Archives de catégorie : Économie

L’heure des 54 Afriques

Si vous n’avez pas encore le réflexe de considérer le continent africain dans toute sa diversité d’extrêmes, vous seriez mieux d’y retarder vous projets d’affaires. L’Afrique attire de plus en plus; enfin on parle de son décollage! « The last market ! » À l’heure dudit « décollage », avec effectivement plusieurs pays qui ces dernières années y affichent des taux de croissance économique à la chinoise, on ne devra jamais se priver de bien analyser où on va mettre les pieds.

Comptant pour 95% des ressources mondiales de platine, 75% du phosphate, 50% du cobalt ou du chrome, 25% de la bauxite; globalement du tiers des ressources naturelles du globe, de 57% de la production de diamants, de 70% de la production du cobalt, etc. Constituant environ le quart de la surface terrestre du globe, les 54 pays du continent africain sont loin de tous se ressembler. Et l’image des 54 Afriques n’est presque pas trop forte.

Oui, 21 pays africains produisent de l’or, 12 du pétrole et 11 du diamant. Ils sont actuellement de ceux qui s’en sortent le mieux. Mais le 9/10 des ressources naturelles de l’Afrique n’y a pas encore été exploité. Et ce grenier potentiel du monde offre encore 50% des terres arabes inemployées du globe, mais le rendement y est de 1 tonne de céréale/hectare, comparativement à 10 en France.

La réalité de 2015 c’est qu’au sud du Sahara, un habitant sur deux – soit 400 millions de personnes! – vit avec moins de 1,25$/jour; et presque pire – deux sur trois – avec moins de 2,00$/jour. Quelque 600 millions de ceux-ci vivant sans accès à l’électricité.

Le revenu annuel par habitant reste en deca de 1 000$ pour 27 des 54 pays; et seulement 10 des 54 en permet un supérieur à 4 000$.

The last market ?

Heureusement, avec l’héritage de frontières qui ont presque toutes quatre tiers de siècle, la carte politique de continent s’impose d’elle-même. Il vaut sans doute mieux féliciter la sagesse des dirigeants africains contemporains de ne plus remettre en question le grand partage fait à Berlin, en 1885. Voilà probablement le plus bel acquis de l’Union africaine! La question de 2015 reste davantage de savoir pourquoi les nombreuses tentatives de créations d’organisations de coopération économique régionale (CÉDÉAO, UEMOA, SADC, EAC, CEEAC, CEMAC, UMA) ont donné si peu de résultats?

Régionale ou continentale, la coopération interafricaine reste difficile. Sylvie Brunel est très critique de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue l’Union africaine (UA), qu’elle qualifie de « largement un leurre » dans son dernier livre (2014) : L’Afrique est-elle si bien partie?

L’Afrique commerce avec le monde. Après la Chine qui domine déjà à 12,5%, c’est la France avec 9% du marché qui arrive comme 2e fournisseur du continent en engrangeant 7 milliards d’euros d’excédent commercial. Les USA (6%), l’Italie (5,9%) et l’Allemagne (4,4%) suivent pour former le Big 5 (totalisant 38%) du commerce avec l’Afrique, que finalement personne ne domine vraiment.

Sur la scène mondiale, le continent demeure davantage un potentiel tourné vers l’avenir. Juste sur le plan énergétique, à l’heure du défi des changements climatiques, 90% de la production de l’électricité de l’Afrique du Sud provient encore du charbon. Alors qu’en plein centre du continent, le grand fleuve Congo offre un potentiel hydroélectrique équivalent à 100 réacteurs nucléaires, selon les ingénieurs.

L’Afrique, c’est au minimum 54 vérités

Au-delà de ses 54 pays, l’Afrique se résume autrement en un littorale accessible… cachant des terres intérieures non-sécuritaires. Deux mondes, que Sylvie Brunel résume ainsi : « Autant les littoraux maritimes africains concentrent l’urbanisation et les migrations, laissant espérer un arrimage croissant de l’Afrique aux grandes aires de la mondialisation, autant le cœur du continent reste dans de nombreux pays une zone de non-droit où l’insécurité continue de régner ».

Effectivement, l’enclavement face aux océans touche 16 des 54 Afriques, le tiers des pays!

