Le nouveau pape Léon XIV : un exemple moteur pour les affaires québécoises

Le nouveau maître du Vatican est d’origines italo-franco-espanole… natif des USA; et il fonctionne à travers une demi-douzaine de langues. On peut y voir facilement un bel exemple de ce qu’amène la richesse de la pluralité. Faisons un pas de plus en portant un regard gestionnaire sur la richesse de la pluralité, à la lumière d’exemples du Québec.

Au Québec, la question des origines et de la diversité culturelle est souvent abordée avec sensibilité, car elle touche à l’identité collective et à la projection de cette société dans l’avenir, riche de quatre siècles de luttes comme Francophonie minoritaire survivante en Amérique mais toujours insécure. Pourtant, dans le monde des affaires comme dans la vie communautaire, la pluralité des racines – qu’elle soit issue de l’immigration récente ou de la diversité des souches plus anciennes – se révèle être un moteur puissant d’innovation, d’adaptabilité et de réussite économique. Des exemples inspirants, tant sur la scène internationale que le contexte locale, démontrent que miser sur la diversité, c’est investir dans la prospérité.

Exemple inspirant : le pape Léon XIV et la force de la diversité

L’élection du pape Léon XIV, né Robert Francis Prevost, illustre bien la force de la diversité. Né à Chicago d’un père franco-italien et d’une mère espagnole, il a vécu et travaillé aux États-Unis, au Pérou, en Italie, et parle couramment cinq langues. Ce parcours témoigne indubitablement de la capacité à fédérer autour de valeurs universelles; à comprendre les enjeux locaux tout en gardant une perspective globale.

Dans le monde des affaires, cette polyvalence linguistique et culturelle permet de bâtir des ponts, d’anticiper les besoins de clientèles variées et d’innover.

Québécois de souches multiples : une richesse à valoriser

Ici, commençons d’abord par clarifier cette idée : l’idée qui parle souvent des « Québécois de souche » comme d’un bloc homogène! Alors que la réalité est bien plus nuancée. Le Québec est, par essence, par sa géographie, par son histoire, un carrefour de cultures.

Les Québécois qui, nés sur le territoire de parents venus d’ailleurs, grandissant à la croisée de plusieurs mondes, développent des qualités précieuses : ouverture, capacité d’adaptation, multilinguisme, et une compréhension fine des dynamiques interculturelles. Cette richesse se traduit souvent par une aptitude à naviguer entre différentes réalités, à bâtir des ponts, voire à innover en s’inspirant de plusieurs traditions.

Les gestionnaires et entrepreneurs qui reconnaissent et valorisent ces atouts se donnent un avantage concurrentiel indéniable.

Plusieurs entreprises québécoises
incarnent la diversité

Au Québec, plusieurs entreprises ont compris que la diversité n’est pas qu’un enjeu social, mais une stratégie d’affaires gagnante.

Olymel : la diversité comme ADN de la réussite

Olymel, leader québécois de la transformation de viande, emploie plus de 15 000 personnes issues de plus de 50 nationalités. L’entreprise a misé sur la diversité dès ses débuts, d’abord en recrutant des talents de différentes régions, puis en ouvrant ses portes aux travailleurs immigrants. Cette stratégie a permis à Olymel de répondre à ses besoins en main-d’œuvre qualifiée et de s’adapter à la démographie du Québec. La diversité y est aujourd’hui considérée comme une force structurante, une pratique d’ailleurs reconnue par le prix Maurice Pollack 2020 pour l’inclusion.

Desjardins : reconnaître les compétences d’ailleurs

La Caisse Desjardins du Centre-nord de Montréal s’est démarquée en mettant en place des mesures concrètes pour reconnaître les équivalences de formation et les expériences acquises à l’étranger. Cette politique favorise l’intégration professionnelle des nouveaux arrivants et valorise les compétences de tous, peu importe leur parcours. En révisant les positionnements salariaux pour refléter cette reconnaissance, Desjardins démontre aussi que l’inclusion enrichit l’organisation et son capital humain.

Jean Duceppe : la scène au service de la diversité

Dans le secteur culturel, la compagnie de théâtre Jean Duceppe s’illustre par ses auditions ouvertes à des talents issus de la diversité. Son projet de laboratoires vise à démocratiser l’accès au théâtre et à favoriser le dialogue. Cette démarche permet à l’organisation de renouveler son public, d’enrichir sa programmation et de mieux refléter la pluralité de la société québécoise.

La diversité, moteur d’innovation et de performance

Les études sont formelles : la diversité culturelle au sein des équipes favorise la créativité, stimule l’innovation et améliore la performance globale des organisations. Un brassage d’expériences, de compétences et de points de vue permet de générer des idées nouvelles, d’éviter les angles morts et de mieux répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus diversifiée.

Selon la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, les entreprises inclusives génèrent en moyenne 1,4 fois plus de revenus par employé et affichent une meilleure capacité d’adaptation face au changement. Message fondamental à retenir : les milieux inclusifs attirent des profils variés et motivent les employés à s’investir durablement dans l’organisation.

Le défi de la reconnaissance et de l’intégration

Mais il y a encore une longue route à faire… Malgré ces avantages, le marché du travail québécois ne reflète pas encore pleinement la diversité de sa population. Trop souvent, les immigrants ou les personnes issues de l’immigration sont sous-employés, leurs qualifications et expériences acquises à l’étranger étant insuffisamment reconnues. Pour tirer pleinement parti de la richesse de cette diversité, il reste essentiel que les organisations reconnaissent ces compétences, puis créent des environnements inclusifs où chaque voix compte.

Car le potentiel pour une identité québécoise à la fois plurielle et plus prospère est bien réel. Moult exemples démontrent que la diversité n’est pas une contrainte, mais une ressource précieuse.

Miser sur des Québécois de souches différentes, c’est s’ouvrir à un monde d’opportunités, renforcer sa capacité d’innovation et bâtir une société plus inclusive et prospère. Et les entreprises qui font ce pari aujourd’hui seront les leaders de demain, capables de rayonner.

Sur un ton plus philosophe, gardons toujours en tête qu’en affaires, comme en pastorale, la diversité est une promesse : celle d’un Québec capable d’accueillir, d’intégrer et de valoriser les talents venus de toutes les « souches » – pourvu que chacun y mette du sien, dans le respect et la collaboration.

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https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2025-05/leon-xiv-nouveau-pape.html

Daniel Allard
Depuis 1997, Daniel Allard a co-fondé et dirige le cyberjournal CommerceMonde.com. En 2013, il fit de même avec l'Association des sociétés québécoises cotées en Bourse, organisant notamment le Gala annuel des sociétés en Bourse (2008 à 2015). Le développement de l'équipe de LiNNOVarium.com est son actuelle priorité.