un président Trump convaincu que son pays gagnera à s’affranchir de ses engagements internationaux « pourra sans effort, à coup de simples notes diplomatiques, déconstruire l’ordre international que ses prédécesseurs ont minutieusement contribué à ériger », constate le professeur Louis Bélanger.

Comme il s’agit encore et toujours de la souveraineté des États qui est alors en jeu, les accords internationaux sont généralement durs longs à négocier. Et il reste facile pour un État de s’en retirer rapidement et ce en toute légalité. Évidemment, cela ne se produit pas trop souvent, car les États craignent toujours les coûts associés à de telles défections. À court terme, un partenaire lésé par le retrait peut réagir et imposer toutes sortes de représailles. Alors qu’à plus long terme, la signature d’un État qui renie trop facilement ses engagements risque évidemment de perdre de sa valeur. Et il lui en coûtera plus cher à l’avenir pour convaincre les autres de la crédibilité de ses engagements sur la scène internationale.

Donald Trump sera un véritable out sider en arrivant à Washington. Il ne doit rien à personne et a déjà démontré qu’il était d’une stature capable d’assumer ses choix.

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www.ledevoir.com/international/etats-unis/485254/trump-pourra-tout-dechirer

www.hei.ulaval.ca/accords-internationaux-le-president-trump-pourra-tout-dechirer-analyse-louis-belanger

 

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Quand la Méditerranée bouffera la France

Ce n’est pas une question. Le titre ici ne se termine par aucun point d’interrogation. Les prochaines décennies verront le littoral de la Méditerranée progressivement se faire engloutir par la montée inéluctable des eaux. Le problème c’est que l’État français a structurellement développé ledit littoral à partir d’une stratégie économique misant essentiellement sur le tourisme et l’aménagent côtier. Bref, la France méditerranéenne de la côte vit en plein là où le problème s’en vient. Des centaines de milliers de gens. Alors que faire ? Toutes les alternatives sont extrêmement lourdes de conséquences. C’est là qu’est la grande interrogation.

Une présentation bien appuyée de cette « bombe à retardement » a été exposée par un scientifique de cette France du Sud présent à l’Université Laval, le 31 octobre 2016, pour un colloque sur la géopolitique de l’eau. Sa communication scientifique avait de quoi réveiller un mort, avant que la Méditerranée ne les inonde…

Si Alexandre Brun parle ici de « l’adaptation des territoires à risque(s) », il sait pertinemment que le risque pèse davantage sur l’impossible adaptation, que sur le fait de voir le risque se réaliser. C’est après des années à étudier le littoral de la Côte du golfe du Lion face au risque de submersion marine que son travail est devenu proche d’un enjeu politique actuel. Il est maintenant capable d’alerter les politiciens.

La Côte du golfe du Lion s’étire sur environ 200 kilomètres qui vont du Petit Rhône aux Albères. On parle ici de la France du Sud entre Marseille et la frontière espagnole. Une côte dite « d’origine récente et instable ». Depuis au moins l’Antiquité, en raison essentiellement des tempêtes, cette côte à lido tantôt avance, tantôt recule face à la mer, ouvrant ou fermant les estuaires et chenaux qui font communiquer les étangs avec la mer. Longtemps considérée comme inhospitalière et inculte, cette côte comptait néanmoins en 1950 une vingtaine de petites villes dont l’activité économique, comptant d’abord sur la pêche, s’est aussi tournée vers le tourisme balnéaire depuis le 19e siècle.

Jusque là, rien de surprenant ou annonçant l’impasse.

LE CHOIX DES POUVOIRS PUBLICS

« Dans les années 1960, les pouvoirs publics ont décidé d’aménager cette côte. Ingénieurs, architectes, organismes publics d’aménagement et promoteurs immobiliers ont fait sortir de terre des villes nouvelles. Le littoral jadis repoussant est très urbanisé et bien desservi par des infrastructures de transport modernes. Plus de 300 000 personnes résident désormais dans 30 communes. C’est l’une des régions les plus attractives d’Europe occidentale ; en été, la population est multipliée par 10 » (…)

« Presque trente ans de travaux ont été nécessaires pour aménager la côte. À la grande époque du « Plan », l’État a ainsi gagné le pari qu’il s’était fixé au début des années 1960 : capter les clientèles touristiques qui jusqu’alors se rendaient sur la Costa Brava en Espagne, et, développer une économie résidentielle et touristique pour compenser les faiblesses de l’agriculture (viticulture) », expose Alexandre Brun, maître de conférences en géographie à l’Université Paul Valéry Montpellier 3.

