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Financement des entreprises : le Canada se démarque par Daniel Allard
C’est avec une « CPD » que Victhom Bionique Humaine a fait mouche pour entrer en bourse et levée finalement 5 millions $ de capitaux de démarrage. Les investisseurs à la bourse connaissent tous l’expression « RTO ». L’arrivée de nouvelles sociétés sur les marchés boursiers par cette voie du « Reverse Take Over » était presque devenue une mode. Mais ce n’est pas de cette façon que Benoit Côte a choisi de procéder et cette compagnie technologique de Québec, qui est d’ailleurs passée à la « grande bourse » puisqu’elle cote à la TSX depuis avril 2004, vogue maintenant avec confiance vers ses prochaines étapes de développement. Mais pour « migrer » vers la TSX, les inventeurs de la première jambe bionique au monde ont d’abord créé une CPD (Capital Pool Development), l’acronyme anglais de ce qu’il faut appeler au Québec le programme des SCD : société en capital de démarrage. « Inspiré de l’ancien régime des Junior Capital Program (JCP) qui était limité à 700 000$, c’est maintenant le programme des sociétés en capital de démarrage qui est en vigueur, et ce depuis le 15 janvier 2003 », explique Louis Doyle, vice-président Montréal de la Bourse de croissance TSX (TSX Venture Exchange). UNE CRÉATION UNIQUEMENT CANADIENNE QUI FAIT L’ENVIE AILLEURS Victhom est donc devenu publique en se fusionnant avec Begama, une société de capitale de démarrage (SCD) dans laquelle Benoit Côte était d’ailleurs un des fondateurs. Mais parfois, le mariage se fait avec une SCD initialement inconnue et ici l’équipe de la Bourse de croissance TSX, sans aller jusqu’à parrainer les fiançailles, se donne pour mandat d’aider le second à trouver le premier. « Nous avons des listes de SCD déjà existantes et nous nous faisons un devoir de les communiquer aux investisseurs qui sont à la recherche d’un tel véhicule de financement », précise Louis Doyle. « C’est d’ailleurs ce qu’a fait Louis Filiatrault, de Nord Tech Aérospatial, en se trouvant une SCD qui existait déjà et qu’il utilise maintenant pour progresser vers l’objectif de devenir une société publique », confirme aussi monsieur Doyle. Le processus permet d’amasser jusqu’à 2 millions $ et de se bâtir un conseil d’administration solide avant de véritablement devenir une société publique. Un délai maximale de 18 mois est imposé et la fusion de la SCD, « la coquille », avec sa nouvelle raison d’être n’exclut aucunement la possibilité de procéder à un véritable PAPE (premier appel public à l’épargne) à la création de la nouvelle entité. Victhom a ainsi fait 2+3, amassant une cagnotte de 5 millions $. 60% des entrepreneurs du Québec Aurait-elle attiré autant en prenant la voie plus classique? Louis Doyle pense que l’exemple de Victhom est très représentatif de ce que la Bourse de croissance TSX souhaite avec son programme qui s’avère être pour l’instant propre à la réalité canadienne. Et les entrepreneurs québécois semblent avoir compris le message : comme Nord Tech, Advitech, Amadeus, Comporec et Fortune 1000 sont d’autres entreprises de la région de Québec cheminant actuellement avec le programme de SCD. Et il semble qu’il y aurait bien des entreprises des États-Unis qui les imiteraient, si elles en avaient la possibilité ! « Je reçois de plus en plus de courriels de dirigeants de compagnies des États-Unis qui me demandent pourquoi nous n’offrons pas ce programme chez-eux », racontait Linda Hohol, la présidente de la Bourse de croissance TSX venu expressément du bureau principal à Calgary et qui était à Québec les 17 et 18 mai 2004 pour expliquer aux sociétés à la recherche de financement comment la Bourse de croissance TSX peut constituer la solution en vue de leur croissance future. Mais le programme des SCD est une initiative canadienne et pour l’instant madame Hohol préfère se concentrer sur le marché national et particulièrement le Québec. La seule manière, pour un individu étranger autant que pour le capital étranger, de profiter de cet outil canadien est de faire partie des fondateurs d’une SCD. « La règle de base, c’est que les fondateurs d’une SDC doivent être des citoyens du Canada ou des États-Unis. L’idée étant de rechercher de l’expertise nord-américaine. Mais il y a une disposition qui permet de la flexibilité et qui, au jugement de la bourse, pourrait permettre un fondateur étranger nous faisant la démonstration de ses compétences », explique Louis Doyle.