Plus que ça, les Afriques de demain seront beaucoup de villes, de grosses « villes » avec d’énormes bidonvilles. La professeur à Paris-Sorbonne présente aussi une surprenante définition de la croissance dans son livre, et si vous avez l’Afrique dans vos stratégies d’affaires, retenez surtout ceci et ce déjà assuré que la population africaine passera de son un milliard d’habitant actuellement à entre 2 et 2,6 milliards en 2050 :

« Si la population augmente de X, la ville croit de 2X et le bidonville de 4X! »

 

Photo: L’Afrique est-elle si bien partie?, Sylvie Brunel, 2014

Délégué Lépine: «La peur est contagieuse, le courage l’est encore plus!»

« La peur est contagieuse, le courage l’est encore plus! » Nelson Mendela

(Québec 19 août 2016) C’est avec cette déclaration forte de Nelson Mendela que Jean-François Lépine, qui à partir du 1er novembre 2015 occupera officiellement la fonction de délégué du Québec à Shanghai pour les trois prochaines années, que l’ex-journaliste de 42 ans de carrière – dont 3 ans en Chine dans les années 1980 – a débuté sa conférence devant le Club économique de Québec, le 16 octobre, afin de rabrouer les pessimistes.

Se présentant lui-même ouvertement comme un optimiste face à l’avenir mondial, il n’était par ailleurs pas surpris que son auditoire l’était moins que lui. Il a d’ailleurs décrit un monde en changement qui change plus vite que jamais.

Il y a 20 ans, la « planète consommation » équivalait à 3 fois les États-Unis : il y avait les États-Unis, l’Europe et le Japon.

D’ici 10 ans : nous en serons à 9 fois :

  • États-Unis, Europe, Europe de l’Est-Russie
  • Japon, Chine 1 et Chine 2
  • Amérique Latine, Inde 1 et Inde 2

Déjà la Chine est fière d’avoir sorti 300 millions de Chinois de la pauvreté. En 2020, 50% des Chinois gagneront entre $15 000 et $30 000 par an. Le pays sera largement le plus grand marché de la planète.

Dans ce monde tout proche, parmi les 500 plus grosses entreprises de taille globale, 230 proviendront des pays émergents en 2025 (46%), contre seulement 27 en l’an 2000 (5%).

Mais les économies parviendront-elles à suffire à la demande mondiale?

Jean-François Lépine a repris l’image du syndrome du chocolat pour montrer à son auditoire l’ampleur du défi: l’actuelle production mondiale de chocolat est de 4 millions t./an, avec une consommation en Chine de 100g/h, au Brésil de 2 kg/h et en Suisse de 11 kg/h. Si les Chinois consommaient seulement comme les Brésiliens, ils avaleraient à eux seul 3,6 millions t./an, soit 90% de l’actuelle production mondiale!

Autre souci beaucoup plus préoccupant : la demande en eau dans le monde sera prochainement 40% supérieure à l’offre.

UN MONDE DE VILLES

M. Lépine a ensuite fait une lecture toute urbaine du défi mondial. Et avec justesse, car si déjà la moitié de l’humanité habite des villes, en 2025 les plus grosses auront la taille de bien des pays d’aujourd’hui: Tokyo 36 millions; Jakarta 32 millions; Manille 30 millions; Bombay 28 millions; Shanghai 23 millions.

La justesse du regard tourné sur la réalité des villes s’exprime encore mieux en analysant le poids économique des plus grandes. Déjà en 2012, le produit intérieur brute (PIB) des grandes agglomérations urbaines comme Shanghai (527 milliards), Pékin/Tianjin (475) et Canton (357) rivalisent avec celui de nations entières : la Suisse (685), la Belgique (525), l’Autriche (436) et le Québec (363).

Il voit donc la ville-région comme une solution d’avenir. Parce que la ville-région attire! Elle attire les investissements étrangers, les gens compétents, les opportunités.

L’ÉDUCATION SERA LA CLÉ

La surprise de sa conférence est venue lorsqu’il a longuement analysé l’importance de l’éducation et le rôle que le Québec peut jouer dans cette équation.

« L’éducation sera la clé », conclu-t-il, face à ce monde en changement. Il a souligné que le Québec doit voir ici des « opportunités immenses » alors que « 5,5 millions d’étudiants dans le monde cherchent des places dans nos universités ».

L’éducation sera la clé parce que si actuellement les USA comptent 1,3 million de nouveaux étudiants gradués universitaires, chaque année, l’Inde en forme 3,1 millions et la Chine 3,3 millions. En 2015, la Chine va dépenser 50% de plus qu’aux USA en éducation. Et pendant ce temps, au Canada et aux USA, les fonds diminuent.

Il est donc facile de déjà prédire, qu’à moyen terme, la majorité des scientifiques dans le monde proviendra des pays émergents.

