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Afrique |
par Daniel
Allard "Je
suis le seul à produire des serviettes sanitaires à Kinshasa, une ville
de 6 millions d'habitants. J'achète 25 tonnes de papier par mois, en
Finlande. Et je ne fournis pas à la demande", a confié Kabuyi
Ilunga, le pdg de Pharmagros,
une entreprise congolaise. "Au
Gabon, des concessions forestières de 50 000 à 300 000 hectares sont
maintenant permises par la loi, pour une période d'exploitation de 30 à
40 ans, ce qui donne amplement le temps de rentabiliser un investissement,
et le rapatriement des profits se fait sans aucun problème dans notre
pays", est venu dire le ministre des Eaux et Forêts, de la Pêche,
chargé du Reboisement du Gabon, Richard
Onouviet. Une information particulièrement intéressante, lorsqu'on
sait aussi que le bassin du fleuve Congo représente la deuxième forêt
du monde après celle d'Amazonie! Porte
maritime par excellence de tout ce grand territoire, ce petit pays ne
compte pourtant aucune usine papetière. La trentaine de gens d'affaires
québécois présents dans la petite salle du Centre des congrès du Complexe
Guy-Favrault de Montréal, l'après-midi du 8 septembre dernier, pour
cet atelier sur le Gabon, sont probablement aussi repartis avec l'idée
d'offrir des planchers en bois d'iroko ou en kossipo, des meubles en
ozigo, en okoume ou encore en padouk. L'exotisme africain venait de les
frapper. Certaines de ces essences de bois sont si inusitées qu'elles se
rapprochent d'un fini "vert alligator strié noir". Bon
promoteur, le ministre a d'ailleurs fait cadeau de tous les échantillons
qui garnissaient la table à la Chambre de commerce, d'industrie et de tourisme Canada-Afrique de
l'Ouest et du Centre (CCIT-CAOC), organisatrice de l'événement. Les
gens d'affaires du Québec curieux de toucher et de peser ces bois,
presque tous des bois durs, n'auront pas à faire le voyage jusqu'en
Afrique. Ils pourront s'arrêter à Montréal! Autre
indice de confiance que les gens d'affaires peuvent considérer envers le
Gabon: "Le gouvernement du Canada procédera très prochainement à
la signature d'un accord sur la double imposition et un accord de
protection des investissements, actuellement en négociation, est aussi
bien engagé", a expliqué l'actuel ambassadeur du Canada en poste à
Libreville. "J'ai
inventé un médicament que je suis disposé à faire produire ici, au
Canada, si je trouve un partenaire", exposait pour sa part
l'inventeur de la poudrine, Mwamba
Kabasele, qui est aussi l'administrateur d'Industrie
Interfruits, une société commerciale de Kinshasa, est un héros
national au Congo RDC. "J'avais également apporté ici ma liqueur de
café arabica alcoolisée à 23%, mais je suis obligé de la garder dans
ma chambre d'hôtel, faute de permis. On me dit que si je la faisais sans
alcool, il serait plus facile d'avoir le permis pour la vendre au Québec.
C'est ce que je ferai dès mon retour à Kinshasa", a aussi expliqué
l'inventeur de cette boisson qui a déjà été primée à des concours
internationaux. Les témoignages Ceux qui
pensent que le 3e millénaire placera l'Afrique au centre de toutes les
convoitises économiques et commerciales de l'après guerre froide ont été
servis à souhait avec le premier MIAM. La semaine du 6 au 10 septembre
1999 aura vu défiler, dans le cadre du Marché
International Africain de Montréal, près de 150 gens d'affaires
venus d'Afrique pour rencontrer d'éventuels partenaires canadiens. Les
organisateurs, qui avaient fait le pari d'amener à Montréal des gens
d'affaires africains de bonne stature commerciale devaient être ravis.
Les témoignages d'opportunités d'affaires très concrètes ont été la
norme. Le
Cameroun, le Congo RDC (ex-Zaïre), le Gabon, le Ghana, le Lesotho et le
Togo ont particulièrement été mis en évidence lors des conférences spécialisées,
concentrées sur deux jours, les 8 et 9 septembre. Le jour précédent, le
maire de Montréal avait accepté d'accueillir la cérémonie d'ouverture
officielle à l'Hôtel-de-Ville.
Un déjeuner du gouvernement du Québec, l'ouverture de la foire d'une
trentaine de kiosques et un Gala en soirée avaient aussi ponctué ce
mardi de septembre. PLUS DE PARTICIPANTS D'AFRIQUE QUE DU CANADA! La liste
des participants canadiens (pré-inscrits) comptait pas moins de 101
entreprises dûment représentées, essentiellement québécoises, mais
aussi ontariennes. Encore plus impressionnante, la liste des participants
africains inscrits totalisait 137 gens d'affaires de 23 pays différents -
soit presque la moitié des 52 pays du continent. Les plus forts
contingents provenant du Mali (25 personnes), du Cameroun (22 personnes)
et de la Côte-d'Ivoire (10 personnes). Presque tous les pays de la
francophonie africaine étaient du groupe. Bien que
le Consulat général d'Afrique du
Sud à Montréal avait inscrit deux représentants, aucun gens
d'affaires d'Afrique du Sud n'apparaissait sur la liste des participants
venus expressément d'Afrique. Quant à la présence de seulement deux Sénégalais
- un pays pourtant très lié au Canada - elle s'expliquerait peut-être
par la forte participation des gens de ce pays, une quarantaine, lors du Forum Francophone des Affaires (FFA) de Bathurst, au
Nouveau-Brunswick, en mai dernier! L'AFRIQUE DU SUD: LA LOCOMOTIVE DU CONTINENT Comme un
aimant, l'économie de l'Afrique du Sud attire les autres pays d'Afrique.
Et pas seulement les pays limitrophes. La mise sur pied récente d'une Chambre
de commerce Afrique du Sud-Congo RDC (CCASCO), sise à Kinshasa, n'est
qu'un exemple de ce phénomène post-apartheid. Présents
en force et laissant derrière eux les problèmes politiques et militaires
de leur pays, les gens d'affaires de la République démocratique du
Congo, ex-Zaïre, faisaient valoir que la guerre n'occupe pas le quotidien
de toute la population du pays, d'ailleurs toujours bien pourvu de
richesses naturelles de premier plan (diamant, or, etc...). Ils ont exposé
les six secteurs clés de l'économie de ce géant situé au coeur de
l'Afrique: les mine, la construction de routes et de ponts, la
construction de maisons, l'électronique, l'éducation et la santé. "Il
n'y a qu'un seul fournisseur de matériel scolaire, d'ailleurs une
entreprise canadienne (BelTexco),
dans notre pays. Au Congo RDC, on importe les tomates de l'Italie et le
jus d'orange de la Belgique", ont-ils donné comme exemples
d'opportunités intéressantes à saisir. D'ici le prochain MIAM, que les organisateur veulent tenir annuellement, les gens d'affaires canadiens intéressés à l'Afrique sont invités à participer au MAPAMCO 2000, qui se tiendra les 8, 9 et 10 juin 2000, à Kinshasa. Une initiative de la Chambre de commerce Canada-Afrique (CCC-AF). Pour information: cccaf@hotmail.com |