C’est pour cela que furent créées La Grande-Motte, Carnon, le Cap d’Agde, Gruissan, Port-Camargue, Port-Leucate, Port-Barcarès et Saint-Cyprien, huit stations représentant au total 500 000 lits. Mais l’avenir de ce « territoire » est incertain.

golfe-lion

Gros problème : « Nombre de stations balnéaires sont localisées sur des terrains situés au niveau de la mer. Or, les experts prévoient une élévation du niveau de la mer de l’ordre d’un mètre à l’horizon 2100. Il convient donc de s’interroger sur la redistribution spatiale des hommes et des activités à l’échelle de l’arc littoral », constate le géographe.

200 kilomètres de côte, 300 000 résidents, 30 communes, 8 stations, 500 000 lits… L’un des points les plus importants du propos est certes de nature financière et commerciale.

« En voulant capter dans les années 1960-70  la clientèle touristique française et d’Europe sur la côte du Golfe du Lion, le Gouvernement du général De Gaulle a lancé un programme de construction : la fameuse « Mission Racine », dont résulte aujourd’hui de nouvelles stations balnéaires très exposées au risque de submersion marine. Des centaines de milliers de mètres carrés d’habitation, des équipements commerciaux, etc. ont donc été construits sur la bandes littorales du delta du Rhône jusqu’à l’Espagne. Les coûts de relocalisation sont donc très élevés », analyse encore Alexandre Brun, en ne cachant pas que lesdits coûts sont encore une inconnue aujourd’hui, mais qu’il fait partie de ceux qui y travaillent.

Et que dire des conséquences sociales d’une telle opération ? Elles seront « lourdes dans la mesure où il s’agit d’une région relativement « pauvre » au plan national », prévient-il déjà.

Puis une liste de questions complémentaires s’aligne immédiatement : – Qui sera indemnisé ? – À quelle hauteur ? – Quels sont les secteurs à relocaliser en priorité et surtout où ? – En combien de temps une telle opération d’aménagement du territoire peut-elle être menée ? – Quel acteur (État, Région…) la pilotera ?

UN CHOIX DEVENU UN PIÈGE

« L’autre problème est que l’économie régionale repose désormais très largement sur le tourisme balnéaire. Moyennant quoi s’écarter de la mer aurait pour effet de réduire l’attractivité commerciale de la côte du Golfe du Lion et d’appauvrir davantage la région, tout en rendant service aux littoraux touristiquement concurrents (Grèce, Italie, Espagne, Portugal) », rajoute et complexifie à juste titre Alexandre Brun.

Alors que faire ?

Aux yeux des experts du changement climatique, la relocalisation semble s’imposer. Mais d’autres scénarios sont privilégiés par les élus locaux, les acteurs économiques et les habitants eux-mêmes. La formule magique « plage et casino » est encore synonyme de beaucoup de sous ou d’emplois et l’État ne va pas lâcher le morceau facilement. Ne construit-on pas encore ici lignes TGV et autoroutes à six voies ?

« Au plan territorial, l’enjeu principal consiste à traiter – simultanément à la réduction de vulnérabilité au risque de submersion marine ? – le vieillissement des infrastructures touristiques et les stations balnéaires sorties de terre voici quarante ans. 

Depuis 2016, il est question de « croissance bleue » dans la bouche des nouveaux responsables politiques régionaux (…) Mais en quoi la création d’un parc d’hydroliennes, par exemple, contribuerait à dénouer l’écheveau de la reconfiguration territoriale des biens et des personnes face au risque de submersion marine (à long terme) et à l’érosion du trait de côte (ici à court terme) ? » avertit encore le scientifique.

À nouveau, que faire ?

Relocaliser les gens dans les terrains vides ? Preuves et images à l’appui, le chercheur avertit encore qu’il n’existe pas de terrains « vides ».