La Corée du Sud, la Finlande et le Canada sont encore au sommet, mais les Chinois dominent de plus en plus. Déjà selon le classement PISA : L’élève de quinze ans le plus performant vient de Shanghai!

« Aujourd’hui, on forme des jeunes qui utiliseront des technologies qu’on ne connaît pas pour résoudre des problèmes qu’on ne connaît pas. » Jean-François Lépine

Jean-François Lépine est manifestement prêt pour son prochain défi. Il a rappelé l’existence des jumelages de Montréal avec Shanghai et de Québec avec Xi-an, ainsi que les ententes économiques du Gouvernement du Québec avec la ville de Shanghai et la Province du Shandon.

Il travaillera de Shanghai pour trois ans à la tête d’une équipe de 18 personnes. À vous d’en profiter!

nanoFlowcell ready for « QUANT City » in Switzerland

nanoFlowcell AG‘s plans for 2016 include the construction of a state-of-the-art research and development centre named « QUANT City » in Tenero in the Swiss canton of Ticino. Over an area of 25,000 square metres, the activities at QUANT City will be devoted to research into and further development of flow cell technology and the testing of new applications for the nanoFlowcell®, in which – to put it in very simple terms – two ionic fluids generate electricity by means of a chemical process. Completion is planned for 2018. Between 150 and 200 new jobs are expected to be created at the site in Ticino for engineers, researchers and lawyers, jobs that will indirectly create or safeguard around a further 2,500 jobs with suppliers and service providers in the area around Ticino.

With « QUANT City » the company fonded in 2013 intends to push further ahead with the many possible uses for the nanoFlowcell® in industry and by consumers. From further developments in the automotive sector through to use as an energy system for buildings and applications in shipping, aerospace and rail traffic, the researchers and developers at QUANT City will fathom out cost-effective and ecologically worthwhile applications and transfer these into practical use.

Nunzio La Vecchia, Chief Technical Officer at nanoFlowcell AG, is motivated and also optimistic for the future: « With the nanoFlowcell®, we have the potential to create the most innovative, sustainable and enduring energy technologies in the world. It is a technology that has many applications and that we at QUANT City will continue to develop and intend to make market-ready. In order to focus on maintaining our current research edge, QUANT City will give us an infrastructure with the technical and scientific requirements necessary for our success. »

The operator will be the newly founded company nanoResearch SA, a wholly-owned subsidiary of nanoFlowcell AG. Aside from the intensive further development of the nanoFlowcell®, the tasks of the company, which was founded in November 2014, will also include the marketing of the patent and licence rights to the nanoFlowcell technology. For this reason, international patent agents and lawyers will also work at QUANT City.

Using virtual reality to achieve the goal

Virtual reality will be at the core of the research work carried out at QUANT City. In order to pursue a combination of research and development at this location, nanoFlowcell AG will relocate its existing « nanoFlowcell DigiLab » from Zürich to Tenero. A vital role in the principle of virtual reality is played by the graphic representation of reality and its physical and chemical characteristics in an interactive, virtual environment. This will involve the graphic implementation, representation and assessment in real time of computer-supported results from the research and development activities. State-of-the-art 3D animations and simulation software will be used for this.

With the help of virtual reality, it should also be possible to push ahead with the scaling of the nanoFlowcell® hardware for different applications. « As the nanoFlowcell® contains no moving parts, there are in theory no limits to the scaling of this energy system. We can be small, but we can also be big. And that’s what will be simulated, investigated and tested in our research with virtual reality, » says CTO Nunzio La Vecchia.

Small series production of the QUANT sports car in a modular design

Nunzio La Vecchia’s team is currently working hard on obtaining approval for the series production of the QUANT F with the nanoFlowcell®, whose predecessor model, the QUANT E, has already been approved by TÜV in Germany for individual use in Germany and Europe.  As soon as the requirements are met for series production, the new QUANT will go into small series production in QUANT City.

A modular design of the QUANT will be produced here, which means that finished components such as the chassis, axle systems, on-board systems and engine and gear components will be delivered pre-manufactured to QUANT City and will undergo final assembly here.

