(1er juin 2020, révisé 12-06-2020) En ce mois débutant Justin Trudeau, le premier ministre du Canada, veut toujours pour son pays un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et nous verrons le fruit de ses efforts le 17 juin 2020… si le vote n’est pas retardé. Et ça, alors que dans la fraîcheur et l’ombre des murs du siège onusien à New-York, Washington et Beijing s’opposent, voire carrément se confrontent, eux membres permanents au sein du même dit Conseil de sécurité, en y bloquant depuis des semaines une « Résolution COVID ». Ici pour un texte de mots, sans grands maux, qui ne ferait au pire que du bien à l’humanité et notamment à sa santé mentale. Que pourrait-il se passer d’ici le fameux vote ? Que devrait-il se passer ?
L’ONU était justement aux lèvres de la conseillère scientifique en chef du Canada, récemment, à une illustre tribune. Madame Nemer veut renouveler le genre, voire répéter l’histoire, en donnant au monde, après des Casques bleus (1), des Scientifiques dorés… des chercheurs en partage… au plus grand profit de la solidarité humaine:
« Je veux faire du Canada un partenaire scientifique de choix pour la recherche scientifique mondiale (…) être vu comme des leaders, de par notre diplomatie, comme ce fut la cas avec les Casques bleus (…) Parce que la science ouverte a le pouvoir de changer la vie à l’échelle locale, mais aussi mondiale », expliqua pleine d’enthousiasme une Mona Nemer rayonnante dans son alma mater montréalais.
Il fallait l’entendre, avec son collègue, mentor et ami, Rémi Quirion – lui scientifique en chef du Québec depuis presque 10 ans et modèle du genre – le 28 février 2020, devant un parterre d’environ 160 personnes réunies par le CORIM, le Conseil des relations internationales de Montréal, dans l’agréable Sofitel-Montréal, alors que les grands hôtels recevaient encore des assemblées, mais quelques jours à peine avant que l’Occident ne bascule, à son tour, dans le monde de la COVID-19. Mona Nemer et Rémi Quirion parlèrent alors, malheureusement, devant bien peu de politiciens et de journalistes, eux tous trop affairés ailleurs…
Alors qu’effectivement une pandémie couvait, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) était à quelques jours de la rendre officielle, et incidemment changer le monde, en une seule annonce, en un court avis, une déclaration choc : le stade de l’urgence sanitaire internationale n’était plus. Et que nous passâmes officiellement, le monde entier, au statut suprême de la pandémie. Sorte d’Apocalypse!
Alors oui, incidemment, que l’humanité entière, et ses gouvernements, étaient véritablement pendus aux lèvres de ce directeur de l’OMS et de son conseil scientifique, quels jeux politiques s’y sont-ils joués et est-ce acceptable ? Politique versus santé publique : certes un débat à finir. Car le Politique, ce n’est pas la politique. Et vite de la science politique au secours, des sciences politiques… avec toutes les sciences sociales et humaines en renfort, puisque l’humanité va très mal en ce moment.
Alors qu’on voit, par exemple, un peuple québécois entier devant passer au masque – au « (…) port du couvre-visage fortement recommandé » – comme le lui a dit son premier ministre… avec deux mois de retard !
Évitons les mascarades, toutes les mascarades, et ne nous masquons pas de la triste réalité. Évitons la panique, la manipulation, la culture de la peur, jusqu’à la peur d’avoir peur, de tout, comme les fausses solutions. Et réfléchissons un peu.
Que devrait-il se passer ?
La pandémie de la COVID-19 provoque un moment d’une rare incidence dans l’histoire de l’humanité, d’un calibre comparable à la 1ère et à la 2e Grande guerre mondiale, destructions d’infrastructures en moins. Quant au nombre de morts on verra bien… Des moments qui justement changèrent le monde, en tout cas sa gouvernance : création de la Société des Nations (SdN) et ensuite passage de la SdN à l’ONU.
Alors soyons conséquent et ajustons, nous aussi, notre monde de 2020. Qui est bien loin de ceux de 1918 et de 1945, ou de 1914 et 1939…
Donc :
1. Que l’Europe – la communautaire, cette Union Européenne – se ressaisisse (en tout ET en partie) et prenne justement cette balle au bond en forçant la Chine à accepter l’Inde et en forçant les USA à accepter le Brésil… et il ne devrait pas trop être difficile de convenir d’en d’ajouter deux ou trois d’Afrique, pour passer à une autre étape de la gouvernance mondiale, avec un Conseil de sécurité à 10 pays permanents, voire débarrassés des droits de veto (soyons totalement idéaliste), et dit Conseil encore équilibré et bonifié avec 5, ou même toujours 10, membres roulants.