« Les terres en friche apparemment inoccupées derrières les infrastructures du littorale sont de fait occupées par les pauvres ; environ le tiers de la population, 30 000 personnes », selon sa propre évaluation.

« Ce problème n’est pas technique (…) Il y a donc ici des gens incapables de s’adapter, alors les géographes ont un devoir d’alerte », conclura Alexandre Brun, devant son auditoire savant à Québec.

Un scientifique, qui sait aussi se faire militant, et qui aimerait bien ne pas ouvrir la boîte de Pandore !

 

(Source de la Une: wikipédia)

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Coût d’émissions du CO2 : le Canada s’engage

L’annonce par le gouvernement fédéral canadien de l’imposition d’un prix aux émissions de carbone à partir de 2018 vient de frapper un grand coup dans le décor des manœuvres post-Accord de Paris sur les changements climatiques. Presque jour pour jour synchro avec le oui de l’Inde, puis le oui du Parlement européen, qui confirmaient le nombre suffisant de ratifications pour permettre à l’Accord de Paris d’entrée en vigueur, le premier ministre du Canada Justin Trudeau est venu surprendre tout le monde, et encore plus au Canada même, en faisant un déclaration surprise en Chambre le 3 octobre 2016, à savoir:

« (…) qu’Ottawa imposerait un prix de 10 $ la tonne dès 2018, qui augmentera de 10 $ chaque année pour atteindre 50 $ en 2022 ».

En effet, Justin Trudeau n’a pas attendu que les provinces et territoires se mettent d’accord sur une tarification sur le carbone et a annoncé un prix minimum pour la tonne de CO2, auquel ils devront tous se soumettre.

L’annonce a donc soulevé le mécontentement et plusieurs ministres de l’Environnement des provinces ont quitté une réunion qui se tenait le même jour, avec leurs homologues, en signe de protestation.

Mais des encouragements sonnent aussi dans le ciel. « Enfin le commencement d’une stratégie climatique nationale qui se fait attendre depuis longtemps », clame la Fondation David Suzuki.

Malgré que la plus grande partie de l’économie canadienne se fait déjà imposer un prix pour ses émissions de CO2, la mesure annoncée par le gouvernement fédéral garantira que l’ensemble des provinces et territoires avanceront vers une économie sobre en carbone tout en assurant l’équité et la flexibilité entre les provinces, plaide-t-on.

Et malgré le retrait de trois provinces et un territoire de ladite rencontre des ministres de l’Environnement, qui se tenait, elle, à Montréal, le Canada doit aller de l’avant, selon la Fondation.

« Le Canada ne peut plus se permettre d’attendre l’unanimité pour agir. Ceci équivaudrait à accorder un droit de véto à tous ceux qui veulent stopper notre transition énergétique.

Le gouvernement fédéral devra également mettre en œuvre des mesures additionnelles pour atteindre ses objectifs de réduction des GES pour 2030, vu le prix relativement bas imposé au carbone. Les efforts additionnels pour réduire les émissions devraient aussi contempler la fermeture totale des centrales au charbon d’ici dix ans, l’obligation pour les fabricants automobiles de commercialiser des véhicules zéro émission partout au pays, des investissements dans les énergies renouvelables et le transport en commun, ainsi que l’élimination des subventions au secteur des énergies fossiles, qui œuvrent délibérément contre l’imposition d’un prix au carbone », explique Karel Mayrand, directeur pour le Québec de la Fondation David Suzuki.

« Le prix plancher pour le carbone envoie un signal clair aux marchés : les technologies propres seront plus abordables et les technologies polluantes, plus coûteuses », explique encore Karel Mayrand.

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Climat Change or Ocean Change? Élisons des chimistes

L’exemple du Québec démontrera peut-être que des médecins à la tête du gouvernement auront réussi à relever le défi de sauver un système de santé de la crise; que leur compétence pertinente aura compté. Non seulement son actuel ministre à la santé est un célèbre médecin, mais celui-ci compte sur la pleine confiance et l’expertise du premier ministre Philippe Couillard lui-même médecin-chirurgien de formation. Le sauvetage de l’humanité face au changement climatique / Climat Change / Ocean Change ne se fera cependant pas avec des médecins.

