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SOMMAIRE Victhom sort Microtec du palmarès des 20 entreprises qui composent l'indice boursier régional de Québec (CMQC) La mise à jour bi-annuelle du calcul de l'Indice bourcier régional de Québec, l'IBR Québec-2000, réservait une mauvaise nouvelle pour les actionnaires de Microtec, comparativement à ceux de la jeune compagnie Victhom. En effet, cette dernière a non seulement provoqué la sortie de Microtec du calcul de l'indice, mais s'est même permise d'aller se classer au 17e rang parmi les vingt plus grosses entreprises au palmarès du petit monde de la bourse à Québec. Rappelons que le calcul de IBR de Québec est effectué à partir de la cote des 20 plus importantes des 34 entreprises cotées à une bourse en Amérique du Nord et donc le siège social est situé dans la grande région de Québec. « J'arrive de San Francisco, où j'ai participé à la conférence annuelle J. P. Morgan H&Q, qui est le plus gros événement du genre dans le monde: 700 compagnies présentes, dont seulement 4 étaient canadiennes et Victhom la seule de petite capitalisation (Small Capital Company) », expliquait à Commerce Monde, en janvier 2004, un Benoit Côte encore tout enthousiasmé. Le président et chef de la direction de Victhom Bionique Humaine inc. le dit maintenant à qui veut l'entendre: il se veut de plus en plus une compagnie multi-produits capable de supporter un développement à long terme et prendre avantage de son positionnement unique de référence mondiale dans le secteur de la bionique humaine. Le 20 janvier 2004, Benoit Côte annonçait d'ailleurs la création de trois divisions opérationnelles au sein de la Société: BioTronix, NeuroBionix et MetoBionix. Cette nouvelle structure permettra d'améliorer l'efficacité du développement technologique des produits et de favoriser une gestion plus ordonnée et mieux ciblée des activités de R&D. La division prothétique de Victhom, déjà bien connue grâce au développement de sa jambe bionique, portera dorénavant le nom de BioTronix. La division NeuroBionix développera des dispositifs bioniques faisant appel à la neuroélectronique en référence aux implants neurosenseurs et neurostimulateurs dédiés respectivement à la mesure et à la stimulation de l'activité électrique du système nerveux périphérique et central. Ces nouveaux dispositifs contribueront à redonner une qualité de vie normale aux gens qui souffrent de dysfonction tels la paralysie partielle, les problèmes d'incontinence et la douleur chronique. Ce groupe d'intervention aura aussi la responsabilité d'intégrer ces technologies au domaine de la prothétique. La division MetoBionix se consacrera au développement et à l'étude de biomatériaux et de matériaux actifs entièrement biocompatibles et présentant des propriétés mécaniques pouvant être modifiées dans le but de simuler adéquatement diverses fonctions du corps humain. Les matériaux à mémoire de forme ainsi que les biomatériaux à propriété poreuse constitueront des cibles de développement prioritaires pour des applications en osséointégration, le remplacement d'os et l'assistance musculaire dans les cas de perte d'autonomie. ÉVITER LE RISQUE DE LA COMMERCIALISATION « Actuellement, nous sommes une entreprise qui fait plus de D que de R. On amène le produit à l'absence de risque technologique, pour ensuite l'offrir au partenaire, qui lui prend le risque de la mise en marché et de la commercialisation », explique Benoit Côte. Grâce à un partenariat avec le géant islandait Össur, la jambe motorisée est d'ailleurs actuellement à l'étape de la production et sera commercialisée à grande échelle à partir d'avril 2004. (L'entente de partenariat conclue entre Victhom et la multinationale Össur en mai 2003 prévoit le développement d'autres produits dans le secteur de la prothétique.) Cette première merveille de neurotechnologie de Vichtom, avec ses senseurs et une batterie de pièces de très haute technologie, se vendra environ 30 000$ pièce. Mais c'est déjà rien par rapport à la prochaine génération de produits bioniques, qui utilisera des implants sous la peau, directement reliés au système nerveux. Des innovations qui occupent déjà l'équipe du fondateur et chef de la direction scientifique de Vichtom, Stéphane Bédard. « Avec Össur, une multinationale islandaise
présente dans 40 pays, comptant 600 employés et un chiffre d'affaires de
130 millions $US, ça a cliqué tout de suite (...)nous avons en fait une
entente pour faire produire et vendre notre jambe avec ce qui était le
meilleur partenaire possible pour nous », résume un Benoit Côte
manifestement satisfait de ses voyages de négociation en Islande. Et il
faut du coup comprendre que l'entreprise numéro 2 de cette industrie,
Decode, autant que le numéro 1, l'allemande Ottobock, ont
finalement été écartées du processus de sélection comme partenaire
potentiel. Mais ce sera peut-être pour plus tard. Vichtom n'a pas fini de
grossir: « Nous regardons d'autres possibilités d'ententes au Japon, aux
États-Unis et en Allemagne, spécifiquement en bionique humaine(...) Nous
devrons également supporter cette croissance par la conclusion
d'acquisitions et d'accords de licence...», précise celui qui dirigeait
une entreprise qui comptait 30 employés en novembre 2003 et qui en compte
65 en janvier 2004. SEULE COMPAGNIE AU MONDE À SE POSITIONNER EN BIONIQUE HUMAINE On évalue que 400 000 personnes âgées de 25 à 55 ans amputées au-dessus du genou, pour qui la jambe bionique de Vichtom apporterait une totale autonomie, vivent actuellement dans les pays développés. C'est dire que la jeune compagnie de Québec a de belles années devant elle! Mais pourra-t-elle maintenir sa volonté de se positionner parmi les références mondiales en bionique humaine - elle serait d'ailleurs actuellement la seule au monde à le faire, selon les dires de Benoit Côte - et maintenir son choix stratégique de se développer en solitaire à Québec, une ville pleine d'avantages pour les entreprises de R&D, mais qui est loin d'être un cluster dans cette branche spécialisée de la santé humaine? « Bien sûr que notre entreprise peut rester à Québec. Ici, la qualité de vie, la créativité, les mesures fiscales offrent globalement un modèle d'affaires excessivement performant », précise celui qui fut le premier à investir dans cette entreprise, en l'an 2000, et qui est ensuite devenu son pdg, depuis novembre 2002. Parlant des mesures fiscales favorables du Québec, l'homme d'affaires pense-t-il qu'elles seront admissibles assez longtemps pour ses besoins? « Non, mais assez longtemps pour qu'on se fasse un nom à l'international ». Un nom à l'international que Victhom tentera de bâtir dans des marchés déjà bien en mire. « Les prochaines cibles commerciales seront les marchés de l'incontinence et de l'acuité visuelle, qui offrent beaucoup de potentiel », confirme Benoit Côte. Depuis janvier 2003, Vichtom est une société à capital ouvert inscrite à la bourse de Toronto (Bourse de croissance TSX : VHB). |
Commerce Monde #39 |