Pour bien
comprendre le Business Intelligence par Frédéric
Turcotte
|
Il y a un congrès d'espions à Montréal en mai prochain (1). Le saviez-vous? Les espions! Une profession qui fascine, n'est-ce pas? J'ironise et j'utilise pour la première fois cette image, qui sert encore trop souvent d'introduction aux textes qui traitent de Business Intelligence. La revue Commerce titrait elle aussi dans son numéro d'octobre: "J'espionne, tu espionnes", un article fouillé sur la question, mais qui tombe dans cette comparaison un peu facile. Lors du dernier congrès de SCIP, le Chicago Tribune parlait lui aussi de "Sleuth", de détective, mais bref, il faut bien faire face à l'évidence, ce n'est pas demain que cette profession se séparera de cette étiquette. Mais au-delà de l'image, l'intelligence d'affaires demeure l'outil stratégique par excellence des sociétés qui évoluent dans un environnement de plus en plus compétitif. Je reviens à l'intérieur de cette chronique sur ces aspects fondamentaux, mais essentiels à l'inscription de l'intelligence d'affaires au sein de la pratique des entreprises. Les chroniques précédentes ont traité de différents aspects de la veille ou de l'intelligence d'affaires. Nous avons présenté des définitions et des enjeux importants. Mais pour bien cerner la question, attardons nous à son essence même. Michel Cartier, dans un texte disponible sur le web (à http://www.economedia.com/chroniques/cyber/cartier1.html) présente la veille comme un moyen pour l'entreprise d'innover, de maintenir et de créer des avantages comparatifs. Pour lui, c'est un moyen d'amener les décideurs à changer leur façon de voir les choses, un lieu d'observation stable pour son milieu, une banque de scénarios possibles, une mémoire corporative virtuelle et une aide à la prise de décisions. Selon lui, le décideur peut réorganiser sa vision du présent avec des mécanismes et des réflexes qui permettent au veilleur de traquer des signaux - peut-être faibles aujourd'hui - mais annonciateurs du futur, c'est un capteur en contact avec l'extérieur, un expert de la synthèse des dossiers... et un animateur dans son milieu. A l'intérieur d'entreprises de taille plus petite, c'est précisément cette dimension qui doit dominer. La personne responsable de l'intelligence d'affaires doit être le point central de l'information qui circule d'une manière désordonnée. Elle doit développer un processus et des méthodes pour transformer l'information qui circule autour de la machine à café et dans les rapports de ventes, en connaissances pour l'entreprise. Des connaissances qui viennent en support à la décision stratégique. Les décideurs doivent se fixer quelques priorités en termes d'intelligences (des Keys Intelligence Units) et tout mettre en oeuvre pour que les spécialistes du BI puissent analyser ces données et permettre à l'organisation de comprendre l'environnement compétitif dans lequel ils opèrent. Identifier les opportunités et les menaces, voilà comment on résume l'utilisation du BI. Nouveau concept qui n'en est pas un finalement, le Business Intelligence (BI) demeure une option encore floue et non définie au sein des entreprises. Ce n'est cependant qu'une question de temps avant que l'influence du Top 500 américain frappe à notre porte 90% des entreprises de ce groupe sélect ont des fonctions de BI et les six plus grandes compagnies de comptables (Big Six) ajoutent et acquièrent de telles fonction au sein de leur gamme de services.(1) La 14ième Conférence Internationale de la Society of Competitive Intelligence Professionals (SCIP) se tiendra du 28 avril au 1er mai au Palais des Congrès de Montréal. |