Bilan de mission du maire
L'Allier en Chine |
par Daniel Allard Manifestement, les Chinois aiment ce qu'ils trouvent au contact des gens de la région de Québec. Après une énième visite de sept officiels de Xi'an en février dernier et le récent voyage du maire L'Allier en Chine, six autres représentants de Xi'an confirment qu'ils visiteront Québec, dès juillet prochain. "Je viens juste de recevoir la lettre du maire-adjoint permanent", racontait Jean-Paul L'Allier lors de la récente conférence de presse-bilan de sa mission chinoise du 9 au 21 avril dernier, à la tête d'une délégation d'une trentaine de Québécois. Du côté des Québécois, même constat. Tout ceux qui ont été rencontrés affirment rapporter des résultats au-delà de leurs espérances. Les fruits de la mission sont évidemment très disparates et incalculables, mais déjà nombreux. Cette mission avait un caractère multisectoriel et le bilan en a fortement la saveur. "C'est
sur place que j'ai été informé de la tenue de l'Exposition internationale sur l'Éducation, qui se tiendra à
Changchun en août prochain. J'ai décidé que nous serions présent,
probablement en partenariat avec l'Université Laval", explique par
exemple Gilles Levesque, d.g.
du Collège Mérici, qui par
ailleurs poursuivra les échanges de stagiaires. L'École supérieure secondaire de Xi'an et le Collège de Limoilou ont signé un accord de jumelage. De plus, une entente pour l'accueil d'élèves et d'enseignants est intervenue avec la 3e École secondaire supérieure de Tianjin. L'Université Laval Le recteur
de l'Université Laval était
entre autres heureux d'ouvrir toute grande la porte à CIFRA
Médical. L'entreprise du Parc
Technologique du Québec Métropolitain, active en télémédecine,
trouvera sûrement une place à l'intérieur des ententes de développement
signées en ce sens avec trois universités chinoises, et bientôt une
quatrième. "Le travail colossal du Dr Jean
Couture depuis dix ans est à ce titre un acquis précieux", a
expliqué François Tavenas. À
la même occasion, Jean-Guy Paquet,
PDG de l'INO, était aussi
content d'avancer qu'il rapportait de la mission deux contrats de vente en
négociation avec des entreprises privées chinoises, qu'il ne peut pas
encore nommer, ainsi qu'une entente avec l'Institut
de recherche en optique de Xi'an, qui compte pas moins de 400
scientifiques. Le milieu
culturel a également ramené sa bonne part d'ententes
prometteuses. D'abord quelques uns des fameux soldats de terre
rouge "terracota"- si chers au maire - viendront à Québec dans
le cadre d'une exposition sur "Les
Trésors de Xi'an". C'est le Musée
de la civilisation qui accueillera, en mars 2001 pour environ un an,
quelque 135 objets précieux, confirme contrat en poche le directeur Roland Arpin, qui avoue
que "les Chinois font bien de la misère pour cinq des célèbres
soldats grandeur nature". Provenant du tombeau du premier empereur de
Chine rempli de plus de 7 000 de ses guerriers aux visages tous différents,
il s'agit tout de même de pièces d'un trésor archéologique fabuleux,
que Jacques Chirac a qualifié de "huitième merveille du
monde"! Après Québec, le musée gardera la responsabilité de
l'exposition, en coordonnant une tournée nord-américaine des précieuses
pièces chinoises. Le Festival
des glaces et des neiges de la ville d'Harbin risque aussi de venir réjouir
la population de Québec, grâce à ce que rapporte le d.g. Luc
Fournier, qui veut inclure une touche de sculpture chinoise dans son
47e Carnaval de Québec de
2001. "L'idée, c'est de faire une "ANNÉE CHINE" à Québec
en 2001, autour du Festival d'été et du Carnaval", résume le
conseiller municipal Jacques Jobin,
qui était aussi du voyage. SÉMINAIRE SUR LA GESTION DES AÉROPORTS Un long séminaire
de cinq jours sur le développement et la commercialisation des aéroports
sera expressément organisé pour les Chinois, à Montréal, fin octobre
1999. "Nous souhaitons que le dossier de l'aéroport de Québec soit
alors passablement avancé pour le prendre comme exemple. De toute façon,
le séminaire comprendra une visite à Québec", explique Pierre Couture, président de Aviation
Stratégies International. L'entreprise de Montréal a été engagée
par le ministère de l'Industrie et
du Commerce et faisait partie de la mission parallèle que réalisait
une équipe du MIC, en même temps que la ville de Québec. La similitude
entre les aéroports des deux pays est selon eux frappante et la tenue du
séminaire résulte d'un travail de longue haleine de la direction
Asie-Pacifique du MIC. Même si le maire de Québec considère toujours
que le dossier de l'aéroport est actuellement au point mort, la nouvelle
de la venue de Chinois aura peut-être pour effet de faire bouger des
choses dans les prochains mois.
JUMELAGE QUÉBEC-XI'AN DÉFINITIVEMENT ACQUIS Le maire
de Québec, grâce à ce voyage, a également permis à sa ville de
devenir la seule ville au Canada à posséder un accord de jumelage avec
Xi'an, bien qu'un dernier accord formel reste à signer, dès que l'Association
chinoise pour l'amitié à l'étranger - qui traite environ 1 000
dossiers du genre par années - aura donné son assentiment. "C'est
à la demande des autorités de Xi'an que le partenariat vieux de plus de
dix ans entre les deux villes a été élevé au rang de jumelage, ce qui
montre bien l'importance qu'accordent les Chinois au choix de Québec",
précise Luciano Dorotea, expliquant avoir négocié l'"Accord de coopération"
jusqu'à 11h00 du soir, à titre de directeur du Bureau des relations internationales de la Ville de Québec.
L'Accord, signé le 16 avril par les maires J.-P. L'Allier et Feng
Xuchu, engage, entre autres, la ville de Québec, avec le Groupe
Conseil DMR, à un partage d'expertise dans la gestion du territoire,
des infrastructures et des services à la population, avec Xi'an. Une "Entente
de coopération entre les villes de Changchun et Québec" a aussi
été signée, le 12 avril. Elle implique à nouveau et pour les mêmes
raisons la ville de Québec et DMR, conforte l'action de l'Université
Laval dans cette région depuis dix ans, table enfin sur les caractéristiques
communes aux deux villes nordiques. Pékin et Shangai ont complété
l'itinéraire de quatre villes que visitait la délégation de Québec. Avant de terminer son bilan, le maire de Québec, répondant à une question, a refusé de s'engager immédiatement à diriger une autre mission en Chine d'ici la fin de son mandat, en novembre 2001, mais s'est dit d'avis que ce genre d'opération devrait normalement se tenir à chaque deux ans! Le temps venu, la décision sera sûrement facile à prendre, en se souvenant que grâce à l'implication financière de la Fédération canadienne des municipalités et de la Société de promotion économique du Québec métropolitain, la ville de Québec n'aura déboursé que 15 000$ pour joindre cinq personnes à la délégation. 15 000$ Chargé d'organiser toute la documentation nécessaire pour une telle mission, c'est sans doute le CRCDQ (Conseil régional de concertation et développement de la région de Québec) qui constitue aussi la meilleure source de documentations rapportées de Chine par l'ensemble de la délégation. Le CRCDQ et la Commission du plan de Xi'an, grâce à un échange de stagiaires, procéderont aussi au partage d'informations et d'expertise en développement local et régional. |