QUANT Academy

As a centre for the further development of flow cell technology, nanoFlowcell AG in QUANT City will in future also be responsible for scientific tasks. In addition to fundamental research, the research and teaching around flow cells will also be a fixed part of QUANT City through collaborations with universities, institutes and other scientific establishments. To this end, the « QUANT Academy » will be founded, which will combine all areas of research and development within the nanoFlowcell AG company group. Scientific work such as degree dissertations and doctoral theses on flow cell technology and also on ionic fluids as energy sources of the future can and will in future be carried out at QUANT City within the QUANT Academy. To this end, nanoResearch SA will offer not just the premises but also the technical and scientific requirements. Prospective scientists, engineers and doctoral candidates will thus be given the opportunity to learn from and carry out research with leading figures from the fields of research and teaching as well as gaining practical experience in industry.

nanoFlowcell AG, which was founded at the end of 2013, is an innovative research and development company. The focus of the research carried out by nanoFlowcell AG is on the further development of drive technology and the systematics of flow cell technology. With the granting of approval from the Ministry of Transport by SGS TÜV Saar in July 2014 and the associated driving permit for Germany and Europe, nanoFlowcell AG launched the first car with flow cell drive onto the roads, the QUANT E. The next milestone for the company will be the authorisation for series production of the QUANT F and the development of further uses for the nanoFlowcell® in other industries and business areas. To this end, two wholly-owned subsidiaries of nanoFlowcell AG were founded in 2014, nanoProduction GmbH in Waldshut in Germany and nanoResearch SA in Switzerland.

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Photo QUANT City Tenero: Concept of QUANT City in Tenero, Switzerland, by architects Burckhardt & Partner from Basel. Copyright nanoFlowcell AG

Entrepreneurship : Québec concrétise le concept des IME en Amérique

« Il manquait un chaînon dans l’offre d’accompagnement à Québec, soit le volet humain. La venue de l’IME comble cet aspect important de la réalité d’un entrepreneur (…) Personne ne peut mieux comprendre un entrepreneur qu’un autre entrepreneur », témoigne Alain Aubut, le pdg de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, fier de créer IME-Québec.

L’Institut du mentorat entrepreneurial (IME) se veut un réseau qui a mission de mettre en relation des entreprises en croissance avec des entrepreneurs ayant déjà connu la croissance. Ensemble, les gens d’affaires partagent leurs connaissances et s’entraident à surmonter les pièges associés à la croissance et éviter que les mesures prises aujourd’hui ne créent des problèmes supplémentaires à l’avenir.

IME-Québec offrira de plus des occasions de partages spécifiques à partir du mentorat inversé ou outre-Atlantique, en plus de l’accès à un réseau d’entrepreneurs européens.

« L’IME offre l’opportunité aux entrepreneurs sélectionnés de s’immerger dans un environnement 100% en croissance, avec d’autres entrepreneurs qui vivent ou ont déjà vécu les aléas reliés notamment aux processus d’innovation et d’internationalisation au sein de leur propre entreprise », explique encore M. Aubut.

Ces entrepreneurs auront aussi l’opportunité de participer au Rendez-vous entrepreneurial de l’Association française des Institut du mentorat entrepreneurial (AFIME), prévu à Paris, en novembre 2016. Une occasion d’échanger personnellement avec les plus grands entrepreneurs européens.

UNE PREMIÈRE COHORTE EN OCTOBRE

Les entrepreneurs sélectionnés pour la première cohorte de l’IME-Québec devront offrir un produit ou un service exportable et opérer une entreprise dont le siège social est situé dans les régions de la Capitale nationale du Québec ou de Chaudière-Appalaches. Une première cohorte qui sera d’ailleurs dévoilée, à Québec, dans les premiers jours d’octobre 2015 (Voir la liste des 8 noms).

C’est en partenariat avec IME France que la Chambre de commerce et d’industrie de Québec a créé le premier IME à l’extérieur de l’Europe. Dorénavant dépositaire québécois du programme et de la marque IME, c’est la CCIQ qui sera responsable de sa mise en place et de son déploiement général : sélection et animation des entrepreneurs et mentors, activités de réseautage au Québec et hors-Québec, mise en place des Clubs IME Québec, etc.

L’initiative se veut donc une première en Amérique du Nord.

Preuve de la force du concept, une dizaine d’acteurs économiques canadiens d’envergure se sont aussi joints comme partenaires de la CCIQ dans cette initiative : la Caisse de dépôt et placement du Québec – comme partenaire majeur – ainsi que l’École d’entrepreneurship de Beauce, Québec International, la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, la société d’avocats BCF, Desjardins Entreprises, BDO, Finalta, Investissement Québec, le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec et Développement économique Canada.

La CCIQ vient par ailleurs d’engager madame Andréanne Rochette à titre de chargée de projet en entrepreneuriat, avec mandat de gérer et développer IME-Québec.