Depuis l’arrivée au pouvoir, il y a un an, du gouvernement de Jean Charest, les politiques d’appuis gouvernementaux aux entreprises sont beaucoup moins généreuses. Le Québec est devenue une « terre fertile » aux yeux des autorités de la TSX. Et les statistiques le démontrent déjà : 60% des entrepreneurs du Québec LANCEMENT DE LA CAMPAGNE « Succès de croissance » Surtout que la Bourse de croissance TSX est un véritable tremplin pour les sociétés en émergence et ce de tous les secteurs d’activités. À l’heure actuelle, 157 sociétés québécoises y sont inscrites, dont 24% proviennent des secteurs de la technologie et de la biotechnologie. Ce qui est encore peu à l’échelle canadienne, car cette bourse comptait 1 982 sociétés inscrites fin mars 2004 (en comparaison, la Bourse de Toronto comptait 1353 sociétés inscrites à la fin du premier trimestre de 2004). Au Canada, la TSX Venture reste encore largement perçue, et à juste titre, la « bourse de l’Ouest » : sur ses 1982 sociétés inscrites, alors que 45% proviennent de la Colombie-Britannique et 21% de l’Alberta, seulement 20% sont de l’Ontario et 8% du Québec. Notons que 2% (donc une quarantaine de sociétés) proviennent de l’étranger, soit autant que celles des quatre provinces du Canada Atlantique. Mais la « Bourse de l’Ouest » fait de gros efforts pour percer au Québec. Et ce n’est pas un hasard si le début de la tournée de six villes du pays débutait dans la capitale québécoise en mai dernier. De moins en moins « Bourse de l’Ouest », la Bourse de croissance TSX est aussi de moins en moins une bourse des matières premières. Bien que le secteur minier représente encore 44% des sociétés émettrices, c’est une image de diversification que donne dorénavant cette bourse, particulièrement au Québec, où le secteur de la technologie atteint à lui seul 18% des sociétés inscrites. En 2003, le financement dans le marché public de capital de risque au Canada a largement excédé le financement provenant de sources privées. Les sociétés de la TSX Croissance ont levé 890 millions $ de plus que les sociétés privées. Le Québec compte plusieurs sociétés qui ont connu le succès à la suite d’une inscription sur le marché public et qui font maintenant partie des chefs de fil mondiaux de leur domaine et la présidente de la Bourse de croissance TSX a voulu passer trois jours à Québec, en mai, pour démarrer la campagne « Succès de croissance ». Cette campagne a pour but de célébrer ces réussites et de faire la promotion du financement par capital de risque public auprès de jeunes entreprises qui visent un tel succès. La présence de la campagne Succès de croissance à Québec s’inscrit dans le cadre d’une tournée nationale entreprise par la Bourse de croissance TSX et 50 partenaires de l’industrie. Cette tournée a été mise sur pied afin d’expliquer aux entrepreneurs comment ils peuvent accéder au capital de risque public pour faire progresser leur entreprise. À QUÉBEC, PÔLE QCA EST DE LA PARTIE AVEC LA BOURSE DE CROISSANCE TSX «La présence de la Bourse de croissance TSX est essentielle au développement de notre ZONE économique puisque ce sont les entreprises, par leurs innovations, leurs créations d’emplois de qualité et leurs exportations, qui sont les principales créatrices de richesse collective et, pour réussir, elles ont besoin de capitaux» soulignait alors le président de PÔLE Québec Chaudière-Appalaches, Charles Boulanger. L’organisme de promotion du développement économique qu’il dirige s’était associé à la Bourse de croissance TSX afin de célébrer le succès du marché du capital de risque public. Le 17 mai 2004, dans le magnifique hall d’entrée du Musée national des beaux-arts du Québec, plus d’une centaine de gens d’affaires ont aussi écouté le témoignage du président et chef de la direction de Victhom Bionique Humaine, pour qui l’utilisation du programme de SCD fut un des éléments de succès de la croissance rapide de cette entreprise technologique. Le lendemain, réunis au Château Frontenac pour une journée de présentation, Pierre Lacroix, un autre pdg d’une compagnie québécoise, Bioxel Pharma, leur a fait un témoignage du pour et du contre de passer par le financement public. Les dirigeants d’au moins sept autres entreprises de la région de Québec déjà identifiées comme fortement intéressées à se lancer dans une opération via le même programme ont aussi fait des présentations. Il ne faudra donc pas se surprendre de voir augmenter prochainement le nombre de sociétés publiques dont le siège social est dans la zone économique Québec Chaudière-Appalaches. Un groupe qui compte actuellement 35 entreprises depuis l’arrivée, en mars 2004, de CO2 Solution. C’est en tout cas pour cette raison que Daniel Massicotte, le nouveau directeur général de ÉOCYCLE Technologies (www.eocycle.com), une entreprise de la rue Bel-Air, à Lévis, qui veut commercialiser une éolienne domestique, était présent. Rappelons que PÔLE Québec Chaudière-Appalaches a pour mission de catalyser les efforts de développement économique dans des secteurs d'activité ciblés afin que la ZONE économique Québec Chaudière-Appalaches atteigne une position compétitive sur la scène internationale et, ainsi, en accroître la richesse collective. PÔLE QCA DEVIENT LE PRINCIPAL COMMANDITAIRE DE L’IBR QUÉBEC CHAUDIÈRE-APPALACHES Depuis le 15 juin 2004, PÔLE QCA est d’ailleurs devenu le commanditaire principal d’une initiative inédite au Canada, soit le développement d’un indice boursier régional (IBR). « Selon nos recherches, nous sommes la seule zone économique en Amérique du Nord à avoir notre propre indice boursier régional », affirme David Lesage, économiste chez PÔLE QCA. Créé en date du 1er janvier de l’an 2000 avec la valeur symbolique de 2000 points, cet indice boursier, dénommé auparavant IBR Québec-2000, est une initiative du cyberjournal commercemonde.com et a pour but de suivre la performance des vingt plus grandes firmes cotées en bourse de la grande région métropolitaine de la capitale du Québec. Pour faire partie de l’indice, les entreprises doivent, entre autres, être inscrites sur une bourse nord-américaine. De plus, leur siège social doit se trouver dans la zone économique Québec Chaudière-Appalaches. PÔLE Québec Chaudière-Appalaches est maintenant associer au développement de l’IBR Québec Chaudière-Appalaches en tant que principal commanditaire pour les trois prochaines années. |
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