Rien ne va plus. Faites vos jeux ! Sur quoi allez-vous miser ? Malheureusement,
ce n'est pas une plaisanterie... Chacune
de ces problématiques se pose maintenant au niveau planétaire et
pourtant il n'existe pas
encore de plans de gestion adoptés par la grande majorité des pays pour
les affronter et les résoudre. Quel
sera le sort de cette magnifique planète
bleue et verte, aperçue dans l'émerveillement par les astronautes dans
30, 50 et 100 ans ? Actuellement, nul ne peut répondre avec assurance à
cette question. Pourtant, la Terre-planète alors en fusion- existe depuis
4,5 milliards d'années, la vie évoluée depuis 300 millions d'années,
les grands singes anthropoïdes, depuis 15 millions d'années, puis ce fut
l'apparition des premiers hominiens et encore plus tard de l'homme, avec
sa faculté extraordinaire de penser. Mais
cet équilibre de l'évolution de la vie, des écosystèmes qui la
sous-tendent est fragile, et ne change que sur de longues périodes de
temps. Saviez-vous que cette planète que nous habitons, sans pareille
dans l'univers, d'après Hubert Reeves, si elle se trouvait juste un peu
plus près du Soleil, soit 3%, redeviendrait un four cuisant; et si elle
s'en éloignait de 5 %, serait un monde de déserts de glace totalement
invivable ? Pourtant,
à l'instant présent, nous vivons, consommons, dépensons, parcourons des
milliers de km avec nos «Van», nos automobiles, nos 4 x 4, nos
motoneiges ou encore nos bâteaux et avions comme si la Terre était éternelle,
immuable, imperturbable, comme si,
après nous, le monde pouvait cesser de tourner. Quel
anthropocentrisme, quel ethnocentrisme ! Car cette façon de penser et
d'agir est propre au monde occidental, au monde riche, «civilisé», dont
la principale valeur est l'avoir, l'argent, les profits, la
surexploitation des matières non renouvelables comme le pétrole,
les minerais, l'air pur, et bientôt l'eau potable.. Bref, le monde
nous appartient. Certains
ne voient dans les problématiques environnementales que des défis
techniques, technologiques à résoudre. «Les sciences et la technologie
nous ont permis d'améliorer la vie de l'humanité, mais à un prix très
élevé pour la Terre, un prix qu'il est désormais impossible de négliger».(
J.Stan Rowe). Confiants,
à mon sens, à outrance dans la capacité des humains d'inventer des
moyens, des outils pour assurer l'avenir, ceux-ci ne réalisent pas que c'est la façon d'entrevoir le développement qui est fautive, la vision
qu'on a qui est réductrice et la planification et la gestion intégrées
qui sont inexistantes à long terme. Malgré les beaux discours, nous
sommes encore très loin du développement durable ou viable régional,
national et planétaire. C'est donc notre paire de lunettes qu'il faut
changer, notre vision. D'aucuns
sont extrêmement pessimistes et ne croient pas que les humains de la planète
bleue vont s'en sortir, en tout cas pas la majorité, et que l'échéance
se situe quelque part entre 2050 et 2100. La conjonction des crises écologiques(de détérioration), socio-politiques(de
tensions) et économiques(d'inéquité)
sera trop forte, disent-ils, pour
affronter de façon logique et cohérente la dure réalité à affronter. Prendre
conscience de l'immensité des problématiques qui affectent la planète
est déjà un premier pas...Réaliser que nous n'avons qu'une Terre et
qu'il faut la préserver pour les générations actuelles et futures est
un second pas. Entrevoir les moyens
d'actions-et les renoncements indispensables- individuels et collectifs en
est un troisième qu'il faut faire rapidement. Comment
agir, par quoi commencer? Arrêter cette sale guerre en Serbie et au Kosovo. Saviez-vous que les bombardements coûtent en termes de dépenses militaires plus de 1 milliard de dollars$ par mois et que l'aide aux réfugiés est allouée au compte-gouttes-moins de 73 millions$ à ce jour- par les pays membres de l'OTAN, y compris le Canada ? Sans parler du prix de toutes ces vies humaines sacrifiées par les belligérants. Éliminer