Tout d’abord la gouvernance mondiale doit prendre rapidement acte que la complexité du phénomène devrait probablement nous inciter à changer l’appellation de la chose pour qu’elle se préoccupe tout autant du changement dans l’océan: Ocean Change is also Big Problem !

  • L’océan est responsable de la moitié de la création de l’oxygène, que nous respirons.
  • L’océan absorbe le tiers du CO2 émis.
  • L’océan tente encore de fournir assez de poissons pour une humanité en croissance; bien que des mers entières aient été vidées des plus gros poissons et de plus en plus ceux des profondeurs de l’océan pourchassés jusqu’à 400-500 mètres dorénavant, c’est l’aquaculture qui produit maintenant le tiers des prises mondiales.
  • L’océan, par sa profondeur, représente 99% de l’espace permettant la vie en cette planète.

L’océan mondial = 71% de la surface de la Terre
Terre (510 millions km2) = terres émergées (148) + surface des mers (362)

L’humain et l’humanité entière dépendent davantage de l’océan qu’ils ne le perçoivent. Et l’océan représente un tel méga-métabolisme chimique qu’il faut se demander si le titre de chimiste ne devrait pas faire partie des qualifications de ceux qui nous gouvernent…

CETTE CHIMIE… QUI NOUS TRANSFORME

On sait scientifiquement avec plus d’assurance maintenant que les vents ont plus à voir que les courants marins dans les changements de l’atmosphère et le contrôle des températures sur Terre. Mais tout changement fondamental dans le comportement du Gulf Stream – pour parler d’un courant marin parmi les plus connus – aura des conséquences majeures sur le climat du nord de l’Europe. Le phénomène de la hausse des ouragans en nombre et en intensité, quand les vents et l’océan se déchaînent en complices dévastateurs, est par ailleurs déjà bien observable.

Et tout cela a énormément à voir avec le domaine des sciences de la nature qui se nomme la chimie.

L’apparition des quelque 400 « zones mortes » des mers et océans – jusqu’à 17 000 km2 pour celle du Golf du Mexique – s’expliquent par les nitrates et autres fertilisants amenés par les fleuves, qui viennent surcharger localement la capacité d’absorption et finalement étouffer l’eau de toute une zone, créant une zone morte, oui morte parce que sans oxygène (encore de la chimie). D’immenses zones d’un mélange inerte que seulement les ouragans arrivent à brasser suffisamment pour y changer la donne.

La gouvernance mondiale doit donc aussi prendre acte que l’atmosphère de notre planète, les terres immergées de la Terre et l’océan forment en fait un seul et même immense système en constante interaction. Quand le climat change, c’est aussi que l’océan change, et vice-et-versa! Et l’action chimique tout autant que les réactions chimiques des éléments en cause ne sont jamais loin de la bonne compréhension du phénomène, du défi à relever aussi. Et probablement très souvent de la solution également.

La prochaine fois que vous serez participant à une élection, soyez donc attentif à savoir que le curriculum vitae de chacun des candidats comporte ou non des notions de chimie. Oui, élisons davantage de chimistes.

 

oceanTerreIn

Surface totale de la Terre: 510 millions km2
=  terres émergées (148 M km2)
+ surface des mers (362 M km2)

 

oceanSOSoceanSOUS

 

 

 

 

 

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Sources des 4 images:

homme-et-espace.over-blog.com

swagactu.com

livingoceans.org

noble-house.tk

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Eau: la grande oubliée du changement climatique

Nasser, comme Lac Nasser ; sachez que 12% du débit du majestueux Nil en Égypte s’évapore dudit lac – construit par l’homme avec le Barrage d’Assouan – sans pouvoir aller plus en aval. En quoi ceci influence-t-il les changements climatiques ? C’est l’ensemble du secteur de l’eau qu’il faut regarder ici. Et les multiples éléments en cause montrent que l’eau fut parmi les pires oubliés, lors de la Conférence sur le climat de Paris, en décembre 2015.

Avez-vous entendu qu’on y avait parler de l’eau? De décisions en cette matière?

