Accès USA par Daniel Allard |
Il
y a quelques mois, Gilles Lessard,
un gars bien de chez-nous, actuellement président de McCain
USA, est venu expliquer, devant les membres de la Chambre de commerce et d'industrie du Québec métropolitain,
comment la société canadienne qui l'engage a conquis les sommets aux États-Unis.
Régulièrement, le Centre de
commerce international de l'est du Québec (CCIEQ) tient également un
séminaire sur Comment réussir en
affaires aux USA! Le
marché américain - les marchés américains, diront les experts! - est
à nos portes et il est bien difficile pour une entreprise de penser
exporter en ignorant ce gros voisin. La PME québécoise peut-elle suivre
le même chemin que McCain? "Dans
notre cas, le marché américain est le dernier que nous avons attaqué,
car c'est le plus difficile", explique Gilles Lessard. Une stratégie
qui parle d'elle même: McCain vend pour un milliard six-cents millions de
dollars de frites congelées, pizza et petits pois par an - contre 700 M$
au Canada -, possède 12 usines dans ce pays et y engage 4 500 employés.
La flotte de camions Day & Ross
fait aussi partie de l'empire McCain. Elle est ainsi #2 et vise le premier
rang de l'industrie aux USA. La
règle, pour réussir dans l’industrie de la frite surgelée, est
d'atteindre des coûts de production très bas et de fabriquer ce produit
en très grand volume. À chaque heure, la multinationale produit 200
millions de kilomètres de frites dans le monde. Parmi les 50 usines
McCain, celles qui sont de classe mondiale, qui coûtent 100 M$ pièce,
sont actuellement au nombre de 33 et des usines majeures sont projetées
en Pologne et en Argentine. Chiffre d'affaires global: environ 5 milliards
$. "...le marché américain
est le dernier Avec
tout ce "capital de guerre", McCain a donc attendu quand même
de se faire les dents dans quelque 70 pays, aux quatre coins de la planète,
avant d'entrer aux États-Unis. Un cheminement tout à fait contraire à
la méthode pourtant si souvent suggérée, au Québec, de percer d'abord
chez le compétitif voisin américain, avant de "véritablement"
exporter sur des marchés étrangers. QUI CROIRE? Qui faut-il croire? En fait, cette apparante contradiction n'en est pas une, car il faut regarder les bonnes choses. La leçon, ce n'est pas d'ériger en règle l'importance de débuter ou de finir ses démarches à l'exportation avec le marché américain. La leçon, c'est de commencer où c'est le plus facile, pour terminer plus aisément sur les marchés les plus compétitifs. Exactement ce qu'a fait McCain.
SA VISION DE L'EUROPE Les
cartons-publicitaires McCain sur les gondoles à Venise, les voyages de développement
tous les mois pendant deux ans en Espagne, la conquête de 55% du marché
de la Grèce en cinq ans sont des "succès de jeunesse".
L'Europe est dorénavant derrière lui et c'est aux USA que la
multinationale du Canada atlantique lui demande maintenant de gagner.
Outre ces bons souvenirs, Gilles Lessard confie qu'il a quitté l'Europe,
après toutes ces années, avec au moins une certitude: l'Euro et
l'Internet, mis ensemble, vont provoquer, selon lui, une nouvelle révolution
- économique et industrielle - en Europe! |