2. Et souhaitons que Justin Trudeau y gagne justement son siège, au nom de tous les Canadiens, au nom du Canada entier, avec un tel discours, une telle stratégie, une telle diplomatie, ouvertement.
Une semaine avant la scientifique en chef du Canada, c’était au chef de la diplomatie canadien de parler à la tribune du CORIM. Là, devant le tout-Montréal… Nous y croisâmes les Michel Audet, Gilles Rémillard, Pierre Boulanger… etc. C’était, plus grandement oblige, à la plus vaste des salles de la vénérable Place Bonaventure, devant proche d’un mille convives et cette fois de toutes les cameras médiatiques de la métropole du Québec et de bien d’autres du pays entier.
Ce 21 février là, l’encore que tout récemment (depuis le 20 novembre 2019) ministre des Affaires étrangères du Canada, François-Philippe Champagne, n’annonça rien de publiable digne d’une nouvelle, juste la liste de ses priorités :
· Chine-Japon (crise covidienne arrivant) ;
· Iran-Ukraine (crise des boites noires d’un écrasement d’avion se poursuivant) ;
· Climat (crise du dérèglement climatique se développant sans cesse; « crise existentielle de notre époque », selon ses propres mots) ;
· (ah oui, j’oubliais….) qu’en 4e point il ajouta, enfin, la nécessaire relation du Canada avec son gigantesque voisin du sud, les USA.
En point de presse, ensuite, devant une ligne Maginot d’une bonne quinzaine de journalistes encore au front, il fut évidemment bombardé de questions sur les croisiéristes Canadiens prisonniers des bateaux COVID, et conséquemment sur les efforts à investir pour les rapatriements, et aussi sur l’enjeu des frontières en ce début de crise sanitaire, pas encore réellement mondiale. Rien d’autre, sinon notre question à nous (le Cyberjournal) sur l’enjeu de l’eau et de sa gouvernance au niveau mondial. A-t-il une opinion, lui, personnellement? Question qui, bien que mise en contexte avec l’audace dont il venait de parler devant son audience, le surpris un peu…
Sa réponse, ici, coula doucement, et lentement, à la fin que laconiquement, un peu comme ladite eau sur le dos d’un canard. En résumé : « Le Canada, qui a une grande compétence en la matière, se fera un devoir de contribuer à tout effort nécessaire et qu’il pourra apporter son expertise face aux enjeux de la gouvernance mondiale de l’eau».
Le ministre Champagne fera aussi un lien entre l’enjeu de l’eau et « les changements climatiques« . Mais pas grand trace de l’audace, plus de trace de ce « (…) Canada, pays qui se doit d’être ambitieux« .
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ONU, gouvernance mondiale ; eau, gouvernance mondiale ; Conseil de sécurité, Canada, gouvernance mondiale ; COVID-19, lutte sanitaire, vaccins, recherche et solidarité mondiale ; Casques bleus inspirants pour la promotion de Scientifiques ouverts mondialement et solidaires… en débutant par ceux du Canada…
Nous pouvions rentrer à Québec, deux fois plutôt qu’une, avec la tête en ébullition et content d’écrire de bons papiers.
C’est ici que nous vous en faisons partage.
En ce 6e mois de 2020 qui nait aujourd’hui même, en ce lundi 1er juin, alors que c’est toute la diplomatie canadienne qui entre dans son blitz final pour gagner le fameux vote du 17.
Dans moins de trois semaines encore et les jeux seront faits.
Le 28 mai, jeudi dernier, Justin Trudeau jouait d’ailleurs fort sa carte du multilatéralisme, en grand leader, au côté de son vis-à-vis de la Jamaïque, de même qu’avec la participation du secrétaire général de l’ONU, dans sa convocation de toute la communauté internationale face aux dangers de l’appauvrissement des pays déjà les plus pauvres de la planète. Bien que les plus grands – USA, Chine et Russie – auront boudé ce geste, le Canada restant bien dans son rôle d’ainsi pousser à l’épaule du multilatéralisme dans ce monde complexe et trop compliqué de presque 200 États souverains.
Alors finalisons bien l’étape de la réflexion et vite, ensuite, agissons.
Aux enfants de 2021 nous le devons.
(1) Les Casques bleus sont une idée devenue réalité grâce, rappelons-le, au canadien Lester B. Person, pour laquelle il reçu un Prix Nobel de la paix d’ailleurs.
Daniel Allard
Rédacteur-animateur du Comité de l’éditorial et éditeur du Cyberjournal CommerceMonde.com