d'ici 2005 les combustibles fossiles comme carburants dans les transports,
d'ici 2010-2020 comme moyens de chauffage et de climatisation et les
remplacer par des énergies renouvelables et non polluantes? Décréter que la ressource eau appartient aux habitants de la terre, se doter d'un Contrat mondial de l'eau, y engager tous les pays, nous dit Riccardo Petrella. Se doter d'un moratoire mondial sur l'exploitation abusive des forêts, remplacer la pâte à papier par des substituts, le bois par des matériaux composites. Replanter des arbres un peu partout dans le monde pour contrer l'effet de serre de la hausse du gaz carbonique dans l'atmosphère. Arrêter toute croissance qui transgresse les critères du développement durable- un développement qui remet en question l'économie basée sur l'égocentrisme des humains, un développement viable protégeant l'écosphère, cet «être» planétaire dont les éléments physiques et biologiques sont indissociables et ont évolués côte à côte pendant 4,6 milliards d'années. Et même gérer la décroissance, diminuer par l'éducation et l'aide humanitaire, la surpopulation dans les pays dépassés et appauvris par ce phénomène, etc.. Une révolution indispensable Dans
tous ces domaines vitaux pour la survie des hommes et des femmes, une espèce parmi les
20 millions d'autres, pour y arriver, il faudra faire la révolution... des idées, des attitudes, des mentalités, des
comportements. Pendant ce temps, «la
croissance démographique-et la pollution- se poursuit et nos priorités
évoluent à une vitesse qui rivalise celle de la dérive des continents
» (Peter Timmerman}. Bref, c'est le temps, face aux échéances,
qui nous manque le plus. Plusieurs
auteurs, tels Peter Timmerman et Ian Burkon, et bien d'autres, proposent
que l'humanité, face à l'inquiétude devant l'avenir, se dote d'un contrat
mondial. D'une part, il «énoncerait
les droits de l'humanité à pourvoir à ses besoins fondamentaux et à répartir
équitablement les bienfaits de la vie sur terre, mais il préciserait
aussi ses responsabilités et ses obligations envers la Terre, envers
chaque être humain et envers les futures générations, qui dépendent
lourdement de nous. Comme Atlas, nous portons le globe sur nos épaules.
Malheur à nous s'il échappait à notre prise ! » Un
auteur-dont j'ouble le nom- suggérait que le programme mondial de
l'environnement soit calqué sur celui d'Apollo-13 ou de la nouvelle
station orbitale de l'espace, où un véritable consensus des
gouvernements a été forgé pour engager les ressources matérielles-des
milliards $- et humaines nécessaires. Pourquoi cet argent et ces efforts
ne pourraient-ils pas être mis au service de la préservation de la vie
sur la planète ? Le
défi posé à l'humanité et à chacun d'entre nous, dans notre famille,
notre milieu de travail, notre entreprise, est celui d'un changement de valeurs, car «
l'humanité ne sera sauvée qu'après un changement radical des liens
qu'elle entretient avec la nature.». «comprendre
que la vraie indépendance est une forme d'interdépendance, que sans les
bactéries et les vers de terre, nous n'aurions plus notre place sur terre»...
Avec
cette nouvelle interprétation du cosmos, tous
les choix que nous avons à faire en seraient modifiés: endroit où
habiter, façon de gagner sa vie, utlisation d'un véhicule pour se rendre
au travail et relations avec autrui. Nous n'exploiterions plus les
ressources de la planète sans d'abord examiner ce qui pourrait en résulter.»
(Timmermam). La problématique est donc éthique et essentiellement de choix philosophiques et politiques... tout en espérant que les choix politiques et écologiques peut encore avoir préséance sur les forces économiques.. Note:
Pour approfondir ces questions, je réfère le lecteur aux ouvrages
suivants ainsi qu'aux Actes du Congrès d'Americana 1999 où se sont données
plusieurs communications intéressantes sur les changements climatiques et
l'effet de serre dans les ateliers sur l'atmosphère
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