EAU ET GAZ À EFFET DE SERRE

Non, ce n’est pas la qualité et la disponibilité de l’eau potable qui est ici en cause. Même si la moitié des lits d’hôpitaux dans le monde sont occupés par des patients atteints de maladies d’origines hydriques. Même si, chaque 8 secondes, un enfant meurt sur Terre pour cause d’avoir bu de l’eau contaminée.

Pourquoi la Chine s’active particulièrement en matière de dépollution et de développement de l’économie circulaire (il y a une Loi chinoise en la matière depuis 2008) : « parce que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’eau que boivent plus de la moitié des 1,3 milliard de Chinois ne répond pas aux normes de sécurité minimales établies par la communauté internationale« , écrivait en 2007 l’auteure canadienne Maude Barlow. La Chine déversait alors quelque 45 milliards de tonnes d’eaux usées non traitées directement dans les cours d’eau, annuellement (source : China Daily).

Nouvelle d’une autre grande puissance de l’eau: la Russie; 75% des eaux de surfaces intérieures et 30% des eaux souterraines accessibles y sont polluées.

Vue du Sud: pour se procurer de l’eau les femmes d’Afrique du Sud parcourent collectivement l’équivalent de 1 aller-retour vers la Lune16 fois par jour!

Non, il n’y a toujours pas preuve de présence d’eau sur la Lune! Et pour imager encore cet « apartheid de l’eau » sur Terre, retenons qu’un nouveau né dans un pays riche consomme de 40 à 70 fois plus d’eau qu’un bébé du Sud.

Il faut parler des conséquences environnementales et carrément climatiques de la gestion de cette ressource. Environ 50 000 grands barrages arrachent et contrôlent présentement les cours d’eau dans le monde. Et des dizaines sont en construction. Or, la documentation scientifique prouve depuis longtemps que cette stratégie génère de grandes quantités de méthane découlant de l’accumulation de sédiments voués ainsi à la décomposition et à l’émanation dans l’atmosphère.

Plus de barrages = plus de méthanes, un gaz plusieurs fois plus néfaste que le CO2.

Effet direct sur les changements climatiques.

L’affaire des grands barrages, déjà bien connue, n’est malheureusement qu’un élément de la liste du mécanisme eau/changement climatique.

Plus d’urbanisation, de perte de végétation (toitures, routes, stationnements) = plus d’îlots de chaleur urbains empêchant la ville de « transpirer ».

Selon le scientifique slovaque Michal Kravçik, la destruction de la végétation et les déversements d’eau de pluie en mer «(…) ÉQUIVAUT à l’effet des GES en matière de changements climatiques».

FONTE DES GLACIERS

L’élément eau concerne aussi l’eau qu’emmagasine depuis des millénaires l’ensemble des glaciers de la planète. Ici il faut encore se demander « Quoi influence sur quoi ? » Comment la libération des eaux glacées des glaciers joue sur le réchauffement ou pas du climat ? Chose certaine, ultimement la source va se tarir, provoquant des changements fondamentaux.

Un glacier disparu n’alimente plus jamais un grand fleuve…

Alors lisez avec effroi un autre constat des plus préoccupants : en 1980 on observait que 75% des glacier alpins d’Europe s’accroissaient; en 2005 l’observation révèle que 90% ce ceux-ci rapetissent. Les glaciers d’Europe sont ceux qui changent le plus vite au monde actuellement.

Pourtant c’est en Asie que l’enjeu des glaciers risque de faire tout basculer. S’il semble rassurant, à prime abord, de se faire dire que le plateau tibétain compte 46 298 glaciers, il faut vite savoir aussi que l’Académie chinoise des sciences prévoit qu’ils « diminueront de 50% par décennies » (jusqu’à nouvel ordre). Sans développer davantage, retenons seulement que le grand fleuve Indus, juste lui, qui prend naissance dans les mêmes glaciers, contribue pour 90% de l’irrigation des cultures du Pakistan.

Entre décider de la poule ou l’œuf, les politiciens du monde vont tout de même devoir se mettre vraiment à l’ouvrage… Parce que la meilleure stratégie sera d’AGIR en concluant vite :

Question?
A : l’eau change le climat : le climat modifie l’approvisionnement humain à la ressource eau
Bonne réponse : TOUTES CES RÉPONSES!

 

ONUgoal2015

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